laisse de mer et dune embryonnaire

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EXPOSITION
Maintien de la biodiversité littorale sur le site « Gâvres – Quiberon »
Proposée par le Syndicat Mixte
Grand Site Gâvres – Quiberon,
grâce au financement Life Nature
Illustrations : Loïc Tréhin
LAISSE DE MER ET DUNE EMBRYONNAIRE
L’avant plage et la plage constituent le socle d’une montagne de sable, plus en arrière, connue sous
le nom de dune Un habitat particulier se trouve sur la plage : la laisse de mer. Cet habitat est
composé par « ce que laisse la mer », c'est-à-dire des algues, coquillages, bois flottés (éléments
naturels) et des ….déchets (plastiques, cordages, verres…).
La laisse de mer à deux grands rôles :
- L’un biologique : elle constitue le point de départ pour différentes chaînes alimentaires
- L’autre physique : elle retient le sable en haut de plage et apporte les nutriments aux plantes
pionnières des laisses de mer et des premiers cordons dunaires
Les plantes pionnières du haut de plage retiennent le sable et forment ainsi la dune embryonnaire à
chiendent des sables. Elles « construisent la dune ». Ces plantes sont vivaces ou annuelles.
Elles doivent s’adapter à une forte salinité, au mitraillage par le sable et le sel.
Des mécanismes adaptés à une survie en milieu difficile…
Crassulescence / Succulence : les conditions édaphiques (de sol) et climatiques étant rudes, certains
végétaux possèdent des organes plus ou moins épais et charnus (feuilles par exemple) leur permettant de
stocker de l’eau et ainsi de résister à des conditions de sécheresse
Ex : Pourpier de mer (Honckenya peploides)
Menaces et atteintes sur les laisses de mer et la dune embryonnaire…
- Surpiétinement
- Erosions marine et éolienne
- Criblage des plages (nettoyage mécanique) : disparition de la dune embryonnaire, premier rempart de protection
contre l’attaque des vagues
- Plagisme : installation au milieu des Oyats des plagistes
Bécasseau sanderling
Données écologiques…
Habitats d’intérêt européen
Code EUR 15 1210 Végétation annuelle des laisses de mer : 3 ha sur Gâvres Quiberon
Code EUR 15 2110 Dunes mobiles embryonnaires : 20 hectares sur Gâvres Quiberon
Sur le site Gâvres – Quiberon, laisses de mer et dune embryonnaire pourraient être présentes le long
de tout le linéaire côtier. Les laisses de mer sont malheureusement souvent ramassées pour offrir des
plages « immaculées », sans vie et donc sans intérêt écologique.
Quelques espèces végétales remarquables
Euphorbe peplis (Euphorbia peplis) : N
Renouée maritime (Polygonum maritimum) : R
Pourpier de mer (Honckenya peploides)
Soude brulée (Salsola kali)
Chiendent des sables (Elymus farctus)
Cakilier maritime (Cakile maritima)
PROTECTIONS
E : Européenne
N : Nationale
R : Régionale
Quelques espèces animales remarquables
Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus)
Becasseau sanderling (Calidris alba)
Tournepierre à collier (Arenaria interpres)
Talitre
Le gravelot à collier interrompu
Une écharpe noire interrompue autour du cou, le Gravelot fréquente les plages et les dunes en
période de reproduction et se nourrit dans les laisses de mer. Il n’est pas rare dès avril de
l’observer choisissant l’emplacement du futur nid. Une fois les œufs pondus, manœuvres de
diversion (aile cassée) et cris d’alerte doivent vous inciter à quitter les lieux pour laisser toute la
tranquillité nécessaire aux futurs oisillons.
Euphorbia peplis
Présente dans les années 70 sur le secteur de la Barre d’Etel côté Erdeven, cette petite
Euphorbe aux rameaux rouges a ensuite disparu pendant de longues années. Elle fut
redécouverte sur Plouhinec côté océan en 2005 et côté Ria en 2006 et découverte en 2008 sur
Saint Pierre Quiberon.
Une succession d’éclipses et de réapparition expliquerait sa présence et son absence sur le
site ; très sensible aux nettoyages mécaniques, elle ne peut survivre que sur des plages
nettoyées manuellement.
Pour en savoir plus…
Les différentes formes d’érosion :
-
Erosion marine : attaque des premières formations dunaires par la mer.
-
Erosion éolienne : le vent creuse le sable dès que le couvert végétal disparaît.
-
Erosion anthropique : l’homme peut aussi, à force de piétinement, faire disparaître le couvert
végétal et provoquer des formes d’érosion préjudiciables à la conservation des milieux
dunaires.
Les plantes protégées :
Il existe différents niveaux de protection, européenne (drapeau européen*), nationale (drapeau
français*), régionale (drapeau breton*) mais aussi le livre rouge de la flore française menacée ainsi
que le livre rouge du massif armoricain.
Vous pouvez consulter le site du Conservatoire Botanique National de Brest www.cbnbrest.fr pour
compléter vos connaissances
* Les drapeaux sont symbolisés sur les panneaux d’exposition
DUNE MOBILE OU DUNE BLANCHE
En haut de plage, au dessus de la dune embryonnaire, le sable s’accumule sous l’action du vent et le
piégeage par la végétation pour former une « butte » de sable qui avance ou recule au gré des
tempêtes hivernales. Cette « butte » est appelée dune mobile ou dune blanche. Les plantes
contribuent à la stabilisation temporaire du sable grâce à leurs racines ou leurs tiges.
Le couvert végétal est diversifié mais épars : le sable est visible et confère une couleur blanche à la
dune.
Un milieu contraignant….
-
Un milieu pauvre en éléments nutritifs
Un manque d’eau en surface, le sable étant très poreux
Des embruns chargés de particules de sel
Des vents qui dessèchent les plantes, transportent le sable qui mitraille les plantes
Un ensoleillement qui dessèche et brûle la végétation
Une mobilité du sable qui menace la plante d’ensevelissement ou de déchaussement
Menaces et atteintes sur la dune mobile…
- Surpiétinement : érosion par disparition du couvert végétal
- Erosions marine et éolienne
- Criblage des plages (nettoyage mécanique) : disparition de la dune embryonnaire, premier rempart de protection
contre l’attaque des vagues
- Cueillette de plantes protégées (INTERDITE !)
- Plagisme : installation au milieu des Oyats des plagistes
Chardon bleu
Données écologiques…
Habitat d’intérêt européen
Code EUR 15 2120 « dunes mobiles du cordon littoral à Oyat (dunes blanches) »
Environ 150 ha sur le site Gâvres - Quiberon
La dune mobile est quasiment présente sur tout le linéaire côtier entre Gâvres et Penthièvre
(ponctuellement au niveau des criques de la côte sauvage de la presqu’île de Quiberon). Soit très
fixée par l’Oyat ou encore largement mobile, elle recèle une diversité écologique intéressante.
De la plage, c’est la dune que chacun connaît ! Très fragile car instable, tout piétinement est
préjudiciable à sa conservation. L’assaut des vagues, lors de tempêtes fragilise aussi ce cordon
dunaire.
Quelques espèces végétales emblématiques :
Lis maritime (Pancratium maritimum) : R
Panicaut des dunes ou Chardon bleu (Eryngium maritimum) : R
Diotis maritime (Diotis maritimus) : R
Chou marin (Crambe maritima) : R
Oyat (Ammophila arenaria)
L’Euphorbe du littoral (Euphorbia paralias)
Liseron soldanelle (Calystegia soldanella)
Gaillet des sables (Galium arenarium)
Giroflée des dunes (Matthiola sinuata)
PROTECTIONS
E : Européenne
N : Nationale
R : Régionale
Quelques espèces animales emblématiques
Alouette des champs (Alauda arvensis)
Hirondelle de rivage (Riparia riparia)
Traquet motteux (Oenanthe oenanthe)
Escargot (Teba sp)
Scarabée
L’OYAT
L’Oyat est la plante majeure de la dune mobile, elle développe un réseau racinaire dense dit
« chevelu ». Elle ne tolère pas le sel du sol mais elle résiste au déchaussement en formant des
pousses souterraines traçantes porteuses de touffes aériennes aux feuilles enroulées et souples. Elle
limite ainsi la transpiration et se courbe sans rompre sous l’action du vent.
