Chapitre 10
Les processus immunitaires mis en jeu par le VIH
Le SIDA est une maladie qui entraîne la mort de l’individu en affaiblissant ses défenses
immunitaires. Le système immunitaire d’un individu est un ensemble de cellules capables de distinguer les
éléments étrangers (non soi) des différentes cellules de l’organisme (soi) et d’éliminer ce non soi.
Comment fonctionne ce système normalement et quels sont les éléments rendus défaillants par le HIV ?
Les globules blancs
I Les lymphocytes B, les anticorps et la diminution de la charge virale
A spécificité des anticorps
1. méthode de double diffusion en gel d’Ouchterlony
C’est une méthode d'immunoprécipitation fondée sur la diffusion d’antigènes et d’anticorps en
milieu solide (en général un gel d’agarose) à partir de puits placés en vis à vis. Les anticorps
agissent en se liant spécifiquement aux antigènes qui ont déclenché leur formation : ils forment
des complexes immuns. La diffusion des anticorps dans la gélose nous montre aussi que les
anticorps agissent dans le milieu extracellulaire (ou milieu intérieur) : ce sont des molécules
solubles dans les liquides extracellulaires (sang et lymphe).
2. les tests de dépistage
La séropositivité pour le VIH correspond à la présence d’anticorps spécifiques, dirigés contre
certaines protéines du virus. On recherche ces anticorps par le test ELISA et éventuellement le
Western blot (doc 1 et 2 p 326).
Comment peut-on expliquer la spécificité d’action des anticorps ?
3. structure et spécificité d’action
Les anticorps sont des protéines aussi appelés immunoglobulines. Ils circulent dans le milieu
extracellulaire. Deux chaînes lourdes et deux chaînes légères assemblées forment une partie constante
et 2 parties variables identiques. La structure 3D de la partie variable est exactement complémentaire
de celle d’un antigène.
Comment les anticorps permettent-ils l’élimination des antigènes ?
B mode d’action des anticorps
1. neutralisation de l’antigène : le complexe immun
On appelle antigène toute substance étrangère à
l'organisme (littéralement non codée par ses
gènes) qui déclenche la multiplication de LB ou de
LT spécifiques. La fixation des anticorps sur un
antigène libre ou présent à la surface
membranaire d’une bactérie ou au niveau de
l’enveloppe d’un virus constitue un complexe
immun. Ce dernier empêche la pénétration des
antigènes dans les cellules de l’organisme.
Vidéo Immuno 3 : Complexe immun
PC + videoprojecteur
2. élimination de l’antigène : la phagocytose
Granulocytes (ou polynucléaires, souvent neutrophiles) et macrophages sont deux types de
phagocytes. Ils phagocytent tous les éléments étrangers à l’organisme de façon non spécifique. Les
complexes immuns activent la phagocytose : les phagocytes possèdent des récepteurs membranaires
spécifiques de la partie constante des anticorps. La phagocytose ne se limite pas à l’internalisation ; les
virus, cellules ou bactéries sont digérés. Les macrophages présentent ensuite des fragments du virus (=
antigène) à leur surface (doc 1 p 353).
Vidéos immunité (vidéoprojecteur + PC) : Immuno 1&2: granulocytes, macrophages
C origine des anticorps
L’irradiation détruit les lymphocytes. On peut au préalable récupérer les lymphocytes d’un individu
dans les organes lymphoïdes.
Au sein de la population de rats témoins, des anticorps sont produits 3 jours après l’injection de
l’antigène. Les anticorps ne sont produits par les rats irradiés que si après l’irradiation, des lymphocytes
sont réinjectés à ces rats. Sans lymphocyte, il n’y a pas de production d’anticorps. Cette expérience
montre que les lymphocytes interviennent dans la production des anticorps.
Ce sont les lymphocytes B (pour Bourse de Fabricius) qui sont à l’origine des anticorps (2 p 343 et
1b p 342). Ces LB sont formés dans les os, précisément dans la moelle osseuse. Mais ce ne sont pas les LB
qui produisent les anticorps : ce sont les plasmocytes. Ceux-ci proviennent de la différentiation des LB :
développement du matériel cellulaire de synthèse protéique (réticulum endoplasmique, ribosomes, golgi et
vésicules de sécrétion).
Comparaison d’un plasmocyte (à gauche) et d’un LB (à droite)
En fait, les LB sont présents dans l’organisme avant l’entrée du non soi. Il en existe une multitude
(10
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) présentant à leur surface autant d’anticorps complémentaires des divers antigènes auxquels
l’individu sera confronté pendant sa vie. Un LB ne présente qu’un type d’anticorps. Les anticorps
membranaires sont aussi appelés récepteurs B. Ils effectuent la reconnaissance de l’antigène présent
dans l’organisme ou présenté par les macrophages. Cette reconnaissance entraîne la multiplication de ce
lymphocyte : formation de clones ayant la même spécificité (fort gonflement des ganglions). Les
lymphocytes B obtenus se différencient pour partie en plasmocytes qui sécrètent alors des anticorps
efficaces contre l’antigène. Il se forme également des LB mémoires qui permettent une réponse plus
rapide en cas de seconde affection.
Remarque
(hors programme)
: la variété des immunoglobulines synthétisées par les LB d’un seul individu
est due à des remaniements particuliers de certains gènes du génome de ces cellules au cours de leur
maturation dans la moelle : perte de fragment de gènes, mutation intensive
Bilan I
Schéma bilan de la réponse humorale à l’infection
Un anticorps est une protéine secrétée par les plasmocytes (LB différenciés) en réponse à la
présence d'un antigène spécifique et formant alors des complexes immuns qui neutralisent l'antigène
avant destruction. Les anticorps sont des agents du maintien de l'intégrité du milieu extracellulaire. Ils
appartiennent à l’immunité acquise. Les anticorps dirigés contre les protéines virales peuvent bloquer la
pénétration des virus dans les cellules, mais ne peuvent pas agir sur les cellules déjà infectées.
Comment l’organisme gère-t-il alors les cellules infectées ?
II les lymphocytes T cytotoxiques et la destruction des cellules infectées
A Particularité des cellules infectées
Les cellules infectées (LT4, macrophages ou monocytes dans le cas du VIH) « montrent » ou
portent à leur surface des peptides, fragments provenant de la dégradation des protéines du pathogène.
Les cellules saines n’expriment pas ces fragments.
B Les récepteurs T spécifiques
Tous les LT, grâce à des protéines de surface appelées récepteurs T spécifiques, reconnaissent
les cellules infectées qui présentent un fragment peptidique étranger.
C Particularités des LTc
Cette reconnaissance entraîne l’élimination des cellules infectées par les LTc grâce à des
molécules de perforine produites et sécrétées par ces LTc, qui détruisent la membrane plasmique de la
cellule infectée et provoque ainsi la mort de cette cellule (doc 3 p 345).
D Origine des LTc
C’est à partir des LT8 (pré-cytotoxiques) que se différencient les LTc par des étapes de
sélection, multiplication, différenciation voisines de celles conduisant à la production des plasmocytes à
partir des LB.
Bilan II
Des cellules qui n’existent pas dans l’organisme avant l’infection, apparaissent en réponse à la
pénétration du VIH dans l’organisme : les LT cytotoxiques (LTc) sont des éléments de l’immunité acquise.
Pendant la période chronique ou asymptomatique, ils détruisent par contact les cellules infectées, et
suppriment ainsi la production de virus, ce qui diminue la charge virale. Malheureusement, le nombre de
LT4 et de macrophages, éléments du système immunitaire, chute également.
III Les macrophages et les lymphocytes T4, des réservoirs à VIH voués à disparaître
A disparition des LT4, des macrophages et défaillance du système immunitaire
La disparition des LT4 et des macrophages est due à l’action des LTc auxquels ces cellules
présentent des fragments antigéniques.
En absence de traitement, le nombre des LT4 diminue et la charge virale augmente de nouveau. Le
SIDA (Syndrome d’Immunodéficience acquise) se caractérise alors par diverses maladies opportunistes
.
Comment peut-on expliquer que la baisse du nombre des LT4 s’accompagne d’une déficience du système
immunitaire (nouvelle augmentation de la charge virale) ?
les LT4, des pivots du système immunitaire
1. B Coopération entre LB et LT4
Expérience 1 : témoin négatif
Expérience 2 : ce sont bien les LB qui interviennent dans la production d’anticorps
Expérience 3 : les LT ne peuvent pas synthétiser d’anticorps
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