REVUE DE PRESSE Dans la population MCI, la TEP au PIB débutante

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REVUE DE PRESSE
dirigé par
le Pr T. Moreau
Dans la population MCI, la TEP au PIB
(ligand amyloïde) détecte la maladie d’Alzheimer
débutante
La maladie d’Alzheimer (MA) débutante se confond avec le concept de trouble cognitif
léger (Mild Cognitive Impairment [MCI]). Pour améliorer le diagnostic étiologique du MCI
et repérer la MA débutante, de nouveaux outils paracliniques se sont développés, reposant
sur la mesure de l’atrophie corticale en IRM, les dosages des biomarqueurs tau et amyloïdes
dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), et l’imagerie en tomographie à émission de positons (TEP). Plus particulièrement, l’utilisation du PIB, ligand amyloïde, permet de mesurer la
charge amyloïde in vivo. Dans la population MCI, la TEP pourrait donc détecter les patients
débutant une MA.
Dans cette étude, 31 sujets ayant un MCI ont été suivis entre 1 et 3 ans (2,68 ± 0,6 ans).
Tous ont subi un examen en TEP au PIB et une IRM cérébrale à l’inclusion.
Une augmentation de la fixation du traceur amyloïde était observée chez la moitié des
patients (55 % ; 17/31). Elle était associée à un risque élevé de MA, puisque 82 % des
patients MCI ayant un examen en TEP au PIB positif (17/31) ont évolué vers une MA durant
le suivi. Deux facteurs liés sont associés à un risque d’aggravation clinique plus rapide : le
taux de fixation élevé du ligand amyloïde dans le cortex frontal et le cingulum antérieur, et
la présence de l’allèle ApoE4.
M. Sarazin,
Fédération des maladies du système nerveux,
hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris
Commentaire
L’examen en TEP au PIB détecte la MA débutante
au sein d’une population MCI, et pourrait aussi
apporter des informations pronostiques sur la rapidité de l’évolution clinique ultérieure. Le développement d’une forme fluorée de ligand amyloïde
pourrait rendre son utilisation plus aisée. Mais la
place d’un tel outil reste actuellement du domaine
de la recherche.
Référence bibliographique
Okello A, Koivunen J, Edison P et al. Conversion of amyloid
positive and negative MCI to AD over 3 years. An 11C-PIB
PET study. Neurology 2009 (sous presse).
Effet délétère du tabagisme sur la charge
lésionnelle des scléroses en plaques
Trois cent soixante-huit patients porteurs d’une sclérose en plaques (SEP) ont été inclus
dans cette étude. Ils ont bénéficié d’une évaluation clinique par EDSS (Expanded Disability
Status Scale), radiologique avec mesure par résonance magnétique (IRM) cérébrale du
volume lésionnel en T1, T2, T1 gadolinium (Gd+). L’atrophie cérébrale était évaluée par
mesure de la fraction parenchymateuse cérébrale (FPC), mais aussi par mesure de la taille
du ventricule latéral (VL) et du troisième ventricule (V3). Cent vingt-huit des 368 patients
inclus déclaraient être des fumeurs soit actifs (96), s’ils fumaient plus de 10 cigarettes par
jour depuis les trois derniers mois, soit anciens (32), s’ils avaient fumé plus de 6 mois consécutifs avant d’arrêter. Soixante-dix-neuf pour cent des patients des deux groupes (fumeurs/
non-fumeurs) étaient des femmes et 74 % avaient une SEP progressive. L’EDSS des fumeurs
était de 3,0, versus 2,5 chez les non-fumeurs (p < 0,004). L’analyse par régression multivariée ajustée sur l’âge, le sexe et la durée du traitement de fond montre que les fumeurs
ont plus de risques d’avoir des lésions Gd+ (p = 0,001), une charge lésionnelle en T1 et T2
importante (p < 0,003 et 0,009) que les non-fumeurs. Enfin, l’atrophie cérébrale est plus
marquée chez les fumeurs quelles que soient la mesure FPC (p = 0,047) et la taille du VL
(p = 0,001) ou du V3 (p = 0,023).
A. Fromont,
service de neurologie,
hôpital général, CHU de Dijon
234 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIII - n° 8 - septembre 2009
Commentaire
L’effet délétère du tabagisme a été démontré dans
de précédentes études sur son aptitude à favoriser
le déclenchement d’une SEP (multiplié par 2 chez
le fumeur de 20 à 40 cigarettes par jour). Cette
nouvelle étude apporte une confirmation de l’effet
néfaste persistant du tabac sur l’évolution de la SEP
en termes de charge lésionnelle, de lésions Gd+ et
d’atrophie cérébrale, et justifie d’encourager les
patients à arrêter leur consommation.
Référence bibliographique
Zivadinov R, Weinstock-Guttman B, Hashmi K et al.
Smoking is associated with increased lesion volumes
and brain atrophy in multiple sclerosis. Neurology
2009;73:504-10.
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Prédire l’évolution des scléroses en plaques
bénignes vers des formes qui le sont moins
L’objectif de cette étude était d’évaluer si des tests neuropsychologiques et des données
d’IRM cérébrale permettent de prédire l’évolution des formes bénignes de sclérose en plaques
(SEP) à 5 ans. Pour cela, 46 patients atteints de SEP bénigne définie par un score EDSS
inférieur à 3,0 après 15 ans d’évolution, ont bénéficié d’une évaluation neuropsychologique
comprenant des tests de mémoire verbale (Selective Reminding Test [SRT]), de mémoire
visuelle (10/36 SPAtial Recall Test [SPART]), d’attention, de la concentration et de la rapidité
de traitement de l’information (PASAT ; SDMT), des fluences verbales, et des fonctions
exécutives du lobe frontal (Stroop test). Un test était considéré comme un échec si le score
était inférieur à 2 déviations standard de la valeur moyenne normale. Une atteinte cognitive était retenue si le patient échouait à 3 tests. Ces 46 patients ont également bénéficié
d’une évaluation IRM avec mesure de la charge lésionnelle en T1 et T2 et calcul du ratio de
transfert de magnétisation. L’analyse statistique a consisté en un modèle de Cox ajusté sur
la durée de traitement. À 5 ans, 11 des 46 sujets qui étaient atteints de SEP bénigne (24 %)
ne le sont plus. Les facteurs prédictifs d’évolution vers une SEP non bénigne comprennent
le sexe masculin (OR = 2,9 ; p = 0,02), le nombre d’échecs aux tests neuropsychologiques
(OR = 1,4 ; p = 0,003) et le nombre de lésions T1 (OR = 1,3 ; p = 0,002). Une équation
comprenant ces trois variables permet de prédire avec justesse l’évolution vers une SEP non
bénigne chez 82 % des patients.
Commentaire
Cette étude souligne l’intérêt de dépister une
altération cognitive chez les sujets atteints de
SEP bénigne dont les capacités motrices sont
préservées, car elle augurerait une évolution vers
une forme plus agressive. Cette situation devrait
encourager le neurologue à traiter le patient afin
d’essayer de freiner l’évolution d’une SEP qui n’est
pas aussi bénigne que son score EDSS le laisserait
penser.
Référence bibliographique
Portaccio E, Stromillo ML, Goretti B et al. Neuropsychological and MRI measures predict short-term evolution in
benign multiple sclerosis. Neurology 2009;73:498-503.
A. F.
Agenda
Enseignement de myologie
Prs B. Eymard, M. Fardeau, Paris ; Prs J. Pouget, J.F. Pellissier, Aix-Marseille
DIU de myologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, institut de myologie,
bâtiment Babinski.
Formation théorique, 6 séances de 2 jours de novembre à mai, et
pratique, dans un département de clinique, de biologie ou de pathologie
neuromusculaire, destinée à une meilleure évaluation et prise en charge
des personnes atteintes de pathologies neuromusculaires et au développement de la recherche clinique et biologique dans ce domaine.
Formation destinée aux médecins français ou étrangers, aux étudiants en médecine, internes ayant validé
leur 2e cycle, tout autre candidat intéressé pourra
contacter les enseignants.
Renseignements
Marie-Luce Boisseau
01 42 16 58 61 ou e-mail : [email protected]
14 es Journées de la Société française neuro-vasculaire
Maison Internationale – 26-27 novembre 2009
Nous avons le plaisir de vous annoncer les 14es Journées
de la Société française neuro-vasculaire à la Maison
internationale, 17, boulevard Jourdan, 75014 Paris.
Le comité d’organisation
Vous trouverez le préprogramme et le bulletin d’inscription à l’adresse
suivante : http://www.b-c-a.fr/events.php?IDManif=452&IDModule=7
Toutes les informations complémentaires sont sur le site :
http://www.b-c-a.fr/sfnv2009
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