. Lors des chaleurs d’été, un escargot monte sur sa tige pour fuir le sol brûlant : le theba.
Pour en savoir plus…
Le Saviez vous
: les ganivelles sont les petites clôtures en lattes de châtaignier que vous croisez
régulièrement sur le littoral. Elles servent à canaliser la fréquentation et/ou à ré engraisser une dune
érodée.
La vie n’est pas facile… Les plantes s’adaptent !
- La réduction de la taille de la plante et de la surface des feuilles pour lutter contre une évapotranspiration
importante et diminuer la prise au vent
- Des racines et rhizomes profonds qui permettent de puiser l’eau en profondeur ou un chevelu racinaire
superficiel permettant de capter la rosée par exemple
- Des adaptations des feuilles : épaisse cuticule imperméable pour limiter l’évapotranspiration, succulence pour
conserver l’eau, pilosité pour conserver l’humidité et limiter les effets du vent. On parle parfois de feuilles
sclérifiées comme pour le chardon bleu (Eryngium maritimum).
Des mécanismes adaptés à une survie en milieu difficile…
Sclérification : certaines plantes ont des feuilles recouvertes d’une épaisse cuticule, sclérifiée, dure qui limite
l’évapotranspiration.
Ex : le chardon bleu (Eryngium maritimum)
Plantes psammophytes : plantes adaptées au sable de psammos en grec, sable
Dune mobile aménagée (ganivelles)
LA DUNE FIXEE ou DUNE GRISE
En s’éloignant de la mer, les contraintes éoliennes (mitraillage par le sable et dépôt de sel)
diminuent et permettent l’établissement d’une végétation plus variée. Les mousses et les lichens
constituent le « fond » du tapis végétal de la dune fixée. Ces plantes confèrent la couleur grise à la
dune.
Ces espèces limitent très fortement le mouvement du sable. Les plantes à fleurs et graminées jouent
aussi un rôle de fixation grâce à leur système racinaire.
L’association végétale rose pimprenelle/raisin de mer est caractéristique des dunes fixées du littoral
sud breton.
Une plante à très forte valeur patrimoniale est présente sur les communes de Plouharnel, Saint Pierre
Quiberon et Quiberon : L’Omphalode du littoral (Omphalodes littoralis).
L’urbanisation du littoral partout en Europe et la disparition de nombreux espaces dunaires entraînent
une raréfaction de ce type de milieu. La conservation de la dune grise est une priorité à l’échelle de
l’Europe.
Ayez du nez !
La dune grise a une odeur…
En été, lorsque le soleil réchauffe la végétation, une odeur insistante et pénétrante de curry envahit
l’atmosphère. Il s’agit de l’Immortelle des sables qui exhale son doux parfum d’épices.
Vous pourrez aussi sentir le Thym serpollet, la Rose pimprenelle, l’Oeillet des dunes…
Un tourbillon de parfum enivrant !
Menaces et atteintes sur la dune grise…
- Surpiétinement : érosion par disparition du couvert végétal
- Fréquentation équestre non maîtrisée
- Circulation en véhicules à moteur (INTERDITE !)
- Dépôts sauvages et prélèvements de sable (INTERDIT !)
- Cueillette de plantes protégées (INTERDITE !)
Données écologiques…
Habitat prioritaire d’intérêt européen
Code EUR 15 2130 : Dunes côtières fixées à végétation herbacée
Environ 1000 ha sur le site Gâvres – Quiberon
Environ 1000 ha de dune grise quasiment d’un seul tenant couvre le site « Gâvres – Quiberon ». C’est
le plus vaste massif dunaire de Bretagne non coupé par une quelconque urbanisation.
Cette superficie remarquable préservée grâce à une servitude militaire en fait un espace hors norme,
d’un intérêt écologique exceptionnel.
PROTECTIONS
Quelques espèces végétales emblématiques
Omphalode du littoral (Omphalodes littoralis) : E, N,
E : Européenne
N : Nationale
R : Régionale
Œillet des dunes (Dianthus gallicus) : N
Linaire des sables (Linaria arenaria) : R
Ophris passion (Ophrys passionis) : R
Luzerne maritime (Medicago marina)
Rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia)
Raisin de mer (Ephedra distachya)
Immortelle des dunes (Helychrisum stoechas)
Orobranche (Orobanche sp.)
Chardon champêtre (Eryngium campestre)
Thym serpolet (Thymus serpyllum)
Quelques espèces animales emblématiques
Vanneau huppé (Vanellus vanellus)
Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus)
Araignée
Criquet
Azuré
L’ Omphalode du littoral
Espèce prioritaire d’intérêt européen, elle couvre de larges étendues sur Plouharnel, Saint
Pierre Quiberon et plus ponctuellement sur Quiberon. Elle ne se laisse observer que
difficilement tant par sa petite taille que par sa floraison brève.
Elle n'existe au monde que sur la façade maritime française, de la Charente-Maritime au
Finistère. En Bretagne, elle est surtout connue dans les îles (Houat, Hoëdic, archipel des
Glénan) ; elle n'est présente qu'en de rares sites sur le continent (Quiberon, dunes de
Plouharnel). Pour la protéger, il s'agit tout simplement de lui éviter d'être piétinée
Pour en savoir plus…
Les interactions…
Symbiose : association durable et réciproque entre plusieurs organismes vivants : algues et champignon du
lichen par exemple
Parasitisme : association par laquelle un être vivant vit aux dépens d’un autre. L’orobanche tire son énergie
d’une plante hôte (le Gaillet des sables par exemple).
Les plantes sont malignes !
Des mécanismes adaptés à une survie en milieu difficile…
La reviviscence : certains végétaux sont capables de supporter de longue période de sécheresse. Ils peuvent
se déshydrater et entrer dans un état de vie ralentie. C’est le cas des mousses et des lichens.
Port prostré : compte tenu des conditions de vie difficiles en bord de mer, certains végétaux développent un
port prostré de manière à limiter les surfaces de tiges et de feuilles (réduction de la transpiration et de l’effet
desséchant du vent). Il est rare d’observer en zone littorale une végétation exubérante.
Un caoudeyre, mais qu’est ce donc ?
Terme gascon désignant une marmite, c’est un nom local donné aux dépressions d’arrière dune
issues de l’érosion.
VASIERE ET PRES SALES ATLANTIQUES
Les marais littoraux s’observent le long des côtes basses de la Petite Mer de Gâvres. Ils se
rencontrent entre la zone des hautes mers et la zone des basses mers. Ces marais salés comportent
deux parties, une partie basse immergée à chaque marée (la slikke) et une partie haute (le schorre)
immergée en fonction des coefficients de marée.
Les conditions de vie des êtres vivants dépendent du cycle de la marée : ils sont donc alternativement
sous l’eau ou à l’air et passent donc d’un milieu liquide à un milieu gazeux.
Le substrat est généralement composé par de fines particules d’argiles (la vase), ou par du sable fin.
La circulation d’air et d’eau y est difficile, ce qui rend l’absorption des minéraux et de l’oxygène délicat
pour les végétaux.
Ces milieux sont alimentés en matière organique et en minéraux par des rivières. Ce sont des
milieux très productifs où l’on rencontre de nombreuses espèces d’oiseaux.
Slikke et schorre…
La slikke est un mot d’origine hollandaise qui désigne la partie inférieure de l’estran, inondée à
chaque marée haute.
Le schorre autrement appelé pré salé ou herbu correspond à la partie haute des vasières littorales,
recrouverte d’eau qu’aux grandes marées.
On peut distinguer 3 parties :
- Le bas schorre : non recouvert par les marées de morte eau*. La végétation y est peu
abondante.
-
Le moyen schorre : atteint par toutes les grandes marées. La végétation y est clairsemée
-
le haut schorre ; recouvert uniquement par les très grandes marées, et colonisé par une
végétation plus ou moins dense.
* Morte eau : marée de faible marnage (=amplitude) se produisant lorsque la lune est proche du premier et du dernier quartier
Menaces et atteintes sur les vasières et prés salés…
- Cueillette intempestive !
- Utilisation d’outils non adaptés pour la pêche à pieds
- Pollutions diffuses
- Circulation importante (motorisée, piétonne, équestre) sur les prés salés
Données écologiques…
Habitat d’intérêt européen
Code EUR 15: 1150 Lagunes côtières (habitat prioritaire), 1140 Replats boueux, sableux exondés à
marée basse, 1310 Végétations pionnières à Salicornia et autres espèces annuelles des zones
boueuses et sableuses, 1320 Prés à Spartines, 1330 Prés salés atlantiques.
Ces différents milieux occupent environ 1200 ha sur l’ensemble du site.
Quelques espèces végétales emblématiques
Slikke (vasière)
Zostère naine (Zostera noltii)
Sur la partie haute de la slikke :
Salicorne annuelle (Salicornia sp.)
Soude maritime(Suaeda maritima)
Spartine maritime (Spartina maritima)
Schorre (pré salé)
Bas pré salé :
Obione (Halimonie portulacoides)
Aster maritime (Aster tripolium)
Glycérie maritime (Puccinellia maritima)
Haut pré salé :
Plantain maritime (Plantago maritima)
Lavande de mer (Limonium vulgare)
Chiendent des vases salées (Elymus pycnanthus)
Troscart maritime (Triglochin maritima)
Quelques espèces animales emblématiques
Bernache cravant (Branta bernicla)
Spatule blanche (Platalea leucorodia)
Bécasseau variable (Calidris alpina)
Grand gravelot (Charadrius hiaticula)
Pluvier argenté (Pluvialis Squatarola)
Barge rousse (Limosa lapponica)
Orchestia
La Bernache cravant… Un oiseau qui broute !
C’est une petite oie hivernante sur le site Gâvres – Quiberon. Les premières oies sont observables au
mois d’octobre.
Cette oie herbivore (elle broute les feuilles de zostères naines) adopte un rythme tidal : elle se
regroupe en reposoir de haute mer sur l’eau et à basse mer, elle gagne les zones d’alimentation.
Le site Gâvres – Quiberon, dans son ensemble est un site majeur pour l’hivernage de cette espèce :
les effectifs maximums atteignent, à l’échelle du site, les seuils d’importance internationale.
La salicorne, drôle de construction !
Les salicornes sont des plantes basses, charnues qui poussent sur des sols
riches en sel marin. Elles sont constituées de rameaux cylindriques qui
semblent articulés. Leurs pousses tendres sont comestibles… Mais attention !
Ne les cueillez pas, vous fragiliseriez le milieu !
Pour en savoir plus…
Quelques définitions…
Plantes halophytes : plantes adaptées à des conditions de salinité qui peuvent aller jusqu’à trois fois celle de la
concentration en sels de la mer.
La zostère naine…. Qu’est ce donc ?
La zostère naine n’est pas une algue, mais une plante à fleurs marine submergée de petite taille.
Espèce vivace, elle perd ses feuilles en hiver et persiste par son rhizome. Espèce résistante et assez
tolérante du point de vue écologique, elle peuple les vases sableuses formant de vastes prairies ou
herbiers. Ce sont des zones de grande diversité biologique ainsi que des zones de reproduction. Elles
constituent aussi des zones de nurserie et des aires de nourrissage.
FALAISE, PELOUSE ET LANDE LITTORALE
Le massif dunaire est encadré par deux presqu’iles rocheuses d’origine granitique : Gâvres et
Quiberon.
La côte sauvage de Quiberon et de St Pierre Quiberon est composée par un granite à deux mica : un
leucogranite. Elle fait partie d’une vaste échine rocheuse reliant la pointe bretonne à la Vendée. Elle
est réputée pour le spectacle qu’elle offre lors des fortes tempêtes et l’aspect déchiqueté de la roche.
On y rencontre plusieurs types d’habitat naturel : falaise, pelouse aérohaline, dune grise perchée
fossile, lande littorale. Ces milieux sont repérables dans le paysage par une succession
caractéristique des habitats de la mer vers l’intérieur. Cette répartition des végétaux à une origine
physique (le vent, le sel) et pédologique (nature et profondeur du sol).
Les falaises abritent des plantes dites chasmophytiques (plantes poussant dans les fractures des
roches). Une plante protégée au niveau européen, l’oseille des rochers (Rumex rupestris) peut y être
observée.
Les pelouses aérohalines ou pelouses littorales sont composées de plantes souvent prostrées, le sol
y est squelettique et lessivé ce qui entraîne une pauvreté minérale.
