La Lettre du Rhumatologue - n° 284 - septembre 2002
28
PHYSIOPATHOLOGIE, IMAGERIE,
TRAITEMENT
ans cet article, nous présenterons les nouveautés dans
la physiopathologie, l’imagerie et le traitement de l’os-
téolyse du myélome. Après un exposé sur la physio-
pathologie qui reprendra certaines des notions déjà présentées
dans ce numéro, nous essaierons d’aborder sur un plan très
pratique les nouveautés concernant l’imagerie et le traitement
à visée spécifique osseuse.
NOUVEAUTÉS DANS LA PHYSIOPATHOLOGIE
DE L’OSTÉOLYSE DU MYÉLOME
L’infiltration tumorale plasmocytaire s’accompagne dans tous
les cas d’une augmentation de la résorption osseuse. Dans cer-
tains cas, cette hyperrésorption peut être compensée par une
accélération de la formation osseuse. Mais, dans la plupart des
cas, les processus de résorption et de formation sont décou-
plés, l’hyperrésorption osseuse prédomine et une ostéolyse
localisée ou diffuse apparaît. Cette ostéolyse est responsable
des signes cliniques de la maladie : douleurs osseuses, frac-
tures périphériques ou tassements vertébraux, avec la possi-
bilité de compression médullaire ou de la queue de cheval, et
épisodes d’hypercalcémie.
Nouveautés dans la physiopathologie, l’imagerie
et le traitement de l’ostéolyse du myélome
!X. Mariette*
*Service de rhumatologie, hôpital de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, univer-
sité Paris-XI.
"
Les nouveautés dans la physiopathologie de
l’ostéolyse du myélome font apparaître l’impor-
tance de deux systèmes : l’hyperexpression de
RANK-ligand sur les cellules stromales induite par
les plasmocytes tumoraux, et la sécrétion de MIP-
1αpar les plasmocytes tumoraux eux-mêmes.
"Dans des modèles de souris, une inhibition de
chacun de ces deux systèmes entraîne une pré-
vention quasi totale de l’ostéolyse. Les premiers
essais thérapeutiques inhibant le système
RANK-RANK-ligand ont débuté chez l’homme.
"L’imagerie par résonance magnétique est plus
sensible que la radiographie pour détecter des
lésions myélomateuses. Elle doit être proposée
en cas de suspicion de compression médullaire
ou de la queue de cheval, avant radiothérapie
rachidienne, dans le bilan d’extension d’un
plasmocytome, et dans les myélomes de stade 1
sans lésion osseuse radiographique.
"Les données récentes confirment que l’aug-
mentation de la densité minérale osseuse lom-
baire, mesurée par ostéodensitométrie, se
poursuit chez les malades qui restent en rémis-
sion complète après chimiothérapie.
"Les traitements par bisphosphonates repré-
sentent l’un des principaux progrès thérapeu-
tiques du myélome dans les dix dernières
années. Ils pourraient permettre une augmen-
tation de la survie chez les malades en rechute.
Points forts
"Avec les inhibiteurs du système RANKL-RANK,
on voit poindre l’espoir d’inhiber complète-
ment les complications osseuses de la maladie,
qui en représentent la principale morbidité. De
plus, compte tenu du rôle majeur des interac-
tions entre plasmocytes tumoraux et microenvi-
ronnement médullaire dans la résorption osseuse,
mais aussi dans la survie et la prolifération des
plasmocytes, ces nouveaux médicaments inhibi-
teurs de la résorption osseuse pourraient égale-
ment affecter la croissance tumorale.
Mots-clés : Myélome - Physiopathologie -
Imagerie - Ostéolyse.
D
.../...
.../...
Il est démontré depuis plus de quinze ans que cette ostéolyse
maligne est le résultat d’une augmentation de l’activité des
ostéoclastes au contact des cellules myélomateuses. Les méca-
nismes impliqués restent cependant inconnus. Plusieurs fac-
teurs solubles sécrétés par les plasmocytes tumoraux ou par
l’environnement médullaire ont été impliqués dans cette hyper-
ostéoclastose : l’IL-6, l’IL-1, la lymphotoxine ou TNFß (1).
Cependant, aucune de ces cytokines ne peut expliquer à elle
seule l’hyperrésorption osseuse responsable des signes cli-
niques observés chez les malades.
