ETAT BIOLOGIQUE
Elément de qualité « Poissons »
Mise à jour : Juillet 2014
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FICHE VALIDE
Elément de qualité « POISSONS »
ETAT BIOLOGIQUE
Contexte
Les estuaires jouent un rôle important dans le fonctionnement des
écosystèmes aquatiques et notamment sur la dynamique des populations
de poissons (ichtyofaune). Ils représentent un habitat pour la
reproduction, un lieu de nourrissage et de croissance pour les juvéniles et
une voie migratoire incontournable pour certaines espèces. Le bon
fonctionnement de ces zones de transition est dépendant de la qualité
des eaux issues du bassin versant ; celles-ci étant soumises aux
pressions anthropiques locales (pêche, rejets de polluants, dragages,
etc.), auxquelles l’ichtyofaune est sensible. L’élément de qualité
« Poissons » a été retenu par la DCE dans le programme de surveillance.
Pertinence de l’élément de qualité
Selon la DCE, cet élément de qualité ne doit être évalué que dans les eaux de transition. Les 7 MET du district
Seine Normandie (HT01, HT02, HT03, HT04, HT05, HT06 et HT07) sont donc suivies à ce titre.
Méthode d’évaluation de l’élément de qualité
L’approche du suivi est de type pression-impact, l’intérêt étant de mettre en évidence l’effet des activités humaines
sur le peuplement de poissons et ainsi de permettre d’évaluer la qualité écologique de la masse d’eau pour cet
élément. Les paramètres suivis et les métriques développées portent ainsi sur les principales fonctions des
estuaires (reproduction, nourricerie, voie migratoire) en lien avec les peuplements piscicoles (biomasse,
abondance et composition).
La définition de l’indicateur « Poissons » et du réseau de contrôle associé a été confiée par l’ONEMA à l’IRSTEA
(ex-CEMAGREF) à l’échelle nationale. Les inventaires sont réalisés par les bassins sous maîtrise d’ouvrage des
Agences de l’Eau. Le suivi d’effectue durant 3 années consécutives sur les 6 ans d’un plan de gestion. Au cours de
cette période, 2 campagnes sont réalisées par an : au printemps (entre la mi-avril et le 21 juin) et en automne (mi-
septembre et le 7 novembre).
Un groupe national d’experts a permis d’identifier et de valider 7 métriques significativement impactées par un
indice de pression pour constituer l’indicateur « ELFI » pour l’élément de qualité « Poissons » dans les estuaires
français :
Densité totale de poisson (DT) : cette métrique permet de rendre compte de la productivité du système ;
Densité de poissons diadromes migrantes (DDIA) : les eaux de transition sont pour ces espèces des routes de
migration pour se reproduire et se nourrir, et elles sont donc fortement sensibles aux sources de pollution et de
dégradation (particulièrement aux barrières de migration) ; cette métrique est donc un important indicateur de
connectivité ;
Densité de juvéniles marins (zones méso- et poly-halines) (DMJ) : les dégradations anthropogéniques ont un
effet négatif sur les juvéniles marins et sur la fonction de nourricerie des estuaires ;
Densité de poissons d’eau douce (zones oligo-halines) (DFW) qui viennent occasionnellement dans les eaux de
transition mais qui ne sont pas dépendantes de ces systèmes ;
Densité d’espèces résidentes (DER) qui passent toute leur vie dans les eaux de transition ;
Densité de poissons benthiques (DB) ; étant particulièrement sensibles à l’envasement et à l’insuffisance
d’oxygène, elles sont considérées comme des indicateurs précoces de perturbations anthropogéniques ;
Richesse taxonomique (RT) ; cette métrique est considérée comme un bon indicateur de l’état écologique des
estuaires car elle décroît généralement avec la dégradation de la qualité de l’habitat.