Semaines
0,8
0,6
0,4
0,2
– 0,2
0,0
– 0,4
– 0,6
– 0,8
– 1,0
1,0
Échelle BPI
0
Acide zolédronique 4 mg
Placebo
*
*******
*
****
20 24 32 36 40 44 482812 1682 4 52
Figure 4. Évolution de la variation moyenne du score de l’échelle BPI selon le groupe
traité (acide zolédronique 4 mg versus placebo) et selon le temps par rapport aux
valeurs initiales (d’après [6]).
RANDOMISATION
* Début du traitement déterminé par toute valeur du T-score de la hanche < –2, par toute fracture clinique non liée
à un trauma, ou toute fracture diagnostiquée à la radiologie à 36 mois.
0 1 an
Analyse primaire
2 ans 3 ans 4 ans 5 ans
Analyse finale
Acide zolédronique d’emblée (4 mg i.v. tous les 6 mois)
+ létrozole (2,5 mg/jour)
Acide zolédronique en administration retardée* (4 mg i.v. tous les 6 mois)
+ létrozole (2,5 mg/jour)
Figure 5. Descriptif des études Z-FAST et ZO-FAST (d’après [7-9]).
La Lettre du Cancérologue • Vol. XIX - n° 3 - mars 2010 | 213
MISE AU POINT
douleur montre une amélioration majeure du score
de l’échelle Brief Pain Inventory (BPI) par rapport au
groupe placebo (figure◆4).
En ce qui concerne la tolérance, aucune des deux
études n’a mis en évidence de différence significative
entre l’acide zolédronique et le pamidronate sur la
tolérance rénale (0,4 % d’augmentation de la créati-
nine atteignant un grade 3-4 sous acide zolédronique
versus 1,9 % sous pamidronate) [3, 4]. Dans l’étude
de Kohno comparant acide zolédronique et placebo
(6), la fonction rénale (créatininémie) n’était pas
significativement différente entre les 2 groupes. Une
variation du taux de β2-microglobuline de significa-
tivité incertaine (car non corrélée à une élévation de
la créatinine) était observée sous acide zolédronique.
Aucun cas d’ostéonécrose de la mâchoire n’était
rapporté dans les 2 études.
Acide zolédronique :
une activité antiostéoclastique
pour prévenir la perte osseuse
induite par l’hormonothérapie
adjuvante du cancer du sein
Parallèlement au développement des indications
des N-BP en oncologie, ces agents sont apparus
comme étant également capables de réduire la perte
de densité minérale osseuse (DMO) induite par la
déprivation androgénique ou estrogénique. Certains
agents hormonaux utilisés dans le traitement adju-
vant du cancer du sein – tels les agonistes de la
LH-RH et les inhibiteurs de l’aromatase (IA) – sont
susceptibles d’induire une ostéopénie : l’acide zolé-
dronique, du fait de son action antiostéoclastique
sur l’os sain ou envahi, a donc été évalué dans ce
contexte d’hormonothérapie adjuvante par létrozole,
en prévention de la perte de DMO induite par ce
type d’hormonothérapie.
Deux études jumelles, Z-FAST (États-Unis et
Canada) et ZO-FAST (Europe, Europe de l’Est, Asie,
et Amérique du Sud), ont étudié l’administration
d’acide zolédronique utilisé d’emblée avec le létro-
zole en adjuvant (4 mg i.v. tous les 6 mois sur 5 ans ;
n = 833 patientes) versus un traitement retardé
(même posologie, mais le traitement est initié dès
l’apparition d’un T-score de l’extrémité supérieure
du fémur ou vertébral ≤ 2 ou dès la survenue d’une
fracture non traumatique ; n = 834). Le schéma de
cette étude randomisée est décrit dans la figure◆5
(7-9). Le létrozole était délivré à la posologie usuelle
de 2,5 mg per os pour une durée de traitement de
5 ans. Une supplémentation en calcium et en vita-
mine D était administrée à toutes les patientes.
L’objectif principal de l’étude était la comparaison
du pourcentage de variation de la DMO à 12 mois
au niveau lombaire (L1 à L4) entre les 2 groupes de
traitement. Les critères secondaires concernaient le
pourcentage de variation du T-score au niveau de la
hanche, la variation des NTX urinaires et des phos-
phatases alcalines osseuses, l’incidence des fractures
et la survie sans événement, ainsi que la tolérance.
La figure◆6 illustre les pourcentages moyens de
variation des T-scores de la hanche et du rachis
lombaire à 1 an, en fonction des 2 groupes de trai-
tement (n = 300 patientes dans chaque groupe).
Elle montre une augmentation de la DMO au niveau
des 2 T-scores dans le groupe traité par acide zolé-
dronique d’emblée, alors que, dans le groupe traité
avec délai, une ostéopénie est observée. Les diffé-
rences à 12 mois sont hautement significatives sur
ce paramètre.
Dans le groupe acide zolédronique traité de façon
retardée, 12,6 % des patientes avec une DMO
normale à l’inclusion ont présenté une ostéopénie