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GE Ba bLi.ot h èqus publique et uru ve r s i t a Lr-e
111111111111 1111111111 1111111111 1111111111111111111111111111
1062812732
MC 72 /2
Senebier': .Je an * Physiologie végétale :
P H Y S 1 a LOG -1 E
vÉ
G É T A L H,
TOM E
SEC '0 N D.
Cet oUJ'rage se trouve li PAR 1 S ,
Chez F
uc n s , Libraire , rue des Mathurins.
- - H E N RIe
H S,
D TJ PON T
à l'ancienne Librairie de
de la Loi N°. 1231.
, ru~
PHY SIOLOGIE
VÉGÉTALE,
CONTENANT
'Une description des organes des plantes, &'
une exposition des phénomènes produits
par leur organisation.
FAIt
JEAN
SENEBIER,
Membre associé de l'Institut National des sciences
& des arts, de plusieurs Académies & Sociétés
savantes, & Bibliothécaire à Genève.
TOM E
A
SEC 0 N D.
GENÈVE,
Chez J. J. PAS C HOU
8.
0 ,
Libraire.
_.---==a
r
r
PH1{SIOLOGIE VEGET i\I..E."
PRE 1\1 l ÈRE PAR T 1 E.
ANATOl\1IE
DES
1
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O
IT E G E TAU X.'
CF
SECTION CINQUIÈME;
Des organes générateurs d'un grand
nombre de plantes,
1N
T R 0 Due T ION.
A Il R È S avoir considéré les
parties él érnen-
taires des plantes, & décrit les parties orga.
niques qui contribuent à la vie végétale '.
il me reste à rechercher cornrn ent les pl antes
se
reproduisent;
ce qui me conduit à
l'histoire de la fructification , & à l'analyse
des org~nes qui concourent à cette opéra-
tion.
Les
Je divise cette section en trois parties..
FLEURS) le PÉRICARPE,
Tonze 11.
& la
GRAINE..
A
P
II Y S 1 0 LOG 1 E
Dans la premiè re partie, je donner ai l'ana.
lyse du bouton , du spathe, de la gaine, de la
collerette ,
pules ,
du pédonc ule, des braâces , des sti-
du récepta cle, des ncâaircs , des pétales ,
des et amines , & du p istil.
Dans la second e partie, je présen terai quelques recher ches sur le brou, le péricar pe pro..
pren1e nt dit, Les carrier es, & les pepins.
Dans la troisiè me partie , j'exam inerai la
graine, le germe, la plantu le, la plumule , la
radicul e, les cotiledons , les lobes, & lesfeui llcl
séminales.
vÉG
É T ALE:
?
SE C TIO N
CINO
U IÈME.'.
""'"
PART'IE PREMIÈRE.
Des Fleurs.
I~
CHA PIT R E
Des boutons à fruit.
LES boutons à fruit paraissent sur les plantes herbacées bisannuelles, & vivaces, ils
,sortent du collet des racines, où ils préparent la tige qu'elles doivent porter.
Les boutons à fruit sont de deux espèces;
ou ils renferment seulement la fleur, ou ils
contiennent des feuilles avec elle.
Je ne rappelle point ici les distinétions
des boutons à fruit & à bois ni leurs places;
j'observerai seulement que si les boutons à
fruit sont attachés dans quelques espèce»
ligneuses aux petites branches ,
c'est seule..
ment pour favoriser la nutrition du fruit en
A~
P If Y S 1 0
LOG l E
favoris ant la suction & ' l'élab o ra tio n des fluides alimen taires , que si on les voit plutôt
sur les branch es que sur les tiges, c'est vrai..
sembla blernc ut pour retarde r le mouve ment
de la séve dans l'enfou rchem ent des branchcs & des rameau x, puisque le fruit lui-mê me
est encore porté par une espèce de bourre let implan té sur la branch e ; enfin que dans
le xyloplzyllon les fleurs à cinq étamin es sont
placée s autour du bord des feuilles . Je ne
répéter ai point ce que j'ai dit sur les écailles & les envelo ppes des bouto ns, maïs je
suivrai l'anato mie de ceux-ci. d'après les tra-
'J'aux de Duham el.
Quand on dépoui lle à la fin de pluvio se
un bouton à fruit du pêcher de ses enveloppes , on trouve interie ureme nt le bouton
de la fleur; si l'on partag e ce bouton dans
sa longue ur, on ' voit. d'abor d que les écailles intérie ures sont plus longue s que les extérieures , & lorsqu 'on les observ e au micros cope, elles paraiss ent garnie s de poils vers
les bords.
Sous les envelo ppes on découv re le calice
de la fleur avec ses découp ures recouv rant
les autres parties ; en l'écartant on apperç oit
·
y É G É T 'A L E.
les étamin es, le pistil & les pétales qui sont
très-co urts; en écrasan t les somme ts des étamines au foyer du micros cope on en voit
sortir une, liqueu r & des ' grains de poussi ère.
Duham el ne put décou vrir alors le noyau à
la base du pistil.
Il observ a de Blême les bouton s à fruit du
poirier à la fin de nivose ; 'il vit vingt-c inq
trente écaille s recouv rant le bouto n; il remarqu a sous elles huit ou dix' fleurs grouppées sur une queue comm une de r, l 3 millimètre s ou d'une demi-ligne de lor;glH'l1 r ;
elles y sont attaché es par des queues fort
à
courte s; ail milieu de ces embry ons sphéri-ques , on disting ue quelqu es feu illes velues ,
fort mince s, de différe ntes forme s, d'un
vert pâle qui rempli ssent les vides, & Fava.
risent la végéta tion. Chacu n de ces embry ons
ressem ble à un bouton de rose chargé intérieurem ent de poils; les vso rnmit és des étamines sont blanch es, les pétales paraiss ent à
peine, & les pistils échapp ent à l'obser vateur. Il était aisé de les confon dre ' avec les
pédicu les des étamin es privée s de leurs som..
mets. Au mois de germin al ces embry ons
ont beauco up, grossi , les écailles & les péta..
A 3
P
H Y S 1 0 L O· G 1 !
les se sont étendu s, les somme ts des étamines rougis sent, on disting ue les pistils , &
J'on renlarq ue mieux les filets qui accom paznent les , embry ons. Au milieu de germin al
-on observ e les' deux corps olivair es des éta..
-m ines.' l~nfin les pepins se montre nt rassem blés deux à deux à la base du pistil, où ils
sont blancs & peu adhére ns dans leurs logettes: leur transp arence avait sans doute empêché de les observ er plutôt , mais on les rend
aupara vant sensibl es par l'ébulli tion dans l'eau.
Le bouton à fruit croit comme le bouton
à bois; les sucs travers ant le bourre let sur
lequel le bou ton repose , y reçoiv ent l'élaborati on conven able à son dévelo ppeme nt;
mais on n'a pas encore étudié les diffé.reuccs de ces bourre lets & de leurs effets.
Schabo l . assure que les bouton s à fruit
croisse nt penda nt trois ans, ils sont disposés sur les branch es à peu près comm e
les bouton s à bois; souven t un bouton à
bois est entre deux bouto ns à fruit, & un
bouton
à fruit entre deux bouton s
àboi~ ;
la chaleu r hâte leurs progrè s en hâtant celui
des feuilles .
La sortie des fleurs. .n'est pas la même dans
v
É.G
r
É T ALE.
les différentes plantes; elle est très· rapide
dans plusieurs espèces; la tige qui les porte
s'élance en montant, & réunir à son sommet plusieurs feuilles destinées à la nourri..
ture de la fleur. " Quand la fleur prépare longtems son apparition , le
rameau
gUI
doit
fleurir s'étend peu-à-pcu , il ,s'amincit & pousse
les feuilles ' qui serviront de nourrices à la
fleur & au fruit.
Bonnet dans ses R echerches sur l'usage des
feuilles dans les plantes, a observé que les bou-
tons placés à l'extrémité des tiges se développaient plus vigoureusenl ent que ceux qui
sont à leurs bases; il a vu de mêrne , qu'il
sortait plus de boutons sur la partie des bran..
ches exposée au soleil que sur l'autre; cela
ri'est pas étonnant, la suélion des plantes
. étant plus grande au soleilqu'àI'ombre , elle
doit attirer une plus grande quantité de sués
nourriciers au sommet des branches frappées immédiatement des rayons de cet astre ,
tout comme à leurs côtés qui en sont mieux
éclairés: dans le premier tas cette abondance
de nourriture facilite l'épanouissement des '
boutons, & dans ~e second , il occasionne le
A4
l'
H Y SI 0 L O G I E
dévelo ppeme nt d'un plus grand nombr e dé
gerlne~.
Le bouton ressem ble assez à une graine mûre; il ne'pou sse pas des racine s, mais les filets
ligneu x de sa base sont humec tés par l'écorc e t
& par- un bourre let, ils reçoiv ent par eux une
riourri ture suffisa nte pour le dévelo pper; les
bouton s à bois devien nent souven t une plante
enti ère qual1,d on les plante en terre.T .a grnine
produ it le bouto n, COn1111e le bouton pro.
dui t la graÏne ; le bouton comme la graine
se develo ppe séparé de sa mère. La greffe
est la transpl antatio n d'un bouton sur une
branch e qui n'est pas la sienne-.
.l\. côté d'un bouton à fruit dévelo ppé,
on voit .so u v e n t des bouton s prêts à paraitre , lorsqu e les blanch es gelées détruis ent de
bonne heure le premie r bouton de" la vigne ,
il se dévelo ppe souven t un second bouton
qui rempli t les espéra nces que' le premie r
avait donnée s. Ces bouton s sont quelqu efois
nuisib les, parce qu'ils.. produi sent des bran-
ches chiffonnes qui désole nt l'arbre , comm e
on l'obser ve sur l'orang er & le murier .
La directi on naturel le de la seve vers les
bouton s à bois ,& à fruit montre leur irnpor..
v
É G É T A L E~
tan ce; on ne peut les retrancher sans forcer
la séve de se porter ailleurs, soit pour y
développer de nouveaux boutons, soit pour
hâter le développement des autres. Si l'on
pince trop un arbre, il se garnit par Je bas
& devient un buisson; mais le retranchement des boutons n'est jamais plus dangereux que lorsque la séve est fort abondante,
parce qu'elle ne peut être contenue dans ses
canaux'; ce qui occasionne ou des pousses
extraordinaires, ou des extravasations fatales.
J'ai fait quelques expériences sur les boutons du marronier, du poirier, du pommier,
&
du lilas
pour connaître l'influence des
feuilles sur leur développement, il ~'a paru
que plusieurs 'boutons à fruit privés 'des feuilles qui leur sont essentielles ont parfaitement
fleuri & noué, quoiqu'ils eussent encore été
dépouillés de leurs écailles, mais combien d'espèces de plantes
O:1t
des boutons sans feuilles
comme les lilas; au reste ces feuilles peuvent être remplacées par l'enveloppe du bou- '
ton: le ;bourrelet de la base vient encore à
leur aide, ensorte qu'après la suppression
des feuilles, il reste bien des moyens de nutri tian pour le développement des boutons.
Ces expérie nces ébauch ées mérite nt d'être
suivies , on parvie ndra peut - être à savoir
si ces feuilles favoris ent le dévelo ppeme nt
du fruit, ou si elles ne lui sont utiles que
lorsqu' elles ont paru au grand jour.
Il .est import ant que le dévelo ppeme nt des
bouton s à fruit penda nt l'été soit aussi complet qu'il est possib le; lorsqu e les sarrnen s
n'ont pas eu une saison favora ble, lorsqu e
le bois n'a pas atteint sa perfect ion , & les boutons leur matur ité, les provin s réussis sent
moins bien, & les bouton s qui fout l'espérance de la récolte . ne la rempli ssent pas.
v ÉG É
~
C H
T ALE.
Il
:. P . 1 T R E l 1.
Du spathe , de la gaine, de la collerette.
§.
LE
J. Du spathe.
spathe est une espèce de coiffe ou de
gaine membraneuse , s'ouvrant tantôt de- bas
en haut, & tantôt de côté; elle renferme une
?u plusieurs fleurs avec leurs enveloppes,
leurs pédoncules, souvent même des bouquets
de fleurs en panicules. Cette coiffe est ponr
l'ordinaire d'une seule . pièce; elle se dessèche aussitôt qu'elle est ouverte dans l'allium,
le narcisse; elle persiste autant que les fleurs
de r~rllm & du calla; elle contient les panicules des fleurs de la plupart dès palmiers.
§.
II. De la gaine.
La gaine) comme le spathe est formée par
le parenchyme, les vaisseaux propres & séveux. Je ne sépare point ces deux enveloppes, qui éprouvent une dilatation très-forte
PH
Y S 1 0 LOG 1 E:
& très-pr ompte ; ces membr anes devien nent
alors très-m inces, leurs vaissea ux tiraillé s brusqueme nt se rompe nt, &:- leur organi satiou
se. détruit. La lumiè re" l'air, la chaleu r les ,
desséc hent. Le plus petit effort de la fleur qui
prend alors un grand accrois semen t suffit
p~ur les briser. Les narciss es & les tulipes
végét ansà l'obscu rité ne peuven t fleurir ,
quoiqu e leurs fleurs soient parfait es; elles ne
parvie nnent à s'épan ouir que lorsqu 'on a
fendn l'étui qui les recouv re, comme j'en ai
souve nt fait l'expér ience, L'hum idité que cette
envelo ppe contra cte la fait résiste r aux efforts
de la fleur pour sortir de sa prison , & lui
perme t de se dilater alors sans se fendre .
L'ouve rture des spathe s persist ans se dé..
termin e dans l'endro it faible de' l'envel oppe
qui céde à l'action du bouton fortem ent dilaté. Le spathe cesse de croitre , quand il doit
s'ouvr ir; il se desséc he , & son desséc he-
ment s'accél ère par la désorg anisati on de sa
base, que l'expan sion rapide du pédon cule
favoris e.
v
§. III.
i
GÉ TA L E.
t»
la collerette.
La collerette est une espèce cl' enveloppe '
recouvrant une ou plusieurs fleurs à quelque
distance d'elles. Elle ne s'ouvre pas comme
le spathe en forme de gaine, elle est pres.
que toujours découpée en folioles dont le
nombre est assez constant, & elle se sou...
tient en général dans une position horizon.
tale. La plupart des plantes o~bellifères ont
une collerette remarquable qui se distingue
en partielle & universelle.
L'accroissement de la fleur force la gaine
à s)ouvrir, & la nature de son organisation
lui Conserve sa couleur verte avec la vie 1
quand elle cesse de jouer le rôle d'enveloppe.
PH
Y S 1 0 L 0 Q I -E'
'C H A' PI T R E l l 1.
Vu e générale des fleurs. ·
1.
LE
don ne le
BOU TON en s'ép ano uiss ant
t nos sen s p.ar
jou r aux fleu rs qui enc han ten
les grac es de
la var iété de leur s nua nce s,
fum , & qui
leur s form es, la dou ceu r de leu r par
ts qu'e lles pré fixe nt l'at ten tion par les frui
par ent.
édi ate des
La corolle est l'en vel opp e imm
colo rée & très par ties sex uell es, elle est très tes .co m rne le
cad uqu e dan s que lqu es plan
très - colo rée
pav ot & la ché lido ine ; elle est
te & le riar& poi nt cad uqu e dan s l'hy acin
ante dan s le
ciss e; elle est colo rée & per sist
t colo rée dan s les.
poly gon um; elle est seu lem en
l'ell ébo re noi r;
bor ds de l'or nith oga le & de
nt en deh ors
elle est colo rée en ded ans , & poi
n'es t poin t codan s le tliesium , herniaria ; elle
chenopodium &
loré e & tou jou rs 'ver te dan s le
ne env elo ppe
le mcrcurialis, La cor olle n'es t qu'u
ce, mais elle
seso nda ire , lors qu'i l y a un cali
r
v ÉG ÉT
ALE;
en différe par la forme, ' la consistance, & la
durée; cette partie n'est pourtant pas essentielle aux fleurs, il Y en a .plusieurs qui en
sont ' privées.
Les pecalcs sont les pièces de la corolle ·d eg
fleurs appellées polypetales, maïs le mot pé.
tale exprime la c.orolle entière des fleurs où
elle est d'une seule pièce; on appelle celles-ci
monopctalcs, Je ne
parle point
des formes
variées de la corolle, je remarquerai seulement
qu'elles sont organiques, qu'elles existent
- dans le germe) & qu'elles se développent
avec lui.
La couleur des fleurs est pour l'ordinaire
ou blanche, ou cendrée, ou jaune, ou couleur
de chair, ou fouge,
OU
vermeille, ou pour·
pre, ou bleue) ou brune, ou aqueuse, ou
noire. Les mélanges de ces couleurs varient
les nuances à un point inexprimable.
La fleur est simple quand elle est unique
sur son réceptacle comme l'œillet; celles qui
sont composées réunissent plusieurs petites
fleurs particulières .d ans le même réceptacle,
& elles y sont environnées par uu calice
commun.
On appelle fleurs complettes celles qui ren-
PH
y"s"I 0 LOG 1 E
fermen t les organe s propre s à la reprod uction
de la plante , & incomplettes celles qui ont des
étamin es sans pistils , ou des pistils sans étamines. Les cucurb itacées porten t ces deux
espèce s de fleurs incom plettes comme Je
noyer ; mais le 'palmi er & l'épina rd porten t
chacun e de ces fleurs sur des individ us dif..
férens.
II.
LES FLEUR S DOUBL ES sont des monstr es
dont le nombr e des pétales est fort augme nté.
La culture produi t cet effet par une surabo ndance de nourri ture qui élargit peut· être les
filets des étamin es de quelqu es plantes & en fait
des pétales ; ils sont tellem ent multipliés dans la
rose, qu'on en compte jusque s à cent, mais
tous ces pétales ne sauraie nt être un dévelo ppemen t des étamin es dont le nombr e n'est
pas si grand, d'autan t plus que le nombr e des
pétales est souven t augme nté sans la diminu -
tian de celui des étarnines , ou sans "que cette
diminu tion lui soit propor tionne lle & sur-tou t
sans la stérilit é des pistils. On observ e la même
chose sur les prunie rs, les cerisier s, les pêcher s
à fleurs databl es, mais ils donne nt peu de
\
fruits. Ces fleurs double s fécond es produi sent
souven t des graines dontIe s plantes ont· des
fleurs
vf
:fleurs
G iTAL E.
sémid ouhles "
&
quelquefois plus
double s que leurs mères , il en provie nt aussi
des plantes à fleurs simple s. Les fleurs double s
sont très - rares dans les 'p rés & dans les bois;
le but de la nature est de reprod uire l'es-
. pèce.
Il faut pourta nt remarq uer que toutes les
plante s n'offre nt pas ce chang ement , de sorte
qu'il doit y avoir une cause spéciale qui
le déterrn ine , & cela mérite rait une recher che
particu lière. Quelqu efois la séve portée plus abond amment dans la directi on de l'axe de la plante t '
fait éclore une second e fleur, à côté de celle
qui doit 'o ccuper le centre ; mais comm e elle
doit être insuffi sante pour rempli r ce double'
but, . son opérat ion est imparf aite, il en résulte une monstr uosité d'un genre différe nt;
on a une fleur jumell e d~nt le nombr e des'
étamin es varie en surpas sant celui qui cst ,
propre à l'espèc e, il n'est ·jama is doublé , on
l'obser ve dans le teucrium nùsolianum, La cons."
tance du nombr e des étamin es dans les autres
fleurs prévie ndra les mépris es j ' ce cas est
très - rare. & il n'appa rtient qu'à quelqu es
espèce s.
T(Jme Il.
a
gr
P
H Y S 1·0 LOG 1 E
. Les fleurs varien t "encor e par le défaut de
quelqu es pétales ou de quelqu es étamines ,
qui n'altéré pas leur symét rie, ' comm e Lamarck l'a observ é sur plusieu rs pieds de l'ornithogalum album dont les fleurs n'avaie nt que
quatre ou cinq pétales & autant d'étam ines.
Certai nes plantes . des pays chauds perden t
leurs corolle s dans lei pa ys froids comm e la
campan ula perfoliata ; mais il y a des fleurs
qui chang ent entière ment de forme , comm e
Lantirrhinum linaria qui est une fleur en masqu e,
& qui se présen te quelqu e fois comm e u.n
sac éperon né, La saponaria anglicana qui a
cinq pétales devien t quelque fois monop étale,
III. On ne peut se Jaire une idée' de la
on ne peut ladécr ire
autrem ent que par sa surpris e, quired ouble en
observ ant chaque partie des différe ntes espèce s
qui est encore très - variée ;~ais comm e
ces différe nces sont consta n tes, il faut conclure qu'elle s sont organ iques, .& qu'elle s
YAR.IÉ T:t DEi FLEUR S;
existen t dans l~ germe~
Il parait qu'il u'y a de parties vraime nt essentiei les aux fleurs que le :pistil .& les étamines. parce qu'on les trouve séparés ,o.u' réu-
nis dans le plus grand nombr e , . tandis que
v
t Gi
t~
T A t B.
à dei
des B~urs sans. calices ~
Ies autres parties pf;uveat manquer
fleurs fécondes. Il y a
sans nectaires , sans pétales,
Le nombre des parties des fleur~ &
même
celui des parties des plantes est communé-
ment impair, ' c'est le nombre de la 'beauté
puisque c'est celui de la sy~fuie, & 1_
nature qui renferme les moules de nos idées,
pouvait seule nousdo~ner celle ~ là.
Les plantes qui ne produisent pas beaucoup
de fl~urs ont
'p OJ,l f
J'ordinaire beaucoup de
feuilles; les plantes exotiques qui ne t.leuri,~
sent pas dans nos climats SQn t très ~ feujHé~~ ,
sans doute la nourriture des.gernH~$
il
ffçq~
insuffisante pour les développer , se porte .~ ~~
les germes à feuille dont ~11~ développe t.;J~
plus grand nombre.
On
peut le çroire , p\lis,~
. que la plante v€g~te vigoureusement ~ t0l:1~
. les autres égards,
C'est un phénomène assez remarquable Slu,.
la plupart des fleurs sérni - flosculeuses SOiCHÇ.
très • sensiblement héliotropes ~ beaucçup
plus que les au tres.
.
Je. trouve deux observations dans Je vQyag~
de Bartr4.fU ;lIJ S9~ de l' 4ql~,rjque qui JtQ~
paraissent curieuses, L'~lj~JllGfft" gra.ndjflfJT'l! ~
Ba-
20
PH y
SI 0 LO G 1 !
1,3 décimètres
des fleurs qui ont que lqu efo is
ngia querciou cin q pou ces de' dia mèt re. L'hy dra
pan icu les, por te
Jolia don t les fleu rs son t en
son t per sisau som met des .fleurs stér iles qui
, & qui ne
tan tes pen dan t plu sieu rs ann ées
sication corntom ben t alor s qu'a prè s une des
ple tte• .
urs & des
Je ne dis rien à pré sen t des ode
j'au rai l'oc cacou leur s des fleu rs, par ce que
lièr eme nt.
'sio n de m'e n occ upe r plu s par ticu
plac e ici,
Voi ei 'u n phé nom ène isol é que je
rire. Hag ren
afin d'av oir une occ asio n de le déc
fleurs du cavit en 1763 un écla ir sur des
obs erv a que ces
lendula officinalis, du sou cy; il
fleurs fou ges
écla irs son t plu s com mu ns sur les
com me la
don t la nua nce est la plu s viv e,
d'In de tagecap uci ne, le lys fou ge, l'œi llet
x ou troi s·dans
ta patu la erecta ; il en vit deu
r ent re mid i
les mois de the rmi dor & fruc tido
in & l'air sec .
& une heu re , le ciel étan t sere
n'ét aitp oin t
Hag ren s'assura que cett e lum ière
oriq ues , il
pro dui te par des. inse ctes pho sph
le frot tem ent
cru t avec Ale xan dre Vol ta que
ères & .torn des pou ssiè res éch app ées des anth
pro dui saie nt
ban t sur les péta les ou les pist ils,
cau se des
une forte électricité qui . étai t la
, v É G É T '.\.
L !.~
21
'é clairs , & il vit les pétales d'un lys fouge
couverts de poussières après la fulguration
quoiqu'il ne les eut pas vu auparavant , mais
comment ces étincelles seraient- elles assez
fortes pour être vues au soleil? Je supposerais
plutôt une' inflammation subite semblable
celle de la fraxinelle. Jngenhous dit dans ses
expériences sur les vlgétaux qu'il n'a jamais pu
ç
a
voir ces éclairs observés par Linné & sa fille,
de même que par d'autres physiciens ,& je
ne les ai jamais pu remarquer, quoique j'aie
souvent cherché à les voir.
BJ
PHY SIOL OGIE
ï
' 6
".
?
CHA PIT R E l
v.
pu pédoncule, des Dr4c7ées, des stipules.
§.
1.
pu"p'édoncule.
L E pédoncule s~ivant Lalllarck est
leprelongem ent de la tige ou du rame~u qui soutient leurs fleurs &, leurs fruits; on l'ap.pelle
quelqu efois la queue. Il est aux fleurs ce que
le pétiole est aux feuilles . Il varie à mille
égards rélativ ernent à sa compo sition, son
inserti on, sa situati on, sa forme , sa force:
mais comm e ces variété s sont consta ntes dans
les espèce s, elles doiven t tirer leur origine
des germes organi sés pour cela.
On observ e pour l'ordin aire dans les extrémités de cet organe deux renflem ens qui se
prépar ent un peu au-des sus de chacun d'eux.
Il est recouv ert par l'épide rme, il renferm eplusieu rs fibres & vaisse aux étendu s dans lfCurlongu eur, qui se ramifie nt plus ou moinsdans la fleur & le fruit, comm e ceux du
v É
G É T, ALE.
pétiole dans la feuille; - maisie plus grand
nombre de ceux-là s'écarte-nt moins du fais..
ceau principal que les derniers.
Ces différens faisceaux de fibres sont clairement marqués par leurs insertions .sur le
pédoncule & sur la console qui le porte; ils y
forment quelquefois un angle, ' d'au tres fois
une portion de cercle; ils sont ic o m m un ément au no~bre de trois; ' cinq , sept, onze
& peut - être davantage; ils :p a1aissent lier-le
4
pédoncule aux branches; ces fibres sont itendres & flexibles quand ellessont jeunes, elles
s'endurcissent lorsque le fruit s'accroît; elles
deviennent souvent ligneuses quand il est mûr;
leur parenchyme durcit ave-c elles, Ces faisceaux de fibres se prolongent 'suiva nt la direc-
tion de l'axe du - fruit, ils pénètrent la gaine
pierreuse, jusques à la partie inférieure d-e la"
capsule des pepins. Ces faisceaux ne Iournissent que quelques rameaux- à d-roite & à
gaucbe pour le développementde la pulpe:
Duhamel les appelle vagues, ils se répandent
dans la chair du fruit après avoir quitté le
pédoncule., mais on y distingue dix autres
faisceaux quittant un peu faxe>du fruit, audessous de,' la capsule vp ierreuse po~r raID-
B_4-
l'HYS 1 O·L·O G II
per autour d'elle & se réunir à la roche, 'Les
.p epins , cet objet soigné de la nature , Ile doivent rece~oir que des. sucs fort élaborés " ce
Gui suppose un .~p pa rei I considérable de
~ais. .
seaux.
Duhamel dans sa belle anatomie de la
poire, observe, que lorsque la roche est glanduleuse, les dix gros vaisseaux dont j'ai parlé
nourrissent la fleur portée par la roche; mais
quand la fleur est .p ass ée , la . roche s'endurcît, les glandes s'obstruent, les liqueurs qui ne
peuvent plus la pénétrer refluent dans la subs-
tance charnue du fruit qu'elles développent;
alors les pepins ont acquis leur grosseur ·, quoique le fruit soit loin d'avoir toute -sa pulpe.
Les dix vaisseaux qui rampent entre les tégumens & la capsule atteignent encore ce but,
& c'est dans ce moment où la chair des fruits
se développe; mais alors , il Y a encore des
faisceaux destinés à la nourriture des pepins.
Les ramifications .d es fibres forment un tissu
rempli par le parenchyme, chaque fibrille ,
ou chaque vaisseau est hérissé d'un duvet
très-fin composé peut- être par l'extrémité des
.vaisseaux qui unissent -la fibriJle aux utri..
cules ou aux mailles du parenchyme.
V E G É T ALE.
Dans les fruits à noyau la queue du fruit
qui est pour l'ordinaire courte. est aussi cornposée de fibres, dont
quelques faisceaux
tournent le noyau pour arriver ~à l'opposé où
étai t le style, là plusieurs fibres '- s'épanouissent dans le bois du noyau pour nourrir
ramande; mais -il s'en échappe de même
quelques fibres pour nourrir la pulpe du
fruit. Enfin on observe que les filets du pédoncule se réfléchissent vers le calice pour
l'alirnenter , ou bien ils entrent dans la fleur,
quand elle en est privée.
Les deux extrémités du pédoncule sont
remarquables par leurs renflemens; celui qui
s'attache au bois y est retenu , par une espèce
d'articulation qui se rompt souvent quand le
fruit est mûr; le second qui ressemble comme
le premier à un bourrelet, donne passage aux
fibres qui s'implantent dans le fruit p~r _son
écorce; c'est sans .d ou te un moyen pour y
attirer les sucs, &, les rendre propres à la
nutrition des germes. Il y a des pédoncules
.q u i n'ont dans quelques espèces qu'un seul
bourrelet. Le pédoncule se détache sans clou/te
de la branche ou du fruit quand celui-ci est
mûr; parce que les vaisseaux remplis" obE;-
:6
PHY SIOL OGIl
trués, & dilatés se rompe nt dans le lieu où
ils sont le plus serrés.
Quand on consid ère la nature des pédon cules, on peut croire que leurs fibres ressem blent à celles des branch es, mais leur dispo-
sition est bien différe nte; il n'y a aucun ra~
port entre la tranch e d'un pédonc ule & celle
d'un ramea u, tout comme on n'en trouve
point dans leurs produ its; le suc blanc du
figuier y change de couleu r quand il l'a
traver sé, & la séve n'y prend point cette
appare nce laiteus e.
Peut-ê tre les bourre lets du pédon cule servent..ils à assurer la suspen sion du fruit en
le liant à l'arbre & au pédon cule par une
plus .grande surfac e; mais cette idée .m ériterait d'être examinée.
Quand le fruit est mûr, le pédon cule se
détach e quelqu efois du fruit & de l'arbre ;
quelqu efois il se détach e de l'arbre sans se
détach er du fruit; d'autre fois il se détach e
du fruit .sans se détach er de' farbre ; dans
tous ~s cas, les vaissea ux qui lient le pédoncu le au rameau ou au fruit se rompe nt;
mais quand le fruit reste attaché au rameau ~
c'est ou parce que l'écorc e est plus ligneu se t
~
v 'É
G É -T A. L E.
ou parce que les 'sucs extravasés collent
l'écorce au pédoncule sur le point de périt.
Le pédoncule diffère du pétiole, en ce que
celui-ci est uni à la branche par son articulation, tandis que le reste fait corps avec la
feuille qui en est le développement. Le pé.
doncule sort du rameau comme le pétiole,
tous les deux sont une portion d'un germe
particulier, tous deux sontentés sur les fibres
d'un rameau, ou placés ft leurs extrémités;
mais il serait important de pénétrer les dif..
férences de ces fibres qui paraissent si sem..
blables, Cette différence résulterait- elle de
celle des bourrelets qui n'est pas équivoque? alors les bourrelets fixeront l'attention;
ou bien serait - ce la différence des sucs qui
p~~sent
dans ces vaisseaux? mais les bourre..
Jets seuls pourraient les changer,
s. II.
Des stipules.
Les stipules sont des espèces ' d'écailles nais.
santes de chaque côté à Ia base des pétioles
ou des pédoncules; elles varient suivant les
espèces de plantes ; mais il y en a plusieurs
sans stipu.les.
PH
.~8
Y S10 L 0
('J
1E
Les stipule s peuve nt être regardées comm e
-des bourre lets propre s ,à élabor er les su,cs
pour les feuilles & les bouton s d'une nianière particu lière, & pour y attirer une nourriture plus abond ante; ilfaud raitre cher...
cher pourqu oi ces stipule s appart iennen t
aux plantes qui les ont; si la nature de
.Ieu rs organe s les renden t nécess aires; si- les
feuilles avaien t besoin de ce supplé ment de
secour s pour sucer la séve & la prépar er r
On le soupço nne quand ,on voit les stipule s
parfait es avant les feuille s, & 'q uitter avant
elles lés plante s où elles sont.
§. III. Des bradées.
Les bradée s ou les feuille s florale s, sont
de petites .feuilles toujou rs situées dans -le
voisin age des fleurs , elles .diffèrent des autres feuilles de la plante par leur figure &
Jeur couleu r. Reyni er o~serve fort bien que
les écaille s qui formen t le calice des fleurs
d
d'
' co mp osees peuve nt erre regar ees comm e . e
J
J\
.
vraies braété es.
Les bradé es ont sans doute un b~t particulier; on le trouverait comme 'celui des .s ti..
ViGÉTAL •• ·
pules en les supprimant dans des tems diffél'eus; en comparant les feuilles des plan tes
qui en ont avec celles .des plantes qui en
sont privées; en observant le caractère de
leurs fleurs. On sait que. les bradées des
fruits de l'ananas sont parfaitement sembla.
bles aux feuilles de la plante, puisqu'en plantant ' ce bouquer de feuilles en terre la plante
se reproduit. J'ai planté de même le boue
'iuet de feuilles qui est au-dessus dès fleurs
de la fritillaria imperia/il; mais ce bouquet a
péri; à la vérité la floraison de cette plante
annonce la fin de sa tige. & ses feuilles
sont peut. être seulement un moyen particu-
lier de développement pour la graine,
JQ
PH
Y S la LOG rs
C ' H API T RE
V.
Du réceptacù,
LE
récepta cle est la base sur laquell e la
fleur & le fruit . repose nt; c'est l'extrémité
supéri eure du pédoncule , QU le centre de la
cavité du calice. On lui donne le nom de
vaisseaux ornbilicaux destinés à nourri r la graine, Cet ,organe varie suivant les plantes par saforme, sei
surfac es, &. vraisemblablement par son usage,
placenta , lorsqu 'il reçoit les
Si l'on consid ère le récepta cle comm e un
prolon gemen t ,d u pédon cule, le premie r est
un évasem ent du . .second ; cepen dant, puis.
qu'il y a quelqu es différences entr'eu x , il
faut croire que cet organe est déjà prépar é
dans le germe ; il a ' au moins les plus grands
rappor ts avec les fleurs & le fruit; on y
trouve toujours à la vérité l'épide rme, le
parenc hyme: mais qui sait, si ces deux
substa nces sont parfait ement semblables dans
tous les organe s de la plante ? Le fond-s eul
v i.
G É T A. LE.'
du réceptacle offre une con~tru~iOl1 que l'on
ne voit ni dans le pédoncule, ni dam ses
parties; c'est peut-être une autre espèce de
bourrelet qui offre des circonstances particulières.
Il faudrait étudier ce bourrelet pour savoir
comment les fleurs y sont attachées? comment elles s~y nourrissent ? on y verra les filets
corticaux dans le réseau desquels leurs ger.
mes sont implantés. On pourrait rechercher ,
sila fleur .infiue sur la conservation du réceptacle, je l'ai essayé; mais mes expériences
n'ont pas été assez suivies pOUF' avoir une
conclusion solide. Enfin il serait curieux de
savoir si le réceptacle périt avant la maturité
de la graine. Je sais bien que le réceptacle
persiste plus long - tems que les pétales , &
qu'il se sèche quand le fruit peut s'en passer.
,J e
PH
Y S 1 0 LOG 1 E
CH AP ITR E VL
Du calice.
L'E
calice est renvel oppe second aire des
fleurs de plusieu rs plante s ; il suppos e toujours l'existe nce de la coroll e, dont il dif~re par sa couleu r verte, ses divisio ns, leurs
places , leur longue ur, leur largeu r, leur épaisseur. Je ne parle point ici, des différe ntes espèces -de calices si difficiles à disting uer exactemen t, mais j'obser ve qu'ils diffère nt entr'eux par leur durée, leurs divisio ns, leurs
forme s, leur positio n. On nomm e commu -.
némen t fleurs complètes , celles qui ont Ieurs
corolle s & leurs cal ices, & fleurs ii/completes
celles qui en sont privée s,
La bale tienr lieu-d e calice & de corolle
dans les plantes gramin ées; elle est compo sée de paillet tes ou d'écail les inégal es, tan.
tôt opposé es, simple s ou double s de chaque '
côté, tantôt solitair es entre les fleurs, tan-
tôt imbrjquées _J mais jamais insérées circulai.
rernen t
V'
EG É
l' A L
s.
33
rement 'su r le réceptacle comme dans les au..
ires plantes. Ces paillettes sont ordinairement
transparentes, coriaces , 'ovales ·, oblongues,
pointues & peu colorées ; on leur donne le
nom de 'Valves; l'assemblage de deux' ou trois
paillettes autour de la même fleur s'appelle
une bale à deux ou trois valves. Elles portent
souvent à leur extrérnité , ou ailleurs , un
filet pointu appelé barbe, très-long dans l'orge"
assezcotirt dans le bromus , droit dans le
seigle, & articulé dans l'avoine. 'Les deux val-
ves qui renferment les étamines & le pistil
sont une espèce de corolle, & lorsque ces
valves sont doubles, les deux extérieures
remplacent le calice, Quand plusieurs petites
fleurs ayant chacune leur bale sont réunies
entre deux valves communes, ces valves ' re ..
présentent un calice commun, ' & l'assemblage
des petites fleurs s'appelle épillet. En général
la bale ou ce ;calice des graminées est sèc he;
papyracée, très - différente de la coralie.
L'écaille qui . est le calice dei chatons du
noyer & du noisetier contient une
sieurs fleurs.
ou
plu...'
Les calices corn me les feuilles sont corn..
posés de fibres & de vaisseaux , on y voit;
,Tome II. .
ç
34·
Il)
H Y S l 0 L O ·G 1 E
des utricu les, le parenc hyme vert; on y
retnarq ue des différe nces dans la forme des
réseau x, mais ces différences ne sont pas
encore .sufiJsa mtn ent déterm inées.
Les calices de plusieu rs plantes sont d'une
substa nce tendre , on y remarq ue les ramifications des différe ns vaissea ux dans la partie
membr aneuse qui regard e le terrein , mais
ce réseau ne se disting ue dans d'autre s que
par la macéra tion.
L'épid erme de la surface extérie ure du
calice est plus épais, l'intéri eure est mince
& plus tendre ; le premie r est moins poli,
quelqu efois épineu x; le second est toujou rs
très-Iis seéc souven t velout é.
La pl upart des calices persist ans sont durs
& secs, ou bien ils croisse nt avec le fruit.
La . couleu r' des calices n'est pas unifor me ~
la plupar t sont verts; -q u elq u es-u ns sont rayés
de blanc, d'autre s sont verts en dehors &
blancs en dedan s; il y . en a qui sont entiè..
rernen t blancs ou jaunes ; quelqu es-uns sont
bordés de rouge.
Ces variété s annon cent une organi sation
& des usages particu liers; on peut le soup-
~onner aiséme nt quand on observ e la diffé..
v É
G É T A L
s.
tence de leur durée. Les calices des fleurs
légumineuses subsistent jusques à la maturité des graines, qui dans les plantes labiées,
n'ont d'autres enveloppes que les calices de
leurs fleurs. Le calice du caprier tombe avant
la maturité des fruits. En ~zénéral les calices
communs à plusieurs fleurs subsistent le plu»
long . . tems. Il y a des calices comme ceux
du poirier dont la base semble se ~onfler
pour former le fruit : on voit à son extrémité
leur échancrure desséchée.
On n'a pas toujours distingué assez soi...
gneusement le calice de la corolle. Ventenac
fournit un caractère qui dissipe les, équivo..
ques ; il remarque que la plupart des enve..
loppescalicinales de Jussieu ont un petit
nombre de trachées, tandis qu'elles sont ma..
nifes tes , & plus nombreuses d~ns les corolles.'
S'il y a quelques calices où' l'on peut mieux
soupçonner des trachées comme dans le 'tra..
descantia ephemerum ,
on vs'apperçoic qu'elles
sont des filets formés par la matière muqueuse , mais ils sont sans spires, & se résolvent en liqueur; & s'il y a des corolles sans
trachées dans une espèce d'un genre, où plu...
sieurs autres espèces en ont', il est probaC~
ble qu'elle s existen t dans celles qui paraIssent en manqu er .; ainsi l'on voit des traché es
dans les corolle s de l'antirrhinum majus, &
l'on ne peut en découv rir dans Yantirrhinum
linaria. ('T. Magaz . Encyc l. T. III , nO. XI. )
Le calice semble faire avec la corolle un
double rempa rt autour des organe s généra teurs pendan t le tems où leur molles se le,
expose rait à mille dangers~ Le calice rempli t
même cet officè penda nt un te ms où la
corolle le rempli rait mal, lorsqu e la fleur est
dans le bouto n; aussi da ns les fleurs sans
calice les pétales sont pour l'ordin aire assez
forts, & les organ es généra teurs assez robustes comm e dans les liliacée s; mais cela ne
sc remarq ue pas de même dans l'ellébo re qui
est sans calice.
Le calice est non - seulem ent un étui des
fleurs, il est peut-ê tre encore un. organe POU,L"
élabor er les sucs nécessa ire» à leur dévelo ppemen t, & à celui du fruit; ils doiven t remplacer les feuilles dans les plantes qui fleuris.
sent avant d'en avoir. Il est pourta nt vrai
qne le calice n'est pas essentiel aux fleurs,
, puisqu 'il y en a qui produi sent des graine.-
fécondes sans lui. La corolle peut suppléer ~ ,
v
É G
f
37
T ALE.
ee défaut par son épaisseur, par sa couleur
qui est long - tems verte, & par une abondance de sucs plus grande que dans les autres.
Le
thalamus peut aussi remplacer le calice;
cependant, il Y a des plan tes sans calice
dont le thalamus est très-petit comme l'aconit.
Il est assez remarquable qu'il n'y ait point
d'arbres connus dont les fleurs soient sans
calice. Serait-ce parce que l'écorce que les fleurs
auraient à percer 'serait plus dure, & que Je
frottement que les pétales éprouveraient dans
le germe serait trop fort?
Les calices comme les feuilles rendent de
l'air sous l'eau au soleil; ce qui annonce une
décomposition de l'acide carbonique, & une
élaboration des sucs contenus dans leurs vais.
seaux. Deux calices de roses m'ont fourni de
cette manière un volume d'air égal à celui de
610,38 milligrammes ou de I l ! grains· d'eau;
mais cette quantité n'est pas aussi grande que
celle qui est rendue par les' feuilles dans les
mêmes circonstances. Le calice d'un œillet avec
sa tige sans son calice tirait un peu moins de
la moitié de I'eau que l'œillet tirait avec son
_calice. J'ai répété ces expériences sur un pi.
veine double, cette fleur privée de son calice.
.' C 3
PHYSIOLOGIE
avait rendu dans un ballon 6~ de l'eau qu'elle
avait tirée; la même fleur sans calice à l'air
avait tiré les
t d'cau
son calice les
de la précédente ; avec
*' & le
calice seul les ~. Un
souci entier avec ses feuilles placé sous un
ballon tira en deux jours 4,24,6 gramllleS ou
go grains; un souci semblable
à l'air tira
3°,572 grammes ou uneonce d'eau, Le souci
sans calice avec ses fleurs tira 3,715 grammes ou 70 grains d'eau; le souci sans péta..
les avec son réceptacle en tira à très-peu près
autant. Il faudrait varier ces expériences pour
en déduire quelques conséquences.
On connaîtrait l'utilité des calices pour lé
développement du fruit en les retranchant,
& en les blessant; je l'ai essayé sur les cali.
ces des poiriers & des fleurs légumineuses,
je les ai retranché quand les boutons étaient
plus ou moins prêts à nouer, & le fruit a
également, mûri; mais si le calice. ne sertpas
à
la fleur dans cet état, il peut avoir mille
autres usages, il , peut favoriser son développernent.dans le bouton ,
quand celui-ci est
prêt à s'épanouir: on apperçoit au moins le
calice avant.. plusieurs autres parties de la
fleur.
ON
vÉ
G\ É T ALE.
=
C fIA PIT R E
VII.
Du nedaire,
ON
gane
donne le
à
cet or-
qui contient la
liqueur
nom de nectaire
des fleurs
douce & mielleuse qu'on y trouve. Il y a
des fleurs monopétales dans le tube desquelles,
il y a un fluide qui n'est pas renfermé dans '
un réceptacle particulier comme les chardons,
les cactus, les aloes ,
de sorte qu'il faudrait
peut - être définir le nectaire un vase, où se
recueille un suc mielleux élaboré dans les
.. fleurs. Entre
130
genres de plantes dans les
quels Linné a trouvé des nectaires, Bohmer
croit qu'il y en a seulement 69 qui en ont vé
ri tablement , 25 où il n'yen a point, & '36 où
'jls sont douteux, Bœhemeri dissertatio de nectari-
Lamarck définit le nectaire cette
partie de la corolle, ou de la fleur qui COl1bus ftorum.
tient une liqueur sucrée. Le nectaire est très..
remarquable dans la corolle de la fritillaria
imperialis; mais comme toutes les fie urs n'ont
C4·
IlH y S 1 0 LOG I l E
~as
ces réservoirs, on donne souvent le nom
<le nectaire à toutes les productions des fleurs
qui n'ont aucun rapport avec lui,
Cet organe est quelquefois composé
de
deux parties; la première est celui où le suc
se prépare, la seconde est celui où il est
:rassemblé, comme on -le voit dans quelques
,v iolettes.
On distingue les nectaires en pédiculés
comme dans la parnassia palustris & en sessiles
comme dans lafritillaria imperialis,
Les formes de ces nectaires sont variées;
ils ont celle d'un éperon, QU d'un. cornet
transparent & tubiforrne , le réceptacle du nectar prend la forme d'un éperon pointu.. Le
nectaire propre est un corps. charnu , rond ;
élevé, brillant , adhérent au fruit.
4
Dans la
viola palustris, odorata, canina , tricolor , le nec..
taire ressemble à deux lancettes , ou à un
corps cornu .q ui s'élève du fond de la fleur ,
sur les filets des étamines pour former ce réceptacle. On trouve à l'extrémité du cornet
1;1n point brillant, où le nectar est séparé.
Les nectaires sont toujours placés vers les,
fZ)rganes de la fructification.. Les fleurs mâles;
comme les femelles ontleur neceaire dansle,
vÉ
TllJCllS, -
G É T ALE"
41
clutias stratiotcs , andrachne. Dans les
fleurs où ce canal est éloigné des parties de
la fructification, on voit avec admiration des
moyens pour l'écoulement des sucs mielleux
vers elles ,on en trouve un
bel exemple
suivant la remarque de Roth dans différentes
espèces de geranium,
Les nectaires tombent avec les autres parties de la fleur,
Le suc mielleux se produit dans les nectaires , quand les fleurs ont acquis leur perfection , & quand les parties sexuelles sont
développées; on ne le trouve jamais dans
la fleur enfermée dans le bouton, mais on
le découvre dans iq uelques - unes trois jours
après leur épanouissement. Cet organe est
parfai t , lorsque le stigmate du pistil s'ouvre
pour laisser transpirer ses sucs, & lorsque les
poussières commencent à ~ se -répandre, suivant l'observation de
Roth dans sou essai
de nectariis gcraniorum, La sécrétion du nectar
s'opère, quand les nectaires sont le plus ap-
parents, ou le plus développés. Lorsque les
parties de la génération se flétrissent, lorsque
le fruit prend de l'accroissement, le nectar
_dirninue , il s'évapore, ou il est absorbé par
PHY SIOL OGIE
des vaissea ux particu liers; on a observ é que
l'ovair e contie nt alors une liqueu r dont le goût
ressem ble à cclu i du nectar.
Il parai trait de là que le nectar favorise
les premie rs dévelo ppeme ns de l'embr yon.
Ponted era vit périr les graines de l'aconiturn
lutcum dont il avait retranc hé les nectair es.
Il faut pourta nt conven ir que les ~urs mâles
de l'ortie & du saule ont seules des nectair es
& que les fleurs femelle s en 9IOnt privée s,
mais on trouve des nectair es dans les fleurs
mâles & femelle s cl LI ruscus, clutia & kiggerlaria; ce qui ferait soupço nner avec plus de
fondet nen"t que le nectar est necessaire à la
perfec tion des organe s géliéra teurs de quelqu es
planre s , puisqu e d'autre s en sont privée s, à
moins que cette liqueu r n'y soit supplé ée d'une
autre manièr e; ce que Roth a cru décou vrir;
il préten d qu'on observ e à l'œil nud -d 3 11S la
p]ut)ar t des fleurs monop étales tubulé es sur
leur fond, ou près des organe s de la génération , des protub érance s brillan tes ou des
transpi rent un suc mielle ux
comme dans' les lathrea , mirabilis , cerinthc Sc
diverse s espèce s de loniccra. Dirai. je qu'on
'voit les abeilles & d'autre s insectes s'insin uer
fossett es qui
· v É
G É T ALE.
43
dans diversesfieurs,où l'on ne distingue point
de nectaires comme les alcea, & où on leur
voit suce'!" . une liqueur qu'ils cherchent dans
les plantes à nectaire. Cette analogie n'est
pourtant pas concluante, p.arce que ces insectes peuvent y chercher & y trouver autre
chose.
PHYSIOLOGIE
CHA PIT R E
VIII.
Des Pétales.
LA corolle &
les pétales n'offrent pas peutêtre toujours les mêmes idées. La corolle représente la fleur entière, le pétale une partie
de la corolle; mais l'histoire du pétale sera
toujours celle de la corolle.
Le pétale est une feuille colorée des deux
côtés, ayant une certaine épaisseur av~.c des
.nervures. La base du pétale, ou l'ong1et est
sans couleur, adhérent au calice, ou au
germe. Ces deux parties varient suivant les
espèces. Jussieu observe que les pétales, sont
attachés, ou sur l'ovaire, ou sous l' ovaire ,
ou sur le calice.
Les pétales sont composés d'une écorce,
d'uni réseau cortical, du parenchyme & des
trachées. Ils ne diffèrent peut - être des feuilles
que par leur couleur & l'absence des glandes
corticales; je suivrai l'anatomie que Desaussure en a faite dans ses obseruatious SUT Ïëcorce
v
É G É T ALE.
4-5
des feuilles & des pétales : mais pour" éviter des
répétitions inutiles, je re_nvoie à ce -que j'ai
dit sur l'écorce des feuilles.
Si 1'011 détache une partie de j'épiderme
d'un pétale 'avec un canif, on découvre par
le moyen du microscope un réseau cortical
dont les mailles s'étendent sur cette écorce;
elles son t formées par des fibres ou des vais.
seaux anastomosés de mille manières & ad.
hérents à l'épiderme; ils paraissent au moins
se lier davantage à son réseau dans le pétale
que dans la feuille. On observe dans tous
deux que les mailles du réseau sont plus
étroites & plus allongées vers leurs bases,
que vers la partie supérieure; mais le réseau
supérieur, diffère plus' de l'inférieur dans Je
pétale que dans la feuille, comme on le voit
dans la pensée; de même les mailles cl u ré.
seau cortical ont des figures plus régulières
dans les pétales que dans les feuilles,
'
Le pétale des fleurs de la bourache offre
dans les replis fréquents & réguliers des vais..
s-eaux & des fibres de son réseau cortical
l'apparence des vaisseaux spiraux à demi
foulés, & l'on se tromperait , si ces vaisseaux
n'étaient pas privés de l 'élasticité & du mouve.
PHY SIOL OGIE
ment remarq ués dans les trachée s. Duhamel
l'avait observ é de même par la macéra tion.
Les vaissea ux cortica ux des pétales sont
toujou rs sans couleu r, quoiqu e le pétale soit
coloré , ces vaissea ux s'anast omose nt par tout,
où ils se . rencon trent; mais quelquefois leurs
diamèt res sont variab les & mal arrond is
comm e dans la rose, quelqu efois aussi ils
sont cylind riques comme dans l'oreill e d'ours.
Ces rappor ts du réseau cortica l des pé tales
avec celui des feuilles montre nt que ces .r éseaux sont à peu. près de même nature ; aussi
I'écorce des pétales comme celle des feuillé s
tend à se rouler sur elle même du dehors
en dedan s, & c'est pour cela que les pétales
se! roulen t d'eux mêmes en se séchan t.
Ce qui disting ue sur - tout les pétales des
feuilles & des calices , c'est que les premie rs
n'ont jamais de glande s corti~ales, & que le
parenc hyme n'élabo re point de gaz oxygè ne.
On remarq ue dans plusieurs espèces de
plante s que chaque maille du réseau cortica l .
de leurs pétales a une espèce de vésicu le
sembla ble
à un mamm elon coniqu e
qui
s'élève à la surfac e, on le découv re dans ceux
de la pensée , du laurier rose & de l'œille t,
v É G É T A L
s.
47
on ne le voit jamais dans les feuilles . Cette v
sicu l e transp arente est presqu e toujou rs coé ..
lorée, leur amas forme le beau velour s de
la pensée . Ces espèce s de marnrn elons se
termin ent quelqu efois en pointe s aiguës ,
d'autre s fois ils sont fort applati s ; mais cela
ne se voit pa5 dans toutes les plantes. Le
pédicu le des glande s globul aires apperç ues
sur les pétales des auricu les
& les pointe s
cylind riques des pétales des primev ères est
implanté sur ces mamm elons.
La macéra tion des pétales dans l'eau fait
remarq uer le parenc hyme & les vésicu les
entran t dans les mailles du réseau , ces vésicules sont pleines d'un suc. colora nt. On
y voit des vaissea ux assez sensib les; en
les
sépara nt on ' y reconn ait les trachée s ;
ce qui fit croire à Grew & à Malpi ghi que
les pétales étaien t une produc tion du bois;
comme si ces trachée s ne pouva ient pas être
essenti elles au germe des bouton s. Les pétales
ont des vaissea ux lymph àtique s, ils formen t
leurs grosses .nervu res & ils paraiss ent tu-
bulés. Enfin l'odeu r de certain s pétales & la
matièr e résineu se . qu'ils fournis sent font croire
':}
(
PHYSIOLOGIE
qu'ils contiennent des sucs
particuliers &.
des vaisseaux propres pour les renfermer,
Les ramifications des vaisseaux dans les
pétales sont manifestes comme leurs variétés
dans les différentes espèces. Dans quelquesunes les gros vaisseaux parallèles entre eux
ga~nent le sommet du pétale; dans d'autres
un vaisseau principal se subdivise en plusieurs petits rameaux qui forment une espèce
de réseau par · leurs
anastomoses , comme _"
dans le lychnis. Les ~ différentes découpures
des pétales paraissent suivre ces vaisseaux
'lui les dessinen t.
Il n'était pas invraisemblable de
voir
l'origine des pétales dans le corps ligneux;
parce qu'on y.retrouve les élérneus du bois;
cependant comme la disposition de ces parties
est différente dans le bois & les pétales, il
est plus naturel d'imaginer que les plantes
existent dans le germe du bouton qui' ne
saurait être le prolongement de l'enveloppe
corticale, dont il est le nourrisson.
Le bouton
à fruit, ses pétales, s~n pistil, ses étamines Sec,
sont trop constamment
semblables à eux-
mêmes pour les regarder comme une' produc-
tion nouvelle ,je ne puis m'en rendre raison
qu'en
49
PHYSIOLOGIE
qu'en les voyant comme un développement
d'organes déjà existants dans l~ germe qui
les renferme.
Les pétales sont quelquefois le filet dilaté
des étamines,
on
le voit clairement dans les
fleurs doubles des cerisiers, où l'on trouve
souvent l'étamine adhérente au pétale. La
cause du phénomène est ignorée comme celle
du changement des pétales en vraies feuilles >'
tel qu'on l'observe dans l'erysimum officinale.
Les pétales des différentes espèces de plantes
sont pliés
d'une manière particulière dans
leurs boutons , c'est sans doute la plus con...
venable à leurs formes & à leurs développemens. Ces pétales délicats croissent dans
un étui 'tr ès - petit & s'épanouissent sans dé.
chirement. Ils sont couchés les uns sur les
autres & contournés en pointe dans la rose ~
ils s'appuien t réciproquement dans la renon..
cule, ils sont concaves & placés les
uns
daas les autres dans la blattaria ; foulés dans
une espèce de clématite) tournés en spirale
dans la mauve; plissés dans le
liseron Bx, le
doronic. La nature des pétales " leurs formes,
leurs vaisseaux , l'abondance de leurs sucs
influent sans doute sur leur disposition dans
Tome II.
D
PHY SIOL 00IE
le bouto n, parce que cela doit inf1uér sur
leur dévelo ppeme nt.
Les pétales croisse nt comme les autresp arties
des plante s; l'afflue nce des sucs nécess aires
à leur nourri ture rempli t lesima illes de leurs
réseau x" dilate leur étui qui finit de végéte~, le fait céder à cet effort.é c la fleur
parait.
La forme des pétales est-très -varié e dans
les différe ntes espèce s des végéta ux'·, :, mais
elle est consta nte dans chacun e; cette. forme
est sans doute déterm inée dans chaque pla.I?~e'
par sa nature , mais on ignore les, rappor ts
qui fixent cette forme,
Les odeurs des fleurs sont aussi variées
que leurs couleu rs; il semble rait m ême que
ces deux qualité s on t .q uelqu es .rappo rts; il
Y a des fleurs qui perden t leur odeur avec
leur couleu r comme le .romar in. Ily a des
.fl eu rs inodor es comme la tulipe. Les pétales,
indjqu ent par leur odeur & leur couleur,~
des sucs élabor és d'une manièr e 'différe nte.
Peut , être formen t - ils une nourri ture qui
favoris e la perfec tion des'1 organe s généra teurs;ces odeurs & ces couleu rs sont sûreme nt les
produi ts des matières plus ou m01l15 rési-
r
vi
G
É 't
A
t
s.
neuses & huileuses. Dans les fleurs
à nec-
taires, le , ~ e c tar semble une sécrétion des pé.
tale~, an moins leurs nectaires sont alors les
vrais & 'ils sont étroitement liés avec le
germe "ou avec les filets des étamines, Ne
semblerait ~ .il pas 'q ue
le calice nourrit le
pistil, tandis que les pétales nourriraient les
étamines ; la, durée des étamines paraît se
rapprocher de celle de la corolle, pendant
que la durée du pistil est beaucoup plus
longue, & qu'il - y en a plusieurs qui sont
perrnanens, , L'odeu r des fleurs se manifeste
encore à- peu - près dans le tems où la gé..r
nération s'accomplit, ce qui annoncerait une
élaboration particulière des sucs pour ce
moment important.
Les couleurs des
pétales sont vives &
variées dans les différentes fleurs; on y trouve
presque toutes les nuances à l'exception du
noir. Ces couleurs diffèrent par leur nature
Comme par leurs teintes; le parenchyme doit
ses couleurs aux sucs des utricules: je; ne
m'occupe pas à présent des tnoyens d-e la
nature pour les produire.
Schranck a fait des observations curieuses
sur Ies couleurs des pétales dans le magasin
Dz
PHYSIOLOGIE
botanique de Usteri pour ,1790 p.
12.
Il remarque
, que toutes les couleurs des pétales peuvent pas.
ser au blanc; que le bleu devient quelquefois
rouge en conservant quelques unes de ses
nuances ; que le jaune rougit de' même quel.
quefois ; que
le
blanc
se
tache
souvent
d'autres couleurs; que le jaune blanchit & ne
se colore guère autrement; que l'(fcarlate ne
change point; que le bleu. ne devient jamais
jaune; qu'il y a des gen.res de plantes qui
affectent les mêmes couleurs. Les véroniques,
les campanules sont bleues, les hieracia jaunes ,
les dianthi rouges ou blancs, les
blanches: ainsi les
stellaires
plantes semblables qui
différeraient..par la couleur des organes de la
fructification
pourraient
être
sou pçoun ées
d'une autre espèce; ce soupçon deviendrait une
certitude, si les grai nes des plantes précédentes différant seulement paT la couleur)
produisaient des plantes dont la couleur serait
toujours la même .p o u r chaque espèce , mais
si la couleur d'une espèce est aussi constante
qu'elle . est extraordinaire dans son genre;
cette couleur d~i t être regardée comme une
différence spécifique , telle est la
9rar~g~e
couleur
des hieracia aurantiaca. Enfin dans
v É
G
É TAI. E~
53
les plantes domestiquées, il n'y -a point de
couleurs constantes comme dans les tulipes;
souvent même dans les plantes qui ont
U11
calice ,il se change en pétales comme dans
les primeveres, mais le nombre & la figuré
des pétales varient
quelquefois autant que
leurs couleurs.
La matière colorante du plus grand nombre
des pétales est résina - gamtneuse ; plusieurs
pétales se colorent dans la plus profonde
obscurité comme à la lumière ~ je l'ai vu dans
les tulipes. Les pétales du pavot se nuance-nt
à la lumière, je les ai
vu rougir imrnédia-
tement après avoir enlevé leur calice,
& rester
blancs sous cette enveloppe dont j'avais conservé une partie; exposés au soleil sous l'eau
ils y blanchissent sans donner de l'air.
La durée des pétales N'est jan1a.is longue;'
il Y en a qui ne voient le soleil qu'une seule
fois, mais toujours les pétales durent moinsque les feuilles.
Les pétales ont des rapports marqués avec
les organes générateurs, comme je rai déjà.
remarqué , puisque l'augmentation de leur
nombre rend les graines stériles, que leur dé..
D
3.
54
PH
Y S 1 0 LOG l E.
velopp erneut empêc he celui des étamin es",
en
pétales .
& que celles- ci se chang ent
Les pétales serven t d'enve loppes aux orga.
ries de la fruétif ication , ils les ' garant issent
de l'humi dité, de la pluie, des brouill ards,
peut-êt :-e même de la chaleu r & du froid. Les
pétales ne s'ouvr ent que lorsqu e les étamin es
& les pistils sont en état de résiste r par leur
consis tance à l'impre ssion imméd iate des êtres
qui les enviro nnent , ou peut-ê tre aussi,
quand le contac t imméd iat de l'air, de l'eau
& de la lumièr e leur est devenu nécess aire.
Plusie urs corolle s se fermen t ,penda nt la nuit)
& d'autre s à l'appro che de la pluie :' enfin
les pétales sont toujou rs fermés quand le calice s'ouvr e, & jls ne devien nent percep tibles
que lorsqu 'on peut ' disting uer les organe s
g@nérateurs.
Les cliara sont sans calice s, de sorte que
s'ils serven t comme les pétales d'abri aux
fleurs qui en ont, il faudrait conclu re que les
fleurs qui en S011 t privée s ont' été ou bliées , ou
plutôt que l'avant age qu'elle s en retiren t a été
rempla cé, Brande r observ e dans une dissert a-.
tion de Hippuride , 9ue les fleurs des chara
sônt intrafoliacées , qu'elles son t placees entre'
55
VÉGÉTA-LE,.
les tiges & les feuilles, de manière qu'elles y
sont garanties de toutes les intempéries de la
pluie & du vent. Cette disposition leur convient à cause de leur séjour dans .l'cau , &
du passage libre qu'elle laisse à l'eau courante & agitée , ce qui soustrait les fleurs aux
J
inconvéniens qui pourraient leur arriver.
Les pétales élaborent-ils des sucs ' qui favovorisent le développement des pistils. & des
développent
d'une manière sensible qu'après le développement iapparent des o,rganes générateurs; 11$
ne serviraient alors qu'à la perfectiouvde-ces
organes ".& àla production des-sucs ÎJ écossaires à la fécondation des graines.. I~ est vrai
que la Iécondation s'est faite quelquefois
après le retranchement des pétales, mais ils
auraient pu avoir déjà favorisé la forma riou
des sucs nécessaires à cette opération." d'au..
tantvplos que la ressemblance des pétales '
avec les feuilles p'ermct de leur supposer <les,
étarnines ?
Les pétales ne se
tlsages analogues : Bonnet a prouvé, qu'ils
tirent Peau par leurs deux surfaces ,qu'ils su.
cent par conséquent avec l'eau l'acide, carbo..
nique qu'elle dissout ,qu'ils l'élaborent à leur
manière, car ils ne rendent point de gaz oxy,..:
D 4.
r
PHY SIOL OGiE
gène sous l'eau à la lumièr e, & qu'ils s'y
~àtent d'abor d; enfin que la plupar t de leurs.
couleu rs sont plus ou moins dissolu bles dans
l'cau. Les pétales out un systêm e de vais..
seaux particu liers, leurs nuance s, celles de
leurs sucs caracté risent leurs différe nces avec
les autres sucs de la plante ; le bourre let du
pedon cu Je en montre la cause, & leurs rapports avec les organe s généra teurs en sIgnalent le but,
On ne peut pourta nt pas affirme r que les
pétales soient essenti elleme nt nécess aires aux
f lenrs de tous les végéta ux; il Y' a des fleurs
fécond es sans pétales comme l'ephed ra, leur
nombr e est très-pe tit , . on ne compt e même
que l'arnerplza parmi les arbres & arbuste s.
J'ai coupé les pétales à diverse s fleurs épanouies Sans nuire à leur fécond ation dans les
poirie rs, les plan tes légumineu~es; . & cliver..
ses autres espèce s. Les fleurs seules du cerisier n'ont donué vaucu n fruit aprè~ la sup ..
pressio n de leurs pétales ou même après leur
mutila tion,
Muste l observ e quete fruit périt, lorsqu 'on
coupe trop tôt les pétales , mais il n'a !paS
fixé le tems où ce retranc hemen t devien t
v É
57
G f'T ALE.
nuisible. Je n'ai pas coupé les pétales dans
le bouton, de peur de gâter les pistils & les
étamines, mais je les ai coupés dans les fleurs
légumineuses impunément, q~and elles sortaient de leurs calices.
Necker a fait cette expérience en 1783 sur
& le cheir antlius cheiri , il Y
choisit trois boutons à fleurs bien formés; il
l'aquilegia vulgaris,
r~tran cha .avec soin le calice
& les pétales;
jl garantit ces fleurs deshabillées de l'action
de la pluie, il arrosa les plan tes, il vit les
étamines se développer, répandre leurs poussières sur leurs pistils , mais il n'y eut point
de graines fécondes. Necker attribue POUf:tant cet avortement aux .d éch irem ens que le
e
pistil peut avoir souffert dans l'opération,
(V. Aéla academùeTlzeodoroPalatince T. V.J. '
Musrel croit que le fruit :souffre .qua nd on
retranche les pétales. avant leur chute, mes
expériences ne m'ont paspermis de le rernar..
quer, Ces faits méritent toute l'attention des
:b 9 tani stes.
.
CHA P 1 TR'E
C::.:
1 X~,
Des 'étamines•.
LES parties essentielles ,. :a~i fl,e tlrs·> 'so nt l'es:.
étamines & les ' pistils' ;: ;,elles Ot1'tfix'é utilement l'attention des botanistes ,mais leurs,
p.f(}mettent -de , 1~D qve1 I e s.
". II Y adeux parties. remarquables dans l'éra- .
déco~verte5 en
mine, le filet & l'anthere : le filet peut être tee.
gard:é comme le snppor~ délicat du sommet
de l'étamine ; quelques étamines en sonrpri-
vées, comme on le voit dans l'arum. 'L 'an-
thère est une capsule supportée' 3tlSSI pat un
filet ,eHe , renfermé les pOl1s~iêres fccondtJl1tes.
Les étamines varient. 's uivant .Ies 'espèces
desplantes par Ieurs farm.es, leu,rs) positions ',
leur 'nombre, soit sur le même filet ~ 'so'il: sur
la même Heur. Les filets varient 'aus si .dansles diflérens végétaux par leur longueur,
leur proportion, leurs disposi tions , leurs forme~,
leurs surfaces & leurs insertions, mais
ces variétés ' particulières à chaque espè-ce,
vÉG f
T ALE.
(loivenl: être ,o rganiqu es , '& exisfer ,(lins le
germe du bouton,
- '"'
"
-. ,;§. '1.
_o .
Des .jilets,
Duhan:.el a suivi avec soin les étamines
des fleurs de , pêcher, de poirier , de cerisier
& de ' pommier " & comme 'l es étamines se
ressemblent à divers égards, ce -qu'on di.ra
de celles-ci pourra s'appliquer aux, étamines
des autres plantes,
Les étamines sortent du calice, elles s'échappent quelquefois du fond, & quelquefois des
côtés; on' les voit aussi placées sur la base
des pétales, & même sur le pied 'd u pistil;
cette variété ··da ns 165 insertions fait SOllP-'
çonner qu'elles ne tirent p:lS leur origine de
la fleur.
Les étamines paraissent à l'œil nud an filet
terminé par deux corps colorés; quand la
fleur n'est pas épanouie, on y rem~rqu~ 'a ve ~
. la loupe un filet portant à, son ':;.·èxtréffi ite
deux capsu] es ovoïdes, divisées dans leur Ion- .
gueur par une rainure,
,~ e s capsul~s;
sont ' les,
'sommets des et amines,
Les filets sont blancs, tiquetés' de fouge
dans les fleurs de pêcher; il Y a quelques pla-
l'HYS IOLO GIE
ces d'un blanc plus éclatan t dans les cerisiers. Les filets sont couleu r de rose dans le
néflier ; en généra l les filets sont com~_uné­
ment blancs , plus rareme nt fouges comm e
dans l'abric otier, blancs dans le lin 7 verts
dans l'asper ge.
La substa nce de ces filets est assez uni.
forme , ils paraiss ent compo sés de vaisse aux,
& de tissu cellula ire; ils sont plus ou moins
longs & flexibles; quelqu es-uns feraient sopp-
çonner une matièr e de corne, de cuir, ou
de bois; plusieu rs paraiss ent se mouvo ir spontaném ent comm e dans l'opunti a & les berbcris.
Kolreu ter donne cette propri été à tous les
filets. On y remarq ue des vaisse aux spirau x,
qui sont pour l'ordin aire nombr eux dans les
organe s généra teurs, soit pour. y apport er-·
des sucs, soit pour favoris er leurs mouve mens
& assure r leur conser vation .
On a cru que les filets étaient une produc..
tian des pétales , parce qu'ils semble nt réunir
-toutes leurs parties, Malpig hi soupço nnait
que les filets renferm aient des fibres ligneu ses , mais elles pourra ient être des . nervur es
sembla bles à celles des pétales . Le célèbre
Desfon t.aines a vu dans l'asaru m dpuze éta..
v É
G É T ALE.
mines s'échapper de douze fibres ligneuses;
mais dès qu'on sait que la fleur ou son bouton est un germe particulier, lié à la plante
qui le développe sans l'avoir produit, il est
inutile d'entrer dans cette recherche.
Les filets des étamines sont probablement
creux; c'est ainsi qu'on les voit dans la tu..
.l ipe lorsqu'on les coupe transve~salement.
La longueur des filets est très - variable;
quelquefois ils s'élancent hors de la fleur;
d'autrefois ils n'ont que la longueur du pétale. On en voi t qui sont très-déliés & sou..
vent assez fermes; ils sont pendans ou droits
sui vant les espèces.
Les sommets des étamines s'écartent des
filets en mûrissant; quelques-uns par leurs
bases, & d'autres par le haut.
Dans quelques plantes comme la ketmia les
filets des étamines sont réunis par le bas;
dans d'autres ils sont par paquets, comme
dans le
millepertuis. Ils forment une gaine
vers l'extrémité inférieure dans les plantes
légumineuses.
Le nombre des étamines est pour l'ordi..
naire constant dans chaque espèce.
La nourriture des filets est probablement
62
l'H YS I0L OG IE
; les filets
préparée par le cali ce & .les pét ales
trav ers des que ls
eux -mê mes son t des filtr es au
, ils ' p érissent
pas se l'ali men t des pou ssiè res
On voi t .cla irequa nd cell es-c i son t mûr es.
pied des file ts;
me nt u,n cor ps ~landllleux 'a u
y mo nte .
Où dor es'é lab ore r le suc qui
épr ouv aien t
On a obs erv é que les étam ines
le tems de · la
que lqu es mo uve rne ns dans
fort bie n pou r
féco nda tion . Tes sier le déc rit
on voi t surle' seig le; .au lev er du sol eil,
pen dan t que
tou t les troi s anth ères s'él eve r,
nd elle s son t
la bale .ant érie ure s'éc arte ; qua
on
men t par ven ues au- des sus ,
pre squ 'ent ière
e com me nce ,
les voi t se sép are r, l'an téri eur
ren ver se de
elle s'ag ite en div ers sens , & se
t les mêm es
côt é; les deu x aut res fon t bie ntô
les filet s & les
mo uve men s qui dév elo ppe nt
ité des ant hèren den t plu s app aren s , l'ex trém
es, & qui
res qui est sup érie ure dan s les · bal
ver sem ent , se
dev ien t l'in féri eur e par ce ren
sen sibl e
par tag e en deu x par la retr acti on
u v ren t , &
d'un e par tie des bourses qui ,s'o
cui ller ; alor s
qui pré sen ten t la form e d'u-ne
les pou ssiè res
dan s l'in téri eur on déc ouv re
_.peut voi r
qui , e q sqr tfp. ~ ,p,ar .secousses.. O,n
t avec, la
cel a à: :'l'«:il ~n ~4 " ~ .mais. .~ac iJ.e m,e. n
lou pe.
;1~
v É
G
É ·1' ,A. L E.
~ J'avais s0':lpç~nné ' que les vaisseaux .spi..
raux J 'es filets contribuaient au mouvement des
éramiues. · .ço;'~l:·H?~rettL ~: ~u la : P1 ~ m e idée,
mais il ~' ·a trouvé les moyens de _la rendre
~rès-p.rèrl>able. .11 a vu dansIes filets courbés
de là pariétaire & de :l;brtif7 yn grand nombre de vaisseaux spiraux formant un anneau
'lua:nd . ilssqn~ :co u r q és ; leur disposition
leur rend leur ressort, pour redresser les étamines par ' l'action la
plus propre à rompre
les an thères , & à déri der les enveloppes retournées v ersI'axe de la fleur; ce qui force
les étamines à se courber dans le sens op...
posé; il explique de la même manière les
mouvernens de la sensitive, Smith qui croit
l'irritabilité des filets" montre SUf- tout cette:
faculté vers leurs bases. Covolo &Compa..
retti ont fait voir que le mouvement des étamines était mécanique , qu'il dépendait de
leur construction , & de leur combinaison
dans les différentes fleurs où on l'observe;
c'est ainsi que le dernier le fait résulter dans
quelques labiées, du fluide contenu dans
les vaisseaux, de leur natu,re, de r état du
parenchyme; il le détermine dans un tems
& une situation donnée par u necompression
64
P
H Y
s 10 LO G
1E
, & il ren d
ou le dév elo ppe men t des par ties
étam ine s, &
ains i "rai son de l'in clin aiso n des
c le stig mat e.
de l'un ion "d es pou ssiè res ave
nge nt que l..
Les "filets des étam ines se cha
pen ser qu'i ls
que fois en pét ales , ce qui fait
nou rrit ure plu s
son t org ani sés , & qu'u ne
circ ons tanc e faabo nda nte , QU que lqu 'aut re
mai s ces péta les
vor ise leu r dév elo ppe me nt,
ux, com me je
son t ord ina irem ent mo nst rue
dou ble s' &
l'ai vu dan s les ceri sier s à fleu rs
l'étamine & le
dan s une tulipe dou ble , où
inté gra nte s du
:filet par aiss aien t des par ties
péta le lui-même,
§.
II. De s anthères.
sier a faite
Voi ci la des crip tion que Tes
son livr e des
des étam ines du seig le dan s
anth ères du sei.
irfaladics des grains. Les troi s
irem ent dan s
gle son t plac ées per pen dic ula
s con tre les au ..
leur s balès , & pre ssée s les une
osit ion resp ectres ; elle s form ent dan s leu r disp
érie ure men t par
tive un tria ngl e term iné sup
s; elle s ont une
une pyr ami de à plu sieu rs pan
res; mai s elle s
cou leu r ver te ava nt d'êt re mû
leu r ext rém ité
jau niss ent en mû riss ant , &
dev ien t
"\T É G É 't A LÊ.
devien t rose; on n'appe rçoit pas les filets
repliés , ou placés derrièr e deux écailles ou
nectaires. Chacu ne des anthèr es est compo..
sée de deux bourse s accollé es l'une à l'autre t
& séparé es par une cloison comm une; leur
forme est carrée avec des .angles arrond is 84
des rainure s dans les interva lles; au mome ne
où elles sorten t de leurs baIes, les extrém i...
tés supéri eures sont entière s, mais les inférieures sont partag ées jusque s à l'endro it où.
1
s'insèr ent les filets t'lu' on comm ence à voir;
ils sont hl ancs & transpa rens, Quand les
anthèr es sont hors des bales , les sommi tés
entière s se partag ent à leur tour, alors une
anthèr e de seigle ressem ble à un X; bientôt :
le corps, prend une couleu r de rouille , tandis
que les extrém ités devien nent crarno isi , les
filets dévelo ppés ont enviro n un centim ètre
de longue ur ou quatre ou cinq lignes.
Les étamin es de toutes les plantes ne répan..
dent pas leurs poussi ères dans le même tems;
les étamin es du datura , du lis, des campa . .
nules font éclater Ieurs globul es avant que le.
limbe de la corolle soit parfait ement ouvert ..
on dans ie mome nt de l'épano uissem ent, OL, "
un pe u après.
TonIe
u.
~
66
PHY SIOL OGIE
Les étamin es sont les parties des plantes
qui souffre nt le moins de variété pour le
nom bre & la figure dans les différe ntes familles. On ne .voit à cet égard aucune différence sensib le, dans les mauve s, ou dans
les crucifè res, &c.elle s ont chacun e les mêmes
filets, les mêmes anthèr es; mai! on peut avoir
remarq ué que les organe s les plus import ans
dans les êtres organi sés sont comm unéme nt
ceux qui sont exposé s aux modifi cations les
plus petites dans tous les cas, f" dans toutes les espèce s des êtres auxque ls ils appart iennent, sans doute parce qu'ils ont des rapports plus irnport ans & plus nécess aires avec
l'indiv idu, & quelqu es lois généra les.
Bulliard dans son Histoir e des clzam.pignons
de la France observ e pourta nt des différences dans les poussi ères des fleurs de la même
espèce ; mais il en a trouvé la cause dans
leur différe nte maturi té; on s'en apperç oit en
exposa nt ces poussi ères sous l'eau au foyer
d'un micros cope 'su r un porte-o bjet réchau ffé;
elles 'n e crèven t pas tou ces , parce qu'elle s
'ri e sont pas égalem ent mûres ; il .ajo u te avec
raison , qu'il faut prendr e ' les fleurs de J'ex-
périen ce dans leur lieu natal, parce que dans
v É
G É T ALE"
les jardins, les fleurs s'embellissent aux dépens
des organes de la génération ;' il arrive aussi
que dans les chaleurs, les poussières écla-
tent moins quand l'air est sec, parce que le
fluide qu'elles renferment est plus épais dans
les coques; ce qui apprend qu'une chaleur
& une sécheresse trop fortes nuisent à la
fécondation.
§.
III. Des poussières,
Les poussières méritent toute l'attention
des botanistes philosophes. Grew les étudia
le premier avec le microscope en, 1682. Malpighi les observa en 1686; Geoffroi s'oc..
cupe de leur nature & de leur !orme dans
les Mémoires de t académie de Paris pou r 171 1.
Vaillant vit les anthères s'ouvrir en 1717.
Jussieu remarque comment elles éclatent sur
I'eau en 1719. Needham suivit ces recher...
ches en 1747. Micheli apperçut les poussières des champignons en 17 2 9 . Jussieu découvrit celles des fougères en 1739. Reaumur
-fixa celle des fuci en 171 1.
Qriselini
confirma
cette observation en 1750. Hedwig a rendu
très.probable l'existence des poussières dans
les ' plantes cryptogarnes.
E
'
2
r
P Il vs
1 0 LOG 1 "E
Quand les fleurs des pêchers on des ceri."
siers sont épanouies' les sommets des étami-
nes s'ouvrent par cette rainure longitudinale
dont j'ai parlé, alors les sommets des étamines paraissent composés de d eux ' capsules
qui se séparent, & qui restent attachées par
leur pédicule. Ces sommets ou ces capsules
renferment une poussière très-fine qu'on voit
lorsqu'ils s'ouvrent. La présence du soleil
cette opération, & l'effusion des
poussières qui ressemble à celle des graines
de la balsamine. On voit ces poussières vol..
tiger sur les bleds en fleurs, on les trouve
favorise
sur les coques ouvertes.
Les poussières des capsules sont formées
comme de petits grains attachés par des filets
implantés dans la capsule; ils sont opaques
& d'une substance cornée avant leur " maturité , ils deviennent transparens lorsqu'ils mûrissent. La 'p art ie extérieure de ces globules
est une peau extrêmement mince & élasti-
que, assez raboteuse, criblée de pores;
011
Y découvre un tissu cellulaire composé de
fibres très-fines réunies vers le centre du glo..
bule, & mêlées avec une matière cireuse
abou tissant à une petite peau capable d'une
v É
G
É T ALE.
certaine extension, mais qui se rompt dans/
certaines circonstances. Hedwig nie l'existence
de ce tissu cellulaire; on peut se trotTI.per
aisément en observant les
poussières daus
des mornens différens, La
matière cireuse
est inorganique, granulée, elle seIiqu éfie
en mùrissant., & devient la matière d.e la
fécondation, comme Koelreutcr le rem:lrque
& le d'écrit.
La coque qui renferme ces poussières, qui.
les nourrit, est faite avec U)11e , peJ.u li ée par
deux sutures, dont l'une est fort apparente,
& l'autre à peine sensible. On avait cru cette
bourse simple, mais on y a. encore rernar-
qué des bourses plus petites; il n'yen a
jalnais trois réunies sous la même peau, mais
, quelquefois deux, & communément une:
trouve aussi des coques
011
à double poche
dans la même fleur & rarement une seule
de celles-ci. On distingue' sur les coques cl'o rchis une petite ouverture assez lâche, donnant passage aux poussières, mais elles n'eu'
sortent point: avant leur maturité.
Gl'€Îch,en. 'conlpare les capsules des poussières à des œufs de f0 'l:H?mis; quelques-unes
ressembl~ntàditS vessies,' qui ne sont pas.
E3>
PH YS IO LO GI E
cha que grain
par fait eme nt ple ines. Il cro it que
a un dia mèt re
ren ferm é dan s les cap sule s
. que celu i d'un che 160 ,00 0 fois plu s pet it
tombées sur
veu ; il sl1ppo~e que les pou ssiè res
hum eur glu ante
le stig mat e y trou ven t une
alo rs, & leur s
Gui les gon fle; elle s écla tent
e. Il sem blepet its glo bul es pén ètre nt le styl
le stig mat e con .
rait que J'hu meu r qui est sur
fair e cre ver ces
trib ue mie ux que l'ea u à
pou ssiè res.
cap sule s des
L'e nve lop pe qui form e , les
tiss u est très pou ssiè res est réti cul aire , son
eur glai reu se
ser ré, elle ren fer.me une hum
se au trav ers
don t il s'échappe que lqu e cho
ou rése au , pUIsque ces pou ssiè res ont une
ode ur mar qué e
res ' ont une
Bos sec k eroi t que lei poussiè
orc his ; que cet
esp èce d'ét ui com me cell es des
ou par enc hy.. .
étu i .est d'un e sub stan ce cor née
con ten ant deu x
mat eus e , il a vu des étui s
cloi son . L'en vepou ssiè res sép arée s par une
tiss u de fibr es ou de vai sse aux
lop pe est
moi ns den se,
rem plis par une liqu eur plu s ou
pell icul e d'a..
& diff érem men t colo rée. Cet te
ore jusq ues à ce
bor d fort min ce s'am inci t enc
un
lon gem ent
qu'elle s'éc late ; elle semble un pro
-
y
71
É G É T A L l.
de la peau du filet. Hedw ig a vu des trachées dans ce réseau.
Ludw ig dans sa dissert ation De pulucre ~n­
thcraru m appreu dique les poussi ères sont mû•
. res, quand les stigma tes sont humid es; que
la peau des poussi ères s'ouvre sur - tout au
le~er du soleil. Les globul es sorten t alors par
une ouvert ure à peine- visible , & les poussières vidées se fronce nt & se flétriss ent.
Bu Iliard dans
de la
S011
Histoire des champi gnons
France dit que ' lorsqu 'on observ e une
anthèr e éloign ée de sa maturi té ; on voit chaque globul e retenu à sa place par des fila.
mens gélatin eux; il faut se servir de verres
très-Io rts , encore on ne disting ue que diflici- "
lemcn t leurs inserti ons dans les globul es de
l'anthè re. Il y a quelqu es fleurs comm e l'ana..
gre bisann uelle , la camom ille & l'épilo be
à épi dont les globul es conser vent un, deux)
ou trois mamm elons qui paraiss ent les' points
de réunio n de ces filets.
Le nombr e de ces poussi ères est bien grand
rélativ ernent à celui des graine s à fécond er.
I{ohler a compt é dans l'hibiscus syriacu s 486~
poussi ères dont 50 , auraie nt pu opérer la
fécond ation. Le mirabilis jalappa a . dans une
E4
72
PH
Y S 1 0 LOG 1 E
seule fleur 293 poussières, le mirabilis longifiora 32 r , & peut- être que quelques grains
eussent suffi pour féconder toutes les graines.
Ces organes
microscopiques sont proba-
blement nourris par les filets dont j'ai parlé
qui leur portent les sucs amenés dans la
capsule, & qui les élaborent, comme les vaisseaux qui aboutissent aux graines dans leurs
coques; au moins la coque de l'anthère, en
donnant passage aux globules, laisse échap-
per une liqueur qu'elle a préparée.
Le développement des globules varie dans
les différentes plantes, sans doute suivant
l'épaisseur de la coque qui les renferme, §f,
l'élaboration des sucs qu'elle prépare. Les
bourses s'ouvrent toujours à leurs sutures..
Bulliard observe que dans les sauges & les
lis chaque globule se crève avec une sin.
·g ulière élasticité; le fluide qui s'en échappe
forme dans l'eau uri jet spongieux, qui s'éten--
drait peut - être plus loin, si le milieu étaie
moins résistant. Il y a des fleurs telles que
.c elles du tithymale épurge & du chèvrefeuille
des bois dont les globules s'agitent & se tour..
mentent avant de 'se briser; au moment de
l'éçlat,- la petite coque pleine.d'un ·ftuideI~
v É
G
cule, pendant que
É T ALE.'
le
73
fluide qui en sort
s'avance; souvent le fluide s'élance par jets
inst~ntanés comme dans le lis blanc, quelque... ,
fois un globule avant de se crever est agité
convulsivement pardeux ou trois secousses,
qui se succèdent plus ou moins rapidement.
Il y a beaucoup de coques qui se crèvent
sans efforts , comme celles du dictamne fraxinelle, de la nielle bleue, des gesses, & de
plusieurs fleurs légumineuses & labiées.
Le
fluide spermatique qui en sort s'étend autour
d'elles comme une gOUtte d'huile.
Dans les sujets obscurs on ne saurait trop
multiplier les faits. Jussieu a découvert que
les capsu les des étamines éclataient comme
les bombes; qu'il en sortait une liqueur comme
la salive, où l'on voyait nager quelques grains.
Il y ena qui éclatent pt~:s facilernent , quand
on les humecte sur le port.e~objet
du micros..
cope.Serait-ce par le gonflement de renveloppe de la capsule '? elle était pourtant déjà
humectée , mais par un fluide différent, dont
la combinaison pourrait produire cet effet,
il serait possible que la coque qui est alors
f~rt mince. soit déchirée par la dilatation que
produit l'eau quipénètreI'enveloppe , & qtqi
74
PHY SIOL 06IE
change ses formes ; les filets qui la porteB t:
sont très-sp ongieu x , l'eau les pénètr e, & fave-
rise ainsi leur ruptur e; l'air qui s'insin ue dans
Ies pores doit produi re aussi une fermen tation propre à faire crever la coque. Enfin lA
dilatat ion & le desséc hemen t occasi onnés par
la chaleu r du soleil peuve nt amene r encore
l'éclat des coques . Ces différe ntes causes sépa,
rées & réunies semble nt concou rir à la produétio n de cet effet.
