20
Les accidents vasculaires
cérébraux
Les accidents vasculaires cérébraux
sont des troubles neurologiques
secondaires à une souffrance
du parenchyme cérébral d’origine
artérielle ischémique ou hémorragique,
plus rarement d’origine veineuse.
Première cause de handicap persistant de
l’adulte, les accidents vasculaires cérébraux
(AVC) représentent la troisième cause de mor-
talité : ils sont au nombre de 125 000 chaque
année, en France. Vingt pour cent des per-
sonnes faisant un premier AVC décèdent rapi-
dement et la moitié des survivants garde un
handicap.
Ce nombre sans cesse croissant, lié notamment
au vieillissement de la population, en fait un réel
problème de santé publique : l’AVC est en effet
plus fréquent et plus grave lorsqu’il touche une
personne d’un âge avancé. Un risque d’AVC
passe de 2 % avant 65 ans à plus de 15 % au-
delà de 75 ans.
Moyens de prévention
L’intérêt tardif porté à l’infarctus cérébral par rap-
port à celui porté à l’infarctus du myocarde fait
que les facteurs de risque de son déclenchement
en sont beaucoup moins bien connus. Pourtant,
il ne semble guère y avoir de différences.
L’hypertension artérielle (HTA), facteur de risque
d’athérosclérose, intervient aussi bien dans les
hémorragies que dans les accidents ischémiques.
D’où le risque d’atteinte des gros troncs artériels
(athérosclérose) et aussi d’artériosclérose (at-
teinte des petits vaisseaux).
La solution préventive réside dans la régularisa-
tion des chiffres tensionnels qui s’obtient d’abord
par une bonne hygiène de vie comprenant une
gestion du stress et la pratique régulière d’une ac-
tivité physique. Ce sont aussi des règles nutri-
tives faisant perdre le poids superflu grâce à une
nourriture équilibrée, sans excès de sel, de
graisses et de sucre. Si besoin, lorsque ces me-
sures sont insuffisantes, on peut s’aider de trai-
tements antihypertenseurs.
Il est nécessaire de rechercher un éventuel
diabète (glycémie à jeun supérieure à 1,28 g/l
vérifiée à deux reprises) ainsi qu’un éventuel
cholestérol.
Le diabète cause à la fois une athérosclérose et une
artériosclérose (angiopathie diabétique), une hy-
percholestérolémie essentielle ou mixte avec ana-
lyse du rapport HDL et LDL.
L’hypercholestérolémie génère essentiellement
une athérosclérose.
Ainsi, un patient diabétique a presque trois fois
plus de risque de faire un AVC qu’une personne
indemne.
Le tabac, comme pour les autres affections vas-
culaires, présente un réel danger, deux fois plus
important ici que chez les non-fumeurs.
Cependant, la génétique ne semble pas être
étrangère au déclenchement de la maladie et l’on
doit donc s’attacher à rechercher les antécédents
familiaux : si un membre de la famille a fait un
AVC, il faut surveiller activement le reste de cette
famille.
Symptomatologie
Quatre-vingts pour cent des AVC sont d’ori-
gine ischémique contre 20 % seulement liés à
des accidents hémorragiques. Le premier signe
d’AVC est parfois un accident ischémique tran-
sitoire (AIT), qui dure moins d’une heure et
dont les séquelles ne dépassent pas le seuil des
24 heures. Les causes de ces AIT sont, en pre-
mier lieu, l’athérosclérose, suivie par les embo-
lies artérielles qui proviennent de cardiopathies,
et par les malformations vasculaires. Ils peu-
vent se manifester brutalement, par une cécité
monoculaire transitoire (touchant une partie du
champ visuel), une paralysie brachio-faciale
transitoire, une aphasie. Ces signes doivent
alerter et provoquer la mise en route d’un bilan
étiologique complet. Malheureusement, leur
caractère épisodique fait qu’ils ne sont parfois
retrouvés qu’à l’interrogatoire d’un AVC consti-
tué. Le patient n’a pas consulté son médecin
pour une anomalie qui a cédé d’elle-même et ne
l’a donc pas suffisamment alerté. Lors d’un AVC
constitué, il est essentiel de déterminer rapide-
ment la nature de l’accident : ischémique ou
hémorragique. La première cause d’hémorragie
cérébrale est l’HTA, puis une malformation vas-
culaire qui relève, elle, d’un acte chirurgical, en-
fin un trouble de la coagulation comme celui
observé lors des hépatopathies.
Des signes cliniques, tels que des céphalées bru-
tales ou la survenue de l’accident au cours d’une
activité plutôt qu’au repos, peuvent guider plu-
tôt vers une hémorragie. De toute façon, un AVC
commande une hospitalisation d’urgence. Dans
ce cadre, le diagnostic étiologique sera établi
dans des conditions optimales.
Essentiel et pratiqué dès l’arrivée du malade, le
scanner affirme la nature ischémique ou hémor-
ragique de l’accident. Il engage le traitement.
Neurologie
Professions Santé Infirmier Infirmière - No31 - novembre 2001