Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie Les apports de la transgenèse dans la recherche biomédicale L.M. Houdebine* ✎ Le séquençage complet des génomes humains et murins offre des possibilités sans précédent pour étudier le rôle des gènes in vivo via la transgénèse. ✎ Les éléments qu’il faut ajouter dans une construction pour obtenir une expression fiable du transgène sont de mieux en mieux connus (introns, isolateurs, amplificateurs, stabilisateurs d’ARNm, etc.). ✎ Il est de plus en plus possible de cibler l’intégration d’un gène et d’obtenir une expression conditionnelle du transgène contrôlé par des agents inducteurs n’agissant pas sur les gènes de l’animal. ✎ L’interférence de l’ARN est utilisée chez la drosophile et Caenorhabditis elegans à la place de l’inactivation des gènes par recombinaison homologue. Ce protocole est actuellement étendu à la souris et à d’autres vertébrés. L’ étude des fonctions biologiques a commencé avec la description des organes, de leur rôle, de leurs sécrétions, etc. Ces approches étaient essentiellement physiologiques. Au fur et à mesure que cela a été possible, l’analyse des mécanismes qui contrôlent les fonctions biologiques a été faite au niveau moléculaire. * Unité de biologie du développement et biotechnologies, Institut national de la recherche agronomique, Jouy-en-Josas. ✎ L’inactivation systématique de tous les gènes de la souris a été entreprise. ✎ La technique de clonage des embryons par transfert de noyau a permis d’inactiver des gènes par recombinaison homologue chez le mouton, la souris et le porc. Cela devrait devenir possible chez le lapin, le rat et quelques autres espèces chez lesquelles le clonage sera maîtrisé. ✎ Il existe des structures qui permettent un examen systématique des souris, notamment en utilisant les techniques d’imagerie in vivo. ✎ La transgenèse permet d’utiliser le lait comme source abondante de protéines recombinantes pour en étudier les propriétés ou les utiliser à des fins thérapeutiques. Les techniques du génie génétique apparues dans les laboratoires il y a bientôt vingt ans ont commencé à modifier la manière dont les biologistes ont abordé l’étude des mécanismes de régulation des fonctions. Il est en effet devenu alors possible d’isoler quelques gènes, ceux qui étaient les plus abondamment exprimés ou dont on connaissait les protéines pour lesquelles ils codaient. La simple description de la structure des gènes permet d’établir des corrélations entre la structure primaire de l’ADN et ainsi des protéines correspondantes et parfois avec l’activité bio- logique de ces dernières. D’autres techniques, permettant de procéder in vitro à des mutations de gène puis à réintroduire des mutants dans des cellules, ont fait franchir un fossé considérable entre la chimie des molécules du vivant et leurs activités dans une cellule ou un organisme entier. Dans ce concert, le transfert de gène à un organisme entier devait très logiquement prendre une place essentielle. La transgenèse, réussie pour la première fois chez les animaux en 1980, offre en effet la possibilité de modifier précisément le patrimoine génétique d’un organisme entier. Un pas supplémentaire a été franchi lorsqu’il est devenu possible non seulement d’ajouter une information génétique à un génome, mais aussi de remplacer très précisément un de ses gènes par un autre, qui peut être un mutant actif ou inactif mais aussi bien un tout autre gène. Cette opération a été réussie pour la première fois en 1989. Ces expériences pionnières ont indiqué sans ambiguïté que les biologistes étaient sortis de l’obligation de devoir attendre des mutations spontanées pour pouvoir les étudier. Cette approche a été et reste très fructueuse chez les micro-organismes, les végétaux et certains animaux comme la drosophile dont la reproduction est rapide et bien contrôlée. La mutagenèse induite par des agents chimiques est également très pratiquée chez ces espèces. Elle augmente la fréquence des mutations et offre donc un plus grand choix au biologiste bien que celles-ci restent tout aussi aléatoires. La mutagenèse induite par des agents chimiques a commencé à être appliquée à grande échelle chez la souris. Cela n’a de sens que parce que les moyens ont progressé. Les chercheurs disposent d’animaleries très performantes qui permettent d’élever de très nombreuses souris. Des méthodes d’investigation faisant appel, en particulier, à l’imagerie in vivo, permettent de faire un examen systématique des mutants et d’orienter des recherches approfondies par des laboratoires spécialisés dans l’étude des fonctions ainsi modifiées par la mutation. Une troisième condition, tout aussi essentielle, est également 240 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie satisfaite. La cartographie puis la séquence du génome de souris ont été établies. Ces données permettent au biologiste, dans le meilleur des cas, d’établir une corrélation entre l’effet phénotypique d’une mutation et la structure mutée d’un gène. Ainsi peuvent être identifiés des gènes impliqués dans le déclenchement de maladies retrouvées chez l’homme. La transgenèse suit dans une certaine mesure un parcours un peu semblable. Les souris transgéniques sont de plus en plus soumises à de multiples examens destinés à déterminer les effets physiologiques des mutations apportées par le transfert de gène. Des projets en cours visent à inactiver un maximum de gènes de souris (et d’autres animaux expérimentaux comme la drosophile et un ver, le Caenorhabditis elegans) pour dresser un inventaire le plus complet possible du rôle des gènes. Ces approches sont bien évidemment guidées par l’espoir de définir de nouvelles substances d’intérêt thérapeutique. Les biologistes sont donc en train de vivre une nouvelle révolution, après celle qu’a constituée l’utilisation artisanale du génie génétique dans les laboratoires. Cette révolution a pour fondement la rencontre de la cartographie et du séquençage des génomes d’une part ; la détermination du patron d’expression des gènes grâce à l’utilisation des puces à ADN d’autre part et, enfin, l’obtention de mutants par action d’agents chimiques, par introduction aléatoire de séquences étrangères (transposons, rétrovirus), par piégeage de gène et par transgénèse. C’est le caractère systématique et coordonné de ces approches qui constitue la révolution en question. Le biologiste se voit désormais offrir une possibilité sans précédent d’étudier au niveau moléculaire un maximum de mécanismes qui contrôlent les fonctions biologiques. L’étude des génomes au sens large constitue donc, non pas le triomphe du réductionnisme comme certains le prétendent, mais bien au contraire le début d’une tentative d’étude des organismes vivants dans leur entière complexité, en intégrant un maximum d’informations. Dans cette aventure, la transgenèse fait le lien entre l’élément réduit qu’est le gène isolé et ses effets biologiques dans le contexte complexe qu’est l’animal. Cela explique l’éclosion d’ateliers publics et privés, dont la fonction est d’obtenir en série des animaux transgéniques, et d’animaleries pour les abriter. La transgenèse offre d’autres possibilités plus directement appliquées, dont certaines sont déjà devenues réalité. Dans le domaine médical, les animaux transgéniques sont des modèles sans précédent pour l’étude de certaines maladies humaines et la mise au point de médicaments. Il n’est pas impossible que des cellules et certains organes de porc (cœur, rein, foie, etc.) deviennent immunologiquement tolérés par des patients lorsque certains gènes auront été transférés aux animaux. Il est admis que le lait et le blanc d’œuf d’animaux transgéniques vont devenir une des sources essentielles de protéines recombinantes pour des usages thérapeutiques. L’autre grand domaine d’application de la biologie, l’agroalimentaire, va également bénéficier progressivement de la transgenèse, comme cela est déjà le cas pour les plantes. Les éleveurs pourront ainsi résoudre des problèmes en face desquels la sélection génétique est impuissante. Les techniques de transgenèse Le nombre de laboratoires dans lesquels la transgenèse animale est pratiquée de manière courante reste limité à une bonne cinquantaine en France. Ce potentiel répond tout juste aux besoins des chercheurs. La raison en est clairement que la transgenèse comporte des contraintes qui sont relativement dissuasives. La méthode presque exclusivement utilisée pour obtenir des souris transgéniques repose sur la microinjection d’ADN dans le noyau des embryons d’un jour. Le remplacement de gène implique la manipulation de cellules ES et de blastocystes, méhode bien plus lourde encore. À cela, il faut ajouter le poids de la mise à disposition d’animaleries conséquentes et du personnel nécessaire pour prendre soin des animaux. L’utilisation des animaux transgéniques ne pose par contre pas de difficultés particulières, même si des règles de biosécurité – qui seront décrites plus loin – doivent être respectées. L’ensemble des techniques de transgènes sont décrites dans plusieurs livres récents (1-3). La construction des vecteurs d’expression des transgènes Dans la plupart des cas, l’expérimentateur ne souhaite pas uniquement transférer un gène natif mais bien une combinaison de promoteur de gène rapporteur, etc. Ces assemblages ne posent pas de difficulté particulière puisqu’ils font appel aux techniques classiques du génie génétique. Une mention particulière doit toutefois être faite pour les vecteurs comportant de longs fragments d’ADN. Ces situations se rencontrent de plus en plus fréquemment. Il est en effet parfois souhaitable d’introduire dans un animal d’assez longs fragments d’ADN génomique qui seuls contiennent l’ensemble des éléments régulateurs d’un gène. Pour les mêmes raisons, il est avantageux d’utiliser de longs fragments d’ADN génomique, contenant l’ensemble des éléments régulateurs d’un gène ou d’un locus, pour faire exprimer un gène étranger. Cela suppose que le gène en question ait été introduit précisément dans un site du locus. Ces opérations ne peuvent pas se faire dans un tube Eppendorf, comme la construction classique de plasmides. L’introduction d’un fragment d’ADN étranger dans un vecteur BAC (bacterial artifical chromosome) de 50-300 kb ou un vecteur YAK (yeast artifical chromosome) ne peut se faire que par recombinaison homologue réalisée à l’intérieur d’une bactérie ou d’une levure. Les meilleures techniques actuellement utilisées dans ce but ont été résumées et commentées dans une publication récente (1). La plus grande difficulté rencontrée pour construire un vecteur d’expression pour un transgène tient surtout dans le choix des éléments à assembler. Les toutes premières expériences de transgénèse, puis de nombreuses autres qui ont suivi, 241 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie ont révélé que les transgènes fonctionnent in vivo de manière quelque peu imprévisible. Le transgène est très peu actif, voire totalement inactif, dans nombre de lignées. Le transgène s’exprime, par ailleurs, plus ou moins dans des tissus autres que celui dans lequel le promoteur utilisé est normalement actif. Il est admis que ces événements sont dus à des effets de position. La microinjection introduit l’ADN étranger dans des sites très variables du génome. La chromatine exerce des effets stimulateurs ou inhibiteurs sur les transgènes par l’intermédiaire d’amplificateurs ou de silenceurs qui se trouvent au voisinage de l’ADN intégré. La réalité est en fait plus subtile. Le nombre de cas où un transgène reste silencieux est relativement élevé, ce qui laisse supposer que la chromatine contient de nombreux silenceurs. De nombreuses expériences démontrent qu’un transgène a d’autant plus de chance de s’éteindre qu’il contient un ADNc plutôt qu’un fragment génomique comportant des introns ou des séquences riches en CpG (notamment de l’ADN d’origine bactérienne) et qu’il est intégré sous forme de copies multiples (5, 6). Il semble donc que les transgènes dont l’organisme ne peut pas se débarrasser soient facilement éteints, vraisemblablement par des mécanismes qui inactivent les transposons et les rétrovirus. Il est vraisemblable que l’inactivation des transgènes a lieu dès la vie embryonnaire précoce, au moment où le génome se méthyle sélectivement et où sont définis les gènes qui resteront silencieux (7). Pour éviter ces inconvénients, il est nécessaire de modifier les gènes pour réduire leur contenu en CpG, d’ajouter des introns (au moins un, plutôt devant l’ADNc) et surtout d’ajouter des isolateurs de gènes devant le promoteur (et éventuellement après le terminateur) (8), ou de longs fragments d’ADN génomique contenant des isolateurs. Ces isolateurs sont constitués d’un ensemble d’éléments qui empêchent l’hétérochromatine inactive de propager sa structure compacte jusqu’au transgène et qui maintiennent la chromatine dans une conformation ouverte. Les ouvreurs de chromatine favorisent l’acétylation locale des histones H3 et H4 et s’opposent à leur méthylation ainsi qu’à la méthylation de l’ADN (9). D’autres règles doivent être respectées pour optimiser l’expression des transgènes. Les codons peuvent être mutés pour être adaptés au mieux à la cellule dans laquelle ils doivent fonctionner. Un intron ajouté après un ADNc ne doit pas être éloigné de plus de 50 bp du codon de terminaison, sous peine de déclencher un mécanisme de destruction de l’ARNm, mécanisme appelé NMD (non sense mediated decay). Les ADNc ne doivent pas contenir des régions 5’UTR (untranslated region) riches en GC et hautement structurées. Les régions 3’UTR ne doivent pas contenir des séquences riches en AU qui déstabilisent les ARNm. Ces recommandations sont résumées dans un chapitre du livre édité par C.A. Pinckert (10). L’expression simultanée de plusieurs transgènes Pour exprimer simultanément deux gènes ou ADNc, deux constructions indépendantes peuvent être coinjectées. Elles seront cointé- KRAB promoteur isolateur – doxycycline – R promoteur L’expression conditionnelle des transgènes Un modèle biologique est d’autant plus intéressant que le transgène ne s’exprime que là et lorsque l’expérimentateur le souhaite. Plusieurs familles de vecteurs ont été définies pour n’exprimer leur transgène que sous l’influence d’inducteurs exogènes n’agissant pas sur les gènes de l’hôte. Le système tétracycline est le plus utilisé. Une des versions les plus sophistiquées est décrite dans la figure 1. La souris doit exprimer simultanément trois gènes : deux gènes régulateurs (KRAB et tet on) et le gène d’intérêt. L’addition de doxycycline à l’eau de boisson des souris induit réversiblement l’expression du gène d’intérêt. Les deux régulateurs assurent un bruit de fond très réduit et une bonne induction par la doxycycline. IRES tet on intron KRAB I grées avec une fréquence de 70 % environ. Une séquence IRES (internal ribosome entry site) peut être introduite entre les deux ADNc d’un gène bicistronique. L’utilisation des IRES doit suivre des règles et il faut considérer que, dans la majorité des cas, les ADNc sont moins bien exprimés que chacun d’entre eux introduit dans un vecteur propre (11). terminateur I A R R tet on + doxycycline A + R gène d'intérêt pas d'expression promoteur gène d'intérêt haute expression Figure 1. Le contrôle des transgènes par la doxycycline. Des souris exprimant deux facteurs de transcription KRAB et tet on sont croisées avec des souris portant le gène d’intérêt placé sous la dépendance des deux facteurs de transcription. En absence de doxycycline, le silenceur KRAB inhibe l’expression du gène d’intérêt. En présence de doxycycline, le facteur tet on prend la place du facteur KRAB et stimule l’expression du gène d’intérêt. 242 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie Le remplacement de gènes et l’intégration ciblée Le remplacement de gènes et leur intégration ciblée reposent sur un processus de recombinaison homologue. Ceux-ci sont peu fréquents. Les cellules où le remplacement de gène a eu lieu doivent être sélectionnées à l’aide de vecteurs similaires à celui décrit dans la figure 2. Une construction de gène peut être ciblée dans un site préalablement choisi du génome dans lequel a été introduite une séquence LoxP. La recombinase Cre permet au vecteur possédant lui-même une séquence LoxP de s’introduire dans le site LoxP du génome (figure 3). Le remplacement de gène permet de substituer un gène donné par des allèles A naturels ou définis par l’expérimentateur ou par tout autre gène. Dans le premier cas, on a le plus souvent réalisé l’invalidation du gène (knock out) et, dans le second, une opération désignée par knock in. Le ciblage par le système Cre LoxP permet d’introduire de multiples versions d’un gène dans le même site. Cela limite les effets de position sur le transgène à ceux intrinsèques au site choisi. L’inhibition d’un gène de l’hôte Il est aussi important d’inhiber un gène endogène que d’apporter un gène supplémentaire dans un génome. Cette démarche a plus de chance de révéler le rôle d’un gène qui est devenu manquant. L’invalidation de gène par recombinaison homologue même optimisée en la restreignant à un type cellulaire donné et à une période précise de la vie de l’animal est contraignante et elle présente l’inconvénient d’être irréversible. L’expression peut être obtenue par des outils très différents qui agissent aux diverses étapes de l’expression génétique. Les régions composées de polypurines (au moins 20) peuvent former une triple hélice stable avec un ADN ou un ARN simple brin anticomplémentaire. Une telle triple hélice s’oppose à la transcription du gène ciblé. Ce système a fait ses preuves in vitro dans des cellules en culture (12). Plusieurs tentatives pour transposer cette technique chez les animaux transgéniques se sont soldées par des échecs. Les animaux qui naissent ne sont pas transgéniques ou n’expriment pas leur transgène. Cela suggère qu’un simple brin anticomplémentaire composé seulement de purines reconnaît de multiples séquences du génome et rend les embryons non viables. Recombinaison homologue Neo ADN génomique TK Vecteur de recombinaison isolateur Lox P isolateur ADN intégration génomique au hasard (G 418 r, ganc r) isolateur Lox P isolateur Neo Lox P B Recombinaison hétérologue Neo TK Vecteur de recombinaison ADN génomique Neo TK (G 418 r, ganc s) Figure 2. Les vecteurs avec double sélection sont utilisés pour éliminer les cellules dans lesquelles une recombinaison illégitime (ou hétérologue) a eu lieu. Les régions homologues qui se recombinent sont indiquées par des croix. Le gène neo confère la résistance des cellules au G 418 tandis que le gène TK est létal pour les cellules mises en présence de ganciclovir. Les cellules ES ainsi sélectionnées sont introduites dans des blastocystes. gène d'intérêt recombinase Cre Lox P Lox P isolateur gène d'intérêt isolateur Figure 3. Principe de l’intégration ciblée d’un gène en un site donné du génome. Un site LoxP contenant 35 paires de bases est introduit dans le génome par recombinaison homologue, ou au hasard par microinjection. Le site retenu peut recevoir une construction de gène portant elle aussi un site LoxP. La recombinase Cre est apportée dans l’embryon en coinjectant un plasmide circulaire exprimant le gène Cre et la construction à intégrer. Le site LoxP peut avoir été bordé par un isolateur pour réduire les effets de position des gènes intégrés dans ce site. 243 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie Des ARN antisens monocatenaires peuvent en principe s’associer spécifiquement à un ARNm et inhiber sa traduction. Un ARN antisens est encore plus puissant lorsqu’il contient un ribozyme qui clive l’ARNm ciblé. Ces outils sont en pratique peu performants car les deux partenaires ARNs complémentaires ne se rencontrent pas aisément dans une cellule. Les ARNs sont souvent conformés en structure secondaire et associés à des protéines qui s’opposent à une association avec un autre ARN complémentaire. L’association d’une hélicase au ribozyme augmente nettement son efficacité, qui peut être plus élevée lorsqu’on choisit des régions de l’ARNm cible qui sont sous forme monocatenaire (13). La découverte récente de l’interférence de l’ARN offre des perspectives particulièrement intéressantes chez les organismes pluricellulaires. De longs ARNs en double brin ( 300 bp) induisent une destruction sélective et intense d’un ARN ayant une séquence complémentaire. On sait maintenant que l’ARN double brin est clivé en fragment de 21-23 paires de bases ayant 2-3 nucléotides saillants en 3’OH. Ces structures ciblent l’ARN correspondant et induisent une RNAse qui détruit l’ARN (figure 4). Ce phénomène permet en routine de cibler les ARNms chez la drosophile ainsi que chez le Caenorhabditis elegans via la transgenèse. Chez les vertébrés, et notamment les mammifères, le phénomène n’est pas observé aussi aisément. Les ARN double brin de 30 bp ou plus induisent l’interféron et un arrêt de la synthèse protéique. Des ARNs double brin synthétiques de 21-23 bp transfectés dans les cellules inhibent parfaitement l’ARN ayant la même séquence. Des expériences récentes ont montré que de tels ARNs pouvaient être synthétisés dans les cellules par des vecteurs transcrits par l’ARN polymérase III. C’est le cas pour le promoteur du gène U6. Le transfert de ces constructions de gène inhibe spécifiquement les ARNs cellulaires ou viraux. Ces résultats établis avec des cellules devraient pouvoir l’être également in vivo via la transgénèse. géne codant pour un ARN double brin plasmide transfection ou injection d’une protéine mutante exerçant un effet leurre sur ses partenaires cellulaires peut inhiber les effets de la protéine normale. De telles protéines leurres sont pour cette raison appelées “transdominants négatifs”. Les vecteurs conventionnels permettent une surexpression de tels gènes. Les applications biologiques et médicales de la transgenèse RNAse ARNm RNAse transfection ou injection transfection ou injection ARN double brin Figure 4. Inhibition de l’expression d’un gène par l’interférence de l’ARN. Un ARN double brin d’au moins 300 bp est clivé en fragments qui ciblent l’ARN cellulaire correspondant, ou le dégradent. Les ARN interférents de 21-23 bp peuvent être introduits dans les cellules par transfection ou microinjection ou être synthétisés par des vecteurs appropriés, notamment celui du gène de l’ARN U6 qui est transcrit par l’ARN polymérase III. Le mécanisme d’interférence de l’ARN peut être un des moyens de contrôler l’expression des gènes cellulaires. Il semble que ce soit aussi un moyen de défense contre des génomes viraux. Pour l’expérimentateur, les ARNi (double brin ayant un effet interférent) représentent un équivalent plus simple et plus souple que l’inactivation de gène par recombinaison homologue pour arrêter l’expression d’un gène. La dernière étape de l’expression génétique sur laquelle l’expérimentateur peut agir est la protéine elle-même. L’expression intense Comme il vient d’être mentionné, la transgenèse permet de créer toutes sortes de mutants conditionnels qui apportent aux expérimentateurs des outils incomparables pour décrypter les mécanismes cellulaires les plus variés. La transgenèse permet également l’obtention de modèles pour l’étude de maladies humaines que n’autorise pas le simple élevage de souris. Les modèles animaux pour l’étude des maladies humaines Obtenir un modèle animal pertinent pour l’étude d’une maladie humaine n’est pas une chose aussi simple qu’il y paraît. Des lignées de souris transgéniques peuvent souvent ne mimer que très partiellement la maladie. C’est notamment le cas des cancers. Il est admis qu’une tumeur dérive d’une seule cellule qui a subi toutes les mutations des oncogènes et des antioncogènes qui caractérisent la cellule cancéreuse. Ces mutations et leurs combinaisons sont multiples. La souris transgénique n’est que rarement aussi subtile. Un système permettant une activation aléatoire et donc monoclonale du gène K-ras a permis d’obtenir des souris transgéniques reflétant mieux que les précédentes le cancer de la vessie. Les maladies résultant d’une dégénérescence cellulaire sont multifactorielles et se développent lentement. Divers modèles de souris pour l’étude de la maladie d’Alzheimer ont ainsi pu être obtenus. Ces animaux permettent une description satisfaisante de la maladie mais aussi la mise au point de nouvelles substances chimiques qui sont autant de médicaments candidats. 244 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie Bien peu de choses auraient été comprises sur les maladies à prions si les expérimentateurs n’avaient disposé de souris transgéniques. La spécificité d’espèce et ses limites ont ainsi pu être évaluées. Des modèles pertinents existent désormais pour mesurer in vivo le pouvoir infectieux d’extraits cellulaires provenant de vaches atteintes de l’encéphalopathie spongiforme. Les modèles cellulaires pour l’étude de la mucoviscidose existent, à l’inverse des modèles animaux. Les souris dont le gène CFTR a été muté ne souffrent que très partiellement de la maladie. Un canal ionique actif dans le poumon vient compenser l’effet de la mutation. Des moutons et des lapins ayant le gène CFTR muté sont en cours de préparation, avec l’espoir d’obtenir un modèle satisfaisant. L’avancée des connaissances sur les mécanismes de l’athérosclérose nécessite l’étude de multiples gènes, notamment ceux des apolipoprotéines. La majeure partie des souris transgéniques qui pouvaient être obtenues dans ce domaine l’ont été. Elles ont apporté des informations précieuses mais dont l’intérêt est limité par le fait que la souris est très peu sensible au cholestérol. Le lapin est, de ce point de vue, un bien meilleur modèle. L’addition des principaux gènes humains concernés a pu être réalisée chez le lapin, à l’inverse de l’inactivation de ses propres gènes. L’étude de plusieurs maladies infectieuses a été rendue possible en transférant aux souris des gènes permettant aux pathogènes humains d’infecter les cellules de souris normalement résistantes. Le nombre d’exemples dans ce domaine pourrait être multiplié (tableau). Ils montreraient encore plus la diversité et l’efficacité de cette approche mais aussi ses limites. Parmi cellesci il faut ajouter, à l’inadéquation de l’animal expérimental en tant que tel dans certains cas, d’autres problèmes plus sournois. Le fond génétique peut avoir un effet très notable et faire perdre de son intérêt au modèle. De nombreuses lignées sont disponibles chez la souris mais toutes ne se prêtent pas aussi bien à l’addition de gène. Deux seulement se prê- tent au replacement de gène via les cellules ES. Les expérimentateurs peuvent être contraints de transférer la mutation intéressante par croisement, ce qui est long, coûteux et frustrant. La diversité des lignées est beaucoup plus faible chez le lapin. Cela conduit parfois à une très grande hétérogénéité des animaux de chaque lignée, rendant difficile l’exploitation du modèle. C’est notamment le cas pour l’athérosclérose. La multiplication par clonage des animaux transgéniques a été envisagée et réalisée. Elle a fait preuve de sa pertinence mais reste d’une utilisation de routine difficile tant que le clonage restera une technique aussi complexe. L’état sanitaire des animaux joue un rôle essentiel sur certains modèles. L’utilisation d’emblée d’animaux dont le statut sanitaire est bien contrôlé est souhaitable. À défaut, une purification des lignées par césarienne est possible, mais longue, coûteuse et non maîtrisée par tous les groupes. mental. Plusieurs dizaines d’entre elles ont été secrétées à des concentrations dépassant 1 mg/ml de lait. De petites productions de protéines (10-100 mg) peuvent être obtenues à partir du lait de lapin pour des études structurales et biologiques, notamment précliniques, des protéines et de certains de leurs mutants. Ces études préliminaires peuvent justifier une production à l’échelle industrielle. Le lapin peut fournir plusieurs dizaines de kilos par an d’une protéine recombinante. Des petits ruminants (chèvre, mouton) ou la vache sont nécessaires pour des productions devant atteindre plusieurs centaines de kilos par an. L’α-glucosidase humaine, obtenue à partir du lait de lapin, a ainsi permis à des enfants atteints de la maladie de Pompe de survivre lors d’essais cliniques de phase II. Plusieurs protéines, notamment des anticorps monoclonaux, sont actuellement en cours d’essai de phase II ou III (15). La préparation de protéines recombinantes La transgenèse est un des moyens permettant de préparer des protéines recombinantes ayant subi l’essentiel des modifications posttraductionnelles, notamment les glycosylations. Le lait est une source de telles protéines. Environ deux cents protéines recombinantes ont été produites dans du lait à titre expéri- L’utilisation du porc comme source de cellules et d’organes utilisables dans l’espèce humaine reste un espoir en dépit des nombreuses difficultés à vaincre (16). La transgenèse joue là un rôle double. Elle permet, sur divers modèles animaux, d’inhiber les mécanismes de rejet. Elle est indispensable pour créer les lignées de porcs qui portent des gènes. Des porcs transgéniques exprimant les La xénogreffe Tableau. Modèles d’animaux transgéniques pour l’étude de maladies humaines. Maladies gènes listériose E-cadherine références Lecuit et al. Science 2001 ; 292 : 1722-5. sida génome de HIV Reid et al. Proc Natl Sci USA 2001 ; 98 : 9271-6. rougeole CD46 Fausto et al. Nature Med 2001 ; 7 : 890-1. Creutzfeld-Jakob PrP Prusiner et al. Cell 1998 ; 93 : 337-48. Alzheimer ADP Lewis et al. Science 2001 ; 293 : 1487-91. Parkinson α-synuclein Betarbet et al. Bioessays 2002 ; 24 : 308-18. Huntington huntingtin Rubinsztein. Trends Genet 2002 ; 18 : 202-9. vieillissement XPA De Boer et al. Science 2002 ; 296 : 1276-9. athérosclérose apoliprotéines Brousseau et Hoeg. J Lipid Res 1999 ; 40 : 365-75. obésité plusieurs gènes Brockman et Bevova. Trends Genet 2002 ; 18 : 367-76. cancer K-ras Johnson et al. Nature 2001 ; 410 : 1111-6. diabète plusieurs gènes Hribal et al. J Physiol Endocrinol Metab 2002 ; 282 : 977-981. 245 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie gènes DAF et CD59 humains ont été obtenus dans divers endroits du monde, y compris en France. Les cœurs et les reins de ces animaux sont maintenus fonctionnels plusieurs jours chez des singes, sans être rejetés par le complément qui se trouve localement inhibé par la présence des protéines DAF et CD59 humains à la surface des cellules des greffons. Plus récemment, deux équipes ont simultanément obtenus des porcs transgéniques chez lesquels le gène de l’α-1,3 galactosyl transférase a été inactivé par recombinaison homologue. Des cellules ES capables de participer au développement des gonades après avoir été transférées dans des blastocystes n’ont été obtenues à ce jour que chez la souris. Pendant des années, l’utilisation de la recombinaison homologue chez les animaux a, pour cette raison, été cantonnée à la souris. La possibilité de reconstituer des embryons viables clonés par transfert de noyau de cellules somatiques génétiquement modifiées a changé cette perspective. Des remplacements de gènes ont ainsi été obtenus chez le mouton, la souris et le porc en mettant en œuvre ces techniques. Les porcs dépourvus du gène de l’α-1,3 galactosyl transférase ne devraient pas avoir le motif Gal-1,3 Gal associé aux protéines de la surface de leurs cellules. Ce motif est le plus puissant antigène induisant le rejet par le complément. Son absence attendue pour la mutation chez les porcs homozygotes (qui devraient être disponibles prochainement) devrait nettement atténuer le rejet des organes porcins par les primates. D’autres gènes seront nécessaires pour contrôler l’ensemble des mécanismes de rejet des organes porcins par les patients. Conclusion L’utilisation des animaux transgéniques devrait logiquement s’amplifier au cours des dix prochaines années, au moins grâce à la disponibilité de l’ensemble des gènes humains et murins que nous procure le séquençage complet des génomes. Le nombre d’ateliers propres à certains laboratoires va augmenter, mais un relais est déjà pris par ceux des instituts publics qui mettent leur savoir-faire à la disposition des chercheurs dans des conditions avantageuses. Les entreprises qui réalisent à façon la transgenèse, y compris le remplacement de gènes, se multiplient elles aussi. Le rat, le lapin et le porc, qui seront toujours beaucoup moins utilisés que la souris, suivent la même tendance. Une entreprise des ÉtatsUnis propose de préparer des drosophiles transgéniques. L’utilisation d’autres techniques que la microinjection va probablement simplifier et banaliser encore plus la transgenèse. C’est le cas notamment de l’utilisation de transposons (17), de vecteurs rétroviraux (18) qui apportent leurs gènes aux embryons, mais aussi du transfert d’ADN dans les spermatozoïdes (19, 20, 21). L’exploitation des animaux transgéniques ne pose pas de problème particulier. Ces animaux doivent être maintenus dans des conditions de confinement strictement définies par la Commission de génie génétique. La communauté scientifique doit également faire face à un problème récurent qui est celui du bien-être animal. L’opinion publique, souvent mal informée, voire désinformée, s’imagine parfois qu’un animal transgénique est un monstre soumis à des souffrances intolérables. La réalité est bien différente. Il suffit de visiter une animalerie pour s’en convaincre. Diverses instances ont tenté et cherchent encore à définir une conduite acceptable par tous dans ce domaine (22). La France, après bien d’autres pays en Europe, a créé des comités d’éthique pour examiner, entre autres, les protocoles impliquant l’utilisation des animaux transgéniques. Les expérimentateurs se doivent de coopérer pour que cette nouvelle manière d’envisager l’expérimentation animale fasse rapidement partie de la culture des laboratoires. Références 1. Clarke AR. Transgenesis techniques. Principles and protocols (second ed.). Methods in molecular biology. Human Press, 2002 : 180. 2. Pinkert CA. Transgenic animal technology (second ed.). Academic Press, 2002. 3. Houdebine LM. Transgénèse animale et clonage. Paris : éditions Dunod, collection Biotech. Info, 2001. 4. Giraldo P, Montoliu L. Size matters : use of YACs, BACs and PACs in transgenic animals. Transgenic Res 2001 ; 10 : 83-103. 5. Cohen-Tannoudji M, Vandormael-Pournin S, Drezen J et al. LacZ sequences prevent regulated expression of housekeeping genes. Mech Dev 2000 ; 90 : 29-39. 6. Montoliu L, Chavez S, Vidal M. Variegation associated with lacZ in transgenic animals : a warning note [letter] [in process citation]. Transgenic Res 2000 ; 9 : 237-9. 7. Bird A. DNA methylation patterns and epigenetic memory. Genes & Dev 2002 ; 16 : 6-21. 8. Taboit-Dameron F, Malassagne B, Viglietta C et al. Association of the 5’HS4 sequence of the chicken beta-globin locus control region with human EF1 alpha gene promoter induces ubiquitous and high expression of human CD55 and CD59 cDNAs in transgenic rabbits. Transgenic Res 1999 ; 8 : 223-35. 9. Mutskov VJ, Farrell CM, Wade PA et al. The barrier function of an insulator couples high histone acetylation levels with specific protection of promoter DNA from methylation. Genes & Dev 2002 ; 16 : 1540-54. 10. Houdebine LM, Attal J, Vilotte JL. Vector design for transgene expression. In : Transgenic animal technology (second ed.). Carl A. Pinkert Ed. San Diego : Academic Press 2002 ; 419-58. 11. Houdebine LM, Attal J. Internal ribosome entry sites (IRESs) : reality and use. Transgenic Res 1999 ; 8 : 157-77. 12. Upegui-Gonzalez LC, Francois JC, Ly A, Trojan J. The approach of triple helix formation in control of gene expression and the treatment of tumors expressing IGF-I. Adv Exp Med Biol 2000 ; 465 : 319-32. 13. Kawasaki H, Taira K. Identification of genes by hybrid ribozymes that couple cleavage activity with the unwinding activity of an endogenous RNA helicase. EMBO Rep 2002 ; 3 : 443-50. 14. Tuschl T. Expanding small RNA interference. Nat Biotechnol 2002 ; 20 : 446-8. 15. Houdebine LM. Transgenic animal bioreactors. Transgenic Res 2000 ; 9 : 305-20. 246 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 6, novembre-décembre 2002 Dossier : Génomique, recherche et thérapie en endocrinologie knock-out and transgenesis techniques for animal research. Handbook of molecular genetic techniques for brain and behavior research ED. W.E. Crusio, RT. Gerlai Eds. Elsevier, 1999 ; 13 : 936-948. 21. Nagano M, Brinster CJ, Orwig KE et al. Transgenic mice produced by retroviral transduction of male germ-line stem cells. Proc Natl Acad Sci USA 2001 ; 98 : 13090-5. 22. Houdebine LM. Ethical implications of a u t o - 1. Vrai ou faux : Il est aisé d’obtenir des modèles pertinents mimant les maladies humaines. t e s t 3. Vrai ou faux : Est-il nécessaire de préparer soi-même ses animaux transgéniques ou ne vautil pas mieux coopérer avec des groupes qui maîtrisent les techniques ou faire le travail à façon par des entreprises spécialisées ? 4. Vrai ou faux : La transgenèse est toujours responsable d’un mal-être pour l’animal ? 2. Vrai ou faux : Suffit-il d’associer un promoteur, un ADNc et un terminateur de transcription pour obtenir une bonne expression d’un transgène comme cela est le cas pour les cellules en culture ? Résultats : 1. faux 2. faux. 3. vrai. 4. faux 16. Houdebine LM, Weill B. The impact of transgenesis and cloning on cell and organ xeotrasplantation to humans. ECS 9 Brussels 1999. Focus on Biotechnology. 17. Dupuy AJ, Clark K, Carlson CM et al. Mammalian germ-line transgenesis by transposition. Proc Natl Acad Sci USA 2002 ; 99 : 4495-9. 18. Lois C, Hong EJ, Pease S et al. Germline transmission and tissue-specific expression of transgenes delivered by lentiviral vectors. Science 2002 ; 295 : 868-72. 19. Qian J, Chang K, Jiang M et al. Generation of transgenic pigs by sperm-mediated gene transfer using a linker protein (mAbC). Transgenic animal research conference III, Tahoe City, California. Abstract DD. Transgenic Res 2002 ; 11 : 92. 20. Qian J, Liu Y, Jiang M et al. A novel and highly effective method transgenic mice and chickens : linker based sperm-mediated gene transfer. Transgenic animal research conference III, Tahoe City, California. Abstract CC. Transgenic Res 2002 ; 11 : 92-3. ✂ À découper ou à photocopier O UI, JE M’ABONNE AU BIMESTRIEL M é t a b o l i s m e s - H o r m o n e s - N u t r i t i o n Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❏ Collectivité ................................................................................. 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