Au cours des deux dernières années, un nouveau système
jouant un rôle majeur dans la résorption osseuse a été mis en
évidence. Ce système est constitué d’un récepteur appelé
RANK, exprimé par l’ostéoclaste et ses précurseurs, et de
son ligand, situé sur l’ostéoblaste ou la cellule stromale
médullaire et appelé RANK-ligand (RANKL) (2, 3) (voir
l’article de S. Roux dans ce même numéro, p. 6). La liaison
de RANKL à RANK induit la différenciation et l’activation
des ostéoclastes, et stimule donc la résorption osseuse. Le
système RANK-RANKL est indispensable à la différen-
ciation ostéoclastique, et toutes les cytokines ou hormones
connues pour augmenter la résorption osseuse [PTH,
1,25(OH)2D3,IL-1, TNFα,IL-6, IL-11] stimulent l’expres-
sion de RANKL par la cellule stromale et utilisent donc cette
voie finale commune. Dans le myélome, plusieurs groupes,
dont le nôtre, ont démontré récemment une augmentation de
l’expression de RANK-ligand sur les cellules stromales
médullaires, suggérant un rôle majeur de ce facteur dans l’os-
téolyse de cette maladie (4-6). De façon intéressante,
RANKL n’est pas exprimé par les plasmocytes tumoraux,
mais par les cellules stromales médullaires au contact de ces
plasmocytes. Le groupe de R. Bataille a démontré que le
contact cellulaire entre plasmocytes tumoraux et cellules stro-
males induisait l’expression de RANKL sur ces dernières (6).
Le contact entre un plasmocyte normal et une cellule stro-
male n’entraîne aucune modification. L’intégrine VLA-4 est
indispensable à l’induction de RANKL sur les cellules stro-
males par les plasmocytes tumoraux. Il reste maintenant à
explorer le rôle potentiel des cytokines, et en particulier de
l’IL-6 produite par ces plasmocytes.
Un facteur sécrété par les plasmocytes tumoraux pouvant
jouer un rôle dans la résorption osseuse a été récemment
découvert : la Macrophage Inflammatory Protein 1-alpha
(MIP-1α). Il s’agit d’une chimiokine normalement sécrétée
par les macrophages. Des librairies différentielles d’ARN
messager entre moelle myélomateuse et moelle normale ont
permis de montrer qu’elle était sécrétée de façon très impor-
tante par les moelles myélomateuses, et plus particulièrement
par les plasmocytes tumoraux. Le rôle de MIP-1αest sûre-
ment important dans le myélome. Des niveaux élevés de MIP-
1αsont retrouvés dans le surnageant de 62 % des patients
avec un myélome actif, alors que la chimiokine n’est présente
que chez 17 % des patients ayant une maladie stable, et jamais
dans le surnageant de plasmocytes normaux (7). En outre,
dans deux modèles de souris myélomateuses, l’inhibition de
MIP-1αsoit par des anticorps, soit par la transfection d’un
ARN antisens aboutit à une inhibition totale de l’ostéolyse
(8). Surtout, il s’y associe une diminution du volume tumo-
ral appréciée histologiquement, une diminution du compo-
sant monoclonal et, dans l’un de ces modèles, une augmen-
tation de la survie des souris. Il semble que MIP-1αpuisse
activer directement l’ostéoclaste en association avec l’IL-6 et
indépendamment de la voie RANK-RANKL (9). Toutefois,
les récepteurs de MIP-1α,CCR1 et CCR5, sont présents sur
la cellule stromale médullaire. De plus, MIP-1αaugmente
l’expression de VLA-5, une intégrine proche de VLA-4, et on
a vu l’importance du contact VLA4-ICAM pour stimuler l’ex-
pression de RANKL sur la cellule stromale. Il n’est donc pas
impossible que MIP-1αait aussi une action permettant d’aug-
menter RANKL sur cette cellule stromale. Les données
concernant l’action des trois principaux facteurs ostéoclas-
tiques du myélome : RANKL, IL-6 et MIP-1α,sont résumées
dans la
figure 1.
NOUVEAUTÉS DANS L’IMAGERIE
DE L’OSTÉOLYSE DU MYÉLOME
Les radiographies standard du squelette
Les radiographies standard du squelette restent l’examen le
plus important pour mettre en évidence les lésions osseuses
du myélome (figure 2, p. 30). Les lésions des extrémités sont
rares, et l’on peut se contenter dans la plupart des cas de radio-
graphies de l’ensemble du rachis, du crâne, du gril costal, du
bassin, des humérus et des fémurs.
