La transition enfant-adolescent dossier thématique Croissance pondérale précoce et âge de survenue de la puberté Weight gain in infancy and the timing of puberty Jacques Beltrand* »•La restriction de croissance fœtale aboutissant à un petit poids de naissance est un facteur favorisant le développement d’une puberté avancée. »•Cette restriction de croissance fœtale est souvent suivie d’une période de croissance accélérée survenant au cours des 2 premières années de vie et qui serait le vrai facteur favorisant la survenue d’une puberté avancée. P o i nt s f o rt s »•Cette croissance fœtale accélérée favoriserait l’apparition de modifications de la composition corporelle caractérisée par un excès de masse grasse à prédominance tronculaire. »•Ces modifications de la composition corporelle s’accompagneraient de l’augmentation de différentes hormones clés du métabolisme : l’insuline, la leptine et les androgènes surrénaliens favorisant in fine une puberté avancée. »•Les mécanismes moléculaires sous-jacents sont encore mal connus, mais des modifications épigénétiques des gènes régulant le métabolisme pourraient être impliquées. Elles surviendraient lors de la vie fœtale ou au cours des premiers mois de vie. Mots-clés : Puberté – Croissance précoce – Masse grasse – insulinorésistance – Leptine – Androgènes surrénaliens – Restriction de croissance fœtale. Keywords : Puberty – Early growth – Fat mass – Insulin resistance – Leptin – Adrenal androgens – Fetal growth restriction. L * Unité d’endocrinologie, diabétologie et gynécologie pédiatrique, hôpital Necker-Enfants malades, Paris. 152 e rôle que jouerait la prise de poids pendant l’enfance dans l’avancée de la maturation pubertaire est exploré depuis de nombreuses années (1). Les enfants dont la puberté débute de façon avancée sont souvent ceux ayant développé un surpoids pendant l’enfance. J.M. Tanner, dès le milieu des années 1950, a rapporté ce phénomène, en montrant que l’âge du pic de croissance statural pubertaire était d’autant plus jeune que le rapport poids/taille était élevé. Des résultats similaires ont ensuite été retrouvés dans différentes études épidémiologiques montrant des différences nettes d’indice de masse corporelle (IMC) entre les enfants développant une puberté avancée et ceux développant une puberté tardive. On pourrait d’abord penser que le lien épidémiologique entre un gain de masse grasse plus important pendant l’enfance et une puberté avancée pourrait simplement être un reflet de l’effet d’une maturation plus précoce sur l’acquisition péripubertaire de la masse grasse et de la masse maigre. Cependant, de plus en plus de données montrent que la croissance pondérale pendant les premières années, voire pendant les premiers mois de vie, serait un réel déterminant de l’âge de la puberté. La petite enfance serait donc une période de la vie ou des modifications de l’environnement nutritionnel pourraient induire ou “programmer” des modifications de la croissance et du développement pubertaire. Si les mécanismes moléculaires restent mal compris, l’insulinorésistance et le surpoids joueraient un rôle central dans l’induction des modifications hormonales affectant l’initiation de la puberté. Influence de la période périnatale sur la prise de poids précoce (fi gure) Depuis le milieu des années 1980, de nombreuses études épidémiologiques ont montré que les mensurations de naissance influençaient la croissance précoce (2). En effet, un petit poids et une maigreur à la naissance favoriseraient un gain de poids précoce modifiant la répartition et la quantité de masse grasse et, plus tard dans la vie, le risque de développer une obésité (3). Pour de nombreux chercheurs, cette association entre poids de naissance et risque d’obésité serait le reflet clinique d’un phénomène biologique, la “programmation” pendant la vie fœtale du développement ultérieur du tissu adipeux. Cependant, la restriction de croissance fœtale aboutissant à un petit poids de naissance est souvent suivie d’une période de croissance accélérée, ou croissance de rattrapage, et c’est cette croissance précoce accélérée qui pourrait être le vrai facteur influençant le risque d’obésité (4). La croissance pendant les premiers mois de vie est lar- Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XV - n° 5 - mai 2011 Croissance pondérale précoce et âge de survenue de la puberté Rôle de l’insulinorésistance La prise de poids rapide pendant l’enfance et le développement d’une adiposité tronculaire seraient associés à l’apparition d’une insulinorésistance. Les différentes études réalisées chez des enfants ou de jeunes adultes nés avec un petit poids de naissance ont bien montré que la transition d’un état de maigreur à la naissance à un poids normal ou à un surpoids pendant l’enfance ou l’adolescence s’accompagnait d’un risque plus élevé de développer des stigmates biologiques évocateurs d’une insulinorésistance (7), qui peut-être détectable dès la deuxième décennie de vie. De plus, chez les jeunes adultes nés avec un petit poids de naissance, cette insulinorésistance ne se retrouvait que chez les sujets dont l’IMC était dans les limites supérieures de la normale ou dans des valeurs élevées traduisant le rôle déterminant joué par le gain de poids après la naissance. Il est donc difficile dans de nombreuses études de déterminer quel est, des mensurations de naissance ou de la prise de poids pendant l’enfance, le facteur contribuant directement à l’apparition de l’insulinorésistance. Ainsi, bien que les enfants nés avec un poids de naissance élevé et restant en surpoids pendant l’enfance présentent dans les études de cohortes un risque d’obésité ultérieure, ce sont les enfants nés avec un petit poids de naissance et ayant présenté une croissance accélérée pendant l’enfance qui sont le plus à risque de développer un excès de masse grasse, une adiposité tronculaire et une insulinorésistance. Certaines études ont même montré que des signes de diminution de la sensibilité à l’insuline pouvaient être détectés dès l’âge Environnement fœtal optimal Âge à la ménarche gement influencée par l’environnement nutritionnel, et une prise de poids rapide pendant les premiers mois de vie pourrait être induite par un meilleur appétit et par des concentrations plasmatiques plus élevées de leptine, une hormone satiétogène, notamment chez les enfants exposés à une restriction de croissance fœtale (5). De plus, les laits maternisés, dont la densité énergétique est plus élevée que celle du lait maternel, pourraient aussi expliquer les différences de prise de poids entre les enfants allaités et les enfants nourris au biberon. Les études épidémiologiques réalisées dans des cohortes d’ethnies différentes ont bien montré que la transition d’un petit poids de naissance à un IMC normal entraîne des modifications de la composition corporelle : répartition de la masse grasse à prédominance tronculaire avec excès de tissu adipeux viscéral (6). Restriction de croissance fœtale Environnement nutritionnel riche Environnement nutritionnel pauvre Environnement nutritionnel pendant l’enfance Figure. L’impact de l’environnement nutritionnel postnatal sur l’âge à la ménarche est influencé par l’environnement nutritionnel prénatal. Chacune des 2 lignes représente des sujets soit exposés à un environnement nutritionnel prénatal optimal (ligne bleue), soit à un environnement nutritionnel prénatal délétère (ligne rouge). En cas d’environnement nutritionnel postnatal riche (cadre vert), la période de restriction de croissance fœtale va entraîner une avance encore plus marquée de l’âge de survenue de la puberté. de 1 an chez ces nourrissons, alors même que leur IMC restait inférieur à celui des enfants nés avec un poids de naissance normal (8). Cela pourrait être dû à l’apparition, dès la première année de vie, de modifications de la répartition de la masse grasse. Cette insulinorésistance et ces modifications de la répartition de la masse grasse pourraient avoir des conséquences dans le profil de croissance ultérieur et dans l’initiation de la puberté. Croissance staturale et croissance pondérale L’âge à la puberté est étroitement lié à la croissance staturale précoce et à la maturation osseuse. La puberté débute, en moyenne, lorsque l’âge osseux atteint 11,7 ans chez le garçon et 11,1 ans chez la fille. Le profil de croissance ultérieur pourrait être prédit à partir du profil de croissance pendant les 2 premières années de vie, une croissance pondérale accélérée pendant l’enfance étant hautement annonciatrice d’une croissance staturale plus rapide, d’une maturation osseuse plus précoce et donc d’une puberté avancée. À l’inverse, une mauvaise croissance infantile entraîne un retard de croissance staturale et, dans les cas les plus sévères, une diminution de la taille à l’âge adulte. Une étude Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XV - n° 5 - mai 2011 153 La transition enfant-adolescent dossier thématique de cohorte anglaise a bien montré que la prise pondérale rapide pendant les 2 premières années de vie était associée à une taille plus élevée à 8 ans que celle prédite par la taille cible génétique (9). De même, une étude japonaise portant sur des variations séculaires de la croissance a montré que si la taille de naissance moyenne n’avait pas varié entre 1950 et 1990, à l’âge de 2 ans les enfants nés en 1990 étaient en moyenne plus grands de 4 cm que ceux nés en 1950 (10). De plus, cette différence de taille n’augmentait pas avec les années, illustrant l’importance de la croissance dans les 2 premières années de vie dans le déterminisme de la taille définitive. En réalité, nombreuses sont les données illustrant le rôle majeur joué par la croissance pondérale précoce dans le profil de croissance ultérieur et la maturation osseuse ainsi que le peu d’influence à long terme de la prise de poids pendant la deuxième partie de l’enfance. Les mécanismes par lesquels la prise de poids précoce influencerait le profil de croissance staturale et l’âge à la puberté restent spéculatifs. La croissance durant la petite enfance est largement régulée par l’insuline et l’IGF-1 (Insulin Growth Factor-1) alors que le rôle prédominant de l’hormone de croissance ne devient évident qu’après l’âge de 1 an. L’IGF-1 est une hormone sécrétée par le foie en réponse à l’activation des récepteurs à l’hormone de croissance dont le nombre varie avec la concentration plasmatique d’insuline. La croissance pondérale rapide pendant la première année de vie, et l’insulinorésistance qu’elle entraîne, pourrait donc favoriser l’augmentation du nombre de récepteurs à l’hormone de croissance et la sécrétion d’IGF-1 puis, in fine, la croissance pondérale (11). S’il est séduisant, ce modèle est cependant un peu réducteur. En effet, de nombreuses autres hormones (comme la leptine) pourraient voir leur sécrétion modifiée par la prise de poids précoce et seraient capables d’influencer la sécrétion de GnRH et donc le profil de croissance ultérieur puis l’âge d’initiation de la puberté. Prise de poids et développement pubertaire Dès les années 1970, il a été montré qu’il existait un niveau critique de masse grasse au-dessous duquel un développement pubertaire normal, et en particulier l’apparition de cycles menstruels réguliers, ne pouvait avoir lieu. Ainsi, un poids d’au moins 48 kg et un pourcentage de masse grasse d’au moins 22 % étaient nécessaires pour permettre une apparition des menstruations (12). Si ces résultats ont depuis été l’objet de controverses, la 154 découverte de la leptine dans les années 1990 a permis de trouver un candidat hormonal indiquant le niveau de masse grasse au cerveau et pouvant agir sur la sécrétion de gonadotrophines, des concentrations plus élevées de leptine à la suite d’une croissance précoce rapide pouvant être un déclencheur d’une puberté avancée. La leptine est une hormone sécrétée par les adipocytes et qui agit au niveau de l’hypothalamus pour réguler l’appétit et l’homéostasie énergétique. Plusieurs études animales ont mis en évidence que la leptine pourrait être un facteur hormonal important pour l’initiation de la puberté, et des études épidémiologiques ont montré l’existence chez l’humain d’une augmentation prépubertaire de la sécrétion de leptine. Si elle n’est pas le facteur principal à l’origine du déclenchement de la puberté, la leptine y joue probablement un rôle permissif (13). Ce rôle a été confirmé à la fois chez les patients ayant une mutation du récepteur de la leptine, chez qui l’administration de leptine améliorait la pulsatilité de sécrétion des gonadotrophines – uniquement pour les sujets les plus proches de l’âge de la puberté –, et chez des femmes atteintes d’aménorrhée secondaire d’origine hypothalamique, pour qui l’administration de leptine améliorait la pulsatilité de la sécrétion d’hormone lutéinisante et le volume ovarien. Une augmentation de la sécrétion d’androgènes surrénaliens précède couramment la puberté. Ce phénomène, indépendant de l’axe hypothalamo-hypohysaire est cependant partiellement sous le contrôle de l’adrénocorticotrophine (ACTH). Des concentrations plus élevées d’androgènes surrénaliens ont été observées chez des enfants prépubères présentant un petit poids de naissance ainsi qu’une croissance précoce accélérée. Le rôle potentiel joué par l’augmentation de la sécrétion de ces androgènes dans la survenue d’une puberté précoce a bien été montré chez les sujets atteints d’hyperplasie congénitale des surrénales. Un phénomène similaire a été mis en évidence chez des jeunes filles nées avec un petit poids de naissance, et le rôle central joué par l’insulinorésistance a été confirmé lorsque ces sujets ont été traités par de la