Observatoire – SASS III III du Sahara et du et Sahel Observatoire –SASS du Sahara du Sahel Système Aquifère du Sahara Septentrional « SASS III » RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Juillet -Décembre 2013 1 Rapport d’avancement semestriel Janvier – juin 2013 Sommaire INTRODUCTION ................................................................................................................ 4 I – LA COMPOSANTE SOCIO ECONOMIE............................................................................. 4 I.1 - ETAT D’AVANCEMENT DE LA PREMIERE CAMPAGNE D’ENQUETES ..............................5 I.2 - ETAT D’AVANCEMENT DE LA DEUXIEME CAMPAGNE D’ENQUETES ..............................6 I.3- Modèle hydro-économique ..........................................................................................7 1.3.1 Justification du modèle hydro-économique ...............................................................7 1.3.2 Elaboration et implémentation du modèle ................................................................8 I.4- Organisation d’un atelier régional de restitution de résultats ......................................9 I.5-Conclusion relative à la composante socio-économique .............................................. 10 II. LES PILOTES DE DEMONSTRATION ...............................................................................10 II.1 Rappel des objectifs de cette composante .................................................................. 10 II.2 BILAN DES ACTIVITES DU PREMIER SEMESTRE 2013: ................................................... 12 PILOTES D’ALGERIE ..........................................................................................................12 PILOTES DE LIBYE .............................................................................................................16 PILOTES DE TUNISIE .........................................................................................................18 5.1 Rappel de la situation au premier semestre 2013 ....................................................... 18 5.2 Situation au second semestre 2013............................................................................ 18 6.1 Evaluation de la campagne 2012 - 2013 ..................................................................... 19 6.2 Lancement de la troisième campagne ......................................................................... 19 ORGANISATION D’UN ATELIER NATIONAL (TUNISIE) ......................................................... 20 II.3 CONCLUSION RELATIVE AUX RESULTATS DE LA COMPOSANTE PILOTES DE DEMONSTRATION AGRICOLE ........................................................................................... 21 III. SYSTEME D’INFORMATION..........................................................................................21 IV. EVALUATION DES PRELEVEMENTS...............................................................................22 V. PROJET AGRICAB .........................................................................................................23 VI. RAPPORT RELATIF AUX STRATEGIES NATIONALES .......................................................23 VII. - CONCLUSION GENERALE ..........................................................................................24 2 Rapport d’avancement semestriel Janvier – juin 2013 ACRONYMES ANRH Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (Algérie) CRDA Commissariat Régional au Développement Agricole (Tunisie) DGRE Direction Générale des Ressources en Eau (Tunisie) DSA Direction des services agricoles (Algérie) FAE Facilité Africaine de l’Eau FFEM Fonds Français de l’Environnement Mondial GEF/UNEP Global Environmental Facility/United Nations for Environment Programme GWA General Water Authority (Libye) INRAA Institut National de la Recherche Agronomique (Algérie) IRA Institut de Recherches en zones Arides (Tunisie) OSS Observatoire du Sahara et du Sahel SASS Système Aquifère du Sahara Septentrional 3 Rapport d’avancement semestriel Janvier – juin 2013 INTRODUCTION Durant le second semestre 2013, les activités du SASS III ont porté sur : I – La composante socio-économie ; II – la composante pilotes de démonstration; III – la composante Système d’Information (SI) ; V – La composante Gestion de projet I – LA COMPOSANTE SOCIO ECONOMIE RAPPEL DES PRINCIPALES ETAPES DE CETTE COMPOSANTE La réalisation de la composante « socio-économie et environnement » comporte 7 principales étapes, à savoir : 1. La conception du questionnaire de l’enquête ; 2. La construction de la base de sondage ; 3. L’indentification des sites du déroulement de l’enquête sur le terrain pour les trois pays concernés ; 4. La construction de l’échantillon ; 5. La réalisation de la première campagne d’enquêtes; 6. La réalisation de la deuxième campagne d’enquêtes; 7. La réalisation de la deuxième campagne de forages collectifs 8. L’analyse des résultats obtenus et la rédaction des recommandations opérationnelles. 9. L’élaboration d’un modèle hydroéconomique 10. Les simulations de scénarios de développement Les étapes 1 à 4 ont été achevées en 2011. L’étape 5 a été achevée en 2012, les étapes 6 et 7 entamées en 2012 et poursuivies en 2013. Les étapes 9 et 10 entamées et finalisées en 2014. 4 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Carte 1 Localisation des zones d’enquêtes Durant le second semestre 2013 il a été procédé aux activités suivantes : Achèvement de la deuxième campagne d’enquêtes Achèvement des enquêtes sur les forages collectifs Démarrage de la validation, la saisie, la vérification des données déjà récoltées sur le terrain dans les trois pays Organisation d’un atelier régional de restitution des résultats I.1 - ETAT D’AVANCEMENT DE LA PREMIERE CAMPAGNE D’ENQUETES La première campagne d’enquêtes est finalisée dans tous ses aspects. Les conclusions sont quasi similaires pour les trois pays. Une importante base de données a été constituée regroupant plus d’un million de données. Nous rappelons ci-dessous : Les principaux résultats auxquels a abouti cette première campagne : L’importance de l’intégration de la dimension élevage à l’activité irriguée dans l’amélioration de la productivité de la ressource SASS Une