II | La Lettre du Neurologue • Vol. XII - n° 4 - avril 2008
fiche technique n° 73
FICHE À DÉTACHER
Figure 3. Abcès à pyogène en T1+ gado (A). Noter la coque qui appa-
raît en hyposignal Flair (B). Sur l’IRM de diffusion, la nécrose apparaît
nettement en hypersignal (C). Spectro-IRM caractéristique avec un
multiplet d’acides aminés (D).
Figure 4. Présentation pseudo-métastatique d’un lymphome céré-
bral du sujet immunodéprimé (A), d’une encéphalomyélite aiguë
disséminée (B), d’un glioblastome multifocal (C) et d’une histiocytose
cérébrale (D).
Diagnostic différentiel
Une métastase cérébrale unique (figure 2D, F) peut avoir le
même aspect radiologique qu’un gliome de haut grade, un abcès
cérébral ou un lymphome cérébral (notamment chez le sujet
immuno-déprimé). Les nouvelles techniques d’IRM (spectro-IRM,
diffusion, perfusion) permettent de distinguer assez facilement
une métastase cérébrale d’un abcès (figure 3A, D) ou d’un
lymphome. En revanche, le diagnostic différentiel entre métastase
et gliome de haut grade reste plus difficile. L’imagerie par tenseur
de diffusion pourrait être intéressante pour distinguer l’œdème
vasogénique des métastases, de l’infiltration péritumorale des
gliomes de haut grade.
Les tumeurs qui peuvent se présenter comme des lésions multiples,
et donc faire évoquer à tort des métastases, sont principalement
les gliomes malins multifocaux (figure 4C) et les lymphomes
cérébraux (figure 4A). Dans le cadre de la pathologie non
tumorale, ce sont essentiellement les abcès multiples et les lésions
inflammatoires démyélinisantes (figure 4B) qui peuvent avoir
une présentation parfois pseudo-métastatique.
Chez un patient atteint d’un cancer, le diagnostic de métastases
cérébrales peut souvent être porté d’après l’aspect radiologique
des lésions. Néanmoins, il faut se rappeler que dans une étude
prospective portant sur la chirurgie des métastases cérébrales
uniques, il s’agissait en fait dans 11 % des cas d’un gliome malin,
d’une lésion inflammatoire ou infectieuse, ce qui impose de rester
vigilant et d’obtenir un diagnostic histologique en cas de doute
lié à un contexte clinique particulier (notamment infectieux) ou
en cas de caractéristiques radiologiques atypiques. O
Pour en savoir plus…
+ Guillevin R, Menuel C, Vallee JN, de Marco G, Martin-
Duverneuil N, Chiras J. Tumeurs cérébrales : quelles images ?
Rev Prat 2006;56(16):1757-67.
+Martin-Duverneuil N, Béhin A, Mokhtari K, Hoang-
Xuan K. Apport de la neuroradiologie au diagnostic et
au suivi des principaux types de tumeurs cérébrales. In:
Hildebrand J (éd). Neuro-oncologie. Doin, coll. Traité de
neurologie, 2001:73-113.
+ Chanalet S, Lebreun-Frenay C, Frenay M, Lonjon M,
Chatel M. Symptomatologie clinique et diagnostic neuro-
radiologique des tumeurs intracrâniennes. In: Encyclopédie
médico-chirurgicale. Neurologie 1 (2004):91-122.