La lande constitue la strate arbustive. Les Ajoncs et les Bruyères y apportent les couleurs jaunes et
violacées caractéristiques des landes bretonnes.
Si des sables se sont accumulés sur les pentes des falaises, on peut y observer des pelouses
dunaires proches de celles de la dune grise.
Menaces et atteintes sur les pelouses et landes…
- Surpiétinement : érosion par disparition du couvert végétal
- Fréquentation équestre non maîtrisée
- Circulation en véhicules à moteur (INTERDITE !)
- Dépôts sauvages et prélèvements de sable (INTERDIT !)
- Cueillette de plantes protégées (INTERDITE !)
Ajonc d’Europe
Données écologiques…
Habitat d’intérêt européen
Code EUR 15 1230 : Falaises avec végétation des côtes atlantiques et baltiques
Une cinquantaine d’hectares sur le site « Gâvres – Quiberon »
Code EUR 15 4030 « Landes sèches européennes » : 82 hectares sur le site « Gâvres – Quiberon »
Quelques espèces végétales emblématiques
Falaises
Criste marine (Crithmum maritimum)
Spergulaire des rochers (Spergularia rupicola)
Statice sp. (Limonium sp.)
Pelouses aérohalines
Carotte à gomme (Daucus carota ssp. Gummifer)
Armérie maritime (Armeria maritima)
Frankénie lisse (Frankenia laevis)
Silène maritime (Silene maritima)
Lande
Ajonc d’europe (Ulex euopeaus)
Bruyère cendrée (Erica cinerea)
Quelques espèces animales emblématiques
Fauvette pitchou (Sylvia undata)
Lézard vert (Lacerta viridis)
Lézard des murailles (Podarcis muralis)
L’oseille des rochers (Rumex rupestris) : une oseille rare et protégée…
Du latin "rumex"qui signifie "pique, lance", par allusion à la forme des feuilles de certaines espèces du
genre et du latin "rupes", paroi rocheuse, lieu où se développe cette espèce.
L'Oseille des rochers est une plante des suintements d'eau douce des rochers et des falaises
maritimes bien exposées et souvent en situation abritée.
Cette espèce ne se rencontre qu'en populations faibles et toujours très localisées, ce qui la rend
d'autant plus vulnérable à l’érosion et aux pollutions marines.
Pour en savoir plus…
Erosion naturelle et érosion anthropique
Naturelle
Les diverses formes d’érosion des côtes rocheuses proviennent du lent travail de sape exercée par la
mer, le vent et les eaux de ruissellement.
La structure plus ou moins feuilletée du leucogranite de Quiberon le rend assez vulnérable à l’érosion.
Arche : un lent processus d’érosion par le vent, l’eau et les chocs thermiques peut conduire à la genèse
d’une forme d’érosion spectaculaire comme l’arche de Port Blanc. Encore appelée la roche percée, elle
est l’emblème de la presqu’île de Quiberon. L’érosion marine a découpé dans la falaise une arche sous
laquelle on peut circuler à marée basse.
Pinacle : Pilier ou aiguille détaché du littoral par l'érosion et pouvant former ou non une île. Le pinacle a
été taillé dans une masse rocheuse qui le dépassait largement, et il constitue une relique d'un paysage
antérieur. Il est possible d’en observer un à Porh Goulom.
Grotte et puits : les fissures et cassures tectoniques sont affouillées par la mer et s’élargissent jusqu’à
former de véritables couloirs. Ces couloirs peuvent se prolonger par des grottes. Il peut arriver que le
plafond d’une grotte s’effondre sous les coups de boutoir répétés des vagues : il se forme alors un puits.
Anthropique (liée à l’homme)
Surpiétinement : le surpiétinement, provoqué par des passages réguliers et nombreux, peut entraîner
une disparition du couvert végétal. Le substrat n’est plus fixé par les racines des végétaux et peut donc
être creusé par le vent et les eaux de ruissellement. De grandes plages d’érosion au substrat nu peuvent
alors se former.
Sur la côte sauvage de la presqu’île de Quiberon, le surpiétinement étant tellement intense sur certains
secteurs que tout le substrat a disparu et que la roche mère affleure. Il n’y a plus de stock de terre et
donc de graines.
Activité de loisir (vtt, quad, ) :
Le passage répété de vélos et/ou d’engins à moteurs est particulièrement préjudiciable aux milieux
naturels. Les passages de roues provoquent un arrachage de la végétation.
La circulation motorisée est interdite sur les milieux naturels : ni quad, ni moto, ni 4x4 !
Le sentier des douaniers (chemin piétonnier en haut de falaises) est interdit au vélo, seule la
fréquentation piétonne est permis.
Le Saviez vous ?
Un large tiers du nord de la côte sauvage est recouvert par un massif dunaire composé de
dunes perchées fossiles atteignant un kilomètre de large. Perchées au dessus de la
falaise, ces dunes sont coupées du rivage sauf au niveau des plages de Port Blanc et Port
Bara. Elles témoignent de la situation plus avancée du cordon dunaire s’étendant de
Gâvres à Penthièvre.
Ce sont des formations anciennes dont l’édification a débuté dès le néolithique mais qui ne
sont plus alimentées par aucun transit sableux.
Elles ont un intérêt écologique, patrimonial et géomorphologiques indéniable.
LES ZONES HUMIDES
Les zones humides sont des réservoirs de biodiversité. Elles jouent un rôle considérable tant
biologique, qu’hydrologique et qu’économique.
Au niveau mondial, 50% de ces zones ont disparu au cours du siècle dernier.
Les zones humides recèlent une grande diversité animale et végétale. Les roselières à phragmites et
cladium servent entre autre de lieu de nidification pour les oiseaux et les eaux libres de lieu de
reproduction pour les grenouilles, crapauds, salamandres et les libellules.
Les enjeux de préservation de ces espaces remarquables sont donc indéniables.
La présence d’eau, au sein des zones humides, varie pendant l’année et d’une zone humide à l’autre.
Elle conditionne l’installation des groupements végétaux et de la faune associée.
Deux types de zones humides se rencontrent sur le périmètre du grand site dunaire entre Gâvres
Quiberon.
- Les zones humides d’origine anthropique, anciennes carrières d’extraction de sable : les
dépressions humides intradunales de Kerminihy (Erdeven), Kervegant et Sémaphore
(Plouhinec) et de multiples dépressions humides au sein du massif dunaire à Plouharnel.
-
Les zones humides d’origine naturelle : zones humides arrière littorales de Gléric et Len Vraz
et les étangs arrières littoraux de Kervran et Kerzine sà Plouhinec, étang du Cosquer à
Erdeven et zone humide du Bégo à Plouharnel.
Sur les zones humides d’origine naturelle, étaient autrefois pratiquées des activités humaines
traditionnelles : fauche de roseaux pour la litière des animaux par exemple. Un entretien régulier,
aujourd’hui abandonné, permettait donc le maintien de la mosaïque de milieux et notamment de
milieux ouverts.
Gorgebleue à miroir
Menaces et atteintes sur les zones humides…
- Fermeture des zones humides par une végétation dense (saule en particulier) et perte du caractère humide et
diparition des milieux pionniers favorables à certaines espèces végétales et animales
- Colonisation par des espèces végétales invasives (Baccharis halimifolia principalement)
- Gestion de l’eau
- Dérangement de l’avifaune nicheuse par la fréquentation humaine et canine
Données écologiques…
Habitat d’intérêt européen
Code EUR 15 2190 dépressions humides intradunales
Environ 100 ha sur le site Gâvres - Quiberon
Quelques espèces végétales emblématiques
Liparis de Loesel (Liparis loeselii) : E, N
Spiranthe d’été (Spiranthes aestivalis) : E, N
Grande douve (Ranunculus lingua), N
Tétragonolobe siliqueux (Tetragonolobus maritimus) : R
Saule rampant des dunes (Salix repens ssp. arenaria),
Thelypteris palustris
Marisque (Cladium mariscus)
Pédiculaire des marais (Pedicularis palustris)
Roseau commun (Phragmites australis)
Choin noirâtre (Schoenus nigricans)
Quelques espèces animales emblématiques
Gorgebleue à miroir blanc (Luscinia svecica)
Rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus)
Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus)
La rainette arboricole (Hyla arborea )
La grenouille agile (Rana dalmatina)
Libellule déprimée (Libellula depressa)
Agrion (demoiselle)
Le Liparis de loesel
Petite orchidée répandue dans tout l’hémisphère nord , elle est en régression
générale en Europe. Malgré une répartition assez large en France, elle a subi un
profond déclin sur une grande partie de son aire.