Lederm uller dans ses Amusemens microscopiques a soupço nné deux espèce s de pous.
sières dans les tulipes , pa~ce que les unes lui
parure nt fouges & les autres jaunes ; mais il
me semble que ces nuance s doiven t dépend re
du différe nt degré de leur maturi té ', com m e
on l'obser ve dans les fruits.
Koelre uter a cru que les poussi ères éclatent toujou rs dans l'eau quand elles ne sont
pas mûres , & qu'elle s n'éclat ent jamais dans
les fleurs. Les poussières mises dans lès huiles; essenti elles 9U sur le stign1ate qu'elle s
doive_nt fécond er se v!dent sans se briser; il
semble rait alors que la matièr e conten ue dans
les capsules se filtrerait au travers de leurs
pores pour pénétrer les stigmates. J'ai eu roc..
v É
G
É
T ,
'L E.
casion d'étud ier'la propol is des abeille s avec
des lentille s très-fo rtes, & j'ai vu qu'elle contenait un très - grand nombr e de ces globules d'étam ines vidés, transpa rens & sans couleur. Il y a des capsul es qui ont des ouvertures nature lles, au travers desque lles le fluide
des coques peut s'écha pper; peut-êt re que les
huiles ess,en tielles qui le dissolv ent donne nt
à la peau des capsul es une ténuité qui les
met en état de tamise r les poussi ères; ou bien
ces huiles en altéran t les coques ouvren t des
passa~es dont le fluide profite pour sortir.
L'humi dj~té & un certain degré de chaleu r
sont suivan t Bulliar d les agens de la sortie
des poussi ères déposé es sur le stigma te, où
elles sont humec tées par la liqueu r qu'elle s
y trouve nt ; ~a chaleu r des rayons du soleil
favoris e leur ruptur e, sans doute en tendan t
cette peau, que le fluide qui pénètr e la capsule & les globul es contrib ue de même à
dilater .
Les poussi ères, malgré leur extrêm e petitesse , offrent de grande s variété s dans les diverses espèce s des plantes . On les disting ue
par leur nombr e, leur' couleu r, la form~ de
leurs capsul es, lems inserti ons sur leurs filets
,6 ,.
PHYSIOLOGIE
& la place de leurs ou vertures. Bosseck dan;
son ouvrage de antheris fiorum apprend même
que la forme des poussières varie tellement
qu'on ne saurait déterminer leur figure que
lorsqu'elles. ont atteint leur maturité,
Elles
sont sphériques dans la mercuriale, ellipsoi..
des dans le lis, en flêche dans le safran,
Bulliard en a vu qui étaient Tondes dans le
liseron, irrégulières dans l'épilobe à épi,
ovales dans les haricots; elles doivent encore
varier par la quantité & la qualité cie leurs
fluides comme par la proportion & le
BOIJ1"
bre de leurs globules.
La surface des poussières, suivant cet observateur, est pour l'ordinaire polie, quelque.
fois rude , &. velue; mais elle est lisse dans
1a plu p·a·rt .des fteurs comme dans le seigle,
granul"€u,se comme dans la Iampette des bleds,
ou st-riée comme dans l~ tithymale épurge ,
ou hérissée comme dans les mauves.
La poussière des anthères du seigle mûre
parut à Tessier un amas de corps ovoïdes,
sur chacun desquels il remarqua un point
lumineux & un grand' nombre de rayes Ion-
gitudinales; ces corps-paraissaient liés entr' eux.
par une humeur visqueuse..
v
É
G
É
T A
t t~
La couleur vd es poussières est communé-
ment d'un 'au.ne plus ou moins foncé; il Y
en a des rouges, violettes, blanches, elles
sont rarement vertes.
La même poussière qui n'a qu'une . enveloppe, suivant Gleichen, en a deux suivant
Ludwig , & même trois aux .y eu x de Go èrtner : j'ai lieu de
croire que cette différence
dans les observations provient de \ la différence des tems pendant lesquels l'observa-
lorsque la poussière étaie
tion a été faite;
moins mûre, leur surface était moins tendue ,
& il était plus facile de voir les membranes
qui formaient leur couverture, La membrane
extérieure est assez forte; il semblerait que
les fibres de ce réseau communiquent avec
la matière cireuse qu'elles renferment, Ce
réseau est seulement susceptible d'extension
dans certaines limites, de sorte qu'il se déchire quand il est trop dilaté.
Les anthères, comme les autres parties des
plantes, se nourrissent probablement par des
sucs élaborés dans un bourrelet; on le trouve
ici à la base eles filets des anthères, &
des
globules. Ils est certain que le fluide des
1
poussières chan&"e à mesure qu'elles mûrissent,
PH YS IO LO GI E
t tou jou rs
ce suc d'ab ord très - épa is dev ien
dan s le flui de
plu s flui de. Bul liar d a vu flot ter
que lqu es ' pemu cila gin eux , des glo bul es ou
de lui- mêm e
tits cor ps qui lui par ure nt le flui
me dan s les
sou s une form e con crè te, com
s il n'en vit
mau ves & les bec s de gru e; mai
s. Ces pet its
poi nt dan s les dau phi ns' des bled
flui de féco ncor ps son t san s mo uve men t. Le
esse ntie lles , &
dan t est diff éren t des hui les
les glo bul es
sou ven t colo rées qui ent our ent
des pla nte s, &
des pou ssiè res de la plu par t
olle s son t les
sur -tou t de cell es don t les cor
pas ces suc s
plu s bell es. On ne rem arq ue
ger mes des
hui leu x dan s le voi sina ge des
soit la gua nplan tes c~yptogames, que lle que
env iron ne.
. tité du fluide féc ond ant qui les
t-êt re san s rap Ces hui les éthé rées son t peu
n; &je sou ppor t imm édi at ave c la féc ond atio
ver ture des
çon ner ais qu'e lles fav oris ent l'ou
bul es, d'ap rès
coq ues , & l'ex plo sion des glo
. Bulliard
les exp érie nce s que j'ai rap por tées
com me un murep rése nte le flui de féco nda nt
pas sur l'ea u,
cila ge lim pid e qui ne sur nag e
des hui les; il
& qui n'a poi nt le cara ctère
éren tes esp èce s
ne par ait diff érer dan s les diff
& par le nom de plan tes que par sa flui dité ,
it obs erv és..
bre des car pi flot tans qu'il y ava
v ft,
§.
G É T A L ~.
79
IV. An aly se des poussières.
res des
Tes sier a rem arq ué que les pou ssiè
hum eur vis.
fleu rs étai ent liée s par une
le ava nt leu r
que use ; il pre nai t cell es du seig
s dan s une bou ma turi té, & il les met tait alor
s s'at tach aien t
teil le bie n sèc he, bie ntô t elle
ode ur sem bla..
aux par ois , & exh alai ent une
taig nie r, mai s
ble à cell e de la fleu r du châ
lqu es jou rs, &
elle s'af faib lit au bou t de que
x qui com ,p rit le lége r piq uan t des vég étau
men cen t à ferm ente r.
trav aux de
Je pré sen tera i ici une idée des
lysé les pou sTin gry sur les étam ine s; il a ana
la dist ilsières du lis, qui lui don nèr ent par
eur des pou slati on une hui le légè re aya nt l'od
t am bré e, &
sièr es ave c une eau lég ère men
Les pou ssiè res
une par tie colo ran te rou ge.
pro céd é une liseu les lui fou rnir ent par ce
ine qui se fige
'lue ur clai re, une hui le citr
que . Les som aisé me nt, & asse z d'am mo nia
part ie dis sou s,
met s Sc les pou ssiè res fure nt en
fou ge qui co.& le rési du prit une cou leu r
lore l'éth er.
décoction
'Tin gry obs erv e enc ore que la
feu ' nl~d , déc è..
des pou ssiè res & leu r ana lyse au
éren tes hui les
len t des hui les vol atil es, & diff
PH
Y
S'
r o r, 0 G t E
essenti elles dissolu bles dans l'esprit de Vlll;
Ce chimis te savan t prouve que les étami..
nes ne contie nnent point de matière cireus e;
quoiqu 'elles semble nt 'd 'ab o rd fourni r une matière analog ue à la cire, mais il démon tre
qu'elle est absolu ment différe nte de celle qu'il
a ~u retirer de la matièr e verte des végéta ux.
Les étamin es sont dissolu bles dans toutes
les huiles par expres sion; elles favoris ent la
réduct ion des oxides métall iques par le charbon qu'elle s formen t.
Il parait que la liq u éur des capsul es se
Iorrne dans les vaissea ux de la fleur, & s'a'chève dans les coques des poussi ères;
doit être la produc tion la plus élabor ée
végéta ux; elle est fort abonda nte dans
anthèr es des apocin s , des asclépi as des
ç
elle
des
les
or..
chis. Cette espèce de matièr e cireuse qu'on
remarq ue d'abor d dans les capsul es, devien t
peut - être fluide par l'action du soleil
plutôt par les sucs qu'elle y attire; alors pous..
ou
sée par les fibres élastiq ues du tissu cellulaire vers les pores de l'épide rme ' qui est
un réseau assez ,l arg e ; elle s'échap pe au tf.a..
vers de ' ces pores, &, produi t cette matièr e
visque use observ ée
par
Tessie r.
, CI-IA P-ITR E
x.
CHA P1T RE
Des pistils.
LE
pistil est pour l'ordinaire composé de
l'ovair e, du stile & du stigmat e. Quoiq ue je
n'entre ici dans aucun 'détail sur la fécond atian'; je dirai pourta nt qu'on
mâles celles qui n'ont que des
qui ne donne nt jamais de fruit
celles qui ont seulem ent des
appelle fleurs
étamin es t &
ç
fleurs femelle s
pistils & où
le fruit se trouve toujou rs; fi~urs hermaphrodites
celles"qui téunis sent les étamines & les pistils.
On appelle aussi plante s monotques celles dont
les fleurs /du même indivi du sont séparé ment
mâles & femell es; comm e le corillus , cucumi s
mela '; plante s dioïques celles dont les , fleurs
mâles sont sur un indivi du &, les fleurs feautre, comme le mercurialis an»
melles sur
nua, spinacia oleracea ; plante s polycames celles
dont les tiges porten t des fleurs herma phrodi tes
~ vec .des fleurs unisex uelles,
un
TOlnè
IL
PH
8.1
§
Y S 1 0 L ·0 G 1 !
1. Des pistils en général.
Cette partie importante des fleurs est aussi
variée que toutes les autres; les ovaires plus
ou moins nombreux sont placés au dessus ou
au .d essous de la corolle; quelques pistils sont
sans stiles, quelques-uns en ont plusieurs'. La
ngufe du stile est très - variable dans ses dimensions. Les stigmates offrent encore mille varié-
tés, la plupart des plantes en ont un, d'autres
plusieurs; .Ieu r forme n'est pas toujours la
même. Ces différences constantes dans chaque
espèce annoncent par conséquent qu'elles sont
organIques.
Le pistil ne parait d'abord que comme une
masse informe; mais en l'anatomisant alors
, avec soin, on y retrouve ses deux membranes avec un petit corps globulaire, on
découvre ensuite ses vaisseaux; bientôt le
stigmate se montre & s'humecte.
Duhamel peint le pistil de la, fleur de
-l'amandier évasé, de manière que son extrémité supérieure représente la figure d'un
pavillon de cors de chasse; il parait , grainu
dans cet endroit &c fermé par un
corps
v É
G
É
T , A L E~
glanduleux, ou des vessies pleines d'un suc
.
"
\
visqueux ; cette partie est le stigmate , en
.descendant jusques au fond de la fleur on
traverse Je stile qui aboutit à un renflement
formant J'ovaire & renfermant le noyau.
Dans lé poirier ou le'pommier dont les fruits
ont cinq pepins,
011
voit cinq filets avec leurs
stigmates correspondant aux cinq loges qui
les renferment, ou plutôt on découvre dans
chaque fleur cinq pistils; souvent, quelque
soit le nombre des graines renfermées sous
la même enveloppe & produites par la même
fleur, il ya autant de pistils que de graines;
on est porté à le croire en disséquant un
des stiles du poirier; il se divise en deux:
par le bas & chaque division a son pepin.
Un stile pourrait ainsi, suivant l'idée de Duhamel, se diviser en plusieurs stiles renfermés
S01.Js une seule membrane. Si l'on coupe un
de ces stiles à une fleur de poirier, le fruit
noue ,mais il manque un pepin. La fleur
d'orange n'f qu'un ~tile apparent, quoiqu'elle
ait souvent quinze pepins. La grenade qui
a une foule de pepins n'a ' qu'un seul pistil.
En général le stigmate se partage en autant
, de parties, q~e le renflement inférieur de la
F z
84
I) H
Y S 1 .0 L OG 1 E
base du stile contient de loges, comme dans
la. tulipe & presque toutes les liliacées. Les
ombellifères qui portent deux semences ont
leurs stigmates doubles, & en général le
nombre des stigmates est proportionnel à celui
-des logettes - pour les graines. Duhamel croit
aussi que chaque logette a son stile & son
stiglnate, que tous ces stiles se réunissent &
~ ne paraissent en former qu'un seul. Quelques
expériences ont fait vso up ço nner que la fécondation d'un seul pistil dans une fleur
suffirait pour la fécondation des autres.
Le pistil présente le tissu cellulaire & des
'v aisseau x '. particuliers comme le bouton de
Ia fleur, les premiers contiennent une liqueur
douce filtrée
sans doute -d a n s le bourrelet
Élu bouton & dans les bases du stile;
011
.l'a pp er çoit sur l'ouverture des stigmates, il
forme peut. être ces suc~ visqueux qui nourrissent' l'ovaire & qui servent d'excipiens aux
poussières & au fluide qui en sort. 'O n remarque dans le
pistil desv~isseaux spi..
raux.
Linné a fait reJnarquer deux particularités
propresauxpistils ; ils sont toujours humides
:t
"& ils" sont les s-eules parties de la plante sans
v ÉG É
T ALE.
épiderme & sans écorce , il serait pourtant
possible, que cette privation d'épiderme_ne
fût qu',apparente,
& qu'elle fût si fine (\:
si adhérente qu'elle ne pût ai sément se distinguer ; maïs, quoiqu'il en soit, on y remarque
le but de la nature qui a voulu laisser une
communication facile entre
les parties du
pistil & les poussières , ou rendre plus aisée
l'imprégnation du corps glanduleux qui
f<?f111C
cet organe.
Lep is t il
cl e 1a fieu r cl use i g 1e ava nt son
entier développement offre
un assemblage
confus de filarnens qui se croisent; bientôt
après on y voit une base arrondie terminée
par une petite éminence applatie ; deux stigmates semblables à des ' aigrettes éloignées
l'une de l'autre s'él évent de ces bases; elles se
rapprochent ensuite & forment un bouquet ,
quand les anthères se sont développées; ce
bouquet est une espèce ~e houpe adhérente
supérieurement à l'embryon & diminuant ,it
mesure qu'il grossit sans s'effacer
fait.
tout .. à -
Les pistils ont dans les mêmes espèces les
mêmes {ormes, parce qu'ils: doivent être en
proportion . avec leurs poussières qui: sont
~F 3:
86
P
H Y S 1
e
LOG 1 E
'u nifor mes , aussi les individus de la même
espèce peuvent être fécondés les uns par les
autres, ce qui arrive rarement quand les individus sont d'espèces différentes & même
voisines) mais l'organisation intime des pistils,
& le défaut d'affinité des sucs alimentaires
avec le germe peuvent y influer de la même
maniere.
Il y a des pisti!s surmontés d'une seconde
fleur ou d'u ne touffe de feuilles, comme on
le - voit dans les cerisiers à fleurs clou bles.
Le pistil de l'erysimum officinale, qui est lui..
même la capsule & les panneaux de la silique,
se change en vraies feuilles,
§.
II. De l'ovaire.
L'ovaire, cette
base du pistil-, la partie
des organes générateurs la plus -v o isine du
1
rameau, est le dépôt de la graine: il offre
une substance molle semblable à la moelle,
uniforme, simple, couverte d'un épiderme à
peine perceptible; mais cette substance est plus -o u moins ferme, transparente, & ver-
dâtre dans les différentes espèces de plantes•
.Cet organ~ varie de même par sa forme,
vÉ
G É T ALE.
x
&c.; tantôt
tantôt rond, ~ngu leu
divisé en plusieu rs logette s; tantôt formé par
deux lames liées dans leurs bords , on apper.
il est
coit la suture dans quelqu es plante s, je don..
nerai une idée plus précise de l'ovair e en
parlan t des gerrne~. Tou t se lie dans les corps
organi sés, & l'on y voit toujou rs mal ce
qu'on voit dans l'isolem ent.
~.
III. Du stile.
Le stile placé sur le milieu du germe le
péné rre & s'enfon ce jusque s dans le milieu
dufrui t, où il se divise pour atteind re chaque
graine logée dans le même ovaire . Il travers e
pourta nt le corps glandu leux, où il Y a une
cavité bordée, de cinq arêtes formée par son
prolon gernen t ; chacun e de ces arêtes répond
à une capsul e où sont les pepins .
Les stiles sont- ils tubulé s? Bonne t dans
un mémoi re sur la fécondation des plantes apprend qu'il a vu dans le stile d'un lis orangé
une ouvert ure entre les pièces du ' stig~ate,
où il introd uisit une épingl e, & les pièces
se sépar èrent en forman t l'évase ment d'un
entonn oir, qui donna it un passag e suffisa nt
:F 4
PHYS~OLOGIE
88
aux poussières. Ces trois pièces ont une
force de ressort ' suffisante pour ouvrir & fermer le trou du stigmate; il a vu les mêmes
pièces avec le même jeu dans les pistils: de
l'oranger Si, du tilleul. Linné & Gledttsch
ont observé que le stigmate reposait sur le
stile qui lui sert de canal de communication
avec le gernle.
Hill dans le chapitre VIII de son essai
'd "un sijst érne sur la génération des plantes , a vu
la tête du pistil d'un amaryllis composée ~
trois parties rondes 'semb lab les à des sectio~~
coniques irrégulières, dont toute la surfac:ê:
est couverte de petites bosses blanches comme
Ia
Il
eÏge, la tête du pistil est cramoisi; au '
milieu l'on découvre
une matière blanche
spongieuse, les parties qui s'échapp ent ressemblent à des clous; mais les parties sortant
du milieu blanc de ces sections coniques
sont
couvertes & deviennent les embouchures
d'une quantité égale de tuyaux plus grands
que les autres; ces ouvertures peuvent re..
cevoir un grain de poussière. Il parait de là
que l'évasement du stigmate & son ouverturese prolongent dans un tube formé par lestile
& descendent jusques à l'ovaire. En cou.pan;t,
v ÉG É
T ALE.
des tranch es minces au pistil, & en les ob..
servan t avec le micros cope , on voit cette
tubulu re; mais comme tous les pistils ne sont
pas tubulé s, il faut rempla cer ce canal par
des tubes particu liers.
Spallanzani a observ é cette tubulu re dans
quelqu es pistils depuis leur cime jusque s
au fond, c'est- à- dire depuis le stigma te à
l'ovair e; mais il ne l'a vu dans quelqu es
autres , que jusque s à la moitié du stile ,
& .m êm e pas si avant; enfin il en a trouvé
qui étaient compl etteme nt solides , Adans on
imagin e que la fécond ation se fait dans
quelqu es graine s par les trachée s qui abouti ssent au stigma te; mais il faudra it montr er,
que ces vaissea ux ont été adaptés .à cet
usage.
conclu re que les pistils
soient sans tubulu res, parce qu'elle s ne sont
pas _perce ptibles ? Comm e les poussi ères
varien t de diamè tres, comme il y ena qu'on
Peut • on
ne peut apperç evoir qu'ave c les meille urs
verres , & comm e il y en a qu'on disting ue
même à peine alors; on peut croire que les
canaux f,lÏts pour recevo ir ces poussi ères
échappent aiséme nt à nos sens , ces pistils.
,~
PHYSIOLOGIE
pourraient encore paraître fermés parce qu'ils
n'ont pas été ouverts. La gratiole & d'autres
plantes ne laissent voir l'ouverture du stigmate
de leurs pistils, que lorsque la fécondation
commence, & elle se Ierrne quand la fécondation est finie, comme Linné J'apprend dans
ses sponsalia plantarum , Les stiles qui ne parais-
sent pas tubulés sont des faisceaux de fibres
qui s'étendent depuis"le stigmate jusques auxloges des ernbryons r & comme on observe
des intervalles entre ces faisceaux envelop.p és par une membrane commune, on -pourrait soupçonner qu'ils forment autant de pistils particuliers. Enfin les stilesqui 'ne sont
pas- tubulés sont sûrement glanduleux, spongieux, & humectés par une humeur mielleuse.
Il serait donc possible que la cornmunicatian se fît au travers de ce corps poreux,
d'autant plus qu'uneforte suétion fait monter
des liqueurs colorées dans ces stiles qui
paraissent solides, comme Bulliard l'a expérimenté "sur ceux du lis hémérocale, & c'est
peut - être par une i:nfiltration particulière que
la fécondation s'opère" dans ces espèces.
Ces stiles ne sont pas essentiels aux fleurs;
il -y en a quelques unes qui en sont privées
v É G É TA L E.
comm e le tlzymelca t oxicodaulron : le pt-eZla a
trois stigma tes sans stiles. Il est vrai que le
stile peut être si court qu'il soit difficile de
l'apper cevoir ; .mais si le stile est seulem ent
un tube de commu nicatio n entre le stigma te
& l'ovair e, la commu nicatio n peut se faire
sans lui. Il peut même y avoir des cas, où
elle ne ' serait pas nécess aire, & où elle pour.
rait deveni r nuisibl e par l'élabo ration qu'elle
donne rait aux sucs qui y seraien t renferm és.
§.
1 V. Du stigmate.
Bullia rd représe nte le stigma te compo sé de
plusieu rs pièces dans les épilob es, les dauphins, les gramin ées; ces pièces sont repliée s
.Ies unes sur les autres , ou garnies de glande s
glutin euses, hérissées de poils enlacé s. La
partie du stigma te servan t de base aux vé.
sicules glandu liform es est p~ur l'ordin aire
charnu e & assez tendre ; mais dans les fleurs'
légum ineuse s, le stigrna te est compa él:, élastique, ressem blant à un tendon".
Quoiq u'il y ait des stiles creusés en gouttières dans t'ou te. leur longu eur; Bulliar d ne
eroit pas qu'il y en ait, où les globules les
PH
Y S 10 L Cl G 1 E
plus fins des poussières puissent passer, les
bords des stjglnates sont si rapprochés vers
leurs bases, leurs glandes sont si pressées',
qu'il n'y a 'q u'ùn fluide très- subtil & poussé
avec force qui puisse y entrer, comme on
.le voit -d a ns les pistils des liliacées , dont 011
coupe horizontalement le fruit ou l'ovaire,
quand on plonge le stigmate dans t'esprit de
<le vin coloré; alors si l'on suce le pistil
par sa section , la liqueur
~onte
au travers
du stile , jusques dans l'intérieur des trois
loges de la capsule ; mais si l'on plonge
dans la liqueur, la partie inférieure du pistil,
en suçant par le stigmate, on voit de même
la liqueur s'élever dans le pistil & se répandre
dans les glandes du stignlate, sans pénétre.r
leur intérieur; ce qui prouv.e la communication du stigmate avec le stile & celle de
tous les deux avec les loges du germe. BuI..
liard observe pourtant que les jeunes graines.
Ile se -colorent pas; ce. qui ferait croire que
le fluide :fécondant ne suit p~s cette route,
ou que la liqueur colorée
n'est pas assez
subtile pour s'insinuer dans les vaisseaux du:
cordon ombilical, à moins qne le ' simple
contact de ce flèl.ide ne suffise pourdévelop-
v t
G
9~
É T i~ L ·B.
p·er les germes ' " comme les expérien~:es de
Spalla nzanip ermett en t de le croire.
Si l'ail répète la même .exp érience .sur UR
stile de l'hémé rocale jaune ,en )eCGlUtp a l1t
peu iau id e sso us -d u -fru it, ~la liqueu r sucée
suivra le canal .p ar ses deux 'ex trémité s ,
11n .-
lorsqu 'elles sont plongé es tour à• tour dans
le fluide coloré ; si l'on laisse austil e
«
une partie de. J'ovair e, alors le fluide n'en..
file plus le canal, il travers e de petits
canaux particu liers sans corres ponda nceave c
le grand canal du pistil ;de sorte qu'il :rty a
.p as seulem ent une corres ponda nce entre le
5tigma te & le fruit, mais encore avec d'autre s
vaisse aux du.stil e, on 'Je remarq ue ainsi lors-
qu'on laisse desséc her un peu un lis mordoré.
On observ e dans presqu e toutes les .plantes
légum ineuse s & dans plusieu rs autres un stile
fistule ux, mais la suction 'n e peut y Jaire
entrer aucunfluid~ coloré ; il ,est .v rai .qne
ces stiles ne sont ,p as fistuleux jusque s à leurs
bases qui formen t la partie supéri eure de la.
gousse , quoiqu e les vaissea ux du placen tacommuniq uent avec le stigma te.
Il est imposs ible de disting uer Ies v-aisseaux
94
PHY SIOL OGIE
qui lient le fruit au stile; on les prend pour
des vaissea ux lymph atique s quand ils ne sont
pas coloré s: en généra l les vaissea ux spermatiqu es sont en petit nombr e, & si le fluide .
mucila gineux des poussi ères ne s'insin ue pas
dans les vaissea ux du stile , il ne pénétr era
pas ceux qui condui sent aux germes , a
moins qu'il n'y ait quelqu e humeu r propre
à le délaye r.
Il y a des pistils dont les stigma tes sont
velus; quelqu efois les petits filets ou stiles
qu'on y voit sont dispos és en panach e & en
aigrett e; tous ces stiles paraiss ent fistuleu x.
La surface supérie ure des stigma tes est
enduit e d'un fluide mucila gineux , qui retient
i
sans doute les globul es dés poussi ères fécondantes , lors qu'ils y tombe nt. Les stigma tes
sont aussi quelqu efois garnis de vésicu les
comm e celles du glayeu l , mais elles sont
rempli es d'un fluide très - subtil , dont on les .
vide en les compr imant, & ce fluide semble
se joindr e au fluide sperma tique pendan t la
fécond ation.
.,
Il Y a des stigma tes sessiles reposa nt sur
le fruit comm e dans le pavot; mais pour
I'ordin aire .ils sont portés sur un stile comm e
v É G É T ALE.
95
dans l'amandier. Tantôt ce stigmate est placé
au fond de la fleur, où il est libre, isolé t
sans contact avec les autres organes de là
fleur comme dans les lis & les tul j pes: ou
bien il est placé & adossé à quelque autre
organe comme dans les légumineuses.
Le stigmate parait le récipient & quelquefois le condu.cteur du fluide fécondant;
il lui donne dans quelques cas une ou plusieurs
impulsions qui déterminent la pénétration
intime du fluide séminal dans les petits vaisseaux correspondans au germ~; & ces impulsions paraissent se prolonger autant que la.
dispersion des globules fécondans. Il semblerait que l'irroration spermatique met en
- mouvement les pièces du stigmate décrites
par Bonnet; cette opinion 'de Bulliard n'est
appuyée d'aucune preuve. On voit le stigmate
retenu dans une situation géllée se détendre
tout- à -coup, quand i~ est arrosé par le fluide
spermatique, mais" cet effet mécanique ,
produit par un relâchement soudain, .doit
occasionner ':lne impulsion dans l'ovaire,
comme on l'observe daas 1"$ fleurs légumineuses,
§.
V. De la cltûte des pistils.
te des pistils'
Que lle est la cau se de la chû
de réso udr e
qui tom ben t? Sch ran ck a essa yé
atio ns , qu' on
cett e que stio n par des obs erv
bota nici
uar ii
trou ve dan s le fasc icul um pro mpt
/en der botanick;
turiccncis ; on les lit dan s les anna
riss ent pas
Il assu re que les plan tes qui ne fleu
que les stil es
dur ent plu s que les aut res; &
sur ceu x qui
non féco ndé s ont cet ava nta ge
res. Il obs erv e
.o n t re~~l l'im pre ssio n des pou ssiè
se des sèc hen t
ens uite que tou s les stile s ne
que lqu es-u ns
.p as apr ès la féc ond atio n, que
du thla spi &
sub sist ent dan s les frui ts mû rs
a mêm e qui
d'au tres plan tes ; qu' il y en
dan s les pul .
cro isse nt ave c le ger me com me
alpi na '; il est
sati lles , les gera nium , 1'anemone
pro lon gem ent
vra i que ces stile s sem ble nt un
/
, qu'i ls
lâe l'arillus qui .reco u vre la gra ine
. Dan s les pér i.
.cro isse nt & pér isse nt ave c elle
est un pro lon car pes san s cloi son le stile
sule : Les suc s
gem en t des par ois de la cap
le péricarpe f
nou rric iers : arri ven t au stile par
arrê té par celu i
. mai s son acc rois sern en t est
du pre mie r;
du ger me qui s,erre les vais sea ux,
a
\
v l. G É T
A L È~
~ mesure que la graine grossit ', la constr iction
devien t plus forte; & les vaisse aux 'n e s'élancent plus que à angles droits dans les lieux
où ils entren t, ce qui retarde le mouve ment
du fluide, occasi onne rengor gemen t & l'endurciss ement des vaisse aux; & déterm ine la
fin de l'accro isseme nt du stile avec la maturi té
du fruit. Ces stiles transpi rant toujou rs ' en
receva nt moins de sucs se dessèc hent enfin..
& tomben t.
Les stiles placés dans les capsul es à eloisons, s'élève nt sur une petite colonn e autour
de laquell e les cloison s sont liées, la merribrane qui recouv re les stiles vient des parois
interne s du périca rpe, de son épider me, Ces
stiles tombe nt après la floraiso n. L'exten sion:
du germe compr ime cette membr ane extérie ure
que l'actio n de l'air 'roidit ; les vaisse aux
nourri ciers sont plus gênés, leur chang ement
de positio n diminu e l'obliq uité de leurs angles ,
le mouve ment des fluides . est retardé & la
pe:.lU extérie ure du stile se desséc hé d'abor d
après la florais on. Il y a cepend ant des péri...
carpes avec cette colonn e qui conser vent Ieurà
stiles , comm e dans le thlaspi , mais le prolongem ent dei vaissea ux ' y est peut- être:
G
Tome II.
PH YS IO LO GI E'
lleurs les
moins gên é & les gên e mo ins ; d'ai
,
ffre nt poi nt de
vais sea ux laté rau x qui ne sou
er les autre~.
cett e situ atio n peu ven t rem plac
s les fleu rs
Le des séc hem ent des stile s dan
Les cor olle s
est ains i pur em ent méc aniq ue.
c dur er plu s
des fleu rs dou ble s doi ven t don
gra ines qui ne
lon g· tem s, par ce que leur s
er leur s vai sgro ssis sen t pas ne sau raie nt gên
lles reç oiv ent
sea ux, & le suc alim enta ire qu'e
se part ag'e pas
ave c aut ant d'ab ond anc e ne
nne nt tou jou rs
ave c les gra ine s, qui en pre
d'av anta ge.
d'au tan t plu s qu'e lles cro isse nt
con naî tre
J'ai fait que lqu es expériences pou r
choisis les
la soli di té de cett e théo rie. Je
les. Je cou pai
tuli pes qui les ren dai ent plu s faci
étamines à une
le 2 ger min al le pistil & les
B , les étam ines
tuli pe A, le pistil à une tulipe
ai ave c D & E
à une tuli pe C, je les com par
fleu rs étai ent
plan tées dan s le mêm e vas e, les
t de la
du mêm e âge , les plan tes par aiss aien
s les mêm es
-m êrne 'f o rce , elle s fure nt dan
exp érie nce un
circ ons tanc es. Je rép étai cett e
fleu rire nt en.
mo is apr ès. Tou tes ces tuli pes
même tem s.
vÉ
99
G ÉT AL E:
'T ulip e A Les bor ds des péta les
9
fleuris le. · • . •
Les péta les séc hés . 10
Tom bés . li5
B Pétales com men c ant à
séc her .• I~
Tom bés . 15
:J
C Pét ales froi ssé s.
. .
IZ
To mb és. 15
l~
D Pét ales froissés.
To mb és. 15
..
E Pét ales séc hés .
.
. .
l~ombés.
J2-
15
s est Fra? ..'
Cet te uni form i té dan s les résu ltat
ave c la thé orie
pan te, ils ne s'ac cor den t pas
it faire d'au tres
que j'ai exp osé e, mai s il fau dra
nt que les pla ies
exp érie nce s. N'a rriv erai t-il poi
ales , que leu r
infl uen t sur la dur ée des pét
l'ex trav asa tion
éco nom ie soit dér ang ée ou par
ls ne s'éla ..
des suc s, ou mêm e par ce qu'i
; mai s ces
bor ent pas ? je ne déc ide rien
ame n.
phé nom ène s mér iten t enc ore l'ex
§.
V 1. Usages ' des pistils.
à la féco n..
L'usage des pist ils est esse.ntiel
le pro uve rai i
dat ion des pla nte s, com me je
G~
10a,
P II
Y S 1 0 LOG 1 E
la positio n seule de ; cet organe l'indique; le
stigma te est dispos é pour recevo ir 11. poussière des étamin es, & si sa situati on ne semble
pas toujou rs propre à favoris er ce .b ut , les
étamin es se placen t alors d'une manièr e convenable pour le rempli r; enfin il y a dans plusieu rs
plantes une comm unicat ion manife ste entre le
stigma te & le gerlne ; & l'on voit avec étonnemen t les stigma tes couver ts de l'ivraie se
découv rir lorsqu e les poussi ères m ùrissent ,
pour les recevo ir quand elles s'élanc eront hors
de leurs coques . Le retranc hemen t des pistils
suppri me la fructifi cation.
Les .stigma tes de la plupar t des pistils
tombe nt après la fécond ation, parce que cet
organe est inutile pour le dévelo ppeme nt du
fruit; mais comme il n'y a ni graine s ni fruits
dans les fleurs où les stigma tes ont étéretr anchés, on remarq ue aussi l'impo rtance de cet
organe pour la généra tion des fruits & des
graInes .
Le pistil ne fil:1it pas avec le stigma te,
il sert encore au dévelo ppeme nt de la graine.
Le germe est enferm é à la base du pistil,
où il se dévelo ppe après la fécond ation;
comme l'amande qui se -nourrit aux dépens des
v
ICI
É G É T ALE.
liqueu rs apport ées par les vaissea ux du pédoncule & conten ues dans les envelo ppes du
noyau . Duham el coupa des noix lorsqu e
l'aman de était glaireu se, elles se nourri rent
alors presqu e aussi bien que sur l'arbre ~
quand il les plaça dans un lieu humid e.
G·j
PHYSIOLOGIE
102
h
'3
l
SE C TI 0 NeI N QU IÈ1\1E.
SECONDE P·AR TIE.
Des Fruits.
1
CHAPITRE
1.
Des fruits en general,
LE
fruit est l'ovaire qui a survécu
à la
plu-
11aft des autres organes de la fleur, & qui a
grossi jusques au moment de sa maturité sui..
vant la définition de Lamarck. On distingue
dans le fruit son péricarpe, son enveloppe"
ou si 1'011 veut le réceptacle de la graineo
La production des fruits différens se fait
dans des époques différentes., subordonnées
à l'élaboration nécessaire pour
leur développement, Sc déterminée par la
sans doute
nature du germ·e qui les renferme, par celle
de la plante à Iaquclle il appartient , & pair
v
1°3
É G É T ALE.
les circons tances locales où elle se trouve .
En généra l la plupar t des plantes ne fleuris ..
sent & ne Fructifient qu'une fois penda nt une
année dans nos climat s, qt;Ioiqu'il y en ait
plusieu rs qui fleuris sent & fructifient deux
fois dans ·les Indes. Un grand nombr e de
plante s donne nt leurs fleurs & quelquefois
leurs fruits au printer ns , d'autre s en été, d'au.
tres en autom ne; ce qui paraît résulte r de la
somme des degrés de chaleu r nécess aires aux
événem ens de leur histoir e. Il y en a qui ne
fleuris sent & ne fructifient que lorsqu 'elles
ont quelques années ~ d'autre s dans l'année
même de leur naissa nce; on en voit pour..
. tant qui fleuris sent deux fois dans unesn née ,
mais cela est rare", & j'en parlera i ailleur s.
La justice exige que j'averti sse ici de l'usage
fréque nt que j'ai fait dans cette second e partie & dans la suivan te de l'ouvra ge ~lassi~ue
'd e Josephi Gôrtnr ri de fruâibu s & seminibus
planta rum, afin d'évite r des citatio ns qui seraient trop répété es.
La fécond ation est opérée ; les germes du
pistil ont reçu une nouvel le vie; I'alime nt
qu'ils prenne nt les dévelo ppe, bientô t la
.nouvelle .graine produi ra. une plante sembla..
C 4
t. .
.
11 04
FIIY SIOL OGI 'E
ble à sa mère. Les fruits sont les étuis des
graine s; mais ces étuis sont jusque s à un certain point leurs nourric es.
On s'étonn e en parcou rant .la variété des.
fruits & de leurs graine s; mais tout cela était'
déterm iné dans le germe , & tout cela se pro~
duit par des moyen s qui sont en rappor t
avec lui. Les fruit~ & leurs graine s ne sont
Gue des germe s qui ont changé de grande ur ~
aussi le fruit comme le germe dévelo ppé
()ccup e toujou rs la place du germe lui-mê me.
On définir ait peut-êt re le fruit d'une ma.
nière plus précise en donna nt avec Gôrtne r
-ce nom aux parties femelles de la fleur, qui
ont reçu une certain e forme par leur matu-
rité après la fécond ation, quoiqu 'on l'applique· comm unéme nt à l'appar eil -d'orga nes qui
rempla ce la fleur, quand il Sert à la conser vation de la graine , &.qua nd il a souffer tquelqu e altérat ion dans son accrois sement..
Tel1~s sont les bradees perman entes qui devienne nt le sein où les graines sont cou-.
vées & envelo ppées, comm e le cône qui
sort des bradée s du chaton dans le thuya.
L'envel oppe tant prC?pre que comm une de la
tt~·tJ-r 'lui J?-ren.d quelquefois l.a forme du fruit ~I
vÉG t
T A L~E"
comm e dans le lithagrostis , où .il a la forme
d'une noix. Les paillett es du récepta cle commun font quelqu efois un récepta cle membraneu x; elles envelo ppent les graines du
scoùjmus angiospermus, Iole calice des fleurs dont
Ia corolle est sur l'ovair e, ne quitte pas
celui-c i jusque s à sa maturi té. Quelqu efois le
calice des fleurs dont l'ovair e est dans la
corolle envelo ppe le fruit de diverse s ma..
nières , & il en devien t une partie comm e
dans le brunnichia , & le rumex sp inosus. Les
bales
intérieures des gramin ées se change nt
quelqu efois en écaille s cartila gineus es, qui
renferm ent le fruit. Le nectair e devien t rarement le fruit, on n'a que l'exem ple du caTex, & suivan t Linné du mirabilis, Le récepracle en mûriss ant prend diverse s formes de
fruit, il paraît comme une baie dans l'anacardium , Les ovaires reunis prenne nt le nom
de fruit, quand ils se dévelo ppent ensem ble
sous une forme 'déterm inée comme les grai.
nes des ombel lifères , des raisins , des baies.
Si l'on consid ère les fruits rélativ ernent aux
.p arties voisines de Ïouaire ; ils' sont nuds quand
l'ovair e 'e st en tièrem ent décou vert, ou seu..
.Iemen t d'un côté. jusques à sa base comme
106
P Il Y S 1 0 ' LOCi r E
dans la cerise & le lis. Il sont couverts la-rsque l'ovair e est plus ou moins caché par lesparties ptopre s de la fleur, qui ne sont point
réunie s' avec lui. Ils sont involucrés quand les
partIes qui couvre nt l'ovair e s'échap pent des,
parties extérie ures de la fleur ou du calice', de
manièr e qu'il en est presqu 'entièr ement caché.
Les fruits ne sont pas moins variés dans
leurs formes que les autres parties des ' plantes .
Linné réduit ces variété s il huit espèce s de
périca rpes, quoiqu 'elles soient plus nom-
breuse s.
La figure- des fruits ne ressem ble point à
celle de l'ovair e; elle est encore altérée d'ans,
celle qui' lui est propre par la culture &
mille autres circons tances. Leur forme originale est l'effet de la dispos ition des fibres
qui constit uent le germe ; la consta nce observ ée
'<lAl1.s la figure des fruits r énd cette opinio n
très - probab le.
Le nombre des fruits est toujou rs celui
des ovaire s fécond és qui ne périsse nt pas.
Chaqu e fleur peut avoir un récepta cle par...
ticulie r pour ses graine s, ou pour les ovaire s
de plusieu rs fleurs qui s'y' réuniss ent, Dans
le premie r éas on a les fruits qui se pdrtagent;
v É- G É
T A L :P.:.
1e7
ceux • ci se divisent, ou enfruits tl deux lobes ~
dont les semences sont .co r ticales comme les
capsules, les bayes ', les frui ts
à noyau, les
siliques, & les légumes: ou en fruits d trois ~
à quatre, il: cinq & d. plusieurs Iohes, Les fruits
peuvent être lobés ou profondément incisés, de
manière que leurs parties soient: étroitement
liées avec faxe; il Y en a de bilobés, trilobcs ,
quinquilobés comme la hudleia , le colcliicum
& l'axalis. Dans le second cas, on a les fruits
compos/s : chacun d'eux est formé de plusiellr~
ovaires réunis de différentes Heurs; ils sont
rares, parce qu'ils tirent leur origine des
ovaires placés sous la corolle, ou des pistils
pre:.;que nuds comme dans le chèvre . . feuille
& le pandanus.
La disposition des f,"uits est celle des feuilles
qui accompagnent leurs boutons; il Y a des
fruits dont la situation est celle
de la fleur;
aussi l'on en trouve qui sont comme elle
radicaux, cau linaires ,rameux &c. , . il Y en
a qui sont droits ,. pendants ; on en voit en
têtes, en. épis , <.~c.Les fruits ont une
,Jitllati0rz partiellequ.and elle est produite par
une distance plus ou moins grande des ovaires
entr'eux, Ils sont séparés
.q uand ils' ne. salit
108
PH
Y S 1 0 LOG 1 E
pas dans un réceptacle commun, ou quand'
ils ne se touchent pas; ils sont associés quand
ils se trouvent dans le même réceptacle &
raprochés. Enfin leur situation est propre,
quand l'ovaire est dans la corolle comme
dans les gralninées, ou entre le calice & la
corolle, ou entre les deux calices comme
.dans le mirabilis, ou enfin lorsque l'ovaire
'est ;sans la
corolle comme dans les cucur-
bitacées. Ce cas est moins commun parce
que les fruits sont moins garantis.
J'observerai seulement ici qu'il. convenait ,
aux fruits d'être disposés sur les tiges comme
les feuilles, puisque cela les fait jouir cornplettementdu bénéfice de la lumière & des
vapeurs.
Le nolume des fruits est très - varié; les plus
gros se trouvent dans les familles des palmiers
& des cucurbitacées, les plus longs sont dans
.la famille des légumineuses. L'ontari qui est
une baye des Maldives a quelquefois .3,5
décimètres ou un pied & demi de longueur;
les mimosa scandentes ont des légumes de la
longueur de 1,63 mètre, ou cinq pieds &
demi.
L~ consistance
des fruits diffère dan-s leurs
1°9
espèces & leurs parties. La consistance de
l'ovaire qui n'est pas ' mûr est toujours molle
& herbacée, parce . qu'il faut qu'elle puisse
se développer; celle du fruit mûr est plus
dure, elle se mesure par l'impression du couteau
pour les entamer, jusques à la membrane
spongieuse c~mp~essible avec les doigts. Les
fruits d'une dureté moyenne sont les pommes
& les fruits à noyau.
Les fruits sans ecorce sont recouverts par
un épiderme qui varie peu, mais l'écorce de
ceux qui en ont est ou plus molle que la
pulpe qu'elle recouvre COIDme dans les fruits
à noyau, ou plus dure que l'intérieur comme
dans le cacao, ou aussi dure que la partie
enveloppée comme dans le citron,
Le lien de l'écorce avec la partie recouverte.
est pour l'ordinaire très - faible; il ne se rompt
qu'après la maturité; on trouve souvent
l'écorce séparée, elle est même souvent à
une grande distance du corps
comme dans le scit alia.
recouvert
L'écorce des fruits est communément uni..
forme & continue , sans divisions; eUe est '
cependant-trouée dans Yonobruchis , tubercul ée
dans le sitodiutri • & écailleuse dans le sagou.
110
PH
Y S 1 0 LOG 1 E
Il Y a des fruits . à valves & d'autre s qui
n'en ont point; ceux - ci conser vent leurs
formes sans s'ouvr ir, ou du moins ils ne
s'ouvr ent pas d'une manière régulière; les autres
s)ouvr ent de la même façon quand ils sont
mûrs, vers des trOM"S particu liers comme la
campa nule & le pavot.
Les fruits à valves s'ouvre nt de différe ntes
fa çons à cause de leurs différe ntes divisio ns,
e xtensio ns , situati ons & directi ons, comm e
à cause de leur nombr e. La substa nce des
valves est membr aneuse , cornée , cartilag ineuse, molle, roide, élastiq ue, plane, bas..
suc ,: en bateau , en vase, mais généra lement
concav e. Le dos des valves est souven t con...
Le ventre est pour l'or.
dinaire divisé dans sa longue ur par une mernbrane , leurs bords plus épais formen t une
suture qui lie les valves , dans d'autre s ils
formen t un réseau comme dans le lis, ou
cave &
sillonn é.
soie comme dans le pentape te phenici a ,
ou une côte comme dans les orchis.
La couleur des fruits à leur naissan ce est
11ne
verte, mais la nuance est alors moins foncée
que celle des feuilles, en mûriss ant le vert pâlit,
& ils prenne nt presqu e toutes les couleu rs
i
.
v
É G É T ALE.
Iii
& leurs nuances. La cerise & la poire ont
-e u la même couleur en sortant de leurs boutons,
ils
ont bien varié en
mûrissant. Le fruit
est une espèce de bourrelet dans
l'élaboration des sucs, la
lequel
combinaison pat-
ticulière de la lumière. avec le gaz acide carbonique, & la décomposition de celui - ci
produisent toutes les différences. On cannait
l'influence de la lumière sur la coloration des
fruits; mais on 'sait aussi que j'intérieur de
la pêche offre les plus vives couleurs.
Tous les fruits n'ont pas une odeur marquée;
quoiqu'ils en aient une qui leur est particulière. Ce parfum est comme dans les feuilles
le produit de l'arome,
Chaque fruit a de même son goût formé
par des sucs particuliers. Je parlerai plus en
détail de toutes ces propriétés.
On observe des logettes & des membranes
dans ri n térieur des fruits. Ces logettes contiennent les graines, ou une m-atière dont
l'usage est inconnu: ily en a même qui sont
vides & qui renferment de l'air, mais on nt:
con riait pas son usage , quoiqu'on connaisse
son importance ~ans la végétation.
La figure dei loge-ttes varie dans les diffé..
't 12
PH y
S r 0 LOG
r
~
rentes espèce s comme leur nombr e, leur dis":
positi on, leur situati on, la nature de leurs
memb ranes, qui sont plus ou moins dures,
]jgneu ses, memb raneus es, & divisée s en eloiions renferm ant le fruit. Les différe nces sont
organi ques, elles sont en rappor t avec la
nature de la plante à laquell e elles appar...
tienne nt, & à la qualité de la graine qu'elle s
renfer ment, elles existen t dans cet état comme
les autres.
Les germes des fruits dévelo ppés par la
fécond ation devien nent percep tibles en s'assimila nt la nourri ture que la séve leur fourni t,
& ils atteign ent leur perfec tion par l'influe nce
de l'air & de la lumièr e. L'araclzys hypoge a,
le trifoliu m subtcrraneum font une except ion à
cette règle généra le, leurs graine s 's'enfo ncen t
en terre après la fructif ication & mûriss ent
dans cette retraite obscur e.
Les fruits sont nourris par la séve que les
racine s leur apport ent & vraisem blablem ent
par les sucs propre s des feuille s, mais ces
liqueu rs portées par les vaissea ux vagues qui
s'échap pent du pédon cule, & par une partie
des vaissea ux qui ont servi à la nourri ture
des graine s) sont élaborées dans le bourre let
du.
V tG
É
T ALE.
113
pédoncule; on ne peut au moins en
·d o u ter , puisqu'il n'y a point de ressemblance
tln
'e ntr e les liqueurs qui arrivent dans 1~ bour..
reJet, & celles qui pénètrent le fruit comme
'On peut le voir
aisémeni. sur le figuier;
j'ai vu périr tous les boutons à fruit des
rameaux vau xquels j'avais enlevé un anneau
d'écorce d'un centimètre ou d'un demi pouce
au dessous d'eux dans les poiriers, les censiers ~ les
abricoriers , où les fruits
son t
placés à l'extrémité des rameaux; on peut,
il 'est
vrai,enlever quelquefois
ment cet anneau quand le
irnpuné..
fruit est bien
formé , soie au dessus, soit au dessous de
lui; mais si on l'enlève au dessus ou au des.
sous, ou dans les deux endroits sur le figuier;
le fruit & les feuilles périssent au bout de
quelques semaines; il faut bien
remarquer
'q ue si l'on coupe une figue au dessous du.
bourrelet du pédoncule) on voit Je suc laiteux
sur la section, mais il n'y entre jamais , il
ne traverse point le bourrelet dans l'état Olt
. il Y entre.
L'état des fruits varie suivant' le sol; &
i~s
tombent quand la nourriture leur est trop
épargnée,
Un pommier planté près d'une
ThmeU
H
114
PII YS IO LO GI E
ts insipides ;
mar e d'ea u don ne de gro s frui
ce qu'i ls son t
la séc her esse les fait tom ber par
qui les dés oralor s mal nou rris ; la gelé e
gan ise 'p ro d uit le mêm e effet.
eux qui son t
Il y a des arq.,11res très - vig our
au dév elo ppe stér iles ; les SU{;S nécessaires
bra nch es pou r
me nt des frui ts se por ten t aux
ille s; mais en
dév elo ppe r leur s bou ton s à feu
le retr anc hearrê tan t la rap idit é des suc s par
pla ie ann ula ire
'm en t d'un e rac ine , ou une
e de l'ar bre .
fait e au tron c ou à une bra nch
exp érie nce de
on les met à frui t suiv ant une
philosophiques
Fitz Ger ald dan s les transactions
rie de Lan cry
tom e LII , & suiv ant la théo
mo t bourrelet
'd ans l'encyclopédie méthodique au
riculture. Je m'o ccu per ai dan s
du dictionnaire d'ag
ène de mêm e
la phy siol ogi e de ce phé nom
que des deu x suiv ans .
t qua nd ils
La plu par t des fruits tom ben
chù te sera it
son t rnùrs ; Ja cau se de cett e
ilnp orta nte à con nait re.
ver ts d'u ne
La plu par t des fruits son t cou
vue & exc ite
fleur ou d'un ver nis qui flat te la
la cur iosi té du phy sici en.
fruits nou rOn peu t, sou pço nne r que les
datura un pet it
riss ent leurs ~raines. Dan s la
vin
É T ALE,
115
n'ombre de vaisseaux lient le calice au tlia ..
Lamus ;]a
plus grande partie d'entr'eux rarnpe
dans les valves , où elle forme un réseau,
'dont les vaisseaux principaux placés vers la
suture rebroussent vers Ie thalamus, pour ali-
menter les graines qui y adhèrent. On observe
la même chose dans le navet, quoique la
disposition des vaisseaux y soit très-différente ;
mais je suis toujours frappé, quand je remarque l'accroissement de la pulpe des fruits cornmencer .seulement, lorsque les graines ont
acquis leur grosseur, & les graines elles
mêmes ne mûrir que lorsque la pulpe a pris
tout son développernent; cependant comme
on voit les vaisseaux de la pulpe qui aboutis..
sent à la roche , ou à la partie compaéte;
il est nécessaire de conclure que ces vaisseaux fournissent immédiatement à la graine
la nourriture qui lui convient pour son dé-
complet. Ces vaisseaux m~
paraissent ceux qu i unissaient la graine au
pistil & qui continuent leurs fonctions plus
veloppement
en grand après la fécondation.
Quand la branche
à fruit du poirier bon..
chrétien est bonne la poire
est alongée ;
quand la branche est moins saine le fruit
H~
1
16
PH
Y S 1 ·0 LO G 1 ·E .
nt (Jans un
s'ar ron dir. Les fruits qui cro isse
cha ir délibon fond ont la pea u fine & la
pea u est rud e
cate ; dans les fonds hum ides la
& gro ssiè re.
moi ns il
Plu s un arb re pro dui t de frui ts,
, les su cs pro pre s
. don ne de boi s & de raci nes
t des pre mie rs
qui fav oris ent le dév elo ppe men
es lign eus es,
ne serv ent plu s à celu i des fibr
ienc e des plai es ann ulai res &
com me l'ex pér
des bou rrel ets l'av ait app ris.
elle ... mêm e
La cha ir des fruits aba ndo nné e à
mu cila ae , & un
don ne des moi siss ures , un
Cor net te ont
pré ci pit é terr eux . Lassone &
la gel ée, les
ob tenu du suc de~ fruits par
de. Bul lion a
tart ri tes de pot asse & de 'sou
on du jus
recueilli du tart re par l'év apo rati
de ce tart re a
de rais ins. Le mo ut priv é
chim iste a
fou rni du suc re crystallisé, Ce
moitié ' plu s de
trou vé que le verj us don ne la
que l'ac ide du
tart re que le raisin mû r, par ce
"I l a vu que
tart re dev ien t celu i du suc re.
tart re ne ferle jus. de raisin priv é de son
enta tion reco mmen te plu s & que la ferm
de mêm e .Ie
men ce qua nd on le lui ren d;
ave c la crè me
suc re ferm ente en Je mêlant
sel d'oseille
de tartre. . Struve a épr ouv é que le
, v f' G
É T ALE.
TI7
ne remplace pas l~ tartre pour favoriser la
fernlentation ,d u sucre; mais il a remarqué
qu'en doublant la dose du tartre d :H15 une
quantité donnée de mout on a la 'moiti é plus
d'eau de vie.
Le comte de Rumford a trouvé que les
pommes bouillies après avoir été pelées-,
privées de leurs queues & de leurs peri ns ,
& lavées ' dans une gr:lode ouantit é d'eau
froide, donnèrent un précipité d'une matière
'--
1
fibreuse qui furent à peine après la dcssication cIo de
expérience;
ce qui démontre la grand-c quantité d'eau que
les fruits renferment.
la masse enl ise, en
;
;
PH
118,
Y S l O' L Q' G 1 E
•
CHAPITRE'
Il..
'Du péricarpe.
EN
indiquant les différentes espèces de' pé-
ricarpe, j'ai voulu montrer les différeus moyens
de la nature pour conserver & nourrir les.
graines. Le péricarpe ou le fruit offre l'ovaire,
graine propre à.
développé, renfermant la
reproduire la plante qui
ra
produite. Gôrt-
Der établit les espèces suivantes.
§. I. Diverses espèces
J. LA
de péricarpe•.
CAPSULE. Cet organe creux , mem-
braneux, coriacé, ligneux, SJ.l1S valves, ou·
avec des valves est le péricarpe le plus
commun; ses formes varient 'beau co up ;
011 ;
les réduit pourtant aux. suivantes:
1°. L'utricule capsule uniloculaire, mono.
sperme, sans valves, ovale, ou .arrondie. Lessemences nues sont renfermées dans des utr i-
cules ;) mais
011 ;
donne.: sur-tout ce . nom . aux
vÉG ÉT
A L E~
119
envelo ppes, qu'on peut enleve r en les frottant avec les doigts , comm e l'atripl ex : elles
sont attaché es par un cordon ombili cal, comme l'adoni s, ou séparé es de la graine par
un espace vide comm e Yelcusinc , elles contienne nt la graine renver sée avec la radicu le
qui regard e le style comm e le callitriche,
zo. La samura caracté rise sur - tout le fruit
de l'orme au ; c'est une memb rane coriacc omemb raneus e) compr imée, uniloc ulaire, elle
ne s'ouvre point d'elle-m ême, ayant une forme
foliacée proche des CÔté5, ou au somme t.
aO. La jellicule est une capsul e souven t
dou blée, memb ranoco riacée, uniloc ulaire, u nivalve, .aloug ée , s'ouvr ant par son côté intérieur) & ayant un récept acle comm un pour
sa graine placée vers la su ture; ou bien
ayant ses graine s attaché es aux bords de la
fa Il icule.
On appelle plus comm unéme nt capsule les
envelo ppes, qui ne peuve, nt pas· se rappor ter aux précéd entes; mais elles sont trèsvariées , & porten t les noms de corticale ~ de
de lëgumincuse , de siliqueuse , d~ano~ale,.
quand elles ne se rapporte~t à aucune autre'
espèce de péricarpe; & de batarde lorsqu 'elle
haie,
1:l.4,.
120
PH
Y 5
r0
L 0 Gr--E
n'est formée t ni par l'envel oppe du fruit, nI1
par le seul ovaire , pourv u qu'elles s'ouvr ent
en valves régulières lorsqu e le fruit est mûr,
II. LA NOIX est un étui dur qui ne s'ouvre pas, ou qui ne montre que deux \Tal-.
'les en s'ouvra nt. 'Toute s les noix sont près.
q,ue nues ou seulem ent couver tes. d'un épi ..
d:erme très-fi n, leur surface extérie ure est
pour l'ordin aire glabre , quelquefois très-po lie; on la voit aussi ridée ou cotone use; il Y
en a qui sont cortica les, d'autre s coriace s &
épaisse s; enfin ces péricarpes ont.eux -même s .
leurs envelo ppes.
La consis tance deces péricar pes est s èche,
ferme , dure, sur· tout coriac e, ou crustac ée,
ou osseus e, ou pierre use; ils ne s'ouvr ent
pas sponta némen t avant la germin ation, &
ils ont deux val ves. Le seul jugIons regia a
une suture , & le seul trapa s'ouvre par un;
trou au somme t ; mais plusieu rs ont un trou-,
~
OH ~ne fente à leur base comme le lycopJjs
La constr uction intern e des noix est une
cloiso n, quelqu es-une s sont bilocul aires ') tril:ûculai'tes , quadri loculai res, six loculai res. On
~~.
trouve. les cloisons q.ue dans. les jeune-s ,
.
