Avant-propos
Interface entre les milieux très différents que sont la terre et la mer, le littoral
est, comme toutes les interfaces, un lieu de rupture et de concentration de
forces.
Les tensions entre activités, concurrentes pour jouir des ressources présentes ou
exploitées sur le littoral et dont la première est l’espace, sont aussi des
opportunités pour innover, pour décider et gérer autrement ce « bien commun ».
Ce sont les deux faces indissociables d’une même pièce.
Une très grande partie des activités maritimes commence ou se termine sur le
littoral, ce pourrait même être leur définition. La raréfaction de certaines
ressources à terre et la promesse de nouvelles ressources que la science et la
technologie révèlent chaque jour dans l’océan sont l’un des piliers de la
croissance bleue, relais de croissance désormais intégré dans toutes les
prospectives économiques.
Le deuxième pilier de cette économie bleue est la protection du milieu et des
hommes qui en vivent, pour préserver durablement ses richesses, pour anticiper
et réduire les risques, qu’ils soient de nature climatique ou géostratégique, dans
un milieu qui offre une immense liberté de se déplacer.
Le troisième pilier est sociétal. Quelle éducation, quelles formations, quels
comportements individuels et collectifs, quelle culture, sont nécessaires pour
comprendre cette complexité, s’approprier les enjeux et in fine trouver le bon
équilibre et le jeu gagnant-gagnant entre les deux premiers piliers, équilibre
qu’on appelle développement durable ?
La Bretagne a la grande chance de disposer du tiers du littoral métropolitain ; sa
diversité est exceptionnelle, les mesures de protection dont il bénéficie
également. Son économie maritime, plusieurs fois florissante dans l’histoire, ne
demande qu’à se développer à nouveau, car constituant un relais de croissance
crédible pour réduire les impacts des mutations de son économie.
Dans ses études récentes, le CESER a mis en exergue l’impérieuse obligation de
protéger et valoriser ses écosystèmes côtiers, puis le changement de regard
nécessaire à appréhender toutes les facettes de l’économie maritime, et enfin
l’importance de disposer d’un socle éducatif et de formation à la hauteur des
enjeux. Ces études ont aussi montré à quel point la Bretagne pouvait être le
laboratoire de ces interactions fructueuses et une force de proposition pour