d’éviter sa dissémination et la contamination d’autres patients chiens. Des erreurs d’identification
entre S. aureus et S. pseudintermedius basées sur des tests phénotypiques existent (Börjesson et al.
2015). Malgré la croyance assez répandue que la différentiation entre S. aureus et S. pseudintermedius
est réalisée facilement dans un laboratoire de microbiologie, c’est loin d’être le cas car des souches de
S. aureus non productrices de pigments peuvent être erronément identifiées comme des S.
pseudintermedius tandis que la combinaison de multiples tests biochimiques risque de favoriser un
diagnostic de S. aureus. Il est par conséquent important de communiquer avec le laboratoire quand il
s’agit d’isolats résistants à la méthicilline de façon à pouvoir confirmer les tests. L’identification des
espèces par des techniques de MALDI-TOF (de l’anglais “matrix-assisted laser desorption/ionization-
time-of flight analysis ») est de plus en plus largement pratiquée et acceptée. Cette méthode a
substantiellement amélioré la précision de l’identification des espèces et elle permet notamment de
différencier S. aureus de S. pseudintermedius. Quand il s’agit de discriminer davantage les trois
espèces actuellement inclues dans le groupe des S. intermedius (S. intermedius, S. pseudintermedius,
S. delphini), bien que ce soit rarement nécessaire à des fins cliniques, MALDI-TOF peut s’avérer
moins utile car il n’existe aucun test phénotypique précis. Tout isolat obtenu d’un chien avec les
caractéristiques phénotypiques traditionnelles de S. intermedius sera considéré comme étant S.
pseudintermedius, tandis que les isolats obtenus sur d’autres espèces doivent être identifiés comme
des bactéries du groupe des ‘S. intermedius group’ (SIG), à moins que les résultats de tests
moléculaires ne soient disponibles.
Autres pathogènes bactériens
L’implication de Pseudomonas aeruginosa et d’autres pathogènes bactériens multirésistants dans les
infections de la peau et plus particulièrement des oreilles va motiver la soumission sans délai d’un
prélèvement pour la réalisation d’une culture et d’un test de sensibilité. En ce qui concerne
Pseudomonas spp., la sensibilité aux fluoroquinolones, ou au moins à certains antibiotiques de cette
catégorie, est toujours rapportée. La résistance aux fluoroquinolones est associée avec des mutations
ponctuelles des gènes ADN gyrases et topo-isomérases et l’existence d’une sensibilité in vitro à l’un
mais pas à tous les membres de la catégorie demeure mal comprise. Lorsqu’on instaure une thérapie
aux fluoroquinolone pour un isolat qui a montré une résistance à une ou plusieurs molécules de cette
classe thérapeutique, il est indispensable de surveiller l’évolution du traitement de près.
Pour les autres bactéries multirésistantes qui constituent un problème émergent majeur dans les
hôpitaux humains comme par exemple les infections aux Klebsiella spp., Escherichia coli produisant
des Béta-Lactamase à Spectre Etendu, entérocoques résistants à la vancomycine (ERV), Salmonella
typhimurium et Acinetobacter baumanii , le challenge principal pour le praticien sera de déterminer si
ils sont de simples contaminants ou des agents pathogènes. S’il apparaît qu’ils sont d’une pertinence
clinique, le traitement devra alors être guidé par les concentrations minimales inhibitrices (CMI) mais
l’utilisation des molécules aux dosages les plus élevés se révèlera extrêmement limitée. De la même
manière, l’identification du pathogène le plus important parmi tous ceux qui sont décrits comme
présents dans une infection mixte pourra s’avérer être un véritable challenge et la situation devra être
envisagée au cas par cas.
Résistance à la méthicilline
Les SPRM (et dans une moindre mesure les SARM) sont déjà suspects sur le plan sensibilité compte
tenu de leur grande résistance. Cependant, il est recommandé de les tester spécifiquement pour la
résistance à la méthicilline, ce test étant un marqueur de leur large éventail de résistance aux β-
lactamines, afin de pouvoir les classer dans le groupe important des staphylocoques RM.
Actuellement en Europe, SPRM est résistant à tous les agents antibiotiques cliniquement pertinents
comme les fluoroquinolones, les macrolides et souvent également les sulphonamides potentialisés (en
plus des tous les β-lactamines). Pour de tels isolats, il peut être indiqué de demander la réalisation de
tests de sensibilité plus étendus. Les SARM isolés sur des animaux de compagnie se montrent souvent
toujours sensibles aux sulphonamides potentialisés, aux tétracyclines et parfois à la clindamycine. Il
faut toutefois interpréter avec prudence la sensibilité in vitro à la clindamycine parce que cette
molécule est bien reconnue comme capable d’induire des résistances chez les staphylocoques. On
peut demander au laboratoire de tester spécifiquement pour cette « résistance inductible » par la