d’environ 3 à 4 mois. En cas d’effet insuffisant, on peut refaire
une injection. Il faut donc compter trois injections la première
année, puis deux injections par an. J. Santini a complété son
exposé par la projection de nombreuses diapositives montrant la
qualité du résultat obtenu avec la toxine botulique.
PERFORATIONS TRAUMATIQUES DU TYMPAN
(d’après une communication de P. Froehlich, Lyon)
P. Froehlich n’a traité que des perforations accidentelles par trau-
matisme direct (objet pointu enfoncé dans le conduit) ou par blast,
mettant volontairement de côté les brûlures, en fait exceptionnelles,
et qui posent des problèmes spécifiques. Le rôle de l’ORL est de
faire le diagnostic de perforation tympanique, de vérifier l’absence
de lésion associée (luxation d’osselet, labyrinthisation), de quan-
tifier la perte auditive et de rédiger un certificat initial, en cas de
problème médico-légal. La perte auditive doit être appréciée au mieux
à oreilles séparées, ce qui pose problème chez les jeunes enfants.
L’audiogramme tonal par voie aérienne doit impérativement être
complété d’une recherche des seuils en conduction osseuse, et,
si celle-ci est altérée, d’un audiogramme vocal au casque à oreilles
séparées. Le certificat médical initial doit être aussi précis que
possible (siège et taille de la perforation, hyperhémie tympanique
associée, audiogramme, etc.), mais aussi très neutre, puisque le
médecin ne peut certifier que ce qu’il a lui-même constaté. Il ne
peut pas écrire, par exemple, que la perforation est due à une gifle,
puisqu’il n’a pas assisté à l’accident.
Dans l’immédiat, il n’y a rien à faire, si ce n’est avertir le patient
de ne mettre ni eau, ni gouttes auriculaires dans l’oreille perforée.
Ces perforations traumatiques se ferment habituellement sponta-
nément. En général, la cicatrisation mensuelle est d’environ 10 % de
la surface du tympan. Parallèlement, l’audition s’améliore et, en
un à 6 mois, la perforation est refermée et l’audition normalisée.
Il faut cependant surveiller ces oreilles à distance, car il y a un
risque (faible, mais réel) de cholestéatome plus ou moins tardif,
dû à une inclusion épithéliale à l’occasion de la perforation. Il est
d’usage d’attendre au moins 6 mois avant de dire que la perfora-
tion ne se fermera plus spontanément et de proposer une myringo-
plastie. Certains auteurs proposent d’intervenir dans les heures qui
suivent l’accident pour appliquer sur le tympan, donc sur les berges
de la perforation, de l’acide hyaluronique, sous forme de film
(MeroGel®, Epifilm®, Epidisk®...). L’acide hyaluronique aurait
en effet des propriétés cicatrisantes. Il est en cours d’évaluation en
France pour le traitement des perforations tympaniques.
Le certificat médical de consolidation n’est établi qu’après ferme-
ture tympanique, qu’elle soit spontanée ou obtenue après myringo-
plastie, et mentionne les données de l’audiométrie tonale en con-
duction aérienne et en conduction osseuse. L’indemnisation tiendra
compte de la perte auditive et de la souffrance endurée.
ÉCHECS DE MÉATOTOMIE MOYENNE
(d’après le dernier exposé de la journée, par J.M. Klossek)
La méatotomie moyenne ne sera considérée comme un échec que
si le patient est à nouveau symptomatique. L’échec peut être ana-
tomique, par création inopportune d’un court-circuit muqueux entre
l’orifice accessoire créé chirurgicalement et le véritable ostium du
sinus maxillaire. Il est en effet très important d’inclure l’ostium dans
la méatotomie moyenne. Cet ostium est toujours plus haut et plus
en avant qu’on ne le pense. Il est parfois nécessaire, pour bien le
mettre en évidence, de réséquer partiellement la tête du cornet
moyen. L’orifice créé doit être suffisamment large pour ne pas se
sténoser secondairement. Les synéchies ne doivent être considé-
rées comme un échec que si elles sont responsables de la sympto-
matologie. Pour éviter ces synéchies, les soins postopératoires sont
fondamentaux : section de toute amorce de bride muqueuse, aspira-
tion des amas fibrineux. Parfois, l’échec ne provient pas du geste
sur l’ostium, mais de l’indication. Il y aura inéluctablement récidive
si une infection dentaire sous-jacente n’est pas traitée. En cas de
balle fungique, il est souvent nécessaire de faire une méatotomie
inférieure pour refouler la balle vers le haut et l’extraire en totalité.
En cas de mucoviscidose ou de pathologie ethmoïdale, la méato-
tomie moyenne ne peut à elle seule guérir le patient.
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ACTUALITÉ
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no291 - mars-avril 2004
particulier chez le jeune enfant et le sujet âgé.
La desloratadine ne provoque ni effet séda-
tif, ni effet cardiaque. L’observatoire post-
commercialisation mis en place dès 2001 en
Allemagne a permis de suivre plus de 50 000
patients : observance bonne ou excellente dans
98 % des cas, taux très bas d’événements indé-
sirables (0,44 %).
Le groupe d’experts a enfin rédigé un document
insistant sur le fait que la desloratadine pré-
sente des preuves scientifiques rigoureuses de
son efficacité dans la rhinite allergique, patho-
logie qui entraîne une altération de la qualité
de vie marquée en raison de ses symptômes et
qui peut faire le lit de la maladie asthmatique.
La desloratadine s’impose donc, aux yeux de
ces experts, comme un traitement de première
intention de cette affection.
MP
L’œil des experts sur la desloratadine
Les laboratoires Schering-Plough ont organisé,
au cours des Journées parisiennes d’allergie
(janvier 2004), un symposium modéré par le
Pr J. Bousquet ayant pour thème “Analyse cri-
tique par un groupe d’experts français d’un
antihistaminique de deuxième génération
(selon ARIA/EAACI)”.
Ce groupe d’experts de différentes spécialités
(ORL, pneumo-allergologues, allergologues et
pharmacologues) a disséqué de manière rigou-
reuse l’ensemble des travaux et études cliniques
publiés sur la desloratadine (Aerius®) dans la
rhinite allergique. Ils n’ont retenu que ceux qui
présentaient toutes les qualités de sérieux. Ils
ont ensuite déduit le niveau de preuve attaché
à chaque étude. Enfin, ils ont rapproché les pro-
grès vérifiés obtenus avec cette molécule des
nouveaux critères définis par l’EAACI et le
consensus ARIA.
La desloratadine s’est révélée en tous points
conforme à ces nouveaux critères en termes
d’efficacité et de sécurité d’emploi. En effet,
elle bénéficie d’une action rapide, puissante,
spécifique et prolongée sur les récepteurs H1.
Sa tolérance est bonne. Elle a été évaluée en
NOUVELLES DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique