lourdeurs qui noient nos fonctionnaires sous la paperasserie ou dans d’interminables réunions
et surtout, empêchent l’initiative privée de se déployer.
C’est ce désencadrement de l’économie qui a déjà pris forme.
La loi sur les outils permettant de renforcer les partenariats publics privés au travers de
la mise à disposition du foncier public dans le cadre de grands projets économiques a été
adoptée. Les zones d’aménagement concertées, les baux emphytéotiques administratifs ou le
crédit bail sur du domaine public constituent aujourd’hui des outils d’aménagement à la
disposition des acteurs économiques. Une loi sur les plans d’aménagement de zones vous sera
bientôt soumise. Elle permettra de faciliter la mise en œuvre d’aménagements, notamment
dans le domaine touristique.
La loi sur la concurrence, tant attendue, toujours reportée, a enfin été transmise au
CESC qui a émis un avis favorable. Elle sera bientôt soumise à votre examen. Pour la
première fois en Polynésie, un texte ambitieux, prévoyant la création d’une autorité
administrative indépendante, prohibant les abus de position dominante, favorisant la
concertation avec l’Autorité nationale de la concurrence, sera soumis à votre assemblée. Ce
texte constituera le premier grand pas vers une plus grande ouverture à la concurrence. En
moins de cinq mois ces décisions ont été actées par le gouvernement et adoptées par votre
Assemblée. Voilà des actes concrets.
Mais nous sommes aujourd’hui arrivés à la croisée des chemins et les défis
auxquels nous aurions dû apporter des réponses au cours des dix dernières années, alors que le
monde changeait radicalement, sont restés sans réponses. Nous pourrions débattre des heures
et des heures sur les responsabilités partagées des uns et des autres. Nous invectiver et
rechercher la paille dans l’œil de l’autre. Mais l’essentiel est aujourd’hui d’agir, de devenir
plus compétitifs et plus performants.
Au sein de votre assemblée, deux conceptions du futur de notre société sont proposées.
La première nous affirme que la solution à tous nos problèmes serait tout simplement
l’indépendance. Ou la souveraineté, je crois que c’est le nouveau terme destiné à appâter
l’électeur égaré.
La question du financement de nos investissements, routes, ports, aéroports ? Aucun
problème. Les salaires des enseignants ? Aucun problème. Le financement de la protection
sociale généralisée ? Aucun souci. L’éducation ? Encore moins, puisque chacun aura le
baccalauréat à 12 ans. Le déficit de la santé ? Disparu, puisque nous aurions les médecins
cubains payés à 2000 FCFP la journée. Et pour ceux qui n’y croient pas, pas de problème,
vous serez éduqués politiquement.
A l’aube du troisième millénaire, et dans un monde déjà interdépendant,
l’indépendance est-elle encore à l’ordre du jour ? Accrocher son drapeau sur un bâtiment à
New York n’apportera jamais me semble-t-il, ni développement, ni prospérité, tout au plus
l’illusion d’appartenir au grand concert des Nations, juste à côté des petites nations les plus
pauvres du monde qui vous soutiennent pour les rejoindre. Je le dis respectueusement à nos
amis de l’UPLD, vous courrez derrière une chimère et vous dissimulez à la population les
véritables conséquences de votre indépendance.