DANS LA RUE SANS AVOIR PEUR
7
SI ON SE BASE SUR LES CHIFFRES DE L’ENQUÊTE «ENVEFF» RÉALISÉE
EN 2000 AUPRÈS DE PRÈS DE 7000 FEMMES DE 20 À 59ANS, CE SONT
ENVIRON 2,5 MILLIONS DE PERSONNES QUI SONT VICTIMES CHAQUE
ANNÉE DE HARCÈLEMENT SEXUEL DANS L’ESPACE PUBLIC EN FRANCE.
L’ENQUÊTE «ENVEFF» RÉVÈLE QUE LES TROIS QUARTS DES AGRESSIONS
ONT LIEU AU COURS DE SIMPLES DÉPLACEMENTS QUOTIDIENS. CETTE
RÉALITÉ IMPOSE AUX PERSONNES DE METTRE EN PLACE DES STRATÉGIES
DE PROTECTION: DÉTOURS POUR ÉVITER CERTAINES RUES, TAXI PLUTÔT
QUE TRANSPORTS EN COMMUN, RÉDUCTION DES DÉPLACEMENTS…
CONTRAIREMENT AUX IDÉES REÇUES, CETTE CONTRAINTE NE SE LIMITE
PAS À LA NUIT ET AUX LIEUX ISOLÉS PUISQUE, TOUJOURS SELON
CETTE ENQUÊTE, 67% DES AGRESSIONS ONT LIEU DE JOUR ET, DANS 65%
DES CAS, DANS DES ESPACES FRÉQUENTÉS PAR D’AUTRES PERSONNES
AU MOMENT DES FAITS…
LE HARCÈLEMENT DE RUE EST UN PHÉNOMÈNE
MASSIF QUI S’INSCRIT DANS UN CONTEXTE
PLUS GLOBAL DE RÉDUCTION DES DROITS DES
FEMMES. C'EST AVANT TOUT UNE QUESTION
D'ÉDUCATION ET DE SENSIBILISATION.
IL S’AGIT D’UN SUJET PRIORITAIRE CAR CE QUE L’ON QUALIFIE
À TORT DE SUJET «BANAL, INÉVITABLE, PAS SI GRAVE», IMPOSE
QUOTIDIENNEMENT UNE INÉGALITÉ BASÉE ESSENTIELLEMENT
SUR LE GENRE. CHAQUE JOUR,DES MILLIONS DE PERSONNES SONT
RENVOYÉES À UN STATUT SEXUALISÉ PAR AUTANT DE PERSONNES
QUI AFFIRMENT AINSI UN STATUT DE DOMINATION ET D’IMPUNITÉ.
LE HARCÈLEMENT DE RUE ENTRAINE UNE LIMITATION DE L’ACCÈS
À L’ESPACE PUBLIC POUR LES PERSONNES QUI EN SONT VICTIMES.
EN REFUSANT COLLECTIVEMENT DE TOLÉRER L'HARCÈLEMENT DE RUE,
ON PEUT REFAIRE DE L’ESPACE PUBLIC UN ESPACE QUI APPARTIENT
À TOUTES ET À TOUS.