participation croissante de l’exploitant dans le coût réel de mobilisation des ressources améliorerait la productivité de l’eau utilisée L’exploitant consacré à plein temps à l’activité irriguée améliore sensiblement la productivité de l’eau utilisée L’importance de la taille de l’exploitation dans la valorisation de la ressource L’introduction de la dimension spatiale dévoile les spécificités propres à chaque pays et même dans chaque pays à chaque région retenue. Les recommandations préliminaires aux décideurs : La démonstration que la demande en eau est sensible à la variable prix et milite en faveur de la promotion d’une «tarification» appropriée de la ressource 5 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL La nécessité d’une réforme agraire liée à la taille des exploitations L’encouragement des exploitants à se consacrer davantage à leurs exploitations L’intégration de l’élevage dans le système de cultures L’implication de l’exploitant agricole à participer davantage dans le coût de mobilisation de la ressource PREMIERE CONCLUSION RELATIVE A LA PREMIERE ENQUETE Les dimensions, qui ont un impact significatif et non négligeable sur la productivité économique de l’eau et conduirait ainsi à une meilleure valorisation, sont : Le prix de la ressource qui intègre explicitement le coût de sa rareté croissante, La salinité, qui devrait être réduite par tous les moyens appropriés, La taille de l’exploitation qui doit être fixée de manière à parvenir à sa viabilité, La main d’œuvre familiale doit être le pilier de base de la gestion de l’exploitation afin de mieux conserver la ressource rare, et La composante élevage qui permet de mieux valoriser la ressource en eau. Toute politique économique, qui vise donc l’amélioration de la qualité de la gestion actuelle de cette ressource précieuse dans un contexte d’une haute fragilité en vue d’assurer sa durabilité, doit intégrer d’une manière explicite toutes ces variables clefs. I.2 - ETAT D’AVANCEMENT DE LA DEUXIEME CAMPAGNE D’ENQUETES L’objectif principal de la deuxième campagne est d’introduire la dimension dynamique (temporelle) pour compléter l’aspect spatial de la première enquête. Celle-ci a porté sur 1200 exploitants durant la période des récoltes, soit un peu moins de la moitié de l’échantillon de la première campagne, tel que prévu dans le programme du projet. La première campagne avait pour objectif principal de collecter une information exhaustive sur la dimension spatiale du comportement de l’usager primaire de la ressource en eau. La deuxième campagne vise essentiellement à saisir la dimension dynamique du comportement de l’usager primaire de la ressource. En effet, cette campagne permettra de suivre sur un échantillon représentatif de la population de tous les irrigants de la zone SASS, les changements intervenus dans le comportement des exploitants pour faire face à toutes modifications du milieu environnent et plus particulièrement les conséquences d’une surexploitation excessive des eaux souterraines. La deuxième campagne a porté uniquement sur près de la moitié de l’échantillon initial, à travers sept zones : Trois zones en Algérie : Les Wilayas de Biskra, El Oued, et Ouargla. Deux zones en Tunisie : Les Gouvernorats de Tozeur et Kébili. Une seule zone en Lybie (Jeffara) au lieu des trois prévues (Jeffara, Zone centrale et Juffra). Le tableau suivant donne un aperçu détaillé de l’état d’avancement de la deuxième campagne d’enquêtes sur le terrain. Vu les difficultés rencontrées sur le terrain, la collecte de l’information a 6 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL accusé un retard significatif. En outre nous devons constater malheureusement qu’il est impossible, pour des raisons de sécurité, de collecter de l’information sur le terrain en Lybie. Etat au 31/12/2013 Pays Taille de l’échantillon Prévue Taille de l’échantillon Déjà réalisée Nombre ALGERIE - Biskra El Oued O.Righ TUNISIE TOTAL Tozeur Kébili 800 800 400 200 200 400 200 200 400 400 150 250 150 250 1200 1200 Nombre d’enquêtes déjà réalisées et validées % du Total Nombre % du Total 100 500 63 100 200 200 100 300 75 100 800 67 I.3- MODELE HYDRO-ECONOMIQUE 1.3.1 Justification du modèle hydro-économique Au démarrage du projet, l’objectif était de mettre à la disposition des décideurs un outil basé sur un modèle économétrique qui utilise les variables socio-économiques au même titre que la variable eau ce qui ne permet pas une analyse des impacts de développement sur la nappe. Après analyse des enquêtes et des résultats obtenus, l’OSS a décidé de la réalisation d’un outil plus élaboré. En effet, la nature interdisciplinaire des problèmes de la gestion des ressources en eau requiert une intégration explicite des aspects économiques, techniques, environnementaux, institutionnels, sociaux et légaux dans une structure analytique cohérente. La nécessité d’une gestion intégrée dans un cadre spatial homogène est encore plus urgente dans les régions à climat aride et semi-arides où la ressource en eau constitue le facteur le plus limitatif à tout développement économique durable. La zone SASS est un des exemples des plus illustratifs de ces régions où la ressource en eau est d’une importante primordiale. En effet, la croissance exponentielle de la demande en eau dans toutes les régions de la zone, qui génère des revenus substantiels de la production irriguée, provoque malheureusement des retombées négatives sur la durabilité de l’aquifère. Afin de relever ces défis, qui pourraient être encore amplifiés par la menace réelle des changements climatiques attendus, la promotion d’une gestion intégrée de la ressource rare et précieuse, dans un cadre spatial approprié, s’impose. La modélisation hydro économique répond à cet objectif. Cette modélisation, qui permet d’analyser et d’évaluer quantitativement toutes les relations et actions de l’activité humaine sur l’aquifère, offre aux preneurs de décision un outil approprié capable de les aider à concevoir et surtout à mettre en œuvre des politiques économiques cohérentes et surtout faisables. En outre, cette modélisation, qui intègre 7 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL explicitement le calcul économique au cœur de la gestion des ressources en eau en évaluant les biens et services générés par les différentes utilisations de cette ressource, leur donne les moyens de discuter, sur une base chiffrée et adéquatement quantifiée, avec les responsables des autres secteurs de l’économie lors des arbitrages nationaux. L’objectif majeur de cette composante est celui de développer un modèle hydro économique intégré qui tient compte explicitement de toutes relations et interactions entre toutes les variables et déterminants clefs de la demande en eau et surtout sa productivité. Ces variables clefs sont : Le choix réels des exploitants des cultures pratiquées. La combinaison des inputs requis à la production en mettant un accent particulier sur la ressource rare à savoir l’eau et surtout sur son coût de mobilisation réel. Les impacts positifs des prélèvements de l’aquifère sur le bien être économiques de la population de la région qui se matérialisent par une production agricole accrue. Les retombées négatives de ces prélèvements sur l’aquifère et surtout sur sa durabilité. 1.3.2 Elaboration et implémentation du modèle Elaboration du Modèle théorique Le modèle théorique a été finalisé au cours du second semestre 2013. Un rapport présentant en détail ce modèle a été élaboré. Mise en œuvre de ce modèle Cette étape cruciale nécessite la collecte d’une riche base de données aussi bien sur les forages et puits privés que collectifs et publics. S’agissant des points de prélèvement privés, nous disposons actuellement d’un échantillon représentatif de toute la zone SASS grâce aux enquêtes socioéconomiques déjà réalisées. En revanche pour les points de prélèvements publics et collectifs, l’enquête « points d’eau » qui fournira cette information. Réalisation de l’enquête Points d’eau La campagne d’enquêtes points d’eau portant sur 610 exploitants a été achevée au second semestre 2013. L’Etat des enquêtes est récapitulé dans le tableau ci-dessous. Etat de réalisation des enquêtes points d’eau au 31/12/2013 Pays Taille de l’échantillon Nombre d’enquêtes déjà réalisées Nombre % du Total ALGERIE 400 400 100 - Biskra - O. Righ Nord - O. Righ Sud LIBYE 200 100 100 0 200 100 100 0 - TUNISIE 200 200 100 80 80 - Tozeur 8 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL - Kébili TOTAL 120 600 120 600 81 I.4- ORGANISATION D’UN ATELIER REGIONAL DE RESTITUTION DE RESULTATS Un atelier régional de restitution de la première campagne d’enquêtes a été organisé le 6 et 7 octobre à Alger. Cet atelier a groupé une trentaine de personnes entre décideurs et responsables techniques des trois pays. Lors de cet atelier les commentaires et recommandations ont tourné sur les principaux points suivants : Le besoin de vérifier l’exactitude des chiffres présentés par les CRDA de la zone d’enquête Médenine-Tataouine Photo 1 : atelier de restitution des résultats (ANRH – Alger, 6 & concernant la consommation 7 octobre 2013) d’eau par hectare. Le chiffre de 3633 m3/an/exploitant, correspondant à la consommation moyenne, a été considéré très en deçà de la réalité de l’irrigation dans cette zone caractérisée par une forte évapotranspiration pouvant atteindre jusqu’à 1600 m3/an ; La nécessité d’aller au-delà du coût de l’eau pour intégrer d’autres variables plus pertinentes pour affiner l’analyse. Dans la région des oasis, par exemple, la technologie et les variétés utilisées constituent des facteurs importants à prendre en compte ; L’importance de faire intervenir d’autres disciplines (agronomie, pédologie, hydrologie, etc.) en amont de l’étude – notamment dans l’identification et le choix des variables ; La répartition par « oasis moderne » et « oasis traditionnelle », qui aurait été plus pertinente que la répartition public/privé, notamment dans la région des oasis ; La présence de cultures intercalaires (maraichages), en sus du palmier dattier, et leur absence dans d’autres zones, qui constituent des facteurs à prendre en compte dans l’estimation de la productivité de l’eau et de la production ; La complexité de la donne sociale dans la région des grands oasis, qui gagnerait à être mieux analysée. Cette complexité a été illustrée par le cas de plusieurs exploitants disposant de forages individuels illicites dans la zone de Kébili, qui demandent la reconversion de leurs points d’eau en un forage public (pour accéder aux subventions de l’Etat); Les risques inhérents à la gestion des forages publics par des bénévoles qui ne sont pas toujours outillés face à des systèmes et des situations souvent complexes, et le besoin d’approfondir l’analyse des aspects sociaux relatifs à la bonne gouvernance de l’eau. ; 9 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL L’intérêt d’évoluer vers une analyse dynamique qui permettrait d’intégrer la dimension changement climatique (qui n’a pas été prise en compte par le modèle statique – année 2011) ; La possibilité d’introduire un coefficient de correction pour pallier les aberrations et rapprocher la modélisation de la réalité; L’intérêt de mieux valoriser le travail accompli par des supports de communication (graphes et tableaux) adéquats et le besoin de distiller les résultats en un document de synthèse à l’attention des décideurs, notamment au niveau de l’unité de coordination du Mécanisme de concertation du SASS; Le renforcement des capacités dans les pays et le recrutement envisageable d’un expert par l’OSS pour poursuivre le travail de « data mining ». I.5-CONCLUSION RELATIVE A LA COMPOSANTE SOCIO-ECONOMIQUE A l’issue du second semestre 2013, on peut considérer que la composante socioéconomique a avancé de manière très significative notamment par : L’achèvement de la deuxième campagne de terrain (1200 exploitants enquêtés) ainsi que les 610 enquêtes sur les forages collectifs pour l’élaboration du modèle hydroéconomique non prévues au démarrage du projet. L’élaboration des rapports d’analyse des résultats pour les trois pays qui montrent déjà que les campagnes d’enquêtes sont conduites dans les règles de l’art, mais aussi que les recommandations pour un nouveau développement seront très pertinentes et solidement argumentées. la mise en place d’un modèle hydro-économique. L’achèvement de toutes les activités de terrain. L’organisation d’un atelier régional de restitution des résultats qui a permis de sensibiliser les décideurs et de disposer de leur feedback. Pour 2014, il s’agit de finaliser les rapports de cette composante et assurer une longue diffusion des résultats. II. LES PILOTES DE DEMONSTRATION II.1 RAPPEL DES OBJECTIFS DE CETTE COMPOSANTE Les résultats des projets SASS I et SASS II avaient démontré que les modes d’exploitation, de gestion et de valorisation des eaux du SASS, particulièrement en irrigation, n’assuraient ni la durabilité de cette ressource ni celle du développement socioéconomique dans les diverses zones SASS des trois pays concernés. Concernant l’irrigation, plusieurs raisons sont à l’origine de ce constat global, parmi lesquelles figure en particulier le comportement inapproprié de l’usager primaire de l’eau au niveau de l’exploitation agricole. Face à cette alerte, un Mécanisme de Concertation entre les trois pays a été mis en place pour approfondir les connaissances sur cette ressource, développer la prise de conscience, à tous les niveaux de prise de décision, sur les défis à relever et prospecter des solutions durables aux diverses problématiques locales identifiées liées à l’usage agricole de l’eau et ses impacts socioéconomiques et environnementaux. C’est dans cet objectif qu’a été conçu le projet SASS III qui vise principalement deux objectifs : 10 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL l’analyse et la compréhension de la dimension socio-économique de l’utilisation des eaux du SASS en irrigation avec ses impacts environnementaux au niveau de l’exploitation agricole. C’est l’essence même de la composante « enquêtes socio-économiques et environnementales », la concrétisation de solutions techniques éprouvées d’irrigation performante dans des exploitations agricoles chez des agriculteurs à des fins de démonstration et de vulgarisation aux niveaux local, national et régional. C’est l’objet de la composante Il est attendu de capitaliser à la fin de ce projet les résultats de ces deux composantes pour formuler et soumettre aux trois pays, via le Mécanisme de Concertation et l’OSS, des Recommandations Opérationnelles de différentes natures, relatives aux divers aspects de la gestion et l’usage agricole de cette ressource. Ces recommandations sont destinées à être soumises aux décideurs de l’eau des trois pays pour leur adoption éventuelle et la mise en convergence de leurs stratégies nationales respectives d’exploitation du SASS vers l’amélioration des performances et la viabilisation de l’agriculture irriguée. Compte tenu de la dimension du projet, six problématiques de gestion non durable des eaux d’irrigation ont été identifiées et sélectionnées par les Autorités de l’Eau des trois pays, autour desquelles ont été conçus des projets de pilotes de démonstration agricole, à raison de deux unités par pays. Les thématiques de ces pilotes se déclinent comme suit : Pour cette composante et pour chacun des six pilotes, la réalisation des activités passent par six principales étapes: 1. Mise en place de la gestion participative par la désignation du comité local de gestion et de suivi ainsi que la désignation de l’ensemble des parties prenantes. 2. Sélection du site du pilote sur la base de la problématique retenue par chaque pays. 3. Etudes techniques des potentialités et des contraintes de l’exploitation du pilote. 4. Elaboration d’un plan d’action général. Aménagement et équipement du pilote Plan parcellaire Mise en place des cultures Introduction des innovations techniques (mode d’irrigation, etc…) 5. Suivi des performances agricoles et évaluation. 6. Vulgarisation et diffusion des résultats. Les activités 1à 5 ont été réalisées durant l’année 2011 ainsi qu’au premier semestre 2012 .Durant le second semestre 2012, il a été procédé à la reprise des activités 4 et 5 avec le démarrage de la deuxième campagne agricole à l’automne 2012 qui s’est achevée au cours du premier semestre 2013. 11 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Carte de localisation des 6 pilotes de démonstration II.2 BILAN DES ACTIVITES DU PREMIER SEMESTRE 2013: Durant le second semestre 2013 (Juillet - Décembre), il a été procédé aux activités suivantes : L’évaluation de la deuxième campagne agricole (2012 – 2013) Le lancement de la troisième campagne agricole (2013 – 2014) PILOTES D’ALGERIE Pilote 1 : Sauvegarde des foggaras et de leurs systèmes de production agricoles à Reggane (Adrar, Algérie). La thématique de démonstration agricole de ce pilote porte sur deux objectifs : le rétablissement du débit initial de la foggara par pompage solaire, la restauration du système oasien par le recours à des techniques agricoles éprouvées en mesure d’augmenter d’une façon significative la valorisation de l’eau utilisée et de rentabiliser les investissements consacrés. 1.1 Evaluation des activités et des résultats de la deuxième campagne agricole de 2013 12 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Le plan de culture de l’année précédente (2011 – 2012) a été reconduit avec les mêmes ressources d’eau disponibles. Plusieurs cultures avaient été choisies par les exploitants euxmêmes selon leurs préférences respectives. C’est ainsi que, grâce à l’économie d’eau assurée par le nouveau mode d’irrigation (goutte à goutte) et sa gestion raisonnée, la superficie irriguée des cultures vivrières a plus que doublé par la mise en culture des interlignes entre les palmiers (taux d’intensification passé de 30 % à 100%) Photo 2 &3 : Une culture de courgette sous serre et une jeune culture de tommate dans l’espace intercalaire entre les lignes de palmiers Compte tenu des faibles doses en fréquence d’irrigation, les rendements moyens obtenus des cultures pratiquées paraissent faibles par rapport aux moyennes nationales réalisées dans d’autres contextes édaphiques et climatiques plus favorables, mais elles sont nettement supérieures aux rendements obtenus traditionnellement dans les oasis. Pour certaines de ces cultures comme la pomme de terre et la courgette les rendements obtenus atteignent le double de ceux connus par les exploitants en dehors du pilote. Il y a donc une grande satisfaction des exploitants du pilote par rapport aux performances réalisées. Ils envisagent de faire mieux le jour où la station de pompage solaire sera installée et mise en service. 1.2 Lancement de la troisième campagne agricole 2013 - 2014 Compte tenu de l’extension du projet à juin 2014 une troisième campagne agricole a été lancée en octobre 2013 1.3 Conclusion et recommandation Ce pilote est mis en place dans sa composante agricole. Cependant, des contraintes d’ordre commercial et logistique ont retardé de plusieurs mois l’acquisition et la mise en service de la station de pompage solaire. A fin 2013, les équipements prévus avaient été acquis, ils n’étaient pas encore mis en place. On attend la construction d’un support élevé en béton sur lequel sera érigé le panneau solaire. Pilote 2 : Rationalisation de la gestion des terres et de l’eau d’irrigation et amélioration de leur valorisation à Oued Righ en Algérie. La thématique de démonstration agricole de ce pilote porte sur deux objectifs : Remédier à la contrainte édaphique de l’hydromorphie et de la salinisation des terres qui en résulte 13 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Améliorer l’efficience de l’eau d’irrigation par l’intensification du système de cultures oasien (a) (b) Photo 4 & 5 : Salinisation des sols (a) et remontée des eaux de la nappe (b) 2.1 Evaluation des résultats de la campagne 2012 - 2013 Le plan d’action réalisé au cours de cette deuxième année agricole est celui arrêté dès le départ en concertation et avec l’approbation de l’exploitant, à savoir : l’application des techniques culturales d’intensification du palmier dattier ainsi que des cultures intercalaires. la mise en place les espèces annuelles vivrières choisies par l’exploitant pour leur rentabilité et application stricte des recommandations techniques d’intensification (irrigation localisée et fertilisation appropriée) l’Introduction de l’élevage avicole, considéré comme très rentable par l’exploitant, en plus du fait qu’il fournit tout le fumier nécessaire à l’exploitation ce qui constitue une économie non négligeable pour le pilote, le suivi des consommations d’eau, de la profondeur de la nappe, établissement des bilans hydrique et salin de la parcelle équipée du réseau de drainage enterré le suivi des recettes et des dépenses engagées Les résultats obtenus peuvent être résumés comme suit : La superficie des cultures intercalaires ont occupé 8030 m2, ce qui signifie une amélioration significative du taux d’intensification avec 100% de l’occupation de la surface du sol Une augmentation des rendements de toutes les cultures, ce qui traduit une amélioration de l’efficience de l’eau d’irrigation. Ces performances sont évidentes avec des rendements moyens/ ha de l’ordre du double ou du quadruple des rendements réalisés dans la parcelle témoin et même dans toute la zone. Ces performances sont traduites par des taux élevés d’efficience d’utilisation de l’eau d’irrigation. Une efficience confirmée de l’impact du drainage sur la salinité du sol avec une évacuation de 75% du total des sels importés par les irrigations Compte tenu du fait que le processus du dessalement est à son début, ces résultats devraient être considérés comme très positifs, en comparaison avec la situation initiale où tous les sels apportés s’accumulaient dans le sol et la nappe, vu la déficience totale du 14 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL drainage. Il est donc certain que la dissolution des sels accumulés dans le sol et leur évacuation en dehors de l’exploitation ne pourra se faire que progressivement Concernant le bilan économique de cette campagne, il est très positif. Le tableau suivant résume les résultats de cette deuxième campagne agricole Production Recettes Charges totales p. végétale 1.038. 650 DA ou 350.000 DA ou 688.650 DA ou 3.500 euros 6.886 euros 1 ;600.000 DA ou 500.000 DA ou 10 386 euros P.avicole 2.100.000 DA ou 21.000 euros Total 3 138 650 DA ou 386 euros 16.000 euros 1.950.000 19.500 DA ou euros Marge brute 5.000 euros 1.188.650 DA o 11.886 euros La comparaison des recettes totales ( 3.138.650 DA) réalisées au cours de cette campagne avec les recettes moyennes de l’exploitation ( 347 340 DA) avant le projet permet de mesurer l’impact très positif sur le revenu de l’exploitant du pilote ; C’est dire toute la pertinence de cette démonstration de gestion efficiente et durable de la ressource SASS en Algérie Elle ouvre des perspectives nouvelles pour l’avenir des oasis de l’ensemble de la vallée d’Oued Righ, soit plus de 20.000 ha. Photo 6 : Une parcelle de culture d’ail 2.2 Lancement de la troisième campagne agricole 2013 - 2014 Compte tenu de l’extension du projet à juin 2014 une troisième campagne agricole a été lancée en octobre 2013 2.3 Conclusion et recommandation Ce pilote est totalement opérationnel et a mis en évidence la rentabilité de la mise en place du réseau de drainage ainsi qu’une irrigation avec des techniques modernes. La troisième campagne agricole permettra la confirmation des résultats positifs obtenus. 15 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL PILOTES DE LIBYE Pilote 3 : Restauration et Sauvegarde des systèmes de productions agricoles irrigués dans la plaine de la Djeffara libyenne (Essouani) 3.1 Rappel des activités au premier semestre 2013 Rappelons que l’objectif de ce pilote était l’amélioration de la valorisation des faibles ressources en eau saumâtre du SASS ( de médiocre qualité) en irrigation par le recours à des techniques d’irrigation éprouvées et des systèmes de culture intensifs appropriés, tout en modulant les superficies irriguées en fonction des volumes d’eau disponibles. Ce pilote n’a malheureusement vu le jour qu’au mois d’avril 2012. La principale cause de ce retardement était la révolution et la guerre survenues dans le pays depuis le début de 2011. Durant le premier semestre 2013 il a été procédé à l’achèvement de la deuxième campagne agricole (Oct. 2012-Juin 2013) et à l’évaluation de ses performances. Actuellement (semestre 2013) le pilote est parfaitement fonctionnel. Il est équipé, aménagé et mis en culture avec des résultats techniques et économiques très positifs. 3.2 Evaluation des résultats Durant le second semestre 2013 il a été procédé à une analyse plus fine des résultats. Il se dégage ce qui suit : La production totale marchande est de l’ordre de 85 tonnes pour 2,8 ha, soit de l’ordre de 29 tonnes/ha toutes espèces confondues. C’est une performance nettement supérieur aux résultats de la première année, mais cela reste relativement faible par rapport au potentiel de production réalisable, pour des cultures hors saison, avec plus de soins aux cultures. Cependant, cette évaluation globale devrait être modulée selon l’espèce considérée Les recettes totales étaient très satisfaisantes étant donné les prix de vente élevés des produits obtenus sur le marché local. C’est dire tout l’intérêt de ce système de culture dans la satisfaction d’une forte demande de légumes et fruits produits en hors saison Le bilan économique de cette 2e année est très positif, il se solde par une marge brute totale de 33900 Dinars libyens, soit une marge brute à l’hectare de 11300 DL. C’est l’équivalent de 9400 US $/ha, ce qui correspond au salaire annuel d’un fonctionnaire moyen. Le bilan environnemental est identique à celui de l’année passée. La salinité moyenne du sol reste maîtrisable moyennant une irrigation de lessivage au démarrage des cultures au début de chaque automne. En ce qui concerne, la consommation en eau, elle a été inférieure à celle de l’année passée. Cela se traduit donc par deux résultats importants : une économie d’eau, d’une part, et une augmentation de l’efficience de cette ressource. Globalement, ces résultats sont objectivement très positifs par rapport aux enseignements qui en sont tirés et des messages à transmettre lors de leur diffusion à tous les preneurs de décision. 16 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Cependant, tout en étant positifs, ces résultats restent très perfectibles aux plans agricoles et économiques moyennant une assistance de proximité dans la gestion des facteurs techniques de production. Cette assistance pourrait être envisagée dans le cadre d’un programme d’adoption et de réplication de ce modèle de développement de l’irrigation. 3.3 Conclusion Ces performances ont fait l’objet de nombreuses activités d’évaluation et de diffusion auprès de divers partenaires du projet, dont notamment des agriculteurs de la région du pilote, les techniciens de l’Autorité Libyenne de l’Eau, les Directeurs Généraux successifs de cette autorité, ainsi que les acteurs de l’eau de l’Algérie et de la Tunisie lors d’ateliers régionaux organisés en dehors de la Libye. Pilote 4 : Valorisation agricole des eaux géothermales en irrigation de cultures hors saison dans la zone des Oueds du Centre de la Libye ( Merdoum, Zemzem) La problématique du pilote P4 réside dans la grande disponibilité de grandes ressources en eau géothermales dans la vaste zone Centrale des Oueds Zemzem et Merdoum, non valorisées en irrigation pour des systèmes intensifs à l’instar de ce qui est pratiqué en Tunisie avec les mêmes eaux du SASS. Photo 7 : Emergence d’une source d’eau géothermale (57°c) dans la région de Tawergha au sud de Mesrata (Libye) Photo 8 : Des eaux géothermales en cours de refroidissement dans un lac de plaisance avant leur utilisation en irrigation classique d’oasis dans la région de Tawergha, au sud de Mesrata (libye) 17 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Dans ce contexte d’abondance d’une ressource à haute valeur ajoutée naturelle, le projet se proposait de mettre en valeur cette ressource par le transfert en Libye de la technologie horticole intensive développée en Tunisie à travers l’implantation d’un pilote de serriculture chauffée et irriguée aux eaux géothermales et la formation de certains exploitants et techniciens libyens dans ce domaine. Les objectifs de ce pilote seront atteints à travers le pilote 7, sélectionné avec l’accord des autorités de Libye au titre de pilote de remplacement. PILOTES DE TUNISIE Pilote 5 : Bonification des terres irriguées affectées par la salinisation et l’hydromorphie et restauration des systèmes de culture dans la zone SASS de Tunisie (Oasis de Jedida/Mansoura, Kebili) La thématique de démonstration agricole de ce pilote porte sur deux objectifs : La réalisation d’un drainage efficient à l’intérieur des parcelles de culture par la pose d’un réseau de drainage enterré, complémentaire au réseau public réalisé dans le cadre d’un programme de drainage public de l’oasis Jedida. Compte tenu de la position topographique (bordure de Chott El Jerid) basse défavorable à l’évacuation des eaux de drainage dans les canaux collecteurs, il a été jugé nécessaire de pomper les eaux de drainage du pilote par une station de pompage solaire. Il est attendu que ce drainage va s’accompagner par le dessalement des horizons superficiels du sol. L’amélioration de l’efficience de l’eau d’irrigation à travers l’intensification des pratiques de fertilisation, de lutte phytosanitaire et du raisonnement des irrigations, sans changement du mode d’irrigation qui est la submersion par cuvette. Ceci dans un contexte foncier très complexe représentatif de nombreuses situations dans les oasis tunisiennes. En effet, ce pilote dont la superficie est légèrement supérieure à un hectare comporte une douzaine de parcelles appartenant à différents exploitants. 5.1 Rappel de la situation au premier semestre 2013 Au premier semestre 2013, le pilote n’a pas fonctionné sur le plan agricole, le forage accidenté est en cours de remplacement, ceci a requis du temps compte tenu du coût(forage de 600m de profondeur) et de la mise en place du budget. L’eau d’irrigation sera rétablie avant fin 2013 ce qui permettra le lancement d’une nouvelle campagne agricole et la disponibilité des premiers résultats. Quant aux impacts du réseau de drainage enterré, ils s’avèrent durables puisque le pompage solaire assure sa fonction de rabattement de la nappe et d’évacuation des eaux de drainage. 5.2 Situation au second semestre 2013 A la fin du second semestre le Ministère de l’Agriculture a entrepris la réalisation d’un nouveau forage profond avec prévision d’achèvement à début 2014. Cette nouvelle situation permettra de confirmer les résultats en 2014 sur l’efficacité du drainage et éventuellement de lancer une deuxième campagne agricole. 18 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Pilote 6 : Raisonnement de l’utilisation des eaux saumâtres en irrigation dans la jeffara tunisienne dans la région de Smar (Médenine, Tunisie) La thématique de démonstration agricole de ce pilote porte sur deux objectifs : le recours au dessalement des eaux saumâtres de cette nappe (réduction de la salinité de 4 à 0,2g/l), avec la possibilité de mélanger l’eau douce obtenue à l’eau saumâtre pour obtenir différentes qualités d’eau (1 et 2g/l) pour l’irrigation des cultures tolérantes à la salinité. Le volume d’eau dessalée nécessaire par jour étant de 20 m3 pour l’ensemble de l’exploitation dont la superficie est de 1,2 ha la valorisation de cette eau de qualité améliorée par un système de production associant l’irrigation d’appoint de l’olivier à une serriculture intensive et des cultures irriguées d’hiver de plein champ. Ceci en modulant la qualité de l’eau en fonction des cultures, sur la base d’une rotation culturale appropriée négociée avec l’exploitant. Il est attendu d’améliorer significativement le revenu agricole de l’exploitant et par voie de conséquence la viabilisation de ce système de production et la stabilisation de la population sur leurs terres. Toutes les composantes du pilote ont été réalisées et les premières cultures sont mises en place. Les premiers résultats techniques au niveau de la conduite des cultures et la gestion des irrigations sont positifs et conformes aux objectifs visés. Il reste à suivre et évaluer les impacts financiers, économiques et financiers de l’ensemble des activités agricoles. 6.1 Evaluation de la campagne 2012 - 2013 Cette campagne a démarré conformément au plan d’action prévu dès le début de l’automne 2012 avec l’acquisition par l’exploitant et à sa charge de deux serres et leur installation dans le pilote. Les superficies des cultures pratiquées totalisent 1 hectare. Au plan technique, les rendements de la plupart des cultures récoltées jusqu’à fin mars 2013 étaient élevés, à l’exception d’une culture de salade qui a été endommagée par les oiseaux et les souris qui en ont profité en l’absence de verdure dans des conditions de sécheresse grave. Au plan financier les recettes accumulées ont atteint à la fin de la campagne 38 599 DT, soit l’équivalent de 24124 US dollars. Le total des charges fixes et variables se sont élevés à 22 849 DT, soit l’équivalent de 14280 US dollars. Cela laisse un bilan économique très positif avec une marge brute de 14475 DT soit l’équivalent de 9046 US Dollars. A tous les niveaux de prise de décision, ces résultats ont retenu l’attention des décideurs du Ministère de l’Agriculture et ont suscité une forte demande sociale ( les exploitants locaux) pour multiplier le modèle du pilote et sa technologie. 6.2 Lancement de la troisième campagne Au cours du mois d’Octobre 2013, il a été procédé au lancement de la troisième campagne agricole qui prendra fin en avril 2014. 19 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Pilote 7 : Valorisation des eaux géothermales utilisées dans l’irrigation des cultures maraîchères hors saison. L’objectif de ce pilote était donc de diffuser dans les trois pays les résultats d’un système de culture très performants aux plans social, économique et environnemental, d’une part, et préparer le transfert de la technologie de ce système dans la Zone Centrale des Oueds où était prévu la réalisation du Pilote 4, d’autre part. Les activités demeurent similaires à celles de 2012. L’activité du projet consiste à organiser, au premier semestre 2014, des visites aux techniciens des trois pays. Organisation d’un atelier national (tunisie) Un atelier national de restitution des résultats s’est déroulé à Djerba (Sud tunisien), en septembre 2013. Cet atelier a regroupé l’ensemble des commissaires régionaux du développement agricole (CRDA), des représentants des Ministères de l’Agriculture et de l’Environnement ainsi que les exploitants agricoles. Photo 8 & 9 : atelier national de restitution des résultats (Djerba – 26 & 27 sept. 2013) 20 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL II.3 CONCLUSION RELATIVE AUX RESULTATS DE LA COMPOSANTE PILOTES DE DEMONSTRATION AGRICOLE Au terme du second semestre 2013, le bilan des réalisations de la composante pilote peut se résumer ainsi : 1. Tous les pilotes prévus ont été réalisés : Quatre d’entre eux fonctionnent à plein rendement avec leurs composantes hydroagricoles et agricoles (1 Algérie, 2 en Tunisie, 1 en Libye) Les deux accusant un retard : Le pilote de Reggane en Algérie dont la centrale de pompage solaire a été acquise au courant du second semestre avec installation prévue en 2014. Le pilote de Kebili en Tunisie encore privé d’eau suite à la collapse de son forage. Un nouveau forage est en cours de réalisation pour rétablir la fourniture d’eau à ce pilote (avril 2014). 2. Les quatre pilotes totalement réalisés ont abouti à des performances techniques, économiques et environnementales remarquables qui ont suscité l’intérêt des visiteurs et des décideurs à tous les niveaux. Ces résultats ont généré une forte demande des exploitants et des planificateurs pour les répliquer sur d’autres groupes d’exploitations qui pourraient constituer des « pilotes de système de protection agricole ». 3. Il est prévu de continuer à diffuser ces résultats par tous les moyens prévus et de les soumettre à la discussion dans des ateliers de restitutions au niveau local, national et régional afin de collecter les avis et les suggestions pour déboucher sur des recommandations opérationnelles. III. SYSTEME D’INFORMATION Après constat du caractère obsolète de l’actuelle base de données, il a été recommandé de procéder à : L’amélioration de la structure de la base de données avec l’intégration des nouvelles informations, notamment les données socio-économiques et l’utilisation d’un système de gestion base de données (SGBD) qui gèrent les informations spatiales. L’actualisation des contenus à partir des données nouvellement acquises L’amélioration et ajout de fonctionnalités nouvelles à l’interface « SAGESSE » dans le but de faciliter la gestion des données et la mise en œuvre des simulations prévisionnelles. La valorisation des résultats du projet SASS avec définition des indicateurs. A ce titre, les TDR ont été élaborés et transmis aux trois institutions nationales et des annonces insérées dans trois