V E" G E T ALE ..
IZY
elles se détruis ent en mûriss ant", à
l'excep tion du cerint hus & du juglans .
Les noix . sont formée s par quelqu es enve-
fruits;
loppes auxque lles la maturi té donne une
forme & une consis tance de noix. On les distingue par une fente au ~ommet qUI 'laisse
passer le style.
est un péricarpe compo sé
de petites coques au nombr e de deux ou
III. LA
COQUE
plusieu rs; quand elle s'ouvre , les coques partiel les s'écart ent de l'axe du fruit; chacun e d'elles
se rompt avec. effort vers 1~ suture intern e,
& se partag e en deux valves presqu e cohérentes à leurs bases, dont les côtés se tourne nt
légère ment en dehor s, & se sépare nt par 1e
bord du ventre en faisant une espèce de courbe .
Il se forme une petite déchir ure de chaque
côté, comm e on le voit dans les péricar pes
doublé s intérie ureme nt par une lame élastique comm e dans la fraxine lle.
Le hura n'a point d'écor ce, il est membr aneux, ou coriacé , ou charnu : la lame intérieure de la plu part de ces coques est chartaceoc artilag ineuse , po~r l'ordin aire très-po lie.
Cette coque est presqu e osseus e par sa du-
reté ,; le nombr e ·d es coques est rarerae nt
r
y2 %
PH YS10
LOG 1 E
doubl e, quelquefois il y en a trois, quel~
quefoi s quatre ) cinq & six. Le hura est seul:
polyco que, mais il n'y a qu'un petit nom..
bre de graine s dans chaque coque , commu nérnen t qu'une ' seule. Il y en a deux dans le
buxus , quoiqu 'il y ait plusieu rs cellule s dans la
fraxine lle avec leurs ovaire s, elles avorte nt
toutes à l'excep tion d'une ou deux.
l'T. "LE FRUIT A NOYAU est un périca rpe-
èont l'écorc e varie, & qui ne s'ouvre jamais; il est formé par une envelo ppe unique, étroite ment cohére nte. L'écor ce qui ne '
s'ouvr e jamais d'elle-m ême que dans raman deest ou rnolle , ou fi breuse , ou desséc hée.
L'enve loppe diffère encore par sa consis tance,
ou sa manière de s'ouvr ir) Q,U ses cloiso ns,
ou sa forme extérie ure.
LA BAIE est un périca rpe a-ssez mol,
ou succul ent, QU sec qui ne s'ouvre pas en
'T.
valves , & qui ne renferm é pas un seul osselet qui lui soit a?hére nt. O-n les disting ue,
en acini ou baies très-m olles, presqu e trans..
parent es) uuiloculaires , ayant une , ou plu.
sieurs semen ces dures. Le pomum est une
baie succul ente, bi , ou pluriloculaire, dont les
logette s sont revêtu es d'une membr ane chas-
... -!
G É T ALE.
tacée , ou osseuse, elles sont placées près de
faxe du fruit, 011 elles sont liées entr'elles ,
& quelquefois séparées. Le pepo est une baie
charnue dont les logett.es sont éloignées de
l'axe, & placées près de la circonférence du
fruit. Les baies propreln.ent dites forment toutes les autres espèces, elles sont corticales,
pu] peuses , d'une consistance molle. Les baies
changent de .couleur en mûrissant, elles ne
s'ouvrent pas à l'exception du myristica & du
'xylop ia ; les autres se déchirent, & versent
leurs graines; il Y en a qui perdent leur couvercle supérieur comme le momordica , d'autres ont un trou comme le bcrberis. Enfin d'autres s'ouvrent à leurs bases comme l'elaterium.
VI. LE LÉGU1'1E est une envel~ppe membraneuse, coriacée , pour l'ordinaire oblongue, ayant une suture longitudinale, portant
ses graines attachées à l'un des côtés des valves. Ils différen t par la forme, qui est longue, terminée par une pointe courte hors de
l'axe, & contraélée à la base pour faire le
pédoncule; il y . en a aussi qui sont lancéolées, orbiculaires, en croissant, rhornboides,
en alène, prismatiques, cylindriques t en .an-.
neaux, en balles, en coquilles; on observe
"124
P lt Y s 1 0
LOCi! E
des formes particulières à des genres entiers .,
comme le
tétragone aux indigofères s celles
en coquilles, ou en croissant aux mcdicago.
Le bord de tous les légumes est marqué par
une strie plus ou moins élevée qu'on appelle 'suture, à laquelle les grâines sont attachées
par des filets plus ou moins courts. La con..
sistance des légumes
& leur fabrique sont
pour l'ordinaire simples ou mernbraneuses ,
ou coriaces. Ils ressemblent aux baies, ou à
l'écorce des fruits à noyau qui s'ouvrent
comme les légumes à valve" & les articulés.
Il y a , des légumes sans valves. Les lég,ume-s
faux different des vrais par la nature de la '
graine, dont l'embryon est très- poli , plus
petit que la cavité de la graine, & enveloppé
dans un albumen beaucoup plus grand que
lui comme dans l'ellébore.
VII. LA
SILIQUE est une
membrane sèche,
souvent bivalve, portant ses graines attachées
aux deux côtés des valves- qui forment UL1
réceptacle fi liformc; elles diffèrent par la figure
qui est ordinairement étroite & alongée , ou
courte & arrondie. Les premières forment les
siliques, les secondes, les siliquecs ; celles -là
sont -uniques & simples; celles-ci sont rare-
v É
G É T ALE;
lnent géminées ou conjuguées avec deux
enveloppes partielles , dont la substance est
presque toujours membraneuse ou coriacée,
Il y en a peu qui -so ien t drupacëes , ou en
baies. Dans les siliques, il n'y a point d'ou..
v ertu re , ou elle est bivalve, ou articulée,
011 mixte. Les cloisons 'verticales sont trèscommunes dans les siliques; les cloisons transversales & superposées sont rares; maïs les
verticales & transversales dans la même silique sont plus rares encore, il n'y a que
celles de ferllcaria & du myagrum perfoliatum;
Les siliques fausses ressemblent aux vraies
. par ' leur forme & leur struéture , elles en dit:'
fèrent par les graines qui sont albumineuses ;
l'embryon est très-petit, & l'on ne peut pas
dire qu'il soit courbé.
Il faudrait pouvoir saisir les rapports de
cette variété des fru its avec les parties de la.
plante; comme ses boutons, ses fleurs, ses
graines, de
même qu'avec leur développe..
ment & leur nourriture; mais on est bien
éloigné de, connaître l'histoire des plantes
avec cette profondeur, aussi l'on ne peut sai.
sir . les causes de leurs différences à tous ces
égards, & de celles qu'elles doivent produire
'1 2 6
I.lHYSIOLOGIE
dans les formes des fruits, leurs couleurs ,
leur gOlît, leur odeur & leur graine. Voilà
les recherches qui attendent l'observateur.
§.
II. Anatomie des fruits.
Je donne ici une esquisse de l'anatomie
de la poire & des fruits à noyaux faite par
Duhamel; c'est à ce grand homme seul qu'on
doit la lumière qui éclaire ce sujet. Il faut
. consulter sa physique des arbres, T. l, livre II ,
& sur..t out les mémoires de {académie des sciences
de Paris pour 17,0 & 1731 ..
La poire est un fruit charnu, dont le diamètre diminue en s'approchant de la queue.
Le .so mm et est garni d'un ombilic formé par
les découpures du calice. On voit dans l'intérieur cinq loges contenant chacune deux
pepins recouverts d'une peau coriacée. E~
poussant les recherches plus loin, 1'..011 dé..
couvre les tegumens , les vaisseaux propres &
la substance charnue.
1. On observe bien les TÉG UMENS dans
les poires pourries & macérées Iong . tems
dans l'eau. On trouve sous la peau;
1°. l'épiderme ressemblant assez à celui des
branches & des feuilles ; c'est un lacis de
v É
G
É
T A
r. E~
vaisseaux anastomosés ' . variant suivant les
fruits;
2°.
Le
COTjJf
muqueux placé sous l'é~derme
est une substance assez mince, attachée au
corps pierreux; elle est assez onctueuse &
visqueuse, elle adhère quelquefois à l'épi..
derme,
&
les poires restent nues, ou bien
elle tient aux pierres, quand elle abandonne
l'épiderme. Le corps muqueux est transparent
sous le microscope; on y voit des points
plus transparens que le reste; il semble formé
par l'entrelacement de vaisseaux fins, abreuvés
d'une liqueur mucilagineuse. Ce corps n'est
pas assez connu pour pénétrer .ses usages;
mais, comme il est lie avec l'épiderme & la
substance pierreuse, il établit peut - être la
'co m m u nicatio n entre ces deux organes; il
prépare ainsi 1:1. matière de la transpiration.
Le corps pierreux, qui est vasculaire, abou.
tit au corps muqueux, qui pourrait recevoir
une partie de l'élaboration des sucs opérée
par le précédent.
~ _
3°. On trouve ensuite le xorps pierreux,
composé de plusieurs corps solides, arrangé.s
sur la surface de la poire, & rapprochés les
uns des autre. auprès de l'ombilic, où ils
" } z8
PH
Y··S
r o L 0"& 1 E
en suiv ant l'ax e
form ent une esp èce de roche:
un can al, où
qu'i ls ent our ent , ils étab liss ent
aut our des peles pI\Js gro sses 'pie rres son t
éloi gné es les
pin s, quo iqu 'elle s y soie nt plu s
s y son t réù .
une s des autr es qu' aill eur s, elle
ce aSS#2Z sem blab le à
lues par une sub stan
u pie rreu x. Il
cell e qui lie les cor ps du tiss
se qui env esor t aUISl de la cap sule pier reu
de mêm e es..
lop pe les pep ins , une gra ine
de la que ue.
pèc e , qui ens erre les vais sea ux
à l'en vel opp e
Dan s l'in terv alle <de la cap sule
and ues ça & là
du fru it, il Y a des pier res rép
gro sseu r en
qui dim inu ent de qua ntit é & de
s'él oig nan t du cen tre.
res dan s les
On ne ren con tre pas ces pier
voi t à leu r
frui ts nou vel lem ent nou és; on
qui gro ssii sen t
pla ce des gra ins blan cs ; mo ls,
le frui t qui com .& se dur ciss ent , ens orte que
en par ait rem me nce alor s à se 1dév elo ppe r,
ord tran spli.-Ces pier res pré ten due s son t d'ab
des vai sse aux
par ent es, & l'on y déc ouv re
pier res sem ble
ram ifié s. Le nom bre de ces
t gro ssit , mai s
dim inu er à mes ure que le frui
s des aut res ,
elle s s'éc arte nt seu lem ent les une
t par la pul pe
& leu rs inte rva lles se rem plis sen
observé.
du fruit , com me je cro is rav oir
Ces
v É
G É T ALE.
Ces pierres sont composées de petits grains
communiquant entr'eux par des vaisseaux
qui paraissent .prendre de la solidité; quand
on les observe sur l'eau avec un microscope,
après une longue macération, on voit autour
d'elles plusieurs fibres disposées comme une
chevelure; quelques vaisseaux plus gros y
aboutissent, ou se perdent dans d'a.utres pier..
res; quelquefois ils en sortent sans se diviser ,
ou en se divisant en plusieurs rameaux;
comme. on le suit très-bien dans les poires
Saint-Germain. Les sucs amenés par ces vais·
seaux développent les pierres qui paraissent
une aggrégation de plusieurs grains qui s'écar..
tent peu-t-être& grossissent dans l'aggrégat»
comme celui - ci croît & grossit dans le fruit.
La même espèce d'arbres donne pourtant
des fruits plus pierreux dans un tel rain sec
& maigre, que dans un sol gras & humide.
L'endurcissement serait-il favorisé par un suc
plus concret? ou plutôt les pierres paraitraient..
ellespluarapprochées , parce que le fruit est
plus petit ? Les poires d'été sont moinspier,
reu'~esque les poires d'hiver; serait - ce parce
que leur accroissement est plus rapide? Les
eontusions comme celles .de . la grêle for~
Tome II.
1
A
130
I.lHY SIOL OGIE
men t des pierres plus grosse s dans la partie
blessée . La désorg anisati on de cette partie peut
avoir changé le cours de la séve, ce qui four.
nit aux pierres un alimen t plus consid érable.
Les poirier s pierre ux, greffés sur eux-m êmes
perden t leurs pierres ; on pourra it soupçe nner .
que la greffe influe sur elles en leur procur ant
un suc qui favoris e moins leur dévelo ppement.
Les pierres des fruits paraiss ent pourta nt
des organe s nécess aires au dévelo ppeme nt du
pepin ; elles ne s'endu rcissen t que lorsqu 'ils
sont compl etteme nt dévelo ppés. On pourra it
les consid érer comm e des osselets propre s à
souten ir la pulpe du fruit, .m ais cet usage
serait second aire. Si l'on pouva it imagin er
Gue ' les sucs contin uent à pénétr er ces pier..
res , alors la capsul e pierreu se pourra it ali.
merite r encore les pepins , & elle pourra it leur
être ce que la boîte osseus e des noyau x est
aux amand es. Duham el a cru reconn aitre quel-
que analog ie entre ces carrièr es & les 'noy aux ,
au moins ceux-c i s'égrai nent quand ils ont
ét é long-te ms macér és, de sorte" qu'ils pour•
. raient être une capsul e dont les pierres se-
raient plus rapprochées & plus 'petites. Ge•.
v ÉG ÉT
13 r
ALE.
pierres existent dans la poire dès son , ongine, & elles paraissent avoir leur systême
vasculaire dans toute son énergie pendant
leur développement, elles ne s'endurcissent
que lorsqu'il est complet, & il me semble.
rait jouer encore alors un rôle analogue.
On aurait pu croire que des sucs vis..
queux &' tartareux engorgeaient ces vaisseaux
déliés après le développement des pepins;
je fis bouillir, pendant douze heures,
des
cœurs de poires ~ ,bon.chrétien, dans l'eau
distillée, & je :q'a~)perçus pas un arôme
de tartre dans l'e~;6, ni une apparence de
terre; le nombre des' pierres ne me parut
" pas diminué.
Maquart & Vauquelin ont analysé ces pierres ; ils ont trouvé qu'elles n'étaient pas for..
mées par la superposition des couches , concentriques, mais seulerrîent par l'assemblage
ode parties ' dures, liées entr'elles par des
vaisseaux. DansIes plus grosses pierres , on
observe quelquefois un tissu endurci "imitant1es cellules. de la moelle des ,os ; par la.
corn bustion , elles répandentl'odeur du 'p ain'
brûlé ;' elles ne font point effervescence avec
les acides & les alkalis , elles ne, précipitent
1 z /
13 2
PH Y SI O LO G IE
ell es
t été ba ig né es , &
rie n qu an d ' ell es y on
ris vé gé tau x; l'a cid e nit
fo ur nis se nt les ac ide
ni tre ux , az ote , & ac ide
qu e en dé ga ge les ga z
t
s pr od uit s an no nc en
ca rb on iqu e. Le s au tre
e
us e, ' m êlé e av ec un
un e su bs tan ce lig ne
jJar let
V. La médecine éclairée
su bs tan ce am ila cé e,
. VI I/.
sciences physiques N°
de po iri er su bs ist e
Le ca lic e de la fle ur
da ns
il fo rm e un om bil ic
au tan t qu e le fru it,
à l'e nd ro it le plu s lar ge
la pa rti e su pé rie ur e;
.
ap pe nd ice s, on ob
& le plu s épais de ces
le
s rec ou ve rte s pa r
se rv e plu sie ur s pie rre
.'
pid erm e; ce .qu i po ur
co rp s mu qu eu x & l'é
, da ns
er , qu e ces pierres
.ra it fai re so up ço nn
été les or ga ne s no ur riIeu r or igi ne , on t dé jà
tal es
s éta mi ne s, de s pé
.c ier s de s pis til s, de
& des pe pin s.
a
la pea u. Qu an d on
4°. Le tis su fib reu x de
ma .
ne po ire fo nd an te,
-en lev é l'é pid erm e d'u
eu x
aré e du co rp s mu qu
cé rée Jo ng -te ms & sép
qui
rre us e, la su bs tan ce
.& de l'e nv elo pp e pie
e la
plu s de so lid ité qu
s'o ffr e pa rai t av oir
repo ire . Du ha me l a
.ch air intérieure -de la
t
ce co rp s, cn le ten an
co nn u la str uc tur e de
r
nt il éta it sép aré pa
plo ng é da ns l'e au , do
alors il se rin gu ait . de
.u ne lam e trè s-m inc e;'
v
É G É T ALE.
133
l'eau sur cette partie, & il en détachait le
parenchyme, ou les vaisseaux les plus fins,
sans rompre les plus considérables; il découvrit aussi un réseau composé de vaisseaux
assez gros & anastomosés; l' extrérni té de ces
vaisseaux forme sous l'enveloppe pierreuse
un réseau qu'on appelle la peau.
II.
LES
V AISSEA ux. On démontre les
. vaisseaux de la poire avec une poire fan..
dante , prête à devenir molle, pelée un peu
épais, pour en1porter plus aisément l'épiderme,
l'enveloppe pierreuse & le tissu fibreux. Il faut
couper ensuite les gros vaiss~al1x abou tissan t à
laroche avec une partie du canal pierreux auquel
ils adhèrent, macérer long-tems dans l'eau la
poire dans cet état; alors in traduisant ledoigt
index: à la place de la roche, la poussant
légèrement avec le pouce, secouant dou..
cernent cette pulpe pour en détacher les
vaisseaux les plus petits, aidant cette séparation avec la pointe d'un cure-dents , renou-
vellant l'eau, & interrompant de tems en tems
ce travail pour laisser agir la' macération on
parvient à dégager par ce moyen un prodigieux
épanouissement de fibres & de vaisseaux. On
découvre que la queue est composée d'urt
1 3
1.34
PH
Y 5 1 0 LOG l E
assemblage' de vaissea ux qui se divisen t en
s'enfon çant toujou rs dans le fruit, en devenant toujou rs plus tendre s, & forman t avec le
parenc hyme cette pulpe humid e ou la chair
des bonnes poires.
En coupan t en deux une pOIre avec la
loge des pepins , on voit au centre ces dernrers avec leurs loges autour desque lles est
la capsul e pierreu se; on apperç< \Ït en 0ehors
dix points colo~és d ifférern ment , qui sont la
section de dix gros vaissea ux. On découv re
dans les queues des poires plusieu rs faiscea ux
de vaissea ux sans ramific ations sensibl es. Ces
vaissea ux d'abor d tendre s & flexibl es se durcissent quand le fruit mûrit, & ils devien nent
enfin ligneu x. La queue des jeunes fruits est
une espèce de tube renferm ant une substa nce
succul ente , qui s'endu rcit comme - les vaisseaux , elle se prolon ge avec eux dans la
~aine
pierreu se du fruit, jusque s au-dessous
de la capsul e où sont les pepins dont le
gros bout regard e l'ombil ic. Les vaissea ux
ne se divisen t pas dans cette route '; on apperçoi t seulem ent quelques faibles ramea ux
épanou is dans la substa nce cha rn ue qu'ils
travers ent,
v É Gi' T
ALE.
135
Quelques vaisseaux vagues s'épanouissent
dans la chair en quittant le faisceau de l'axe;
ceux-ci nourrissent la chair du fruit; dix autres vaisseaux plus gros quittent ce même
faisceau un peu au-dessous de la capsule, &
arrivent à la roche comme à un rendez-vous
commun. Lorsque la roche était molle
&
glanduleuse, ces- vaisseaux nourrissaient les
pistils, les étamines & les,pétales qui y étaient
implantés; mais quand la fleur est passée,
les liqueurs de ées vaisseaux refluant sur ellesmêmes , pénètrent en partie, par des rameaux
latéraux, dans la substance charnue;
cos
v.flt.3seaux forcés- à.. se dilater, rcçoi ven t alors
une quantité plus grande de sucs: aussi la
partie charnue du fruit ne prend un grand
accroissernent , que lorsque les pepins ont
pris tout leur volume, alors les dix gros
vaisseaux rampent entre les tégurnens & la
capsule pierreuse. Il parait ainsi que les dix
gros vaisseaux ne développent la chair du
fruit, que lorsqu'ils fournissent moins d'alimens aux pepins. Si les
pepins réussissent
moins bien dans quelques poires de bon-chrétien fort grosses; c'est parce que la nourriture de la chair emporte trop tôt à ces
14
P ;l'
'736
PH
Y S l 0 LOG 1 ~
pins une trop grande quanti té de la nourri ture qui leur était nécess aire: aussi, lorsqu e
les cèufs des insecte s déposé s dans les fleurs
éclose nt, & que Je petit ver entre dans la
poire par le canal pierre ux, il s'y nourri t au
dépens du suc du fruit dont il dérang e le
cours & l'usage ; ce qui précipite le reflux
<le la séve dans la partie charnu e, qui se développ e plus rapide ment que dans Tétat naturel ; mais ces fruits précoc es tombe nt bientô t,
& l'on trouve leurs pepins détruits.
On se fera une idée des vaissea ux de la
poire, en se représ entant l'un des plus gros,
étendu sans sépara tion depuis l'extré mité ~e
la queue jusque s à la capsul e pierre use;
on voit là ce faiscea u se divise r, les
vais-
seaux vagues s'épan ouir dans la substa nce
charn ue, les vaissea ux sperma tiques qui ont
alimen té les parties de la fleur se rendre curviligne ment à la roche, après avoir nourri
les pepins , & se réunir ensuite aux vaissea ux
vagues pour former la chair ; alors les principales ramific ations portée s vers la eireen férence font le tissu de la peau par leurs
enlace mens. Chaqu e vaissea u sperma tique four-
nit encore un rameau qui redesc end vers la
v É
G
É
T ALE.
13("
queue pour nourrir la pulpe. Enfin il y a
des vaisseaux nourriciers des pepins qui s'ouvren t dans leur voisinage.
Les parois intérieures de la capsule sont
une membrane polie & ferme comme le par-
chemin, ses /fibres ont une direction oblique,
on y remarque un petit onglet en forme de
faulx qui sépare les deux pepins, par le gros
bout, ils lui adhèrent rarement. Chaque pee
pin a son vaisseau particulier naissant de la
queue, ou de la réunion de ceux du pistil,
& de quelques autres appartenant à la poire.
L'autre extrémité traverse les membranes du
à l'amande ' dont la pointe
est tournée vers la queue. L'espace qui sée
pepin, & arrive
pare les capsules est rempli par une substance
acidule, blanche, succulente, & d'un tissu
très-serré ;'elle ressemble à la membrane qu'on
trouve entre les glandes de la peau & la cap..
sule pierreuse; ce qui pourrait faire croire
qu'elle est composée de vaisseaux sécrétoires;
le goût acidule qu'elle a, la matière huileuse
qu'on y découvre, annoncent les principes
végétaux combinés pour préparer les sucs
alimentaires des graines. Entre cette substance
& le parenchym~ on observe un plexus réti-
'J ~f8
PHYS IOLO"'OIE
culaire nais~ant de la queue & envelo ppant les ,
pepins ; quelqu es-uns de ces rameau x pénètr ent
la substa nce charnu e, mais le stile est gagné
par le plus - grand nombr e; ils se réunis sent
pourta nt au-des sus de la capsul e, & i! n'yen
a que quelqu es. uns qui arriven t à la partie
extérie ure du stile; tous les rameau x jettent
plusieu rs branch es dans la substa nce acidule .
Enfin quelqu es vaissea ux partan t de la queue
pénètr ent la capsul e pierreu se, & signale nt
clairem ent comm e les autres le but de nourri r
les pepins .
Les fruits à noyau ont un systêm e vas';
culaire modifi é un peu différe mment . Les
étamin es & les pétales sont arrach és au calice
qui tombe avec la fleur: on pourra it croire
que les organe s qui nourri ssent la chair sont
sans rappor t avec le calice; mais on voit les
,p étales attaché s aux angles rentran s formés
par les échanc rures du calice , & les filets
des étamin es sortan t de ses parois. L'intér ieur
du calice est tapissé aux endroi ts où les étamines s'attac hent, d'une substa nce succul ente,
jaunât re 'd ans les pêche rs, elle est fréque mment chargé e d'une humeu r mielleu se qui
parait extrav asée : cette substa nce pourra it
vÉ
G É T ALE.
bien remplacer celle qui :est élaborée par les
pierres de la poire; à moins devoir ces
pierres dans les grains ligneux du noyau.
La base du p~stil qui loge l'embryon
isolée dans le calice
j
est
elle a seulement les
organes né;cessaires à la nourriture du pepin
& . de la chair du frui t , comme je le ferai voir
en parlant du noyau.
Dans les fruits
à noyau comme dans ceux
à pepins, la partie cha~'nue augmente sensiblement, quand l'amande 'es t formée; mais
on ne remarque l'appareil des vaisseaux de
la partie charnue que lorsque les fruits sont
mûrs comme dans les
abricots, & même
dans' ceux qui ne quittent pas leurs noyaux;
si l'on enlève alors leurs téguments, & l'entrelacement ries vaisseaux de la peau, &, si on
les observe sous l'eau en écartant la matière
pulpeuse, on voit les gros vaisseaux partant
de la queue se répandre dans la chair; il Y
en a un qui est engagé dans la rainure du
noyau qui fournit aussi des rameaux à la
partie charnue. Les troncs' principaux se
divisent en plusieurs rameaux couverts d'un
duvet très -fin. Dans les abricots dont la chair
. ne quitte pas le noyau l'on voit plusieurs
140
PH
Y S 1 0 LOG '1 l
vaisse aux & une partie de ce duvet sortir
de tous les points de la boîte ligueu se: tandis
que dansle s autres fruits ces vaissea ux paraissent coupés par le noyau , dont la consis tance
devien t très - dure, penda nt que la chair
s'éloig ne, en se dévelo ppant, d.e la boîte
ligneu se. \ Les pêches ont de gros vaissea ux:
qui sorten t des sillons du noyau pour entrer
dans la pulpe du fruit; leurs pédon cules
très - courts renferm ent plusieu rs vaisse aux
dont quelqu es-uns tourne nt autour du noyau
l'extré mité du fruit opposé e
pour arriver
a
à la queue.
Il
y a aussi plusieu rs autres vais-
seaux qui s'épan ouisse nt de même ; pour
entrer dans le bois du noyau afin de nourrir l'aman de; il sort encore de la boîte ligneuse
plusieu rs vaissea ux qui se répand ent dans la
chair en sortan t de la queue , & qui ne traversen t point comm e les autres la boîte
osseus e & pierreu se.
Les fruits capsul aires sont plus simple s.
Les pétales & les étamin es de leurs fleurs
sont nourri s par Je calice , & leurs fruits
presqu e sans chair ont les seuls organe s nécessaires à la nourri ture des- g~aines. Dans les
plante s à silique s) les étamines tirent leur
v É G É T A L·B;
14~
onglne du calice, en s'éleva nt ' de la base
du pistil qui a un ou deux stigma tes avec
un stile courb é; dès qu'il sort de l'embr yon,
& quand il s'en approc he, il se divise en
deux faisce aux inégau x bordan t la silique
des deux côtés; le faiscea u le plus consid érable fourni t quelqu es rameau x pour nourri r
la plus petite portio n de la chair qui recouv re
les gousse s vertes , & cette dispos i tian formé
un tissu réticul aire qui ressem ble assez .à
celui des poires & des amand es. L'intér ieur
des gousse s est un parche min compo sé de
fibres dont la directi on est obliqu e) mais la
grosse nervur e reçoit les vaissea ux ombili caux
destiné s à nourri r les graine s qui ne sont
pas adhére ntes aux capsul es.
Il serait trop long de parcou rir tous les
fruits capsul aires, en faisant leur . descrip tion
anatom ique; mais on peut observ er en général, que les graines ; ,renfermé~s par les
capsul es sont attaché es quelqu efois par un
vaissea u ombili cal à un placen ta logé _ dans
l'axe de la capsul e. D'autr es fois ce placen ta.
.se divise en deux ou plusieu rs partie s, ou.
'{'4 2
PH
Y S 1 0 LOG 1 E
bien il forme des arêtes surla partie intérieure
du fruit.
On retrou ve pourta nt ici la formul e géné..
rale pour le systêm e . vascul aire de tous les
fruits & pour le dévelo ppeme nt des graine s
& du périca rpe, mais ce tableau serait plus
varié & plus unifor me, si l'on pouva it entrer
dans de plus grands détails,
rempli t les
mailles des vaisse aux; elle varie dans tous
les fruits par sa consis tance, sa couleu r,
Ill. LA
SUB~TANCE CHARN UE
son goût, son odeur , ses sucs ~ elle offre uu
parenc hyme 'q ui ressem ble assez à celui de
l'écorc e & des feuille s, mais si des sens
grossie rs établis sent cette ressem blance , si
les meilleu rs verres paraiss ent la confir mer;
on est forcé de .recon naitre que les phéno..
mènes observ és la repous sent: la pulpe des
fruits charnu s n'offre pas l'idée du parenc hyme
des feuilles & de 'l'écorc e , leurs produi ts à
divers égards sont bien différen ts & leur
durée n'est pas la même au moins dans le
même état. On voit àla 'vérité dans ' tous les
deux un réseau souten u par desfibres ligneu ses;
VÉGÉTALE;
mais si l'on ne peut suivre les ramifications
de ces vaisseaux comme dans les feuilles, OIJ.
ne pourra pas espérer de mieux approfondir le réseau lui même, où les verres ne
découvreot rien de bien dessiné & où. les
injections ne peu~~nt parvenIr.
144
. 1) H Y S 1 0
L 0 G ·I E
CH A PI TR E
III .
Du brou,
l'en vel opp e de quelques fruits
rrir dan s leu r
des tiné e san s dou te à les nou
ir de l'action
enf anc e, peu t-êt re à les gar ant
ait rem pla cer
imm édi ate des élém ens ; elle par
e au mo ins
la pul pe des frui ts; elle ren ferm
est très -mi nce
'd e' gro sses gra ine s; mai s elle
ce sera it une
rela tive men t à leu r vol um e;
esp èce de cap sule .
marronl~r
Le noy er, le noi seti er, le
hêt re, le châ d'In de, le chê ne, le lièg e, le
ins enc has taig nie r, l'am and ier ont leur s pep
var ien t dan s
sés dan s le bro u; mai s ces étui s
s, suiv ant -Ies
leur s form es & leur s qua lité
.
frui ts aux que ls ils app arti enn ent
cou leu r est
Le bro u des noi x est liss e, sa
tre par ties ,
ver te-f onc ée. il se par tag e en qua
u de l'am an- .
qua nd le frui t est mû r. Le bro
ouv ert d'u n
die r est plu s ten dre , il est rec
ise en deu x
duv et bla nch âtre , & il -se div
par ties .
LE brou est
v É G É T ALE.
145.
parties. Le brou de la noisette la recouvre
entièrement quand elle est jeune , mais il est
percé par le fruit qui croit avec lui. Les
brous du marronier & du châtaignier sont
hérissés de pointes.
Le brou forme une enveloppe parenchymateuse, composée d'un réseau particulier;
on y trouve quelques filets ligneux, plusieurs vaisseaux propres & des trachées; ces
vaisseaux pénètrent dans la graine pJr des
trous faits pour les recevoir. Cet étui croît
avec la graine qu'il recouvre, & son accroissement est d'abord rapide; le brou s'amincit
en croissant, & s'éclate enfin ', quand il ne
peut plus s'éteadre ; il laisse alors la graine
à découvert.
Les pointes dont quelques brous sont hérissés, ne sont ni des poils, ni des épines,
mais elles meparaitraient plutôt rapprochées
des premiers, & je suis assez porté à croire
qu'elles sont des organes excrétoires; mais
cela mérite encore d'être -examiné.
Les fruits privés de leurs brous dans leur
jeunesse périssent; éprouveraient-ils alors une
évaporation trop forte, qui ernpêcheraitla
nourriture du fruit? Lei brous élaboreraient-ils,
Th~U
K
146
P Il
Y S 1 0 LOG! E
comme je le soupçonne, un aliment utile au
fruit? Il me semble que le brou doit rempla-
cer le péricarpe. Il se rapproche des feuilles
par son parenchyme, ses fibres ligneuses,
ses vaisseaux propres, ses trachées : celui
des noix a l'odeur de ]e~rs feuilles; mais il
a sur-tout un grand rapport avec les siliques.
Quand on entame le \ brou des noix, &
quand on ellI~ve seulement une de ses par- '
tics, le fruit tombe, de m ême que lorsqu'on
le fend, ou qu'on Je blesse , sur-tout quand il
est très '- j eu ne ,c'o'nYm'e je .l'ai vu diverses
fois. Cependant.je fendis le brou d'unenoix
au
commencement de prairial,
annulaire.
noircit ,
ë", cette noix blessée de cette manière fut la
seule ' qui , resta S'Uf la -b ra nc h e .e n tre. toutes
celles 'lue j'avais blesséesdifféremment, .N 'aurait-elle pas été entamée jusqu'à 13. ccqu ille
de la .noi x ? ou bie-a le brou au rait . il été nourri
par le fruit?
ment autour du pé doncule , la plaie
Le brou, des 'n o ix ,est a m e r comme les feuil-
les, il de vient brun ' comme elles, lorsqu'il
sc ' sèche; & il 111'a paru contenir une .plus
gr~:.1de quantité de.. matière colorante &, de
pr.inClpe astringent; les. autres brous 'ont ,plus
v
i
G É TA' L
ou moins qU,el1Pcs.unes
1t.
de..~es
147
proprié.tés;
mais ils se rapprochent à dI'\;ers égards de
leurs feuilles. Les brous xlu .noiscticr &. de
I'amandier SO~)t acides.
L'accroissement rapide. du brou suit le développement de la graine qu'il recouvre;
quand il a reçu tout son développement, il ne
peutplus céder aux efforts du fruit qui conti..
nue à croitre; il perd- alors son épaisseur en
s'étendant, il.se désorganise & se dessèche
peu-à-peu ; enfin il s'éclate) quand le fruit
est :t peu-près mûr.
Le brou des noix est blanc dans son inté..
rieur, il noircit lorsqu'il ' est ex posé à l'air;
la peau des doigts imprégnée -de son suc,
prend cette coulent en se séchant. Le brou
noircit .de même dans le ga~ acide muriati-
que oxygéné, qui met à nud la grande quantité du carbone qu'il contient, comme tou..
tes les parties végétale~ où le princp'eas..
tringent abonde. C'est sans doute ainsi que
les poires coupées brunissent l'air, & noir..
cissent la lame du, couteaurqui l~s coup·~.
à
Le brou des noix remplace fort bien l'écorce
du chêne pour le tannage des cUIrS.
K
~
148
PH
Y S 1 0 LOG 1 E
•
SECTION CINQUIÈME.
TROISIÈME PARTIE.
Des Graines.
CHA PIT R E
1.-
Des graines en général•
..
§. 1. 1 N T R 0 DUC T ION.
LE
but de la végétation est rempli par la
formation de la graine; la conservation de
l'espèce est assurée, soit que l'individu qui
produit les semences périsse, soit que son
existence se prolonge après cette produétion.
Quoique cette partie des végétaux soit communém-ent très-petite, elle n'est pas la moins
COnnue.
Les graines qui succèdent aux fleurs renferment lei ~ertnes d'une neuvelle plaute de
y É G
É T ALI;.
149
la même espèce .qu-e l'individu qUI l'a proQuite.
Quoiqu'il 'soit très-probable que toutes les
plantes donnent des graines, il y a plusieurs
plantes vivaces, qui fournissent rarement des
~raineg fécondes, parce qu'elle» ont quitté
le climat ou le terrain qui leur convenait,
ou par quelqu'autre cause, comme le tussiklgo petasites , le sysembrium amphibium ; mais
ces plantes se multiplient par leurs racines.
Plusieurs plantes qui croissent sur les hautes
montagnes, où le froid & l'humidité règnent
long-tems, ont aussi leurs moyens de reproduétion. Les graines formées sur un rameau ,
ou une branche, les tirent quelquefois à terre
par leurs poids, & le rameau y prend racine,
quoique la graine ne soit pas mûre, On appelle '
.ces plantes vivipares comme le festuea onina ,
suivant Curtis, .& le poa alpina , suivant Daval ;
il en est de même du poa bulbosa, lorsque la
chaleur & la situation sont plus ou moins
favorables à là maturité des graines.
Je ne parlerai ici que des graines mûres.
On les reconnait lorsque leurs pepins ont
une certaine consistance , lorsqu'ils remplis-
K3
PH
156
Y Sr
0 LOG 1 E"
sen t leurs enveloppes, & Iorqu'ils germent
en terre.
Les graines ont dans leur grande variété
des prop:iétés communes, ce.. sont celles
qu'elles annonce~t extérieurement) que Je
veux d'abord décrire.
§. Il. De! proprietes extérieures
des 'gtaiiLes.
1. En observant ~1~1e graine, on remarque
d'abord
rO~,lBILIC
qui est ext érieur ou inté-
.rieur. Le premier varte beaucoup par sa forme
S: sa place: il fournit un point fixe pour diviser la surface extérieure des graines & lui
- ~Tap p o rte r ses différentes parties'visibles, L'Q.mbilic ext érieurappelé ..fenestra par MalpjgJ1i ~
_& liilurn par Linn.é ~ est cette .o uv erture de
la première enveloppe de la graine ·pa r. la.
)
quelle les vaisseaux nourriciers pc:>~tent . d:a n~
lag~aine,
pendant son', développemenr, le \
fluide nécessaire ipo ur l'opérer , c'est par ce
trou que passent les sucs qui animeront 1!!
plantule, lorsque la gra~ne est mise en terre..
Cet ornbiiic ve st plus ou moins superficiel,
:il est concave, ou " convexe, ou garni quel..
f1uefois de parties d'une certaine consistance..
'V 'É G É TA L E~ -
151
On détermine par cet ombilic les différentes parties de la graine; la base des graines
sorties du péricarpe, est toujours l'ombilic;
la place opposée dans les graines oblongues
Sc arrondies sera leur S0l1Z.71Ct; mais) q uarid
l'ombilic est placé au milieu des extrêmités ,
ou dans le bord des graines rondes, un petl
comprimées, cette région s'appelle le ventre,
& l'opposée, le dos; les 'au tres portions seront les côtés. Dans les
graines renfermées
par un péricarpe, le côté contigu à .leu r axe
commun est toujours le ventre, & l'extrêmité
supérieure est le sommet, lots même que rom..
bilic y serait placé.
L'ombilic interne est ce ' point où' le cordon
ombilical' est inséré sur la p-ropre membrane
du noyau; souvent ce - point coincide avec
l'ombilic externe; mais il n'est pC1~ rare' que
le cordon ombilical , après avoir pénétré
la.
première enveJopre, passe plus loin, se ter-
mine xlans l~ partie 'o p p o sée dit noyau A
, '&
y forme l'ombilic interne, . sous la 'f1 g 11 re
d'une ' aréole colorée ou d'un tubercule calleux, appelé chalaza, Onvne .v oit ceci dans
plusieurs graines, qu'après - avoir ôté la pre-
.mière enveloppe: on l'apperçoit dansd'autres
K4
15~
PH
Y S r 0 LOG 1 E
sur leurs surfaces, où l'on observe une frange,
un sillon, ou une côte qui sort de l'ombilic
extérieur, se prolonge vis - à- vis, & se ter-
mine vers le chalaza,
II.
LA
l'ITUATION
se détermine en partie
par la figure des graines, leurs insertions &
la direébon de leurs radicules, Les graines
sont à cet égard droites, inverses, horizontales ou vagues.
Elle est encore caractérisée
'par la place des graines dans le réceptacle,
elles sont axipendules , cloisonpendules ~ val.
vipendules , centripètes ,~ centrifuges, mais la
maturité change cette situation.
III. LA
FIG URE
des graines est très-variée,
Les graines ovales, qui finissent en pointe,
sont les plus communes avec celles qui ont
la forme d'une larme ; mais les graines rigoureusement ovales, sont rares, & les demi-
ovales sont plus rares encore. Il y en a qui
sont plus ou moins globulaires, celles qui le
sont "parfaitement sont rares; les hérnisphériques sont très-rares, Les graines sont communément réniformes, oblongues, lenticulaires , braéléatées ,
discoïdées, paléacées ,
scobi-formes , bullées , meniscoïdes, girga-
v É
G É T AL!.
toides & turbinées ~ anguleuses, droites,
courbes, uniformes & difformes.
IV. LA
CON81STANCE
des graines est
00
desséchée & un peu dure, ou succulente &
molle; les graines sèches & un. peu dures
sont les plus communes, les unes retiennent
l'impression que les ongles peuvent y laisser;
les autres sont Iongueuses , &
ne peuvent
s'ouvrir qu'en les grattant; les; autres sont
coriacées , & ne s'entament qu'avec le couteau ; .d'autres sont crustacées , il faut les
briser; d'autres enfin sont osseuses, & les
dents peuvent à peine les casser.
Les graines en baye sont plus rares; au
lieu d'une première enveloppe, ou bien au
dessus de celle-ci, elles en ont une succulente,
très - molle & toujours colorée. '
\T.
LE
NOMBRE
des graines dans chaque
fleur est sujet à varier, quoiqu'il soit assez
constant dans quelques 'g enres , où chaque
fleur donne sa graine, comme ,d ans les graminées, les composées. Communément il y
a deux graines . dans les ombellifères & les
ste llées ; trois & même quatre dans les ver-
1
•
ticillées ; cinq, six , dix très - ordinairement
1
dans les ' geranium; mais cette constance . dis.
'154
PHYSIO 'LOGIE
parait quand. il Y a plus d'une graIne dans
chaq~e
logette.
IJa fécondité de quelques plantes.est énorme.
Chaque capsule de vanille contient lorsqu'elle est petite plus de
10
mille grJines, .
& [ Iorsqu'cllc est grande plus de 15 mille :
la famille des orchis SUrp:l5Se à cet égard .t ou tes
les au tres; a près elle on, trouve les pavots,
Grew a compté plus .de .8 0 0 0 graines dans une
seule tête. elZay soupçonne par le poids plus de .
g.rai~lc:)
;60 mille
dans une nicotiane. Le
nombre des graines des solanum est prodigieux, on compte dans chaque capsule 10~
&
2:JO
grJines.
Cette grande fécondité n'est pourtant pas
:11 ne
su perfluité;
C01TIlne
il ya 'p lüsieurs graines
stériles, leur nombre est .un moyen de sup.
pléer
~
ccdéfaut : d'ailleurs elles servent, de
nourriture à l'homme Sc à un grand nombre .
d'animaux,
VI. LA
GRANDEUR
des graines est déter-
minée par leur espèce.
Les
graines sont
'g TJ ù d es, quand elles ont plus de 2,7 centimètres
ou un pouce
~x. qu'elles
ne sont pas plus
'Petites qu'une noix ; mais cette grandeur est
bien surpassée ' en épaisseur dans le coco & \\
vÉG
É T ALE:
155
en longueur dans le rhizophora• . La grandeur
moyenne est entre 2,7 centimètres ou un
pouce & 4,51 millimètres ou deux lignes,
pourvû qu'elles ne soient pas plus grandes
qu'une noisette ou plus petites qu'un grain
de millet. Les petites graines sont plus graedes
que 1,13 millimètres ou demi ligne & n'ont
pas plus de 4,sr millimètres ou deux lignes;
on les trouve dans les pavots. Les graines
très - petites son t comme la poussière"
elles
sont fournies par les chara t les filices,
'TIL LA
SURFACE
des graines est en géné-
'ral unie ou rude, ce qui se varie de mille
manières, elle est glabre, luisante, striée
la
sillonnée plus ou moins profondément, poin..
tillée, tuberculée, écailleuse) vermiculée , mar..
gi née, ridée.
VrII. Les graines sont presque .Ies seules
'parties des plantes
COLORÉES
de vives nuances
à l'abri de la lumière; elles ont même (les
couleurs qu'on ne voit pas dans Ies fleurs;
les plus communes dans .celles -ci sont les
plus rares dans les graines. La couleur roussâtre est la plus générale) l'ochracéevest oor..
dinaire ', le noir leur est particulier. Le brun
-&
ses nuancesise trouvent sur les grain.es &
156
:r H y
S 1 0 L t9 G 1 E
sur l' éeorce ; le blanc se voit plus cornmuné-
ment sur les fleurs que sur les graines; jj en
est de même du jaune. Le fouge & le pour.
pre sont rares dans les graines, mais fréquents
dans les fleurs. le rose est encore plus rare
dans les premières, & il n'y a que quelques
grainei qui soient bleues, le crotone cyano!per..
mum ,. une variété du pliascolus , le zinzibcr , le
globba , & quelquefois Je mayce ont une teinte
fi
bleuâtre. Il n'y a guères que la graine (le
l'adonis printannicr qui soit verte avec celle
de la 'b alsam in e noli me tangere, On trouve des
graines jaunàtres dans diverses espèces de
lotus, de crctolaria & d'indigqfcra. On connait
des graines bigarrées comme celles du phaseolus & du ricin; mais ordinairement elles n'ont
qu'une couleur. Il y a plusieurs graines sans
couleur décidée; & la culture 'change celles ·
qu'elles peuvent avoir comme dans le phaseolus
& le mtujce,
§, III.
Des parties accessoires desgraines.
La 'co n n aissa n ce des parties
accessoires
des graines serait plus importante, si elle
.pouvait indiquer leurs usages.
1. L'AIGoRETTE est- un appendice multiforme attaché au sommet de la graine , elle
'Y
f
G É T ALi.
157
est sessile ou · pédonculée dans les fleurs
composées, on ne la trouve que dans les
serniflos culeuses, elle est uniforme dans les
fleurons de la même fleur , il y a cependant
des fleurs dont les graines sont sans aigrettes
tandis que les autres en sont ornées comme
le doronic , il Y en a même dont les aigrettes
sont différentes comme le geropogon. L'aigrette
persistante est la plus commune.
L'aigrette
simple est formée de rayons semblables, ceux
de l'aigrette composée sont différens. La
première est très .. variée, -les laineuses sont
les plus rares) on les voit dans le cinerarie
,lauca.
II. LA CHEVEL URE ressemble à l'aigrette ~
elle est formée de poils rassemblés en fais.
ceaux implantés sur le sommet de la graine;
elles diffèrent en ce que la chevelure ne tire
pas son origine du calice, mais de I'enve-
veloppe de la graine. Il n'y a de graines chevelues que celles qui son t couvertes d'un
vrai péricarpe comme l'épilobe.
III~
ressemble à une tige grèle
sortant du sommet de la graine; cette queue
'L A
QUE UE
ost dans quelques cas . vingt f~ï. plus longue
1
PHYSIOLOGI~
158
que la graine eIJemême, comme dans
la
clematite.
IV. LE
ROSTRUl\1
s'échappe quelquefois du
stile persistant com..m e dans l'ellébore, quel.
quefois on l'appelle corne lorsqu'il est formé
par la su bstance de la graine; il sort de son
sommet, ou de son dos, ou de sa base.
V. L'AILE est une expansion 'm em b ran euse ,
large, flexible, attachée .a u sommet, au dos,
ou aux côtés des fruits' & de la gr3ine ; mais
on lui donne sur .. tout ce norn , quand cette
expansion parait au sommet, -o u au dos, &
elle prend le nom de bord quand elle
est
aux côtés. Il y a des graines q ui ont deux,
trois, quatre, cinq ailes, ou même - davantage.
VI.
LA
CRÈTE
ressemble à l'aile, elle est
plus étr~ite, moins flexible, plus coriacée ,
ou tubéreuse; quelque soient les variétés ,
elle est toujours sur le dos O
d e la graine.
'lII.
LES côTES
sont de profonds sillons
élevés, arrondis, couverts de piquants, séparés
par des plans.
VIII. LEes- STROPHIOLlE ou épiphyses fon..
gueuses, écailleuses, oblongues, sont placées
sur le dos de la graille•.
,v É
G
É
-T. A'L E.
159
IX.- I.ES ÉPINES sont rares sur les graines,
elles sont piquantes sur la châtaigne, molles
su r le fagus .
_X.
L' AIG UILLDN est
une épine courte,
conIq.ue, un peu recourbée comme dans les
noix. du trapa,
XI. LES PIQ.,U ANTS sont des tubercules
pyramidaux souvent polygones & irréguliers
quiconvrent les fruits du sitodium,
XII. L'ÉPI est un appendice de l'involucre
de la · graine dans le zinziber,
XIII. LE HAMEÇON est une épine dont la
pain te est recourbée dans le sanicula.
, XIV. LES GLOCHIDES ou -doubles agraffes
sont des soies rondes avec -des aiguillons recour...
. b és .ou un chapiteau glutineux dans rancistrum & le plumbago,
Xv". LES VERR UES diffèrent des tubercules
simples par leur situation & leur moindr~
fr équence , elles sont sessiles dans lcnl0mor...
dica & pédiculées dans le spcrgula arnensis,
X"I~ 'L ' É C AI L L E est un appendice du fruie
Ioliaceocornprimé d'une figure & d'une con...
sistan ce tres - variée.
.XVII. LE
DUVET, LE COTON,
LE POIL ',
I.. A ~OIE-, L-A LAINE se trouvent sur lesfruits
160 "
PH
YS 1 O'L 0 G I!
& la graine. Le duvet ,est composé de petits
poils que le tact distingue mieux que la vue.
Le coton est composé de petits poils serrés,
comme les cheveux. Le uillus diffère 'd u poil,
parce qn'il est plus court. La soie diffère du
poil par sa roideur qui est plus forte. La
laine est formée par des cheveux longs,
souples & mêlés.
XV III. On trouve la
PB UINA
ou cette
·inégalité produite par des grains durs &
inégaux, éloignés les uns des autres, cachés
ou dans le coton ou dans une espèce de farine comme dans les graines des mauves.
Toutes ces parties sont encore à étudier;
il serait très .. important de découvrir leurs
usages, de pénétrer leurs rapports avec lei
graines, la plantule, la plante &c.
§.
IV. Considérations générales sur , les
graines.
Dans mon analyse du bouton & du fruit,
on a vu les pepins placés à la base du pistil
avant l'épanouissement des fleurs: on distingue
dans le centre de celles du poirier cinq stiles
terminés par leurs stigmates; chaque stile
répond
J6r
cl'aune capsu1
- l ·qUI
· en cone He.pepIns
l'
~epon
;.
tient deux: ce .s tile descen d jusqu'à la base
des étamin es, en diminu ant de grosse ur, &
en travers ant le canal pierreu x & la roche;
il se prolon ge en suivan t l'axe de la poire
jusqu'à la base des pepins . Le stile se partag e
ici en deux suivan t sa longu eur, & chaque
partie abouti t à l'un des pepins renferm é dans
la capsule . On ad éjà pu relnarq uer le même appareil de vaisse aux destiné s à la nourri ture
du pepin & de la pulpe, leurs directi ons,
leurs ramifi cation s, la dispos ition des pepin.
-dans leurs capsul es & celle des capsul es elles..
même s, l'impo rtance de l'arran gemen t des
fleurs sur le~ petites branch es, celle de leur
bourre let, de leur voisin age des feuilles , il
me faudra it répéte r tout . ce que j'ai dit; je
n'ajout e que l'histoi re du dévelo ppeme nt .des
fruits à noyau en suivan t en partie les 'ob...
servati ons de Duham el.
.L a substa nce intérie ure , des graines dans
l'enfan ce est fluide -; elle prend une forme
solide par l'ébull ition, comme Spalla nzani
l'a démon tré. Grew l'avait .vu .d ans les fèves;
ce vqui ferait : soupço nner que ce fluide alburnineu x est organi sé, puisqu 'en rappro chant
Tome IL
L
I6z
PH
YS 1
a
L DG 1 E
ses parties par la ' c h aleu r on y retrouve
li
graine avec tous ses organes. Le germe ou'
la gl~éline dans les premiers momens où elle
est perceptible est une masse uniforme recouverte par l'épiderrne , elle est plus ou moins
dure & transpJrente suivant les espèces; on
la voit quelquefois verte, souvent blanche,
toujours remplie d é vésicules renfermant un
fluide; il Y a des plantes où ce germe ressemble à -u n corps plus charnu, mais dans
tous les cas sa fonne n'armon ce pas celle de
la graine, La dernière membrane ne , se montre
bien, que lors que la graine est mûre & 1'011
ne I'apperçoit, pas dans les graines qui restent
stériles) comme Rafn l'a observé. La plantule
ne parait qu'au bout de trois, ou de sept
jours, . ou
même d'un mois après la fructi-
fication; elle est alors molle, pour l'ordinaire
blanche & nageant dans une espèce de liqueur. :
L'amande a toute sa ' grosseu r & son étui
ligneux avant la formation de la pulpe dans
la pêche, ou l'abricot, mais elle n'offre d'abord,
qu'uri fluide
visqueux; ,o n découvre à sa
pointe un petit point blanc qui s'augmente
peu-à -p-eu , il est en chassé dans une ' petite
vessie distincte du reste de l'humeur glaireuse,
v É
G É TAI. E.
(lui ne communique avec le pepin que par
un filet: tandis que l'amande qui est un corps
blanc grossit sous cette forme, la ·v essie
s'étend, elle absorbe l'humeur glaireùse de la
coquille, que le corps blanc s'approprie ensuite,
de manière qu'il ne reste que les membranes
de la vessie; toute cette disposition suppose
une grande élaboration d'ans les sucs propres
nourrir Lt graine. J'aime à croire que la.
radicule de la plantule favorise déjà le développement de la graine, quoiqu'il n'y
à
ait guères de proportion entre cette radicule
& les.Jobes , & quoiqu'elle ne croisse que
très-peu. Duhamel a bien observé une espèce
de vaisseaux qui passait entre les lobes de
l'amande pour arriver au germe, mais il a
démontré que l'amande se nourrissait du suc
de la vésicule, qui avait été développée avec
l'humeur glaireuse.
\
Quand on a suivi cette description de
ramande . avec
p~doncule
celle
des fibres partant du
du fruit; quand on .o b serv e leurs
divisions 'p o ur pénétrer leurs grajnes en tournant au tour du noyau, tandis que d'autres
s'échappent pour nourrir la pulpe; quand
o n apperçoit ces vaisseaux perçant la boîte
L ~
]64
l' II
Y S 1 0 LOG 1 E'
ligneu se & se réuniss ant \à ceux de. la quelle ,
pour dévelo pper Je fruit, lors quele noyau
ou raman de a pris sa grosse ur; enfin quand
on remarq ue les vaissea ux de la quelde passant au travers du noyau pour rentrer dans .
la substa nce charnu e; on est forcé de conclure, que ces vaissea ux apport ent dans le
fruit & dans le noyau un fluide qui sera
élabor é par ce réseau , & c'est sans doute
cette élabor ation particu lière qui caracté rise
le noyau , l'aman de & le fruit, en leur fournissant les alimen s analog ues à la dispos ition
organi que de leurs parties. Il fant observ er
ici que le noyau n'a aucune adhére nce avec
l'aman de; qu'il rempla ce le parche rni n des
logette s du pepin, on disting ue au moins le
plexus réticul aire dans la partie intérie ure de
la boîte ligneu se des amand es à coquill es
tendre s.
Les vaissea ux nombr eux qui sc pralon..
gent dans le fruit en sortant du pédon cule,
& qui pénètr ent la roche doiven t servir à
la nourri ture des pepins ; puisque les fruits
tombe nt, ou les pédonc ules se détach ent)
quand les vaisse aux nécess aires à cette nutrition . n'y passen t plus. Si l'on blesse le pé..
v É
G
É
T ALE,
doncule de manière que le cours de la séve
soit en partie supprimé , le fruit " langui t
on
se sèche; ce qui arrive encore, lorsqu'on
fait au pédoncule une forte ligature; mais
cette séve seule ne fait pas le pepin, & ne
'Tessem b le pas à ce qui le compose : aussi
l'on doit présumer que les vaisseaux nombreux
de la carrière & de la pulpe préparent cette
séve déjà élaborée dans les feuilles & le bour-
relet du pédoncule. On trouvera 'cette théorie
plus vraisemblable, si l'on réfléchit que toutes
les parties de la fleur périssent après la Iécondation ft l'exception du pistil: sa base isolée dans
le calice des fleurs des fruits à noyau est pourvue
d'organes qui servent à la production du
1
noyau ou ! des pepins & de la pulpe.
Duhamel a cru que les graines acquéraient
leur perfection sans le secours de leurs enveloppes; l'autorité de ce grand homme doit
au ,m oins balancer les
probabilités que j'ai
données en faveur de l'opinion contraire. Il
est clair que si les fluides seuls, contenus
dans la graine, suffisaient
à son développe-
ment, & si les sécrétions étaient interceptées
par la boîte oss~use qui enveloppe l'a ln an de "
il serait inutile, qu'elle fût nourrie par le fruit;
La
'1 66
PH
Y S 1 0 LOG 1 l
alors l'aman de pourra it se dévelo pper sans
la pulpe du fruit, & elle devrai t surviv re
à sa perte quand elle n'est pas mûre) ce qui
est tout.à- Eut contra ire à l'expér ience qui
nous montre les fruits tomba nt avec leurs
graine s, quand ils ont été fortem ent blessés ,
ou quand on en a 'r etran ch é une partie.
Comm e on ne peut imagin er une liqueu r
fermen tescibl e & stagna nte sans se pourri r;
on ne peut aussi y admett re du mouve ment ~
quand le corps est organi sé, sans la pousse r
d'un lieu dans un autre, sans lui faire subir'
des altérations & sans la renouv eller , ce qui
établit dans l'analo gie de la nature le concours de l'élabo ration qu'elle reçoit dans les
vaisse aux de ces organe s. Enfin la graine est
seulem ent mûre & fécond e, quand la pulpe
dont elle est envelo ppée, est parfait ement
mûrie ; mais cette pulpe & ce noyau étant
les organe s d'un même to ut , Ilés entr'eu x
par u,n systèm e .v ascu laire bien démon tré; ii,
faut rec~nnaître la grande probab ilité de leur
.
ipfiuen ce récipro que.
Il Y a peu de graine~ qui aient un pédoncule extérie ur, / comme le magno lia; ' .dans
les autres plante s, il est presqu e toujou rs
v É
G
É T ALE.
extrêmement court, Les graines nues sont as..
sises sur une large base, & semblent être en
contact avec le thalamus. Schmiedel a cru voir
des vaisseaux ombilicaux qui les lient au
réceptacle; mais Hebenstreit en doute. 'C ha..
que pepin a un filet qui l'unit au thalamus,
ou au pédoncule dans le point appelé liilum ;
mais quand le fruit est plus développé, on
ne peut plus douter de l'influence que la
graine reçoit de la pulpe qui renveloppe.
