de l’affection. Le taux de mortalité est
faible et quasi exclusivement lié à l’at-
teinte respiratoire. En pédiatrie, l’affec-
tion est très fréquemment marquée par
un refus ou une impossibilité de mar-
cher. Le plus souvent, le pronostic est
bon (9/10), mais, chez l’enfant comme
chez l’adulte, il existe des formes récur-
rentes et des patients avec des déficits.
Des séquelles sont plus fréquemment
observées chez les patients avec une at-
teinte axonale.
Le traitement repose sur l’administra-
tion d’immunoglobulines polyvalentes
par voie intraveineuse. La dose est de
1 g/kg/j deux jours de suite. La sur-
veillance des fonctions respiratoires et
de la déglutition est fondamentale. Il
est fréquent d’utiliser des antalgiques
contre les douleurs neuropathiques
(clonazépam, gabapentine…). Il faut
ensuite envisager les mesures de réédu-
cation (kinésithérapie…). L’objectif ne
doit pas être uniquement la reprise de
l’autonomie, il faut viser la récupération
des capacités à l’effort.
MYÉLITE AIGUË
La myélite aiguë transverse est une pa-
thologie rare de l’enfant, même si, chez
celui-ci, elle constitue la cause la plus
fréquente de syndrome médullaire aigu.
La localisation préférentielle est dorsa-
le, avec une atteinte prédominant aux
membres inférieurs. Le tableau clinique
est le plus souvent d’installation bruta-
le, associant un déficit sensitivomoteur
initialement flasque suivi d’un syndro-
me pyramidal et des troubles sphincté-
riens. Des algies importantes sont sou-
vent présentes au niveau rachidien et
aux membres inférieurs.
La myélite aiguë réalise une atteinte
segmentaire de la moelle épinière. Sa
pathogénie reste mal connue ; elle ré-
sulterait d’une action combinée de plu-
sieurs causes associant une réaction im-
mune postinfectieuse et une vascularite
des petits vaisseaux.
La ponction lombaire montre une réac-
tion cellulaire, entre 50 et 100 élé-
ments, à prédominance de lympho-
cytes. La protéinorachie est normale ou
modérément augmentée, le plus sou-
vent inférieure à 1 g/l. La glycorachie
est toujours normale. On peut identifier
le virus chez près de un patient sur
deux. L’IRM est ici fondamentale et doit
être réalisée rapidement, car elle per-
met d’éliminer une compression médul-
laire. L’IRM montre, dans le cas des
myélites, un hypersignal T2 et parfois
un hyposignal T1. Il n’est pas rare de
noter une augmentation de la taille de
la moelle. L’absence de prise de contras-
te élimine certaines causes tumorales
(voir figure). Une IRM normale n’élimi-
ne pas le diagnostic de myélite aiguë. Il
n’y a pas d’intérêt à réaliser des explora-
tions neurophysiologiques. Elles ne sont
demandées qu’en cas de doute pour éli-
miner une atteinte périphérique, en
particulier une polyradiculonévrite ai-
guë.
Les deux grands diagnostics différen-
tiels sont une première poussée de sclé-
rose en plaques (SEP) ou une myélite is-
chémique, mais ces situations sont
rares. La récidive évoquera la SEP. Dans
le cas des atteintes ischémiques, le pro-
nostic est très péjoratif.
Le traitement est basé sur une adminis-
tration de bolus de corticoïdes à la po-
sologie de 1 g/1,73 m2trois jours de
suite. Il est associé à un traitement
symptomatique de la douleur, des
troubles vésicosphinctériens…
Le pronostic est réservé. Le nombre de
patients avec des séquelles est non né-
gligeable : on retient, un peu artificiel-
lement, qu’un tiers des patients récupè-
rent totalement, un tiers partiellement
et un tiers pas du tout…
첸
Médecine
& enfance
novembre 2009
page 435
Polyradiculonévrites aiguës et myélites : éléments diagnostiques, thérapeutiques et
pronostiques
Polyradiculonévrite aiguë Myélite aiguë
Symptômes Douleur dans les membres Refus de la marche
Refus de la marche Raideur et/ou douleurs rachidiennes
Examen Aréflexie Syndrome pyramidal
clinique Pas de syndrome pyramidal
Signes vésico- Rares et transitoires Possibles
sphinctériens
Ponction Dissociation albuminocytologique Hyperleucocytose
lombaire Légère hyperprotéinorachie
VCN-EMG Atteinte radiculaire démyélinisante Pas d’anomalie
parfois axonale (pronostic)
IRM Normal, rarement prise de contraste Hypersignaux T2
de la queue de cheval Sans prise de gadolinium
Traitement Immunoglobulines IV (1 g/kg/j x 2 j) Bolus de corticoïdes (1 g/1,73 m2x 3 j)
Pronostic Récupération en trois phases 1/3 récupération,
Rare récidive, parfois séquelle 1/3 récupération partielle
1/3 sans récupération
Pour aller plus loin
LANDRIEU P., TARDIEU M. :
Neurologie pédiatrique,
Abrégés
de médecine, Masson, 2001, 2eédition.
FENICHEL G.M. :
Clinical pediatric neurology : a signs and
symptoms approach,
Elsevier/Saunders, 6eédition, 2009.
RYAN M.M. : « Guillain-Barré syndrome in childhood »,
J. Paedia-
tr. Child Health,
2005 ;
41 :
237-41.
KNEBUSCH M., STRASSBURG H.M., REINERS K. : « Acute trans-
verse myelitis in childhood : nine cases and review of the literatu-
re »,
Dev. Med. Child Neurol.,
1998 ;
40 :
631-9.
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