principaux quotidiens en Algérie, en Tunisie et en Libye. Après réception de trois offres, un consultant a été sélectionné et le contrat établi en avril 2012 pour une durée de six (6) mois (avril - novembre 2012).Compte tenu de la nécessité de traiter une masse considérable de données, cette activité a été prorogée à fin octobre 2013. Les tâches d’actualisation portent sur deux volets : 21 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL Mise à jour des contenus à partir du travail réalisé par les trois pays avec l’appui de l’OSS, en matière d’acquisition des données nouvelles depuis la mise à jour précédente (2008). Un travail de correction des anomalies constatées sur les données anciennes (positionnement, historiques de prélèvements et de niveaux, …) doit également être réalisé avec le concours des équipes des trois pays. Amélioration des outils : ce second volet, consiste en l’amélioration et le développement des outils informatiques. Ce travail a pour but : d’intégrer les informations socio-économiques d’améliorer le mécanisme d’actualisation régulière de la base du SASS de développer de nouvelles fonctionnalités à l’outil « SAGESSE » pour, notamment une meilleure prise en charge des scénarios de gestion des ressources. Proposition d’un mécanisme plus efficace pour l’actualisation des données Mise en place d’un site web commun au projet SASS et au Mécanisme de concertation Les activités prévues à fin octobre 2013 ont été totalement réalisées au cours du second semestre 2013. 1. Traitement des données nouvelles recueillies par les équipes des pays 2. Intégration de l’ensemble des données disponibles jusqu’à Novembre 2013 dans le nouveau système 3. Développement des fonctionnalités nouvelles et amélioration de l’interface SAGESSE 4. Atelier de formation sur l’exploitation du Système et renforcement des capacités Photo 10 : atelier conjoint SASS et MC (Novembre 5. Refonte de GEOSASS 2013) IV. EVALUATION DES PRELEVEMENTS Situation au premier décembre 2013 Dans l’objectif de mieux quantifier les prélèvements, trois (3) zones témoins ont été sélectionnées pour faire l’objet d’investigations approfondies, en vue de quantifier les volumes réels prélevés et procéder à une comparaison avec les évaluations classiques à partir d’inventaire des points d’eau, il s’agit de : Touggourt – Sidi Mahdi (Algérie): Médenine – Smar (Tunisie): Tripoli – As Sawani (Libye) Le démarrage de cette activité était lié à la condition de disposer au niveau de l’OSS d’une base de données actualisées par les pays, opération prévue d’être achevée en avril 2012 22 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL mais qui a pris fin avril 2013, le traitement de plus de 12000 points d’eau a requis une période plus longue que prévu. Les trois zones test pour l’évaluation des prélèvements ont été délimitées (pilotes de démonstration DP2, DP3 et DP6). Les images satellites correspondantes ont été acquises à titre gracieux par le biais d’Africa-Géodev. Sur la base des images acquises et leurs caractéristiques, les termes de références pour l’étude des trois zones ont été établis. Un appel d’offres a été lancé en mai 2013 et le contrat établi. Les activités du second semestre 2013 ont porté sur : La collecte des données L’élaboration des cartes de l’occupation des sols L’évaluation des prélèvements Les activités seront finalisées début 2014 après les campagnes de vérité terrain. V. PROJET AGRICAB Activités au second semestre 2013 Par ailleurs, en appui aux activités d’évaluation des prélèvements du SASS, le projet AGRICAB, financé par l’Union Européenne dans le cadre du 7 ème Programme cadre de recherche et de développement pour une durée de 42 mois (Novembre 2011 – Avril 2015) est mis en œuvre par la société VITO (Belgique). L’OSS coordonne les activités en Afrique du Nord pour un budget de 120 K€ pour des actions de renforcement de capacités dans l’utilisation des données d’observation de la terre à basse et moyenne résolution au bénéfice des services techniques des pays riverains du SASS. Les activités au second semestre ont essentiellement consisté à élaborer : La poursuite de l’inventaire d’un état de l’art des modèles d’évapotranspiration par imagerie satellitaire (encadrement d’un stagiaire de Master 2) en cours à fin 2013 La réception des candidats pour le recrutement d’un expert en télédétection L’organisation d’un atelier régional l’estimation des prélèvements et de la recharge des nappes à partir des données d’images satellites prévu en octobre 2013 à Tunis . Ces activités sont financées dans le cadre du projet AGRICAB. VI. RAPPORT RELATIF AUX STRATEGIES NATIONALES Le travail préliminaire du PAS (Programme d’Actions Stratégique) a consisté à l’élaboration d’une synthèse des stratégies nationales du développement de l’irrigation. Cette synthés est en cours de révision compte tenu des rapports nouveaux et inédits communiques à l’OSS par l’Algérie et la Libye au deuxième trimestre 2012. Cette synthèse permettra d’améliorer la visibilité de l’avenir de l’eau dans chacun des trois pays, d’identifier leurs points forts et leurs points faibles par rapport à l’exigence de la durabilité du processus de développement agricole initié à travers de multiples programmes et projets. Un nouveau rapport enrichi est en cours d’élaboration. 23 RAPPORT D’AVANCEMENT SEMESTRIEL La synthèse est en cours avec prévision d’achèvement à fin mai 2014 VII. - CONCLUSION GENERALE On peut considérer qu’au terme du second semestre 2013, les activités ont fortement progressé et les résultats disponibles ont déjà fait l’objet de deux ateliers de restitution. Quatre rapports d’évaluation ont été élaborés. Les missions de terrain sont achevées, notamment pour la composante socio-économique avec la réalisation de plus de 1800 enquêtes. Une campagne agricole supplémentaire a été lancée au cours du premier semestre 2013. La composante Système d’Information a été totalement achevée. En conclusion, il y a lieu de souligner que malgré la situation contraignante dans la région et l’intégration d’activités complémentaires par rapport au programme initial, 90% des activités sont réalisées et l’objectif de fin de projet en juin 2014 sera atteint. Le tout avec le même budget initial mis en place. 24