guette). Un exemple : sur un capitule de
marguerite on a compté 33 fleurs en ligules
et 425 fleurs en tubules, soit un total de
458 fleurs entourées de feuilles étroites
transformées en écailles, les bractées, au
nombre de 48. (1)
Le fait que chaque capitule soit un bou-
quet d'un nombre plus ou moins impor-
tant de fleurons contribue peut-être à
donner cette impression de fleur très
dense, typique des Astéracées,
Les «capitules» d'Astéracées s'expriment
de différentes manières. Classiquement,
on distingue trois types de capitules
d'après le type de fleurs (appelées aussi
fleurons) les composant :
Les Liguliflores dont les capitules sont
uniquement composés de ligules (lan-
guettes comme les pissenlits, chicorées,
etc.)
Les Tubuliflores dont les capitules sont
uniquement composés de tubules (petits
tubes comme chez les chardons).
Les Radiées : en faisant la synthèse des
deux types de fleurons on obtient les
radiées dont le capitule est composé de
ligules imitant les pétales à la périphérie
et de tubules imitant les étamines et le
pistil au centre.
Cette classification, qui peut paraître très
scientifique, peut nous aider à esquisser
la palette des possibilités de cette famille
en suivant ces trois tribus dans l'année.
Au début du printemps, c'est la tribu des
Liguliflores qui ouvre vraiment l'année
avec le pissenlit et de très nombreuses
autres astéracées jaunes (picrides, crépides,
épervières et autres porcelles) jusqu'en été,
voire en automne avec le liondent d'au-
tomne. On trouve dans ce groupe la plupart
des salades sauvages très appréciées dans le
Sud de la France (dénommées ensalada
champanéla en occitan) aux rosettes de
feuilles tendres et un peu amères consom-
mées en début de printemps en cure dépu-
rative. La plus connue est bien sûr le pis-
senlit. Les salsifis dont les cousins sauvages
fleurissent au printemps dans les prés font
partie de cette tribu.
Ces plantes ont toutes des feuilles très
plastiques, de forme variable avec souvent
du latex blanc aussi qui renforce ce carac-
tère liquide-plastique. Les capitules sont le
plus souvent de couleur claire et lumi-
neuse : jaune à orangé, très rarement bleu
et dans ce cas d'un bleu très doux comme
la chicorée sauvage. Ce sont les couleurs
du printemps exprimant l'augmentation
croissante de l'intensité de la lumière.
Cependant, après la floraison qui trans-
forme souvent la prairie en un tapis de
petits soleils, le capitule forme des fruits
secs dotés de parachutes. On pourrait qua-
lifier les Liguliflores de plantes-feuilles de
la famille des Astéracées.
La deuxième tribu qui débute aussi tôt
dans l'année mais va suivre toute l'année
avec un apogée vers mai-juin est celle
des Radiées. On y trouve les plantes à
huiles grasses (tournesol), à huiles essen-
tielles et les plantes d'ornement au carac-
tère floral très marqué : ce sont les plus
achevées du point de vue de la forme
pourrait-on dire. On pourrait qualifier
cette tribu de plantes-fleur de la famille.
Les couleurs des capitules recouvrent
toute la palette des couleurs florales : du
blanc de la pâquerette jusqu'au violet des
asters en passant par le jaune des tourne-
sols, l'orange des soucis, le mauve des
asters et le bleu des bleuets.
C'est chez elle que l'on trouve les plantes
d'ornement comme les asters, les soucis,
les marguerites, les rudbeckias, et cer-
taines plantes alimentaires comme les
4BIODYNAMIS -N° 64 HIVER 2008