MAROC - CONCOURS NATIONAL COMMUN FILIERE MP SESSION 2000 PREMIERE COMPOSITION DE MATHEMATIQUES corrigé par Gilles Deruelle. Première Partie 1. On a : |un+1 | 1 = lim =0 n→∞ (2n + 5)(2n + 2) |un | ce qui montre que le rayon de convergence de la série entière un X n est égal à +∞. On en déduit que celui de la série entière un x2n est égal à +∞. G apparaı̂t donc comme le produit lim n→∞ 3 de cette série entière par la fonction x → x 2 qui est de classe C 1 sur R+ . 2. 3 3 ∀x ∈ R+ , xG (x) + G(x) = x x 2 . 2 un x2n + n≥0 3 3 un x2n+ 2 2 n≥0 3 3 3 5 3 x2 un x2n + x 2 2nun x2n−1 + un x2n+ 2 2 2 n≥0 n≥1 n≥0 3 3 = x 2 3 un x2n + 2nun x2n = x 2 3u0 + (2n + 3)un x2n = n≥0 n≥1 n≥1 (−1)n √ 3 x2n = x sin x . = x2 (2n + 1)! n≥0 Deuxième Partie 1. (a) ∀t ∈ [0, 1], K(0, t) = 0. On en déduit que T f (0) = 0. On a par ailleurs : ∀x ∈]0, 1] , T f (x) = x 1 K(x, t)f (t)dt + 0 K(x, t)f (t)dt = x 1 x x 0 t2 f (t)dt + x2 1 x f (t) dt (). t Cela donne la majoration : ∀x ∈]0, 1] , |T f (x)| ≤ f ∞ 1 x x x 0 t2 dt + x2 1 x 3 x dt − x2 ln x . = f ∞ t 3 On en déduit la continuité de T f en x = 0. (b) La linéarité de l’opérateur T découle de la linéarité de l’intégrale. Par ailleurs () montre, pour tout f ∈ C([0, 1]), la continuité de T f sur ]0, 1]. Enfin grâce au 1.(a): ∀f ∈ C([0, 1]), T f ∈ C([0, 1]). En conclusion T est bien un endomorphisme de C([0, 1]). 1 2. T n’est pas surjectif : la question 1.(a) a montré que pour tout f ∈ C([0, 1]), T f (0) = 0 ; or une fonction de C([0, 1]) ne s’annule pas nécessairement à l’origine. 3. (a) On a déjà montré ce résultat à la question 1.(a). (b) () montre sans difficulté que F est de classe C 1 sur ]0, 1]. On obtient précisément : 1 x f (t) 1 dt .() ∀x ∈]0, 1] , F (x) = − 2 t2 f (t)dt + 2x x 0 t x D’où la majoration : ∀x ∈]0, 1] , |F (x)| ≤ f ∞ x2 − 2x ln x . 3 On en déduit que lim+ F (x) = 0, puis classiquement par le théorème de “prolongement C 1 ” , x→0 que F est de classe C 1 sur [0, 1] avec F (0) = 0. () et () montrent que F (1) + F (1) = 0. (c) En dérivant () il vient : ∀x ∈]0, 1] , F (x) = 2 x3 x t2 f (t)dt + 2 0 1 x f (t) dt − 3f (x) . t On en déduit grâce à () : ∀x ∈]0, 1] , F (x) = 1 2 2 1 x 2 f (t) 2 dt − 3f (x) = 2 F (x) − 3f (x) . t f (t)dt + x x2 x 0 t x x 4. (a) Exprimons que x → xλ est solution de (E0 ) : 2 ∀x ∈]0, 1] , λ(λ − 1)x2 x(λ−1)(λ−2) − 2xλ = xλ λ(λ − 1)x(λ−2) − 2 = 0 . La seule possibilité est λ = 2. (b) x → x2 ne s’annulant pas sur ]0, 1], cherchons une autre solution sous la forme y = x2 z. On est alors ramené à résoudre : Z = z et xZ + 4Z = 0 . Cste Cste On obtient : Z = 4 = z’ , puis z = 3 + Cste. x x 1 Une solution de (E0 ) indépendante de x → x2 est par exemple : x → . x Toute solution de (E0 ) sur ]0, 1] s’écrit alors sous la forme : y(x) = αx2 + β où α et β ∈ R . x (c) D’après ce qui précède, f étant donnée, T f est bien solution du problème posé. Il s’agit donc de montrer que c’est la seule. Supposons pour cela que F et G soient solutions. Alors F − G est solution de (E0 ) et en conséquence il existe α et β ∈ R tels que : F (x) − G(x) = αx2 + Le fait que β . x lim F (x) − G(x) = 0 implique que β = 0. Il vient alors F (x) − G(x) = αx2 , puis x→0+ F (1) − G(1) + F (1) − G (1) = α + 2α = 0 entraı̂ne que α = 0. Finalement F = G. 2 5. Soit λ une valeur propre non nulle de T et f un vecteur propre associé. T f = λf est alors solution du problème énoncé à la question 4.