metformine (un médicament améliorant la sensibilité à l’insuline). Ce traitement diminuait de façon significative la concentration plasmatique d’hormones surrénaliennes et retardait l’apparition de la puberté (14). L’insulinorésistance et l’hyperinsulinémie compensatoire qui s’y ajoute pourraient aussi réduire les concentrations de la protéine porteuse des hormones sexuelles (Sex Hormone-Binding Globulin [SHBG]). La SHBG régule la biodisponibilité des hormones sexuelles et l’hyperinsulinémie pourrait donc l’augmenter (15). Chez des sujets obèses ou en surpoids, cette augmentation, associée à Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XV - n° 5 - mai 2011 Croissance pondérale précoce et âge de survenue de la puberté celle de la conversion des androgènes en œstrogènes dans le tissu adipeux (liée à l’accroissement de l’activité de l’aromatase du tissu adipeux), pourrait augmenter la concentration d’hormones sexuelles libres et ainsi activer la sécrétion de gonadotrophines hypothalamiques. L’augmentation des concentrations d’IGF-1 suivant une période de prise de poids rapide joueraient aussi un rôle dans la survenue d’une puberté avancée. Le rôle éventuel de l’IGF-1 dans l’initiation de la puberté a en effet été suggéré depuis de nombreuses années. Si le lien de causalité direct n’est pas prouvé par toutes ces études, la relation entre une prise de poids précoce, des modifications de la sensibilité à l’insuline et les modifications hormonales qui en découlent expliquerait les différences dans le risque de développer une puberté avancée observée entre les filles et les garçons. Le risque de puberté avancée est en effet plus élevé chez les filles, qui ont tendance à avoir des concentrations plasmatiques d’insuline, d’IGF-1 et de leptine plus élevées ainsi qu’une masse grasse plus importante que celle des garçons. En cas de croissance précoce accélérée, l’exacerbation de ces facteurs participerait à l’apparition d’une puberté avancée de façon plus fréquente chez les filles. Déterminants génétiques et épigénétiques de la prise de poids infantile et de la puberté La forte héritabilité de l’âge d’apparition de la puberté a été largement démontrée. Une étude épidémiologique récente a montré que la puberté avancée résultant d’une prise de poids rapide pendant l’enfance était susceptible de se répéter dans les générations suivantes et cela en l’absence de restriction de croissance fœtale. Cet effet transgénérationnel serait la conséquence de modifications épigénétiques des gènes contrôlant l’appétit ou le développement du tissu adipeux survenant chez le fœtus pendant la période de restriction de croissance ou chez le nourrisson pendant la période de croissance rapide. Il pourrait aussi être lié à une transmission plus mendélienne de la prédisposition à une prise de poids infantile plus rapide (16). Conclusion Les 2 premières années de vie sont donc la période de la vie au cours de laquelle des modifications de la prise de poids influenceraient la croissance staturale et l’initiation de la puberté. Même si le lien direct de causalité ne peut être affirmé, on peut proposer que l’apparition d’une insulinorésistance dans les suites d’une restriction de croissance fœtale puis d’une croissance pondérale précoce accélérée joueraient un rôle majeur dans la survenue d’une puberté précoce. Inversement, un poids de naissance plus élevé ou une accélération de la croissance pendant la deuxième partie de l’enfance auraient l’un comme l’autre moins d’effets sur l’âge d’apparition de la puberté. Si les mécanismes liant insulinorésistance et âge d’apparition de la puberté sont encore mal compris, d’un point de vue évolutionnaire, la capacité de l’organisme de l’enfant à ressentir la transition entre un environnement nutritionnel prénatal délétère et un environnement postnatal riche pourrait être avantageuse. En effet, une croissance précoce rapide conduisant à une masse grasse plus importante (notamment chez la fille) et à une maturation de la fonction sexuelle plus précoce pourrait être une réponse adaptative de l’organisme à la période de restriction de croissance fœtale. ■ Références 1. Tanner JM. Relation between age at puberty and adult 6. Ibáñez L, Ong K, Dunger DB, de Zegher F. Early development physique in man. J Physiol 1955;127(1):17P. of adiposity and insulin resistance after catch-up weight gain in small-for-gestational-age children. J Clin Endocrinol Metab 2006;91(6):2153-8. 2. Barker DJ, Hales CN, Fall CH, Osmond C, Phipps K, Clark PM. 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