La première observation pour le massif armoricain remonte à 1974 dans une
dépression humide d’arrière dune à Plouhinec. Elle s’est largement répandue depuis
cette date, dans plusieurs anciennes carrières d’extraction de sable sur Plouhinec et
sur Erdeven.
Elle est sensible à une densification de la végétation et privilégie les milieux ouverts,
pourvus d’un certain niveau de couverture végétale.
Pour initier le cycle de développement de l’embryon, la rencontre avec un
champignon symbiotique est nécessaire.
Le Liparis de Loesel est protégé, ne le cueillez pas !
La Gorgebleue à miroir
Reconnaissable à sa bavette bleue avec un croissant roux à la base de la
gorge, et un miroir blanc sur l’abdomen, la gorgebleue est présente
uniquement pendant la période de nidification (de mars à août) dans les
zones humides saumâtres sur Gâvres – Quiberon.
Ses zones d’hivernage sont les lagunes saumâtres réparties sur le littoral
du Portugal et du sud de l’Espagne et plus rarement en Afrique du nord.
La gorge bleue est insectivore. Elle capture les insectes dans la
végétation basse mais aussi en vol et retourne les feuilles et le sol pour
manger les petits invertébrés.
Vous pouvez tenter d’observer le mâle, chantant, perché au bout d’un
roseau dans les zones humides.
Soyez vigilants !
Certains oiseaux nichent d’avril à fin juillet dans les dépressions humides.
Durant cette période, il faut éviter toute intrusion intempestive sur ces milieux pour ne pas déranger
les oiseaux.
Pour en savoir plus…
Le Saviez vous ?
Pour marquer les limites de propriété sur les zones humides d’origine naturelle, des tiges de saules
étaient plantées… Ces tiges sont devenues arbres et ont tendance à fermer les zones humides par un
trop fort développement.
Les ventouses et le mimétisme de la rainette arboricole
On l’appelle aussi rainette verte. Elle possède des ventouses au bout de chaque doigt ce qui
lui permet d’adhérer aux roseaux et saules. Elle peut changer de couleur (du brun au jaune)
suivant les conditions climatiques. Comme les autres amphibiens elle se reproduit dans
l’eau. Elle passe l’hiver enfouie dans le sol humide.
Les deux vies des amphibiens : le passage de l’eau à la terre
Contrairement à une idée reçue, la majorité des Amphibiens européens a des moeurs
terrestres. Bien sûr, les grenouilles vertes fréquentent l'eau toute l'année, mais les autres
n'y viennent que durant la courte période de reproduction
Les voltiges aériennes des libellules
Le vol des libellules est extraordinaire de rapidité et de virtuosité,
elles sont capables de planer, d’effectuer un virage sur l’aile, un vol
stationnaire, une marche arrière, ou une montée verticale pour
capturer une mouche.
Les ailes antérieures et postérieures des libellules, de même forme
et de même taille, opèrent indépendamment. Les libellules peuvent
ainsi avoir un contrôle précis de leur mobilité et une incroyable
capacité à changer rapidement de vitesse et de direction. Les autres
insectes volants ne possèdent pas cette technique de vol.
Cette faculté à changer soudainement de direction lors du vol est un
atout indéniable pour chasser et font des libellules de redoutables
prédateurs.
Le saviez-vous ? différences entre libellules et demoiselles
Les Demoiselles sont les proches parentes des libellules, mais elles ont deux paires d'ailes de
mêmes longueurs (alors que les libellules vraies ont les ailes de la paire antérieure un peu moins
grandes que celles de la paire postérieure) et volent moins vite.
De plus, la libellule, contrairement à la Demoiselle, a toujours les ailes à plat au repos. La
Demoiselle, a un corps plus gracile et surtout les ailes jointes au-dessus du corps au repos.
Les interactions
Symbiose : association durable et réciproque entre plusieurs organismes vivants.
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