(c). En particulier : ∀x ∈]0, 1] , λf (x) − Ce qui donne : 2 λf (x) = −3f (x) . x2 ∀x ∈]0, 1] , λx2 f (x) + 3x2 − 2λ f (x) = 0 . Les autres conditions du problème, étant vérifiées par λf , le sont par f . Réciproquement, on montre par un calcul similaire que si f est une solution non identiquement nulle du problème posé dans cette question (λ = 0) , λf est solution de celui posé à la question 4.(c) : T f étant l’unique solution de ce problème, on obtient : T f = λf avec f = 0. Ce qui montre que f est valeur propre de T associé à la valeur propre λ. Troisième Partie. 1.et 2. Exprimons donc qu’une série entière an xn est solution de (Eλ ) sur ] − R, R[ : ∀x ∈] − R, R[ , λx2 n(n − 1)an xn−2 + 3x2 an xn − 2λ an xn n≥2 = −2λ(a0 + a1 x) + n≥0 λ[n(n − 1) − 2]an xn + 3 n≥2 = −2λ(a0 + a1 x) + n≥0 an−2 xn n≥2 [λ(n + 1)(n − 2)an + 3an−2 ] xn = 0 . n≥2 Cela exige que a0 = a1 = 0. On en déduit que tous les coefficients de rang impair sont nuls. Par ailleurs a2 peut être choisi arbitrairement et l’on a : ∀n ≥ 2 , a2n = −3 a2n−2 , λ(2n + 1)(2n − 2) d’où l’on tire : ∀n ≥ 1 , a2n = (−1)n−1 λn−1 (2n 3n a2 . + 1)(2n − 1)! La condition fλ (x) ∼ x2 au voisinage de zéro est vérifiée pour a2 = 1. La seule série entière qui répond à la question est alors : fλ (x) = n≥1 (−1)n−1 3n (−1)n 3n+1 x2n = x2n+2 . n + 1)(2n − 1)! λ (2n + 3)(2n + 1)! λn−1 (2n n≥0 On vérifie sans difficulté que son rayon de convergence est égal à +∞. On obtient ensuite : √ ∀x ∈ R , fλ (x) = x n≥0 c’est à dire : √ 1 3 (−1)n 3n+1 (−1)n 2n+ 32 4 λ4 x = x 3 λn (2n + 3)(2n + 1)! (2n + 3)(2n + 1)! n≥0 √ fλ (x) = (3λ ) x G 3 3 1 4 3 x . λ 2n+ 32 3 x , λ 3. (a) Cela découle directement de fλ (x) ∼ x2 au voisinage de zéro. (b) Classiquement on cherche une solution de (Eλ ) sur ]0, a] sous la forme y = fλ z ; un calcul sans difficulté montre que Z = z est solution de : 2fλ Z + fλ Z = 0 . Cste Cste (c) On obtient alors : Z = z = 2 , puis y(x) = fλ (x). dt. 2 fλ f x λ (t) La fonction positive t → 1 fλ2 (t) n’étant pas intégrable sur ]0, ], on obtient par “ intégration des relation de comparaison” , au voisinage de zéro : dt Cste 2 . ∼ y(x) ∼ x 4 t x x Ceci montre qu’il existe une solution yλ de (Eλ ) sur ]0, a] vérifiant au voisinage de zéro : yλ (x) ∼ 1 . x 3x2 − 2λ y = 0 sont définies sur ]0, +∞[ x2 ou sur ] − ∞, 0[. Le résultat d’existence et d’unicité de telles solutions montre que yλ se prolonge de façon unique en une solution sur ]0, +∞[ de (Eλ ). En particulier il existe une solution gλ sur ]0, 1] qui prolonge yλ . Les solutions maximales de l’équation différentielle λy + 4. (a) Les équivalents respectifs de fλ et gλ au voisinage de zéro montrent que ces deux fonctions ne peuvent être colinéaires. (b) Toute solution de (Eλ ) sur ]0, 1] s’écrit sous la forme : αfλ + βgλ , (c) Soit h = αfλ + βgλ . La condition avec (α, β) ∈ R2 . lim h(x) = 0 exige clairement β = 0. Réciproquement . . . x→0+ 5. (a) Utilisons la caractérisation de la question II-5. : soit λ une valeur propre non nulle de T ; il existe alors une solution non identiquement nulle de (Eλ ) sur ]0, 1] qui tend vers zéro à l’origine. D’après la question 4.(c), cette solution est proportionnelle à fλ . Voyons ce qu’entraı̂ne la condition fλ (1) + fλ (1) = 0 : 1 3 3√ 3 fλ (x) = Kλ √ G x + x , xG 2 x λ λ λ donne : 1 3 3 3 3 + G + G + fλ (1) = Kλ G λ 2 λ λ λ 14 3 3 3 3 3 3 = Kλ G + G = Kλ =0. sin λ λ 2 λ λ λ fλ (1) λ est donc nécessairement de la forme : λ= 3 k2 π2 = λk avec k ∈ N . 4 (b) Le calcul effectué dans la question précédente montre que si λ = λk , fλk , qui est solution de (Eλk ), vérifie bien les conditions requises (cf. question II-5) . . . : λk est valeur propre de T , pour tout k ∈ N . (c) Le sous-espace propre associé à la valeur propre λk est d’après ce qui précède Vect(fλk ). Quatrième Partie 1. On obtient sans difficulté : ∀(f, g) ∈ E , (T f, g) = (f, T g) = K(x, y)f (y)g(x)dxdy . [0,1]×[0,1] 2. (a) On a : √ fλk (x) = Kλk x G 1 √ 3 3 x = Kλk x G (kπx) = 3λ3k 4 hk (x) = 3 hk (x) . λk (kπ) 2 D’où : T hk = λk hk = 3 k2 π2 hk . (b) Il vient pour k et m ∈ N distincts : (T hk , hm ) = λk (hk , hm ) = (hk , T hm ) = λm (hk , hm ) qui montre que la famille (hk )k∈N est orthogonale. On en déduit que la famille (Φk )k∈N est orthonormale. 3. (a) La fonction f est 2π périodique, continue , C 1 par morceaux et paire : le théorème de Dirichlet permet d’affirmer que f est la somme de sa série de Fourier. On a : 2 a0 (f ) = π et 2 ∀n ≥ 1 , an (f ) = π π 0 −2 f (t) cos ntdt = 3 π 0 π π f (t)dt = 0 4 3 −2 −2 t cos ntdt = 3 · π n 2 π t sin ntdt = 0 On obtient finalement : ∀t ∈ R , f (t) = 2 4 (−1)n−1 + 2 cos nt . 3 π n2 n≥1 (b) Parseval donne : 1 π D’où : π f 2 (t)dt = 0 a0 (f )2 1 8 1 8 4 = + an (f )2 = + 4 . 15 4 2 9 π n4 n≥1 1 8 4 π4 π4 π4 4 − · = . = = n4 8 15 9 8 45 90 n≥1 5 n≥1 4 (−1)n−1 · π. π3 n n (c) Un calcul direct donne : 1 1 2 K (x, t)dxdt = 0 0 1 0 Par ailleurs : x 0 t4 dt + x2 λ2k = k≥1 1 3 x x4 1 3 4 + x − x dx = . dt dx = t2 5 10 0 1 x 9 1 9 π4 1 = · = . 2 4 2 π k π 90 10 k≥1 4. (a) On observera que pour tout x ∈ [0, 1], Kx ∈ C([0, 1]). On a : KN,x = N N (Φk , Kx )Φk = k=1 (b) Il vient : K(x, t)Φk (t)dt Φk = 0 k=1 1 N T Φk (x) · Φk = k=1 N λk Φk (x) · Φk k=1 Kx − KN,x 2 = Kx 2 − KN,x 2 1 N = K 2 (x, t)dt − λ2k Φ2k (x) . 0 k=1 Puis : 0 1 Kx − KN,x 2 dx = 1 0 1 0 K 2 (x, t)dxdt − N k=1 λ2k 1 0 Φ2k (x)dx = 1 0 1 0 K 2 (x, t)dxdt − N λ2k . k=1 D’après ce qui précède, cette quantité admet pour limite zéro quand N tend vers +∞. (c) On a donc : ∀x ∈ [0, 1] , F (x) = 1 0 Kx (t)f (t)dt = (Kx , f ) = (KN,x , f ) + (Kx − KN,x, f ) et (Φk , F ) = (Φk , T f ) = (T Φk , f ) = λk (ϕk , f ) qui entraı̂nent pour N ∈ N : ∀x ∈ [0, 1] , F (x)− N N (Φk , F )Φk (x) = k=1 k=1 d’où F − λk Φk (x)(Φk , f )− N (Φk , F )Φk = k=1 2 1 F (x) − 0 ≤ f · λk (Φk , f )Φk (x)+(Kx −KN,x, f ) , k=1 2 N 1 0 N 2 (Φk , F )Φk (x) k=1 Kx − KN,x 2 dx . La question précédente montre alors que : lim F − N →+∞ * N (Φk , F )Φk 2 = 0 . k=1 * 6 * dx