La Lettre du Rhumatologue - n° 284 - septembre 2002
29
PHYSIOPATHOLOGIE, IMAGERIE, TRAITEMENT
Figure 1. Physiopathologie de l’ostéolyse dans le myélome : rôle central de l’IL-6,
de RANKL et de MIP-1α.
La scintigraphie osseuse
Elle n’a aucune utilité dans le myélome, n’entraînant une fixa-
tion que dans la moitié des cas environ, contrairement à ce qui
est observé dans les métastases osseuses. En effet, la scinti-
graphie n’entraîne une hyperfixation qu’en cas d’augmenta-
tion de l’activité ostéoblastique, ce qui n’est pas souvent le cas
dans le myélome.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM)
L’IRM du rachis est un examen assurément plus sensible que
la radiographie standard pour mettre en évidence des lésions
osseuses rachidiennes de myélome. Les anomalies sont celles
de toute lésion tissulaire : hypersignal en T2, hyposignal en
T1 se rehaussant après injection intraveineuse de gadolinium
(figures 3 et 4). Cependant, l’indication de l’IRM ne doit pas
être systématique, car, le plus souvent, elle ne modifie pas la
prise en charge thérapeutique d’un malade ayant des localisa-
tions osseuses connues en radiologie standard.
Les indications de l’IRM dans le myélome sont actuellement
au nombre de quatre :
1. Le plasmocytome solitaire. Le plasmocytome solitaire, s’il
est vraiment solitaire, est accessible à la guérison par un trai-
tement radical chirurgical ou radiothérapique. L’IRM, dans un
bon nombre de cas, peut révéler que le plasmocytome que l’on
croyait solitaire est en fait multiple ; dans ce cas, la stratégie
thérapeutique doit bien sûr changer, car il n’y a plus d’espoir
de guérison avec un traitement local.
2. La suspicion de compression médullaire ou de la queue
de cheval. C’est bien sûr l’indication la plus classique de
l’IRM dans le myélome.
3. Le bilan systématique avant radiothérapie rachidienne.
Une radiothérapie rachidienne est quelquefois proposée à
titre antalgique chez un patient ayant un tassement vertébral
restant douloureux malgré la chimiothérapie. Quand cette
indication est posée, il est utile d’effectuer une IRM afin de
rechercher une éventuelle épidurite asymptomatique asso-
ciée, qui pourrait conduire à modifier l’étendue de la radio-
thérapie prévue.
4. Le myélome de stade I sans lésion osseuse radiogra-
phique. Les myélomes de stade I sans lésion osseuse ne doi-
vent pas être traités par chimiothérapie. Ils peuvent rester indo-
lents pendant de très nombreuses années. Toutefois, ils peuvent
aussi évoluer vers des myélomes symptomatiques. Dans une
étude récente concernant 55 patients, nous avons démontré
que la présence de lésions osseuses sur l’IRM
(figures 5 et 6)
était le meilleur facteur pronostique de progression : le délai
médian avant progression était d’environ deux ans chez les
malades ayant une IRM anormale, alors qu’avec un suivi de
25 mois, seuls deux des 38 malades avec IRM normale avaient
évolué (10).Il faut rappeler par ailleurs que l’IRM est toujours
normale chez les patients ayant une immunoglobuline mono-
clonale bénigne, et que cet examen peut s’avérer très utile
quand ces patients présentent en plus une ostéoporose, dont
l’étiologie peut être tout à fait bénigne et non reliée à l’appa-
rition d’un myélome.
L’ostéodensitométrie
L’ostéodensitométrie permet une mesure de la masse osseuse
qui peut être effectuée soit en lombaire, soit en fémoral, soit
en corps entier
(figure 7).
Dans le myélome, le site de
mesure de la masse osseuse le plus intéressant est le rachis
lombaire, région fréquemment touchée par la prolifération
plasmocytaire.
La Lettre du Rhumatologue - n° 284 - septembre 2002
30
PHYSIOPATHOLOGIE, IMAGERIE, TRAITEMENT
Figure 2. Radiographie de crâne de face (a) et de profil (b) montrant des géodes à
l’emporte-pièce.
ab
Figure 3. IRM du bassin
en séquence T1 montrant
de nombreuses images en
hyposignal T1 sur les
deux fémurs.
