MARDIS PEDIATRIQUES 4
2- variation par combinaison du variable des allèles
Une autre origine de la variabilité des phénotypes pour différentes mutations d’un même
gène est la combinaison variable des allèles pour un même gène autosomique récessif :
* le nombre des mutations est variable
* les mutations sur les deux chromosomes sont différentes
* chaque chromosome est porteur d’une mutation différente au niveau du même gène)
c’est l’exemple la phénylcétonurie.
On connaît actuellement plus de 60 mutations du gène qui code pour phénylalanine
hydroxylase. Enzyme dont le déficit ou l’absence est la cause de cette maladie métabolique.
Les mutations sont très variées, celles qui conduisent à la maladie sont les mutations faux-
sens. Elles vont substituer un acide aminé à un autre dans la protéine. Le codant 408 traduit à
l’état normal une arginine (R 408). La mutation (R408) le transforme en un codon
tryptophane, ensuite de quoi la protéine synthétisée perd toute activité (forme grave de la
maladie). Cette mutation entraîne une modification majeure de la protéine mais une autre
mutation R 408Q transforme ce codon en codon acide glutamique et est associée à une forme
très peu sévère de la maladie. La modification qu’elle introduit dans la structure de la
protéine est donc minime. L’existence chez le même patient de mutations différentes d’un
même gène explique le large spectre des phénotypes observés. 85% des enfants atteints de
phénylcétonurie en France sont des hétérozygotes composites. Certains présentent des formes
typiques et graves de la maladie, d’autres pour lesquels un régime n’est même pas nécessaire.
3- variation par intervention de facteur génétique ou environnementaux:
Un autre exemple de variabilité génétique est fourni par la mucoviscidose. Dans ce cas la
variabilité est moindre dans la population d’Europe du Nord. Une même mutation du gène
CF-TR est retrouvée à l’état homozygote dans ces populations (50% des cas). En dépit de
cette homogénéité génétique, les enfants homozygotes ∆F508/∆F508 ne présentent pas tous la
même forme de mucoviscidose, l’homozygotie n’est pas toujours associée à la forme la plus
sévère et la plus précoce de la maladie et les enfants présentant une forme sévère ne sont pas
homozygotes ∆F508.
Certains facteurs rendent variable l’expression de la maladie (même génotype) s’agit-il
d’autres facteurs génétiques ou environnementaux ?