total, concentrés cellulaires et, dans une moindre mesure, le
plasma frais congelé vitro-atténué depuis 1992).
La circulaire du 9 mai 1995 précisait qu’un dépistage devait
être proposé, entre autres :
–aux sujets transfusés,
–aux receveurs de produits sanguins stables,
–aux personnes ayant des ALAT élevées,
–aux personnes exposées au sang à la suite d’un accident pro-
fessionnel,
–aux personnes ayant des antécédents d’actes invasifs dia-
gnostiques ou thérapeutiques (cette dernière indication n’a pas
été reprise par la conférence de consensus de janvier 1997).
Un texte récent (circulaire DGS/SQ 4 n° 98-231 du 9 avril 1998)
précise les obligations, notamment en ce qui concerne l’infor-
mation des patients, relatives au risque viral dans le cadre de
l’administration de produits sanguins.
Le taux de prévalence du VHG chez les donneurs de sang varie
de 0,5 % à 4,2 % (16, 23).
En l’absence de dépistage sélectif des donneurs, et compte tenu
de la prévalence de 1 à 2 % chez les donneurs de sang (19), une
transmission de VHG par transfusion sanguine peut avoir lieu chez
1% environ des receveurs. Des cas de malades receveurs de sang
négatifs pour l’ARN du VHG avant transfusion et positifs à son
décours, dans un contexte d’hépatite aiguë, ont été rapportés (6).
Quant à l’opportunité d’un dépistage systématique du VHG,
elle reste l’objet de controverses (24). Les arguments en faveur
de ce dépistage sont la prévalence élevée de cette infection
virale, la transmission par le sang, sa responsabilité dans cer-
taines hépatites aiguës, l’évolution possible vers la chronicité
et la possibilité d’infections persistantes. Contre le dépistage
militent son coût, le fait qu’il conduirait à l’exclusion de nom-
breux donneurs, le fait que les hépatites G post-transfusion-
nelles sont rares et que le VHG est responsable d’une patholo-
gie modérée, dont la chronicité n’est pas prouvée. Quoi qu’il
en soit, sa prévention bénéficie déjà de l’exclusion des don-
neurs présentant des stigmates d’autres virus susceptibles de
provoquer des hépatites transfusionnelles.
Les transplantations d’organes
Ce risque a été démontré pour différents organes (rein, cœur,
foie) ; il a été quantifié comme variant entre 0 et 96 %, et
demande à être évalué par des études répondant mieux à la ques-
tion posée (25, 26). Il est difficile d’évaluer le risque transfu-
sionnel associé à la transplantation, mais l’éviction de donneurs
VHC positifs a permis de réduire, dans le cadre des greffes de
moelle, le risque d’un facteur 10.
Depuis 1994, le dépistage chez les donneurs d’organes est obli-
gatoire, et la transplantation d’organes en provenance de don-
neurs VHC positifs est interdite.
Pour l’instant, les données existantes sur le VHG ne permet-
tent pas d’évaluer le risque ; une étude récente conclut à une
prévalence post-transplantation comparable chez les receveurs,
que le donneur soit VHG positif (25 %) ou non (23 %) ; le sous-
groupe des receveurs pour lesquels un échantillon de sérum
avant et après transplantation a pu être testé retrouve 33 et 10 %,
sans que l’évolution clinique des patients et des greffons soit
différente après une médiane de suivi de six ans (27). Le manque
de recul dans les données cliniques d’évolution ne permet pas
encore d’élaborer des recommandations quant aux combinai-
sons de statuts viraux vis-à-vis du VHG à respecter chez le don-
neur et le receveur.
L’hémodialyse
La prévalence des anticorps anti-VHC, chez les hémodialysés,
varie de 10 à 50 % (22, 28) ; elle est liée à l’ancienneté de la
dialyse et au nombre de transfusions ; toutefois, dans certains
centres, un nombre important de séroconversions chez des
malades n’ayant subi ni transplantation ni transfusion pendant
les périodes d’étude fait que des modes de contamination de
type nosocomial ne peuvent être écartés, surtout lorsqu’un
génotype viral est prédominant chez les malades concernés ;
plusieurs épisodes sont ainsi décrits sans que le mode de trans-
mission ait pu être identifié (28, 29, 30). Un flacon d’héparine
multidose, utilisé pour des patients d’une même séance, a, une
fois, été incriminé dans la survenue d’un épisode de cas grou-
pés (26) ; en ce qui concerne les membranes de dialyse et l’ul-
tra-filtrat, leur rôle a été étudié, et rien à l’heure actuelle ne per-
met d’incriminer les membranes à bas flux ou celles à flux
élevé, sauf en cas de rupture de leur intégrité ou d’altération
dans la taille de leurs pores. Par ailleurs, un taux de prévalence
élevé n’a pas pu être associé à l’utilisation d’un type particu-
lier de membrane. Enfin, la réutilisation de dialyseurs ne semble
pas non plus associée à un plus fort taux d’incidence ; cela étant,
certains ont suggéré qu’une contamination pouvait se produire
dans l’office d’entretien et de désinfection.
Un certain nombre d’études rapportent des réductions des taux
de séroconversion grâce à :
–la réduction du nombre de transfusions, permise par l’utili-
sation d’érythropoïétine dans la prise en charge de l’anémie de
l’insuffisant rénal ;
–l’observation de mesures d’hygiène strictes (soins et envi-
ronnement) ;
–l’isolement des malades VHC positifs, avec des générateurs
dédiés (31, 32).
La prévalence du VHG chez les patients hémodialysés varie
entre 3,1 % et 57,5 % (23, 32), les modes de transmission et les
facteurs de risque étant probablement les mêmes que pour le
VHC.
Dès lors, la prévention doit s’organiser autour de quatre axes
(33) :
!Les malades dialysés. À l’époque où l’hépatite B représen-
tait la principale préoccupation, un isolement des malades, avec
un secteur et des machines spécifiques, a souvent été préconisé,
et a sans doute considérablement contribué à la réduction de la
transmission du VHB, dont deux caractéristiques virologiques
au moins justifiaient cette attitude : les fortes virémies obser-
vées et la résistance prolongée de ce virus dans le milieu exté-
rieur (infectieux au bout de sept jours). À l’heure actuelle,
compte tenu de l’accumulation de différents risques infectieux,
en particulier viraux, cette solution deviendrait rapidement ingé-
rable (à moins d’imaginer que chaque malade puisse avoir un
matériel personnellement attribué !). De plus, l’absence de syn-
50
La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIV - n° 2 - février 1999
MISE AU POINT VIROLOGIE
S. Malavaud N. Marty 10/03/03 16:11 Page 50