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ÉTUDE ETHNOÉPIDÉMIOLOGIQUE DU DIABÈTE DE TYPE 2117
Santé publique
2008,volume 20,n° 2,pp. 113-124
transmissibles,étaitévalué en 1995 à37 %. Alors que30 %de lapopulation
setrouve en étatpré-diabétique (ouintoléranceauglucose),18 % est diabé-
tique. Cetaux de prévalence est largement sous-estimé en raison dunombre
dediabétiquespatents non dépistés[48]etdevraitêtreréactualisé, ainsi que
l’incidencedescomplications,laseule étuderéalisée sur laprévalencedudia-
bète etlesautresmaladiesnon transmissibles remontantà1995 [24].
Des scientifiquesontattribué les variationsdes taux de prévalencedu
diabètedetype 2à desdifférencesdesusceptibilité génétique etde facteurs
derisques sociaux,telsle changementderégime alimentaire,l’obésité,
l’inactivité physique etparfoisà desfacteurs reliésaudéveloppementintra-
utérin [64].
La pluralitédesfacteurs impliquésdansl’émergence etl’évolution dece
phénomène morbiderendparticulièrementcomplexes son étude et saprise
en charge tantpréventive quecurative,mais« lavérité est que laplus grande
partie descoûts directs dudiabète est liée àsescomplications.Et si le
nombredescomplicationsaugmentecomme prévu,les servicesdesanté en
subirontde lourdesconséquences»[41].
Lesconséquenceshumainesetéconomiquesdudiabètesonten effet
redoutables[23].L’étude menée parl’
Asia Pacific Cohort Studies
Collaboration
[5] a confirmé que la croissancerapidedudiabètedansla
population de larégion Asie Pacifiquevaprovoquer une augmentation impor-
tantede l’incidencedescausesde mortalité liée audiabètedanslesprochai-
nesdécennies,en raison notammentde l’augmentation des risquesde
maladiescardiovasculairesquisontaussi importants quedanslespopula-
tionscaucasiennesd’Australie etdeNouvelle-Zélande (Ibid).
Leshypothèsesexplicativesetlesfacteurs derisquedudiabètedetype 2etdes
complications
Les recherchesen santé publique ne manquentpaspour rappeler
l’influencedesdéterminants de lasanté etdubien-êtresur lespopulations–
plus précisémentlesfacteurs endogènesoubiologiques,leshabitudesdevie
etlescomportements,l’environnementphysique,l’environnement social:
lesmilieux devie (famille,école,travail),lesconditionsdevie (revenu,
scolarité,logement,emploi,événements stressants),etl’organisation du
système desoinsetdeservices–[18,32].
Lesauteurs consultésdansle cadrede larevuede littératuredeLeroux &
Ninacs[29]sous l’angle
desperspectivespour la contribution de lasanté
publiqueaudéveloppement social etaudéveloppementdescommunautés
,
confirmentque l’étatdesanté etdebien-êtred’une population est fortement
déterminé pardesfacteurs comportementaux,sociaux (individuels,interper-
sonnels,institutionnels, communautairesoupolitiques),maisaussicultu-
rels,environnementaux etéconomiques.Aussi est-il « impératif d’investir
dansl’amélioration de lavie d’une communauté,par une vision plus globale
dudéveloppementetpar une réduction desinégalités sociales»[29].
Livneh & Antonak[30]fontétatde l’abondante littératureclinique et
empirique portant sur les relationsentre l’adaptation de l’individuaudiabète
detype 2etles variables socio-démographiques(comme le sexe etl’âge,par
exemple),les variablesliéesàl’incapacité,les variablespsychosocialesetles