du contexte clinique. La résonance magnétique est le gold stan-
dard de la moelle et des parties molles périvertébrales.
●Le Pr E. Ulmer (Montpellier) a fait le point sur les épreuves
cervicales en nystagmographie. Le test de Conraud étudie le gain
de la réponse cervicale lors d’un mouvement pendulaire, corps
et tête fixes. Le gain (COR) est le rapport de la vitesse de l’œil
sur la vitesse du fauteuil. Chez le sujet normal, le COR est infé-
rieur à 0,2. La moitié des patients porteurs d’une cervicalgie ont
un COR normal ; en revanche, seuls 20 % des patients ayant un
COR supérieur à 0,2 n’ont pas de cervicalgie. Ce gain élevé
témoigne probable
ment, chez certains sujets, d’un excès d’affé-
rentation par irritation
des propriocepteurs de la nuque.
●Le Pr A. Gentine (Strasbourg) a soulevé une double ambiguïté :
– une ambiguïté anatomique entre la colonne et l’artère vertébrale.
Le facteur de déclenchement est-il, lors du mouvement de la tête,
une stimulation perrotatoire ou positionnelle ?
– une ambiguïté physiologique. Le cou possède à la fois des cap-
teurs et des effecteurs.
L’artère vertébrale peut être l’objet d’un accident ischémique tran-
sitoire, ou AIT (spasme artériel). Il s’agit d’un épisode bref,
d’installation brutale, associant des troubles neurologiques et
visuels et un vertige. Cet AIT peut précéder un accident vascu-
laire cérébral (AVC) correspondant à une dissection de l’artère ver-
tébrale ou à une embolie athéromateuse. Cet AVC associe de grands
vertiges rotatoires et des signes neurologiques. Le diagnostic est
confirmé par l’angio-IRM ou l’artériographie.
COMPLICATIONS DE LA CHIRURGIE RACHIDIENNE CERVICALE
Les complications de la chirurgie rachidienne cervicale ont été
abordées par le Pr B. Barry (Paris). Il existe trois voies d’abord
chirurgicales :
– la voie postérieure, qui ne permet pas d’accès à la moelle épinière ;
– la voie transorale, qui est quasi abandonnée, car génératrice de
nombreuses complications ;
– la voie antérieure, qui est la plus utilisée.
Les complications, peu fréquentes (3 à 5 %), sont de trois types :
– septiques, précoces ou tardives, avec apparition d’un abcès
prévertébral ;
– mécaniques, avec plaie muqueuse précoce et risque septique,
ou plaie tardive secondaire à l’érosion du montage greffe
osseuse/plaques d’ostéosynthèse ;
– ORL, avec apparition d’une dysphagie ou d’une dysphonie.
Les dysphagies sont précoces (œdème, hématome) ou tardives,
secondaires à un abcès rétropharyngé. Les dysphonies sont secon-
daires à une paralysie récurrentielle par élongation peropératoire
du nerf. L’abord gauche et le monitoring peropératoire du nerf
récurrent diminueraient les risques de lésion du nerf.
CÉPHALÉES ET RACHIS CERVICAL
Le Pr J.J. Pessey (Toulouse) a abordé les relations entre les cépha-
lées et le rachis cervical. La pathogénie des céphalées est variable
(vasculaire, neurologique). De plus, les nombreuses connexions
entre le nerf trijumeau et les troncs de C1, C2 et C3 sont à l’ori-
gine de douleurs projetées. Quarante et un pour cent des patients
présentant des céphalées chroniques se plaignent de cervicalgies.
Différentes céphalées d’origine cervicale ont été décrites, comme
la névralgie d’Arnold, la céphalée de Bogduk. Ces céphalées d’ori-
gine ostéoarticulaire augmentent lors des efforts de toux et des
mouvements cervicaux. Les céphalées post-traumatiques sont
complexes et font intervenir des phénomènes somatopsychiques.
TRAITEMENTS OSTÉOPATHIQUES
Le Dr G. Wilmouth (Paris), ostéopathe, a développé la prise en charge
ostéopathique des syndromes post-traumatiques. Tout d’abord, un
diagnostic médical fiable des lésions objectives post-traumatiques
doit être réalisé. L’examen clinique segmentaire est précis et
reproductible. Il différencie les dysfonctionnements réversibles des
lésions irréversibles. Le scanner dynamique de la jonction cranio-
rachidienne doit être demandé en cas de doute. Les manipulations
sont toujours précédées de tests de sécurité neurovasculaire en
distraction axiale et d’un test lésionnel du ligament alaire (liga-
ment occipito-odontoïdien latéral). Le traitement complémen-
taire des tissus mous (peau, fascias, muscles) est indispensable.
L’efficacité locale immédiate d’un traitement bien conduit valide
le diagnostic. Une autoéducation dirigée du patient est indispen-
sable à sa récupération. Elle est associée à la prescription d’antal-
giques et d’un collier cervical à porter uniquement la nuit.
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ACTUALITÉ
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no291 - mars-avril 2004
Le cours du Club de chirurgie cervico-faciale est organisé cette année les 15,16 et 17 juin 2004 à l’hôpital Bichat,
16, rue Henri-Huchard, 75018 Paris.
Ce cours, qui reprend toute la chirurgie cervico-faciale, associe des conférences, des tables rondes, des interventions
en direct entre blocs opératoires et amphithéâtre, et une journée de dissection à l’Institut d’anatomie de l’UFR
biomédicale des Saints-Pères.
Inscriptions au secrétariat ORL, hôpital Bichat, 46, rue Henri-Huchard, 75018 Paris.