l'Unicef) se sont traduits en réalité par une injection de 1,28 milliard de dollars dans l'économie
libanaise ».
Mais ces rentrées d'argent sont encore loin de pouvoir compenser totalement les pertes engendrées par
la crise, car l'afflux de réfugiés a surtout exacerbé les faiblesses préexistantes des infrastructures
libanaises. La BM avait estimé, dans son rapport de 2013 sur l'impact de la crise syrienne sur le Liban,
que les dépenses nécessaires pour amener la prestation de services publics au niveau antécrise
s'élevaient à 2,5 milliards de dollars, dont 1,1 milliard pour les infrastructures. « La guerre en Syrie
entraîne des dépenses additionnelles d'un milliard de dollars par an et une baisse des revenus du pays
de 1,2 milliard de dollars », avait déclaré de son côté Alain Bifani à Lima. Selon un rapport du FMI sur
l'économie libanaise publié en juillet 2014, parmi l'offre de service public, c'est la fourniture en électricité
qui a le plus été impactée par la crise syrienne. L'été dernier, l'écart entre l'offre et la demande en
électricité avait atteint les 50 %, exacerbé par une forte consommation due aux chaleurs estivales et à
la présence de réfugiés, selon le ministère de l'Énergie. Pourtant, cet écart reste surtout l'une des
conséquences du manque d'investissement dans ce secteur : ils atteignent en moyenne 1,6 % du PIB
entre 2010 et 2013, contre 6 % environ dans les pays de la zone Mena, selon le rapport du FMI.
Subventions et protectionnisme
Outre cet impact continu sur la demande domestique et les infrastructures, l'année 2015 a vu les
retombées de la crise syrienne affecter plus particulièrement deux domaines d'activité, entraînant des
réponses spécifiques des pouvoirs publics. Elle a d'abord achevé d'ébranler le commerce extérieur
libanais, depuis la fermeture, en avril, du poste-frontière syro-jordanien de Nassib, dernier point de
passage terrestre vers les pays du Golfe pour les produit agricoles et industriels. Cela s'est traduit par
une baisse de 15,8 % des exportations sur les dix premiers mois de l'année, par rapport à la même