DOSSIER Alcool et grossesse Alcohol and pregnancy U. Ishaque*, S. Tebeka**, O. Amiot *** E n France, la consommation d’alcool est inscrite dans les mœurs. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit des seuils de consommation d’alcool “à moindre risque” pour la santé tels que moins de 4 verres par occasion, moins de 14 verres par semaine chez les femmes, et au moins 1 jour par semaine d’abstinence – en dehors de toute situation à risque individuel ou collectif (1). Les critères internationaux proposés par le DSM-5 pour définir un trouble de l’usage d’alcool sont répertoriés dans le tableau. Ils regroupent ceux de l’abus de substance et de la dépendance de la version précédente de ce manuel diagnostique (DSM-IV-TR). La sévérité des troubles est basée sur le nombre de critères rencontrés : 2 ou 3 critères indiquent un trouble léger ; 4 ou 5 critères, un trouble modéré, et 6 ou plus, un trouble sévère (2). Durant la grossesse, l’ingestion d’alcool est associée à une morbimortalité périnatale importante et représente ainsi un problème majeur de santé publique : toute consommation d’alcool est alors considérée comme un mésusage. Ainsi, il apparaît essentiel de prévenir, dépister et prendre en charge ces femmes, tant pour leur propre santé que pour le développement de l’enfant à naître. Épidémiologie En population une consommation quotidienne. Seules 13,9 % se déclarent abstinentes (4). Depuis une vingtaine d’années, l’alcoolisation des jeunes femmes augmente. Il convient d’être d’autant plus attentif à cette population qu’elle est plus concernée par l’éventualité d’une grossesse. En effet, avant leur grossesse, 31,1 % des femmes déclarent un usage occasionnel d’alcool, 9 % une consommation hebdomadaire et 1,2 % une consommation quotidienne (5). Chez les femmes enceintes En France, en 2010, 3 % des femmes disent avoir consommé de l’alcool avant de se savoir enceintes U. Ishaque * Service de gynécologie obstétrique, CHU Maison-Blanche, Reims. ** Service de psychiatrie, hôpital Louis-Mourier, AP-HP, Paris. *** Service de psychiatrie 75G22, EPS Maison-Blanche, Paris. Tableau. Critères DSM-5 de trouble de l’usage de l’alcool (2). 1. Incapacité à remplir des obligations majeures au travail, à l’école ou à la maison 2. Usage dans des situations dans lesquelles celui-ci est physiquement dangereux 3. Usage poursuivi malgré des problèmes sociaux ou interpersonnels persistants ou récurrents, causés ou aggravés par les effets de l’alcool 4. Tolérance a. Besoin d’augmenter notablement les quantités d’alcool pour atteindre l’intoxication ou les effets désirés b. Effet diminué lors de l’usage continu 5. Sevrage a. Syndrome de sevrage caractéristique de l’alcool b. L’alcool est consommé pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage 6. Alcool pris en quantité plus importante et pendant une période plus longue que prévue La consommation d’alcool pur par habitant et par jour s’est réduite ces 30 dernières années : en 2010, 12 % des Français de 18 à 75 ans rapportaient une consommation quotidienne au cours des 12 derniers mois (3). Les femmes sont aujourd’hui 3 fois moins consommatrices que les hommes. Au cours de leur grossesse, 35 % des femmes déclarent une consommation d’alcool hebdomadaire et 6 % 7. Désir persistant, efforts infructueux pour arrêter ou contrôler l’usage de la substance 8. Beaucoup de temps passé à se procurer l’alcool, à le consommer ou à récupérer de ses effets 9. Importantes activités sociales, professionnelles ou de loisirs arrêtées ou réduites à cause de l’usage de l’alcool 10. Usage de l’alcool poursuivi malgré l’existence de problèmes physiques ou psychologiques persistants ou récurrents 11. Existence d’un craving ou d’un désir fort ou d’une pulsion à consommer La Lettre du Gynécologue • n° 388 - janvier-février 2014 | 13 Mots-clés Alcool Grossesse Syndrome d’alcoolisation fœtale Binge drinking Prévention Highlights »»In France, almost one-third of women declare drinking alcohol during pregnancy. »»Alcohol intake during pregnancy is the first cause of non-genetic mental handicap among children. »»Alcohol has dose-related teratogenic effect, however the hazard threshold is not defined. »»Prevention should be started before and during pregnancy: “Zero alcohol during pregnancy”. »»Binge drinking is a consumption mode dominant among young people. Children with prenatal exposure to binge drinking during first trimester of pregnancy are more likely to have development disorders. Keywords Alcohol Pregnancy Fœtal alcohol syndrome Binge drinking Prevention Points forts »» En France, près de 1/3 des femmes déclarent avoir consommé de l’alcool au cours de leur grossesse. »» L’exposition in utero à l’alcool est la première cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant. »» Le potentiel tératogène de l’alcool est dose-dépendant, mais actuellement le seuil de dangerosité n’est pas établi. »» La prévention doit être préconceptionnelle et per partum : “Zéro alcool pendant la grossesse”. »» Le binge drinking, phénomène prédominant chez les jeunes, est à l’origine de troubles du développement chez les enfants exposés au cours du premier trimestre de grossesse. (3, 4). Seules 37 à 53 % d’entre elles affirment avoir été abstinentes durant toute leur grossesse (5). En ce qui concerne les autres, 23 à 33,5 % déclarent avoir consommé de l’alcool pendant leur grossesse, dont 17 % 1 fois par mois ou moins et 2 % plus de 1 fois par mois. Les quantités consommées au cours d’une journée ordinaire sont de 1 verre d’alcool pour 20 % des femmes et de 2 verres ou plus pour 7 % (3, 4). Les polyconsommations – principalement alcool et tabac – concernent 3 à 4,5 % des femmes enceintes, multipliant ainsi les risques pour la grossesse et l’enfant à naître. Risques obstétricaux Les effets néfastes de l’alcool sur la grossesse sont aujourd’hui bien documentés, qu’ils concernent le déroulement de la grossesse ou le développement de l’enfant. En anténatal La consommation d’alcool est source de problèmes obstétricaux tels que la diminution du taux de fécondité et l’augmentation du risque de fausses couches précoces ou tardives, d’accouchements prématurés et d’hypotrophie. Ces complications sont principalement retrouvées pour une consommation marquée au premier trimestre, mais elles existent également pour une consommation inférieure au mésusage (6). Plus spécifiquement, un usage d’alcool au cours du premier trimestre peut altérer l’organogenèse, tandis qu’aux deuxième et troisième trimestres la croissance in utero et le développement des fonctions cérébrales peuvent être atteints. La consommation d’alcool a également un impact important sur le développement du fœtus : son potentiel tératogène est dose-dépendant. Il existe un large panel de troubles fœtaux liés à l’alcool, regroupés sous le terme de troubles causés par l’alcoolisation fœtale (TCAF). Le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) en est le tableau le plus grave et le plus complet (7). Le SAF, décrit par Paul Lemoine en 1968, se définit par l’association d’une dysmorphie craniofaciale, d’une déficience intellectuelle et d’un retard de croissance intra-utérin (8). Il apparaît généralement à la suite de fortes consommations de boissons alcoolisées. Dans les pays occidentaux, la prévalence du SAF est estimée entre 0,5 et 3/1 000 naissances vivantes (3, 4) ; elle est moins importante que celle des TCAF, estimée à 9/1 000 naissances vivantes (9), qui surviennent pour de moindres quantités consommées (10). En postnatal Selon le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, “un binge drinking est un type de consommation d’alcool qui amène le taux sanguin d’alcool à 0,08 % d’alcool dans le sang ou plus. Pour un adulte standard, cela correspond à la consommation de 5 verres ou plus (hommes) ou 4 verres ou plus (femmes) pendant une période de 2 heures” (12). Ces alcoolisations massives et ponctuelles prédominent parmi les populations plus jeunes (13), avec près de 50 % des adolescentes déclarant au moins 1 épisode dans le mois (14). Entre 2005 et 2010, le pourcentage d’alcoolisations ponctuelles hebdomadaires chez les femmes de 18 à 25 ans a quasiment été multiplié par 4 (1,8 % en 2005 versus 6,1 % en 2010) [3]. Concernant les femmes en âge de procréer (18 à 44 ans), en 2001, 1,8 % rapportaient des épisodes de binge drinking réguliers, avec une moyenne de 36,6 épisodes par an (13). Les risques fœtaux liés à cet usage sont majorés au premier trimestre. Les enfants de 4 à 7 ans ayant été soumis à de fortes consommations in utero de façon répétée présentent des troubles du tempérament, du sommeil et du comportement ainsi qu’une baisse significative du QI global (11). Encadré. Le binge drinking : méconnu et sous-évalué. 14 | La Lettre du Gynécologue • n° 388 - janvier-février 2014 La consommation d’alcool pendant la grossesse est la première cause de handicap mental d’origine non génétique chez l’enfant (10). Mis à part ces tableaux bruyants, il a été mis en évidence une association entre l’exposition à l’alcool in utero et les anomalies du développement de l’enfant à plus long terme. Ainsi, la littérature rapporte des troubles du sommeil, du comportement et des troubles de l’attention liés à une consommation chez la mère pouvant être modérée et répétée ou ponctuelle et massive (encadré) [11-14]. Malgré des conséquences parfois très sévères, il n’existe à ce jour pas de seuil de dangerosité établi. C’est la raison pour laquelle l’abstinence totale de DOSSIER toute consommation d’alcool pendant la grossesse reste la recommandation la plus intelligible pour tous, soignants comme femmes enceintes. Dépistage : un enjeu essentiel Facteurs de risque La consommation féminine est généralement corrélée à un haut niveau d’éducation et de revenus. Certains facteurs de risque sont associés à des troubles de l’usage de l’alcool chez les femmes enceintes : un antécédent d’abus d’alcool dans la famille, des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles dans l’enfance, les violences conjugales, l’existence d’un conjoint alcoolodépendant, une addiction à d’autres substances (tabac, etc.), des comorbidités psychiatriques et une impulsivité. Enfin, les consommations abusives d’alcool sont plus souvent rencontrées lorsqu’il s’agit d’une grossesse à des âges extrêmes et chez les grandes multipares (plus de 3 enfants) [15]. Outils du dépistage Pour évaluer l’impact de la consommation d’alcool sur la descendance et assurer des mesures de prévention, il est nécessaire de recourir à des outils fiables mesurant cette consommation chez les femmes enceintes. ◆◆ Marqueurs biologiques Les marqueurs biologiques habituellement utilisés pour le dépistage de la consommation d’alcool chez les sujets adultes tels que l’élévation des transaminases ou du volume globulaire moyen (VGM) ne sont pas suffisamment spécifiques chez les femmes jeunes et enceintes (16). ◆◆ Questionnaires Les questionnaires restent la méthode la plus utilisée pour apprécier le niveau de consommation des femmes enceintes pendant leur grossesse. Ainsi, 2 questionnaires de dépistage spécifiques à la grossesse ont été élaborés aux États-Unis, T-ACE et TWEAK, et ils sont dotés d’une sensibilité satisfaisante (75 %) et d’une bonne spécificité (> 80 %). Ils ne sont pas validés en langue française. L’Inserm recommande en France l’utilisation du questionnaire Alcohol Use Disorder Identification Test (AUDIT) pour repérer les comportements à risque et les troubles liés à l’usage d’alcool. Il reste néanmoins difficile d’obtenir des chiffres fiables concernant la consommation durant la grossesse car ces questionnaires sont peu utilisés par les professionnels de santé (7). Par ailleurs, les femmes minimisent leur consommation de peur d’être stigmatisées. De plus, la plupart des études réalisées sur ce sujet sont rétrospectives et associées à des biais de mémoire. Enfin, la définition d’une consommation légère, modérée et sévère ainsi que les unités de mesure employées (grammes/verres d’alcool, types d’alcool, etc.) diffèrent d’une étude à l’autre. Prise en charge La consommation d’alcool au cours de la grossesse est un problème de santé publique. Une prise en charge multidisciplinaire est indispensable pour préserver la mère et l’enfant à naître. Prévention La campagne d’information “Zéro alcool pendant la grossesse” lancée par l’Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) en 2004 reflète la nécessité d’un message clair compte tenu de la gravité des conséquences possibles sur le fœtus (10). Les études réalisées sur l’impact de ce slogan révèlent sa mauvaise interprétation par les femmes, qui entendent pouvoir poursuivre une consommation occasionnelle. La prévention globale est le premier volet de la prise en charge de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Mais elle n’est que partiellement efficace car les risques de l’alcool pendant la grossesse restent peu connus et minimisés. La prévention de la consommation d’alcool pendant la grossesse doit donc impérativement passer par la prévention individuelle réalisée par les différents professionnels de santé (généralistes, gynécologues, sages-femmes, etc.). Elle passe par une identification précoce, avant même la conception, des facteurs de risque de consommation d’alcool, que celle-ci soit modérée ou qu’elle relève du mésusage (statut addictologique avant la grossesse, antécédent d’un enfant porteur d’un SAF ou de TCAF). Une prise en charge spécialisée en addictologie (sevrage thérapeutique, suivi en consultation d’addictologie) peut être indiquée pour les femmes consommatrices La Lettre du Gynécologue • n° 388 - janvier-février 2014 | 15 DOSSIER Femmes et addictions Alcool et grossesse d’alcool ayant un projet de grossesse. Des entretiens motivationnels, courts, permettent d’évaluer la motivation, l’ambivalence, les résistances de ces femmes et de les accompagner vers un changement de comportement. Ils peuvent être pratiqués par tout soignant formé à cette technique. Un dépistage systématique chez toutes les patientes enceintes ou désirant une grossesse permettrait de réduire les risques de survenue de complications liées à l’alcool pendant la grossesse. Malgré les efforts de l’OMS pour promouvoir ce dépistage, les structures restent encore peu nombreuses pour accueillir ces patientes et l’information délivrée aux femmes en âge de procréer reste insuffisante. En France, seulement 20 % des maternités déclarent avoir une consultation d’alcoologie ou d’addictologie au sein de leur service (3, 7, 10). Traitements L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. Tout traitement médicamenteux au cours de la grossesse doit être prescrit avec prudence, et exclusivement en cas de nécessité stricte. Le traitement du sevrage, indiqué pour les troubles liés à l’usage d’alcool, repose sur l’hydratation et une vitamino­ thérapie adaptée (B1, B6). Les benzodiazépines ne seront utilisées qu’en cas de symptômes de sevrage, en privilégiant l’oxazépam en raison d’une demi-vie plus courte que le diazépam ; au cours du troisième trimestre, une précaution d’usage sera nécessaire. En cas de nécessité, des addictolytiques, tels que l’acamprosate et la naltrexone, peuvent être utilisés au cours de la grossesse. Conclusion L’alcool au cours de la grossesse est un sujet sensible. Il peut avoir des conséquences majeures sur l’enfant à naître. En France, près de 1/3 des femmes enceintes déclarent avoir consommé de l’alcool au cours de leur grossesse, faisant ainsi de la consommation d’alcool pendant la grossesse la première cause de handicap mental d’origine non génétique. L’information systématique des femmes et de leur entourage permettrait d’éviter ces complications, en rappelant la règle du “zéro alcool pendant la grossesse”. Un dépistage précoce permettrait aux femmes présentant un trouble de l’usage de l’alcool d’accéder à une aide spécialisée, non stigmatisante. Ainsi, tout professionnel de santé peut contribuer à la sensibilisation aux risques et à leur réduction. ■ Références bibliographiques 1. Société française d’alcoologie. Les conduites d’alcoolisation. Lecture critique des classifications et définitions. Quel objectif thérapeutique ? Pour quel patient ? Sur quels critères ? Alcoologie et Addictologie 2001;23(4 Suppl.):1S-76S. 2. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (5th ed.) (DSM-5). Washington D.C.: APA, 2013. 3. InVS. Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°s 16-1718. Numéro thématique – L’alcool, toujours un facteur de risque majeur pour la santé en France. Saint-Maurice : InVS, 2013. 4. Observatoire français des drogues et des toxicomanies. Produits - Alcool - Consommation. 2013. 5. 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Prenatal exposure to binge drinking and cognitive and behavioral outcomes at age 7 years. Am J Obstet Gynecol 2004;191(3):1037-43. 16 | La Lettre du Gynécologue • n° 388 - janvier-février 2014 12. National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism. NIAAA Council approves definition of binge drinking. NIAAA Newsletter 2004;3:3. http://pubs.niaaa.nih.gov/publications/Newsletter/winter2004/Newsletter_Number3.pdf 13. Substance Abuse and Mental Health Services Administration. Results from the 2012 National Survey on Drug Use and Health: Summary of National Findings. 2013. 14. De Chazeron I, Llorca PM, Ughetto S et al. Is pregnancy the time to change alcohol consumption habits in France? Alcohol Clin Exp Res 2008;32(5):868-73. 15. De Genna NM, Larkby C, Cornelius MD. Early and adverse experiences with sex and alcohol are associated with adolescent drinking before and during pregnancy. Addict Behav 2007;32(12):2799-2810. 16. Littner Y, Bearer CF. 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