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INTRODUCTION
Le présent projet de loi de finances est certainement « le budget des
temps difficiles ». Confronté à la « quadrature du cercle », le gouvernement a
choisi, pour construire son projet de budget pour 2004, une démarche
consistant à placer les finances publiques sur les rails susceptibles de
permettre à notre pays de profiter au mieux d’un éventuel retournement
de conjoncture.
Ainsi, il nous est proposé de modifier la structure de la fiscalité dans
un sens favorable à l’initiative et au développement économique ; une
évolution des dépenses de l’Etat plafonnée, jusqu’en 2007, à 0 % en volume ;
des prévisions de recettes établies à partir d’un scénario de croissance prudent,
afin de créer les conditions d’une exécution sereine, mais au prix du plus
important déficit budgétaire jamais enregistré.
Il s’agit en quelque sorte de ne pas ajouter la crise à la crise, tout
en préparant l’avenir. A ce titre, il est particulièrement remarquable que
l’effort d’investissement de l’Etat, militaire en particulier, soit préservé.
L’effort d’investissement et le financement des priorités régaliennes,
dans le respect de la norme de progression des dépenses de 0 % en volume,
impliquent une réduction de l’évolution des autres postes de dépenses.
Au delà des utiles mesures d’économies ciblées, il s’agit ici de
redimensionner progressivement l’Etat, d’autant plus que la dynamique des
dépenses sociales et les conséquences financières à venir du vieillissement de
la population nous contraignent, dès aujourd’hui, à préparer les marges de
manœuvre nécessaires pour faire face à ces défis structurels.
Tel est le souhait du Président de la République et du Premier
ministre, qui ont incité les membres du gouvernement à établir des stratégies
ministérielles de réforme. Tel est l’enjeu, en 2004, de la définition de la
nouvelle nomenclature budgétaire – les missions et les programmes – et de
l’élaboration des indicateurs de performances en application de la loi
organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances.