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D’autres formes, beaucoup plus rares, exis-
tent, comme le diabète de type 3 retrouvé chez
les Africains et les Indiens qui débute volontiers
tôt et est fréquemment cétosique, les diabètes se-
condaires à une thyrotoxicose, à un cancer du
pancréas ou à un syndrome de Cushing, enfin le
diabète gestationnel.
Épidémiologie
Le diabète de type 1 touche en France environ
15 % de l’ensemble des personnes diabétiques,
soit 150 000 patients.
Il survient à tout âge mais surtout avant 20 ans,
avec un pic de fréquence à 12 ans. Son incidence
dans le monde est en forte croissance depuis
30 ans sans que l’on en connaisse les raisons.
Le diabète de type 2, c’est-à-dire ne dépendant pas
d’un traitement à l’insuline, touche, en France,
1,6 million de personnes.
Cent vingt millions de personnes dans le monde
en seraient atteintes et elles devraient être
213 millions en 2010.
Cette forme de diabète est deux fois plus fré-
quente dans les populations urbaines que ru-
rales. Elle est surtout liée au mode de vie, sachant
qu’une modification des habitudes alimentaires
peut transformer une population sans facteur de
risque particulier en une population à hauts
risques de développer un diabète.
La multiplication des cas est essentiellement due,
d’une part, à la sédentarité, d’autre part, ou
concomitamment, à l’obésité.
Physiopathologie
Diabète de type 1
Dans la grande majorité des cas, le diabète de
type 1 est dû à une destruction auto-immune des
cellules bêta des îlots de Langerhans producteurs
d’insuline. Cette destruction débute 8 à 10 ans
avant l’apparition de la maladie en moyenne. Elle
est due à une infiltration des îlots du pancréas
par des lymphocytes T. Quand 80 % des îlots ont
été détruits, la maladie devient apparente.
Les anticorps en cause sont les anti-îlots mais
aussi les anti-GAD (Glutamic Acid Decarboxylase)
et les anticorps anti-insuline surtout retrouvés
chez l’enfant.
Diabète de type 2
Le trouble de la glycorégulation responsable de
la maladie touche 5 % de la population et asso-
cie des perturbations de l’insulinosécrétion et de
l’insulinorésistance.
Il n’existe pas d’accord scientifique sur la pré-
pondérance des causes : pour certains, l’insuli-
norésistance est le facteur initial alors que les
anomalies de l’insulinosécrétion apparaîtront
plus tard, pour d’autres, c’est l’inverse.
En tout état de cause, ce diabète est caractérisé
par la présence des deux troubles avec :
–une altération des cellules bêta entraînant une
diminution de l’insulinosécrétion ;
–une résistance plus grande à l’insuline ;
–une augmentation de la production hépatique
de glucose.
Pour certains auteurs, l’insulinorésistance mus-
culaire serait responsable de l’hyperinsulinisme
favorisant l’obésité. D’autres tiennent le pancréas
pour responsable, d’autres encore considèrent
que l’hypothalamus ne joue pas son rôle de ré-
gulateur de la faim.
L’insuline agit par l’intermédiaire d’un récepteur
membranaire (IRS 1, ou Insulin Receptor Sub-
strate 1), qui active deux voies de signalisation
responsables des effets métaboliques de l’insu-
line comme la synthèse des protéines, des acides
gras et du glycogène. Ainsi, chez le diabétique
de type 2, une augmentation du taux de glyco-
gène est observée par néoglucogenèse (elle-
même conséquence de l’hyperproduction hé-
patique de glucose). Cette hyperproduction
contribue alors au développement de l’intolé-
rance au glucose.
Contrairement au diabète de type 1, d’origine
plutôt génétique, celui de type 2 est davantage
environnemental. Il est dû à l’hyperconsomma-
tion de sucres et de graisses animales saturées, à
la sédentarité, en un mot à un vieillissement pré-
maturé. On considère en effet que les artères
d’une personne atteinte de diabète gras âgée de
50 ans sont dans un état comparable à celles
d’une personne âgée de 70 ans !
Pourtant, on ne peut nier l’importance du risque
héréditaire : lorsqu’un des deux parents est dia-
bétique, le risque pour leurs enfants est de 30 %.
Si les deux parents sont atteints, ce risque passe
à 50 %.
Dr J. Bidart
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Diabète
Chiffres-clés
• 200 000 à 400 000 nouveaux cas de diabète par
an en France.
• 7 ans de retard au diagnostic du diabète.
• 20 % des diabétiques ont déjà des complications
lors de la découverte de leur diabète.
• 2 % des personnes atteintes de cécité le sont à
cause du diabète.
• 5 000 à 10 000 amputations d’origine vasculaire
le sont à cause du diabète.