Figure 4. IRM du rachis montrant une lésion vertébrale en hyposignal T1 (a) se
rehaussant après injection de gadolinium (b).
ab
La Lettre du Rhumatologue - n° 284 - septembre 2002
31
PHYSIOPATHOLOGIE, IMAGERIE, TRAITEMENT
La densité minérale osseuse lombaire est nettement diminuée
chez les malades ayant un myélome de stade III, alors qu’elle
est proche de la normale chez les malades ayant un myélome
de stade I sans complication osseuse. Nous avons démontré
que la masse osseuse lombaire augmentait d’environ 5 % par
an chez des patients répondeurs à un traitement chimiothéra-
pique, qu’il soit intensif ou classique, et cela en l’absence de
tout médicament à visée spécifique osseuse (11). Cette aug-
mentation de la masse osseuse se poursuit dans le temps chez
les malades restant en rémission. Cet examen peut donc être
une aide au suivi évolutif des malades ayant un myélome non
sécrétant ou pauci-sécrétant.
L’augmentation de la masse osseuse sous chimiothérapie seule
confirme les relations étroites observées dans cette maladie
entre les plasmocytes tumoraux et l’augmentation de la résorp-
tion osseuse.
Le PET scan
Cette nouvelle méthode d’imagerie pourrait être particulière-
ment intéressante dans le myélome. Un article récent l’a éva-
luée chez 28 patients souffrant de myélome et 15 patients
atteints de plasmocytome solitaire (12). Chez les patients
atteints de myélome, le PET scan mettait en évidence deux
fois plus de lésions osseuses que les radiographies standard.
Chez 3 des 15 patients atteints de plasmocytome, le PET scan
révélait de nouvelles lésions ignorées par les radiographies.
Enfin, chez de rares malades en rémission clinico-biologique,
le PET scan ne retrouvait plus aucune fixation, ce qui pour-
rait en faire un examen utile dans le bilan de rémission.
NOUVEAUTÉS DANS LE TRAITEMENT
DE L’OSTÉOLYSE DU MYÉLOME
Nous nous limiterons aux traitements à visée osseuse et
n’aborderons pas le traitement chimiothérapeutique, qu’il soit
intensif ou conventionnel.
Figure 5. Atteinte focale unique au cours d’un myélome de stade I sans lésion osseuse
sur les radiographies standard.
Figure 6. Atteintes focales multiples au cours d’un myélome de stade I sans lésion
osseuse sur les radiographies standard.
Figure 7. Mesure de la densitométrie osseuse lombaire (a) et corps entier (b) au cours du myélome.
ab
Quelle est la place de la chirurgie ?
La chirurgie est indiquée dans les situations suivantes :
#Réduction et fixation d’une fracture périphérique.
#Ostéosynthèse préventive d’une volumineuse lésion lytique
périphérique ou rachidienne avec risque très important de frac-
ture ou d’instabilité. Cette indication est souvent difficile. Au
rachis, s’il y a un risque d’instabilité, et donc de compression
neurologique, l’indication chirurgicale existe. Pour le squelette
périphérique, il faut se poser la question suivante : la chirurgie
préventive permettra-t-elle d’éviter un geste plus lourd si elle
est effectuée après la survenue de la fracture ? En effet, l’al-
ternative dans ce type de situation est la radiothérapie (cf. infra).
#Chirurgie-exérèse d’un plasmocytome solitaire. Dans ce
cas, la chirurgie doit être, si possible, “carcinologiquement”
satisfaisante, et complétée de radiothérapie.
#Chirurgie décompressive d’une compression médullaire ou
de la queue de cheval. Cette indication était encore très clas-
sique il y a une dizaine d’années. Actuellement, si la com-
pression neurologique est liée à une épidurite et non à une
compression osseuse, et s’il n’y a pas de risque d’instabilité,
le traitement de première intention consiste en la réalisation
de trois bolus de corticoïdes suivis d’une irradiation en
urgence. La chirurgie est réservée aux cas de compression
osseuse ou aux cas de compression neurologique survenant
sur des rachis déjà irradiés.
Quelle est la place de la radiothérapie ?
La radiothérapie est indiquée dans les situations suivantes :
#Complément de traitement chirurgical curatif ou préventif
afin de faciliter la consolidation.
#Traitement d’un plasmocytome solitaire : la dose doit alors
être élevée pour être éradicatrice (50 grays).
#Traitement en urgence d’une compression médullaire ou de
la queue de cheval (cf. supra).
#Traitement de lésions osseuses lytiques non fracturées ou
de tassements vertébraux restant douloureux, malgré la chi-
miothérapie associée aux bisphosphonates.
Quelle est la place des bisphosphonates ?
L’utilisation des bisphosphonates dans le myélome représente
un des progrès importants des dix dernières années.
Les différents bisphosphonates disponibles.
Les bisphosphonates par voie orale. Le seul à avoir l’AMM
dans les ostéolyses malignes sans hypercalcémie est le clodro-
nate (Clastoban®ou Lytos®). Le Clastoban®est utilisé à la dose
de 1 600 mg/jour (2 gélules x 2), le Lytos®à la dose de
1040 mg/jour (1 cp x 2). Le coût du traitement journalier est à
peu près équivalent :7 à 9 euros. Sous clodronate, il existe, dans
une étude, une diminution d’environ 30 % des nouveaux évé-
nements osseux (tassements vertébraux, fractures non verté-
brales, épisodes d’hypercalcémie et indications de radiothéra-
pie) (13). Il n’y a aucune différence de survie, sauf, paradoxa-
lement, dans le sous-groupe de malades n’ayant pas de lésions
osseuses initialement, et analysé de façon rétrospective (14).
Les bisphosphonates par voie intraveineuse. Le seul à avoir
l’AMM dans le myélome sans hypercalcémie est le pamidro-
nate (Arédia®à la dose de 90 mg par voie intraveineuse en per-
fusion de deux heures, en l’absence d’hypercalcémie) une fois
par mois. Sous pamidronate, la réduction du nombre d’évé-
nements osseux est de l’ordre de 50 % (15). Cet effet se main-
tient après deux ans de traitement. Mais surtout, chez les
malades en rechute, on observe sous pamidronate un allonge-
ment significatif de la survie : 21 mois versus 14 mois (16).
Les nouveaux bisphosphonates. Les nouveaux bisphospho-
nates, comme le zolédronate, très récemment introduit, ont
une activité antiostéoclastique cent à mille fois supérieure à
celle du pamidronate. Des données très récentes indiquent que
4 mg de zolédronate en perfusion de 15 minutes ont un effet
au moins équivalent à celui de 90 mg de pamidronate en per-
fusion de deux heures pour prévenir l’apparition de nouveaux
événements osseux dans le myélome (17).Enfin, certains nou-
veaux bisphosphonates pourraient avoir une activité antiplas-
mocytaire intrinsèque ou une action potentialisatrice de l’ac-
tion de la chimiothérapie (18) (voir l’article de M. Rousière
et P. Orcel dans ce même numéro, p. 21).
Quelles sont les indications des bisphosphonates dans le
myélome ?
Les bisphosphonates doivent être prescrits dans les situations
suivantes :
#Les épisodes d’hypercalcémie aiguë.
#Chez tous les malades en rechute. En effet, la fréquence
des événements osseux augmente chez ces malades. De plus,
dans ce sous-groupe de malades, une amélioration de la sur-
vie avec le pamidronate a été démontrée.
#Faut-il prescrire des bisphosphonates chez tous les
malades au diagnostic ? La réponse à cette question n’est pas
univoque. S’il est démontré que les bisphosphonates diminuent
le nombre d’événements osseux, il est aussi démontré que les
malades répondeurs à la chimiothérapie voient leur masse
osseuse augmenter d’environ 5 % par an en l’absence de tout
traitement par bisphosphonate. Il faut donc faire preuve de bon
sens clinique, et proposer un traitement par bisphosphonates
au diagnostic chez les malades ayant des douleurs osseuses
importantes ou de nombreuses lésions lytiques. Il faudra éga-
lement prescrire systématiquement ce médicament chez les
malades non répondeurs après six cures de chimiothérapie.
#Faut-il traiter les malades en rémission au plateau après
chimiothérapie classique ou après chimiothérapie inten-
sive ? Il n’existe aucun élément de la littérature prouvant le
bénéfice d’un traitement dans cette situation. Il est également
à noter que la diminution de fréquence des événements osseux
sous pamidronate atteint 50 % à 9 mois, mais n’augmente pas
La Lettre du Rhumatologue - n° 284 - septembre 2002
32
PHYSIOPATHOLOGIE, IMAGERIE, TRAITEMENT
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !