Rétine
Images en Ophtalmologie
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Vol. VI
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avril-mai-juin 2012
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Cas clinique
Légendes
Figure 1. Aspect initial du fond d’œil chez
cette jeune femme diabétique de type I, avec
un diabète très mal équilibré. Découverte
d’une rétinopathie diabétique floride.
a. Panoramique photographies couleur
de l’œil droit : néovaisseaux prépapillaires
débutants, nodules cotonneux, nombreuses
anomalies microvasculaires intrarétiniennes,
dilatations veineuses en chapelet, ou veines
“moniliformes”, témoignant de la présence
d’une ischémie rétinienne importante.
b. Photographie couleur du pôle postérieur
de l’œil droit (détail).
c. Panoramique photographies couleur de
l’œil gauche montrant que l’atteinte est plus
grave qu’à droite. Efflorescence de néovais-
seaux prépapillaires, nodules cotonneux,
nombreuses anomalies microvasculaires
intrarétiniennes, dilatations veineuses en
chapelet très importantes, témoignant de
la présence dune ischémie rétinienne très
étendue.
d. Photographie couleur du pôle postérieur
de l’œil gauche (détail).
Figure 2. Aspect évolutif du fond d’œil
pendant le traitement par photocoagula-
tion panrétinienne.
a. Panoramique photographies couleur de
l’œil droit : les néovaisseaux prépapillaires
ont légèrement progressé, petite hémorragie
rétrohyaloïdienne juxtapapillaire. La photo-
coagulation panrétinienne doit être densifiée
et complétée.
b. Panoramique photographies couleur de
l’œil gauche. Les néovaisseaux prépapillaires
se sont étendus et leur calibre a augmenté.
La photocoagulation panrétinienne doit être
densifiée et complétée.
Rétinopathie diabétique
floride • Photocoagulation
panrétinienne • Injection
intravitréenne d’anti-VEGF.
Florid diabetic retinopathy •
Panretinal photocoagulation •
Intravitreal antiVEGF therapy.
Rétinopathie diabétique floride :
une forme de rétinopathie diabétique
particulièrement grave et évolutive
chez une jeune femme
Florid diabetic retinopathy: a particularly severe
and evolutive type of diabetic retinopathy
A. Lecleire-Collet
(Clinique Mathilde, Rouen ; service d’ophtalmologie, hôpital Lariboisière, Paris)
Une jeune femme de 18 ans, diabétique depuis l’âge de 4 ans et présentant
un diabète très mal équilibré (hémoglobine glyquée [HbA1c] : 15 %), en
cours de rééquilibration, consulte pour une baisse d’acuité visuelle bilatérale.
Elle a bénécié d’un fond d’œil, 2 ans auparavant, qui était normal.
Examen
L’examen ophtalmologique retrouve une acuité visuelle de 9/10 P2 à droite et 7/10
P3 à gauche. Au fond d’œil, il existe, de manière bilatérale, une rétinopathie prolifé-
rante avec des néovaisseaux prépapillaires, de très nombreuses anomalies micro-
vasculaires intrarétiniennes (AMIR), des dilatations veineuses très importantes et
des nodules cotonneux
(figure1)
. On note un œdème maculaire diffus bilatéral, peu
important. Le tableau est encore plus sévère à gauche. On est donc en présence d’une
rétinopathie diabétique proliférante modérée à droite, et proliférante sévère à gauche.
Compte tenu du contexte (patiente jeune, diabète de type I ancien, très déséquilibré,
rééquilibration en cours), du tableau clinique et de l’évolutivité, il s’agit d’une rétino-
pathie diabétique floride. Une photocoagulation panrétinienne (PPR) bilatérale est
commencée en urgence.
Discussion et évolution
Malgré la réalisation de la PPR (2séances par semaine), la rétinopathie floride évolue
très vite, surtout sur l’œil gauche
(figure2)
. L’observance de la patiente aux séances
de laser est médiocre. Une injection intravitréenne d’anti-VEGF
(Vascular Endothelial
Growth Factor)
est proposée, mais refusée par la patiente. Elle est alors prévenue de
l’éventualité d’une intervention chirurgicale.
En effet, les proliférations fibrovasculaires s’étendent très rapidement sur l’œil
gauche, et des hémorragies rétrohyaloïdienne et intravitréenne apparaissent
(figure3)
. Àdroite, la gravité de la rétinopathie floride est moindre, et l’évolution
semble se ralentir
(figures2et3, p.54)
. Une intervention de vitrectomie-dissection
sur l’œil gauche est réalisée (précédée d’une injection intravitréenne d’anti-VEGF),
avec un assez bon résultat anatomique et fonctionnel. L’acuité visuelle, quelques mois
après l’intervention, est de 8/10 P2 faible à droite et 5/10 P3 faible à gauche.
La rétinopathie diabétique floride constitue une urgence thérapeutique de par son
évolutivité vers des complications rétiniennes gravissimes
(1, 2)
. Le traitement
consiste en une PPR urgente, rapide et confluente
(1, 2)
. Une injection d’anti-VEGF