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SYNTHÈSE
• L’économie tunisienne continue d’être robuste et les perspectives sont favorables. La
croissance réelle du PIB est restée relativement solide en 2005, le déficit des transactions
courantes a été sensiblement comblé — grâce à une nouvelle dépréciation du taux de
change réel—et les réserves de change ont continué à augmenter. La croissance devrait
s'accélérer en 2006, avec la reprise de la production agricole et le maintien de la solidité
des secteurs des services et de l'industrie.
• Bien que l'accroissement des entrées de flux financiers représente un défi pour la politique
monétaire, l'orientation macroéconomique actuelle reste appropriée et l'inflation maîtrisée.
Cependant, au cas où ces entrées devaient continuer, il sera essentiel d’accompagner la
politique monétaire par un plan plus ambitieux de rééquilibrage des finances publiques, des
remboursements supplémentaires de la dette extérieure, une accélération de la
libéralisation des échanges et un accroissement de la souplesse du régime de change.
• Le déficit budgétaire s'est quelque peu creusé en 2005, à cause de l'impact des prix élevés
du pétrole sur les subventions, mais il devrait revenir à 3 % du PIB en 2006. Les autorités
ont continué à relever les prix du pétrole à la pompe, l’objectif étant de les libéraliser
complètement au cours des années à venir. Du côté des recettes, elles entreprennent des
réformes de la politique et de l'administration fiscales, à la suite de l'assistance technique
offerte par le Département des finances publiques en 2005. À moyen terme, l'objectif est
de ramener la dette publique en dessous de 50 % du PIB au lieu de 60 % aujourd'hui.
• La Tunisie est en train d'ouvrir progressivement le compte de capital extérieur et de passer
à un régime de change flottant. Les progrès à venir doivent être étayés par la réforme du
secteur bancaire, la réduction de la dette, la mise en œuvre complète du nouveau cadre de
ciblage de la monnaie au sens large et un approfondissement des marchés monétaire et de
change.
• La plus grande priorité de la réforme, déjà engagée par les autorités, consiste à remédier
aux faiblesses du secteur financier. Bien que les indicateurs du secteur bancaire se soient
sensiblement améliorés en 2005, le nombre de prêts non productifs reste élevé (environ
21% du total des prêts) et le provisionnement faible (47 % de ces prêts non productifs).
Bien qu'elles n'aient pas des proportions systémiques, les vulnérabilités du secteur bancaire
ralentissent la croissance et entravent tout progrès important du programme de
libéralisation du compte de capital. La récente actualisation du PESF devrait contribuer à
optimiser la stratégie de réforme.
• La réduction de la dette extérieure (68 % du PIB) est une autre priorité. La privatisation
partielle de Tunisie Télécom en 2006 (dont la valeur est de 2,3 milliards de dollars EU, soit
7½% du PIB) est à cet égard une occasion unique. À moyen terme, il sera crucial de
poursuivre le rééquilibrage des finances publiques pour renforcer la position extérieure de
la Tunisie.
• Pour optimiser les perspectives de croissance, il faudra aussi améliorer la souplesse du
marché du travail et le climat des affaires.