Le gerlne après la fécondation est dans le
réceptacle ou le thalamus, comme at1para'Tant, ou bien il est logé dans I'évasemeut
du pédoncule ; l'un ou J'autre concourt à la
nourriture de . la graine. Le calice remplace
le thalamus pour les graines nues; les péricÇlrpes ont des rapports avec les calices qui
sont d'autant plus succulcns que les graines
gant -plus jeunes; ils se dessèchent seulement
dans plusieurs plantes herbacées, lorsque 'les
graines sant mûres, Dans les plantes à siliques " les graines sont nourries par le . p .~ d o n ­
cule inséré sur la silique; celui -ci tire les sucs
nourriciers de la base sur laquelle il repose.
La siliq ue à son tour tire ce suc par le pédoncule hors de la tige où elle pend , comme .
1
L4
168
PHYS IOLO GIE
dans la datura. Il semble rait que les baies p ùlpeuses nourrr ssent plus particu lièrem ent
encore leurs graine s aux dépens de leur pul pe.
La plupar t des graines m ûres tombe nt "11·s'écha ppent de leurs envelo ppes; mais .dans
tous les cas cette chûte est occasi onnée par
le desséc hemen t du pédonc ule. La grai ne &
le fruit saturés de nourri ture, dévelo ppés
autant qu'il est possib le, ne peuve nt plus se
nourri r '1 parce qu'ils ne peuve nt plus croître ;
leurs vaissea ux s'engo rgent, ils ne reçoiv ent
plus rien, & l'évapo ration leur ~nlève ce
qu'ils ont reçu. Les péricar pes éprouv ent les
mêmes altérat ions; & comme il y en a qui
s'ouvr ent sponta némen t, ils laissen t tombe r
les graine s qu'ils renferm en t. D'autre s ou plutôt
presqu e tous, s'éclat ent par l'impre ssion qu'ils
reçoiv ent de l'air , de l'humi dité ,de la températu re , de l'accro isseme nt des graines
quand ils cessen t eux.. mêmes de prendr e un
volum e plus grand en croissa nt, & alors les
l)
graine s se répand ent.
On a observ é que les graine s des plante s
herbac ées se dévelo ppent fréque mment plut ô t que celles des plantes ligneus es.
Il y a des grain~s qui perdent la faculté. de
vÉ G
É T ALE.
~ermer , ' 'peu
de terris après qu'elles sont
mûres, comme celles de la fraxi~'elle & d'autres qui la conservent pendant un tems trèslong. Les graines des mimose & des légumineuses ont germé au bout de 4CY ans; on a
vu des graines: de, seigle germer quoiqu'elles
eussent 140 ans. En général 'c epend an t la vie
des germes dans les graines est entre 8 & 4
ans; ce qui dépend beaucoup de la nature
de la graine, de 'cell es de ses huiles & de ses
enveloppes ; comme du .soin qu'on a d~ les
garantir des impressions de l'air, de Ia chaleur,
de l'humidité &c.
Lés graines les plus mûres sont .les plus
parfaites , & elles ont atteint cette maturité
quand le fruit 'a bien mûri. La dessication
des graines au soleil n'empêche pas la germination, les graines des fruits cueillis avant '
la maturité sont" bonnes, lorsque le fruit
n'a pa~ été cueilli trop tôt & qu'on les a
laissées dans le fruit. On voit ici une nonvelle preuve de la . Iiaison du fruit avec la ,
graine. J'ai vu germer des pois verts sortant
d'une gousse verte.
Les' graines ' de~ fruits verreux & avortés
'sont pour l'ordinaire aussi bonnes que celles
170
PH
Y S
r
0 L () G 1 E
des plus beaux fruits. Mallet professeur
Cfl\5";
tronornie à Genèveçs'est assuré que les graines
des bleds étranglés & maigres donnaient une
récolte aussi belle & aussi abondante que les
graines les mieux choisies. Villars ce botaniste
célébre remarque que les graines des plantes
maigres pardéfaut de .nourriture donnent des
plantes plus fécondes que les graines des
plantes qui "ont mûri
à l'ombre dans un sol
gras & humide ; les pepins de celles-ci parais..
sent avoir souffert dans leur substance; en
zén·éral, il faut se défier des graine flétries,
racornies & décolorées.
Les plantes produites par les mêmes graines
Ile sont pas toujours semblables entr'elles ;
les jàrdin.iers profitent de ces variétés pour
acquérir d'autres œillets , d'autres tulipes Sec:
J'observe seulement ici que le bourrelet des
greffès en influant sur la bonté des fruits,
n'influe pas d'une manière si marquée sur les
graine~, qui ne donnent pas une plante
semblable à l'arbre sur lequ~l la greffe a .été
prIse.
Les plantes qui ont les fleurs des ,deux
sexes sur des individus différons produisent
des graines qui fournissent les individus des
vÉ
G
É T ALE.
T71
<Jetlx sexes, quoiqu'elles naissent seulement
sur les plantes femelles: cependant les bou..
tures faites avec ces plantes donnent rigoureusement des individus qui portent les fleurs
du , sexe de l'individu auquel elles ont ap-
partenu.
. Les graines sent le moyen le plus général
-de la multiplication des plantes; elles en favorisent au moins beaucoup le
transport.
Les vents, les fleuves, les mers contribuent
il les répan-dre dans les lieux les plus éloignés
de leur patrie naturelle.
On a trouvé des
cocos sur les côtes de la N orvege.
Les graines offrent un caractère botanique
employé utilement par divers botanistes, mais
sur - tout par Cortner dans sa belle carpo-
logie.
Quelques botanistes croient que plusieurs
plantes se multiplient sans graines, parc~
qu'ils n'ont pu les appercevoir j mais quand
on a vu le plus grand nombre des plantes
connues, se reproduire par grajnes; tandis
qu'il n'y a qu'un très - petit nombre de genre5 ,
où ce moyen reproducteur ne soit pas manifeste; il serait sans doute téméraire de con.
clure
que ce petit nombre de genres fait
17Z
PH
Y S 1 0 LOG r E
except ion à la loi généra le; d'autan t plus qu'on
a démon tré l'existe nce d es graines dans plasieurs plante s crypto games , comme on l'apprend dans les belles observ ations de Baker ,
I\tlaratti , Miche li, Reaum ur, Li 11 né, Steheli n,
Méés-e , Koelre uter , & sur - tau t dans les ouvrages étonna ns de Hedw ig & de Bulliar d,
CHA PIT R E l 1 1.
Des germes.
L'HISTOIRE la plus obscure des graines est
celle du germe ou de l'embryon contenu dans
la graine fécondée. Je ne discuterai pas ici la
grande question sur la génération; je n'analyserai pas les systèmes imaginés pour la ré.
soudre. Ceux qui souhaiteront l'approfondir
liront avec fruit les Considérations sur les corps
organisés & la Contenlpla~ion de la nature par
Bonnet avec, les Expériences SUT la génération de
Spallanzani. On lira de même dans les dissertations éloquentes de Buffon, contenues dans
son Histoire naturelle , & dans les mémoires
profonds de W olff recueillis dans les Mémoires
de l'Académie de Pétersbourg, tout ce qu'on a
écrit de plus pressant sur fépigénèse. De cette
manière on formera mieux ses
idées avec
les ouvrages de ces grands hommes, qu'avec
un extrait qui pourrait avoir la teinte des
miennes. Je rappellerai seulement ici ce que
t74i
P J:I
y S~ 0
L O ·. G
1 ·E
l'observation apprend sur ces objets mysté~
fieux, & j'en tirerai quelques conséquences
sans m'écarter des faits qui les fournissent.
Je n'ai pas distingué l'embryon du germe,
parce que le premier m'a ' paru le second plus
âgé. Le germe est la graine avec la plante
qu'elle doit produire. L'embryon est cette
grainè avec la plante fécondée; ce dernier
est alors devenu perceptible; on en peut
suivre quelques traits , . tandis qu'il faut les
verres les plus forts pour distinguer quelquefois les germes proprement dits.
Le germe est placé pour l'ordinaire au bas
du pistil, suivant les observations de Spal] anzani , qui les a vus dans les pl us peti ts boutons du genet, ayant à peine alors' 2,26 mil-
limètres ou une ligne de longueur. Aprèi
avoir enlevé les pétales, découvert les organes de la génération avec les poussières
ç .
mis
au jour le tendre pistil, il · parvint à force
d'adresse & de patience,
à débarrasser la .b a se
du pistil de ses enveloppes, & à Y observer
avec un verre' très-fort une silique ou une
petite cosse qui paraissait la dixième -partie
du bouton observé. En examinant cette cosse
à la lumière, il distingua des petits grains
v
É G É T ALE"
175
qui occupa ient la partie intérie ure de la silique; il ouvrit cette silique micro scopiq ue, ,
& il Y apperç ut Tes petites semenc es rondes
placée s dans leurs alvéol es, & attaché es par
leurs pédon cules à l'intéri eur de la silique ',
comme on le voit dans celles qui sont parvenue s à leur maturi té. Enfin en anatom isant
ces petites graine s, il Y remarq ua une espèce
de gelée. Tel est le.germe avant la fécond ation
pour les yeux perçan s & les excelle ns verres
de Spallan zani,
On ne peut croire que cette silique & ces
graine s qui ' sont organi sées , :ayent été faites
quand on les a vues, & encore moins que
les graines aien t seulem ent . existé lorsqu e
les silique s ont été percep tibles) parce que
toutes lesp~rties d'un corps organi sé lui sont ~
tellem ent essenti elles qu'elle s
saurai ent
exister les unes sans . les autres & qu'elle s
doiven t avoir été faites &, dispos ées e-nsem ble,
ce qui exclut le moyen de la juxtap osition
que la végéta tion parait emplo yer dans le
ne
(lével oppcm entdes parties formée s. Il est
donc plus probab le qu'on aurait trouvé ces
silique s & ces graine sdans tin état plus petit,
s'il a vair été possib le de les observ er 'p lutôt j
176
P H -r
S 1 0 L -O 'G 1 E
mais quelle serait la -cau se -produ ctrice d~
ces silique s, tandis ,·q u e la fleur n'est pas
épanou ie & que les poussières ne sont .p as
mûres ? Comm e il est, imposs ible d'en àpper.
cevoir une qui soit raisonn able , il faut repous ser l'existe nce de ces siliques & de ces graines
dans le bouto n, au mome nt où il s'est formé ,
avant même qu'il parût; car il n'est pas d'une
logiqu e sévère ' de conclu re de l'invisi bilité à
la non existen ce ', puisqu 'il y a telle petites se
& telle transpa rence dans les objets qui em..
pêchen t de les remarq uer.
Ces silique s micros copiqu es sont donc les
rudimc ns 'd es ' g rain es du germe ; Spalla nzani
mom~nt qu'elle s sons
les a suivie s depuis
le
percep tibles jusque s ~ ~ celui de leur fécondation . & de leur maturi té. Puis donc que
ces . silique s' & ces graines sont sembla bles
dans tous ces momen s que ces silique s & ces
g~aines infinim ent.pet ites s,e dévelo ppent suc.
cessive rnent , & qu'elle s ne diffèrent alors que
par leur volum e de celles dont les poussi ères
fécond antes 'o nt favoris é l'accro isseme nt; il
para"it que ces silique s.Sc cesgrai nes ont préexi sté
--à.' la' fécond ation
&, qu'elles ont existé bien
'aup arav an t.
Ces
vÉG
É T ALE.
177
Ces expériences ont été répétées de la même
manière ~ avec les mêmes résultats par:
Spallanzani , sur les pois •.les Iêves , les hari.
cots, le raifort, l'ixia chinensis , le pied d'alouette, la courge, le concombre & huit autres espèces de plantes; de sorte qu'on est
obligé de reconnaître que ce phénomène doit
s'observer dans un nombre de plantes plus
grand que celui 'des plantes mises ici en
expérience; parce que tout ce qui tient aux
fleurs ,aux organes générateurs, & sur-tout
à la base des pistils, a une analogie trèsrigoureuse dans tout ce qui est perceptible;
de sorte qu'il est- très - probable que cette
analogie se soutient universellement dans les
tems où l'on ne peut appercevoir ces parties
que par des verres très-forts, comme dans
ceux
'où
l'on ne peut pas les appercevoir par
ce moyen.
J
Ces siliques & ces graines ne seraient-elles
pas portées par les poussières dans le pistil?
Spallanzani prouve encore que les poussières
ne renferment pas les germes.
Il a vu les
petites graines dans les ovaires de quelques
plantes avant leur fécondation; il a suivi
leur développement & leur fécondation J &
Tome I~
nŒ
J 78
P
Il Y s 1 0 LOG l E
il a toujou rs observ é l'apparition succes sive
de la plantu le & des lobes. Il s'est même
assuré que les membr anes des graines préexistai ent à leur fécond ation; en plaçan t
dans l'eau bouilla nte les petites graines du
pied d'alou ette, avant qu'el les eu ssent été Iécoudée s, il y a vu leurs plantul es & Ieurslo bes.
Enfin il a suppri mé avec le' plus grand soin
les fleurs
à étamin es sur les plantes qui ont
les fleurs "m âles & femelle s séparé es, & il a
.v u dans quelqu es cas les fleurs à pistils
fourni r des graines fécond es sans fécond ation
appare nte. Il a observ é des résulta ts sembla . .
bles , en écartan t avec le plus grand soin les
Heurs mâles d'avec les fleurs fernelle s , & en
ôtant tout accès possib le aux poussi ères dans
les pistils de ces fleurs, où les individ us .d es
fleurs à étamin es & à pistils sont différens,
Les produi ts
de ces expéri ences longue s & dé..
licates , faites avec les précau tions les plus scrupuleus es sur le basilic , l'hibiscus syriacu s, . la .
courge à l'écu, le melon d'eau) la rnercu-
riale , .l'épiuard & le chanvr e ont' toujou rs
donné des graines fécond es sans la possib ilité
d'une fécond ation vraisemblable. Ce qui
prouve que les siliques & les graine s obser-
V É' G É
T A LE.
179
vées à là base du pistil avant la fécondation,
sont l,es rudimcns du fruit; qu'elles existent
avant que la fécondation soit possible , . &
qu'elles se développent dans divers cas sans
le secours des éramines ; ensorte que les éta ..
, mines ne' sauraient les avoir produites.
' -C es siliques & . ces graine's ne pourraient
arriver
à la
nase du pistil que du dehors ou
du dedans; mais comment des corps inorga..
. riis és , voltigeant dans l'air, ,s'o rg anisera ie n t..
ils, parce qu'ils sont placés dans des corps
'o rg an isés ? .Comment des corps organis~s,
faits pour chaque espèce de plantes de tous
les climats, après avoir été ballottés dans l'air
au milieu de tous les autres: destinés à développer des graines dans toutes les plantes
fleuries, p irviendr àient..ils
à se déposer pré.
cisément dans le pistil de la plante qui doit
Ies développer" de manière que toutes celles
que nous voyons ne manquassent jamais de
recevoir ceux qui leur conviennent?
Bulliard observe avec raison, que si les
germes venaient du
rait
expliquer
aux lobes.
dehors,
on ne pour..
comment ils sont attachés
I:ls ne sauraient être comme les
graInes des plantes parasites qui s'enracinent -
IV1
~
180
P -H
Y S 1 0 LOCi 1 E
par le moyen de la plantu le conten ue entre
les lobes, d'autan t plus que par les fécondation s artificielles on n'obtie ndrait que des
plantes sembla bles à celles qui auraien t fourni
la poussi ère fécond ante; tandis qu'il est
prouvé que dans ce cas, on a des individ us
particu liers qui ont avec ces deux plantes
des traits marqu és de ressem blance . Les végétaux qui ont sur Je ' même individ u des
fleurs mâles & femell es, ne produi raient ja.m ais que des individ us à fleurs mâles , parce
que la lymph e prim~tive ne saurait change r
la forme primit ive d'un germe , comm e elle
ne change pas celle d'une plante parasit e. . Il
est vrai que les observ ations de Spallan zani
fixent le tems, où l'embr yon d'abor d imper.
ceptibl e dans la graine , y devien t visible
sous la forme d'un point gélatin eux nagean t
dans une liqueu r; mais si les observ ations de
ce grand natura liste nous appren nent qu'une
~ matièr e inorganisée peut dévelo pper un corps
organi sé ; elles font voir aussi que l'ébulJiti~n
rend percep tibles les lobes & la plantule dans
le fluide de la ~raine, & que cette gelée est
organis ée. Enfin il a vu dans quelqu es plan..
tes le lien qui attache les germe s,' & ce lien
v EG
É T ALE.
I8t
apperçu dans quelques cas, annonce celui
~
qu'on ne peut distinguer toujours dans les
autres.
Les germes sont ainsi des parties intégrantes des boutons à fleurs, de la plante elle.
ra
même, dela graine"qui
produite &c. On
trouve dans cette constitution le garant unique de la ressemblance des individus entr'eux
dans 'les mêmes espèces; si les greffes déveIoppent une branche semblable à celle de la
. plante qui l'a produite, c'est parce. que son
organisation particul ière prépare, des sucs
propres ail développement des germes qu'elle
renferme, & cette organisation de la branche'
& de ses germes ne saurai t être celle . de la
séve qui' Ile saurait rien organiser, ou qui
organiserait, seulement les fruits du sujet sans
pouvoir organiser ceux de la greffe. L'organisa-
tian me parait indépendante des événemens,
tous les corps organisés l'ont été -par le Créa.
teur, & ils se développent graduell~ment pal"
leurs rapports avec les corps extérieurs, On ob.
serve cette marche dans l'Univers pour tous .les
effets qu'on peut pénétrer; & ce n'est pas sans
fondement qu'on soumet les phénomènes qui
nous , occupent aux mêmes formules, pu~s-
IV1 '3
l S2
l'
H Y S r 0 LOG 1 I~
qu'on remarq ue leur précisi on quand on pe-ut
les observ er.
Si ces gerlnes sont organi sés dans la graine ,
ils y sont vivant s; leur vie est à la vérité
sourde penda nt très - longte ms, mais elle
amene leur dévelo ppeme nt avec une prodigieuse lenteu r, jusqu'à ce que la poussi ère
des étamin es précip ite l'accro isse men t de ceux
qui sont les plus avancé s. Le germe vit par
la plante avant la fécond ation, ex il se dispos e
2 vivre par lui -même quand il a été fécondé.
On n'imag ine pas aiséme nt cet emboi temen t
des germes , (x leur dévelo ppeme nt; mais
comm e notre imagin ation n'est pas à niveau;
d'un grand nomhr e de. faits & de causes , on
ne peut conclu re qu'uri phéno mène n'exist e
pas, parce qu'on n'a pas pu le concev oir; si
I'opinion n'est pas contra dictoir e avec ellemême ou avec les Iaits , si elle est au contraire une conséq uence rigoure use des faits
'obser vés; elle doit entraîn er la faibles se de
],i.mag ination , & la forcer de recevo ir la
loi d'une raison sévère & judicie use. On a lu
dJI1s le volum e VI des am-enit ates academies:
de I.. inne, qu'on avait vu des fleurs de hyacinte quatre ans avant qu'elles pussen t fleurir
v
É G É T ALE.
& qu'on avait observ é les bouton s des feuilles
six ans avant leur dévelo ppeme nt.
Ces gerrnes fécond és devien uen t sur-tou t
percep tibles à l'œil nud dans les graines mûres
des plantes gramin ées & légumi neuses .
I... es bourge ons qui paraiss ent sur toutes les.
parties des branch es & des racines annon cent
autant de germes particu liers, qui contie nnent
ces petites plantes avec leurs feuille s, leu rs
fleurs &c.; ils se dévelo ppent sur la plante
mere Cl produi sent comm e cne des branch es,
des feuille s, des fleurs & des gr~ines fécond es.
Ce phério mcnc compl ique le problê me. CC5
germe s doiven t être répand us sur toute ]]
plante , sur toutes leurs fibres, puisqu 'cnes
donne nt naissan ce à une foule de branch es
& de ramea ux, & même souven t à des
plante s entière s sans une fécond ation arP:lrente: on peut croire que les bourg eons, les
bouton s sont les produi ts du dévelo pperne nt
d'un germe particu lier, parce qu 'il ne se re ..
produi t ni bourg eons, ni bouton s dans la
section faite aux plante s, mais seulem ent à
cote
d'elle.
L'obse rvation appren d que les retranc he..
mens faits à une plante favoris ent le dévelop-,
1\1 4.'
184
PH
Y 5 l 0 LÜ
G1 E
pement d'autres parties qui ne se seraient pas
développées sans eux. La nourriture
qui
conservait & développait les parties retranchées, fournit aux germes voisi ns l'aliment
qu'ils ne pouvaient avoir avant; ce qui hâte
leur développement en leur donnant la nourriture abondante qui leur manquait; aussi l'on
observe ces pousses nombreuses quand on
coupe quelques branches, près de l'endroit
de leu} s sections , ou quand on ralentit le
mouvement de la séve par une ligature, ou un
bourrelet, ou une plaie annulaire: "les parties
coupées ne &e prolongent plus, la 5ecti~n
emporte
tous les gernles qui pouvaient se
développer ", & il se forme des productions
latérales. De même quand le gel détruit les
boutons
à feuilles ou à fleurs nouvellement
développés, ils sont remplacés f>ardes boutons
nouveaux dont l'abondance de la nourriture
accélère le développement. On voit ainsi pourquoi il parait des boutons
à côté des feuilles;
on sent aisément que l'abondance des sucs
qu'elles tirent favorise ce développement,
dans l'endroit même où ces sucs doivent être
en plus grande quantité.
Ou sera donc
le principe fécondant de ces
v É G É T ALE:
germes si nombreux qui se développent surtout sur les bourrelets & autour des plaies
des arbres? On peut croire qu'ils ont été
fécondés avec la graine de la plante, & qu'ils
y ont vécu comme l'embryon dans la graine,
jusqu'à ce que des circonstances favorables ayent vaincu leur inertie. Pourquoi
donc les graines qu'on recueille sur cette ~ige
n'ont - elles pas été fécondées de même? On
a déjà vu qu'il y a des graines qui ont pu
être fécondées de cette manrère ; mais cette
solution n'est pas générale. On pourrait imaginer des germes incapables d'une féconda..
tian reçue par les autres dans les circonstances
où ils étaient; cependant si les mêmes causes
produisent les mêmes effets, les moyens qui
fécondent les bourgeons devraient aussi féconder les graines; mais une difficu~té ne renverse pas une opinion rendue très-probable ;
d'ailleurs la différence des boutons à fleurs
& à feuilles est assez grande pour permettre
une cause 'fécondante un peu différente à
chacun d'eux. Si le germe des boutons est
assez avancé dans la graine pour être fécondé
avec elle; les graines de ces boutons n'ont
peut- être pas fait assez de progrès pour être
]'86
PH
Y S t 0 LOG 1 E
parce
qu'étan t d'une autre nature , ayant des organe s
Sl1sceptjbIe~de
cette
fécond ation,
trop fins ou trop délicat s, elle ne pourra it s'y
accom plir.
Il parait que ces germes sont répand us sur
toute la surface de la plante , puisqu 'il peut
sortir des bouton s, par tout où l'on fait une
plaie, ou un bourre let. Quel est leur état?
J'ai déjà dit que je soupço nnai qu'il était celui
des graine s fécond ées après leur fécond ation .
.1 e crois que la place de ces germes est
déterm inée par le lieu où l'on voir sortir
les bouton s, & qu'elle est dans J'écorc e gui
est le siège des plus grande s excréti ons & sécrétion s ; il n'y a aucune partie de I'arbre &
de la plante où ces germes n'aient été logés
.p ar quelqu e physic ien; mais comme je 11~5
vois consta mment sortir de l'écorc e dans des
.I icux & des plantes dépou rvues de moelle , je
les place dans les mailles des. fibres cortica les,
où ils se trouve nt insérés sur leur propre
pédicu le; enfin comme le germe est nécessairem ent organi sé, je ne saurais y voir ni
le prolon gemen t de la moelle _, ni l'extrém ité
d'un vaisseau spiral ., ni une partie du pa·
.r en ch y m e , qui n'ont rien de comm un avec
vÉGÉTAtE.
la constitution d'un tout org,anisé, d'une
graine, d'une feuille, ou d'une branche.
1
Je suppose donc
les gennes logés dans
les mailles des flbres corticales, où ils sont
pédicule qui devient cel ui
des feu illes ,des bourgcons , des fleurs & des
attachés par
U 11
fru its. Il est vrai qu'on ne voit rien de tout
cela, mais Iatransparence des germes empêche
de les apper ccv o ir. I...cs boutons ne tiennent
point au bois, les greffes sont formées p::lr
l'écorce détachée du bois , enfin le bois planté
en terre y reste stérile, & une arbre écorcé 11~
donne naissance ni aux feuilles, ni aux ~
meaux dans les parties écorcées. On voit
ainsi la cause du grand développement des
germes sur les bourrelets; les fibres y sont
plus rapprochées & mieux nourries. On y
découvre de même pourquoi les boutons
paraissent dans les fibres coupées; les germes
placés ~l l'extrémité d'une fibre n'ont rien qui
leur enlève l'aliment propre à les développer; ils ont une place plus grande, moins
d'obstacles à leur extension & 11 ne abondance
considérable de sucs propres pour les alimenter,
On corn prend mieux dans
ma
théorie l'allon-
gement des branches & des racines par leurs ~
188
PH
Y S1 0 L 0 6 1K
extrém ités, c'est là que l'on trouve les germes
les plus prêts à se dévelo pper tout à fait;
cet allong ement doit y être plus grand que
dans les autres parties qui s'allon gent encore
dans les parties inférie ures, parce que la di-
latatio n des mailles diminu e à mesure qu'elle s ,
se rempli ssent, & parce que celles qui ont
été le plus long.. tems nourrie s doivent avoir
leurs mailles plus gonflée s.
Pourq uoi les jeunes arbres & les jeunes
. branch es des vieux arbres ne donne nt - ils
pas d'abor d leur fruit? On compr end aiséme nt
q,lte leurs germes ne son t pas encore parvenus au point où ils ' doiven t être pour
paraîtr e au jour. Les vieux arbres transp lantés
sont plutôt à fruit que les jeunes , parce que
leurs germes avaien t reçu ce dévelo ppeme nt t
& s'ils suspen dent penda nt une année la productio n de leurs fruits, c'est seulem ent parce
que la petite quanti té de la nourri ture qu'ils
ont alors arrach ée à la terre a été emplo yée à
nourri r leurs feuilles & leurs racines . Les
herbes qui ' ont des gertnes différe ns, sans
doute plus prêts à se dévelo pper, fleuris sent
dans l'année où elles sorten t de leurs graine s.
Je m'arrêt e .•.•.. avant Bonne t & Spallan-
v
É G É T ALE.
zani, il n'était pas même permis de considérer
ces profondeurs; mais on trouve dans les
ouvrages de ces grands hommes les moyens
de découvrir quelques lueurs au travers dei
ténèbres qui couvrent encore cette matière.
Je me suis peut-être trop occupé de ces idées
théoriques. Je voulais seulement raconter
ce que l'observation p~ut· apprendre.
"] 9°
PH
Y S l OL 0 G I ·E
CHA PIT R E l V.
Des enveloppes des graines.
QUAN D on .a sorti les graines de leurs
étuis,
on découv re qu'elle s ont encore des enveloppes qui leur sont propre s. La graine propreme nt dite est-rec ouverte par des membr anes
qui s'éclat ent, quand elles sont gonflée s pen.
dant la germin ation. Ces envelo ppes sont
l)ropres ou accessoires. On compt e parmi les
premiè res la testa & l'interne & parmi les
second es une espèce d'épid erme, arillus appellé robe dans la fève.
§. 1.
De l'enveloppe , testa.
L'enve loppe testa est la plus extérie ure ,
quand les grai nes en ont deux, ou bien elle
est - uniqu e; s'il y avait plus de deux envelopp es, on donner ait encore ce nern à celle
qui recouv rirait les au~res ; elle renferm e toutes
les parties des graines qui ont été une fois
.fl uid es , & quoiq ne dans quelqu es fruits on
v É
G É T ALE.
19 1
trouve des grailles sans tégumens com~e
dans le caruophillus laurus ; cependant avant la
maturité on observe cette membrane dans
l eurs graines, &
si elle semble disparaître
ensuite , je "so u p ço n n e qu'en s'étendant elle
est devenue si mince & si adhérente à la
surface de la graine elle même , que l'on ne
peut plus la distinguer, ou la séparer, ou la.
retrouver dans le fruit comme dans le rhizopliora,
Cc tégUment membraneux est plus mince
que les autres; on l'observe ainsi dans les
semences nues, cartilagineuses., ou renfermées
paf des cloisons ligneuses, mais ils diffèrent
par leur transparence; dans les unes, il ressemble
à
une toile d'araignée, dans d'autres
il est opaque & sec ,OU papiraceo élastique,
commun ément il est mol; on en remarque
-de coriacés , spongieux) charnus, crustacés,
osseux,
Ce tégument est toujours entier; il n'a
d'autre ouverture que celle de l'ombilic; on
.y trouve une seule cavité & un seul noyau à l'exception du sapindus ; crescentia, ju.ui:..ea frutes-
cens & peut-être du morinda dont la testa est
biloculaire.
PH
19%
Y S 1 0 LOG 1 E
La couleu r du testa est plus foncée que
celle des autres mernb ranes ; elle n'est pas
liée avec la 'graine propre ment dite, elle
peut facilem ent s'en détach er; quoiqu e dans
plusieu rs graine s monoc otyled ones la membrane adhère fortem ent à la graine .
§. II.
De la membrane interne.
Si la memb rane interne des plantes n'est
pas toujou rs la plus consta nte, elle est au moins
une des plus cemmu nes ; & quand elle manqu e,
c'est plus en appare nce qu'en réalité ; elle devient très - mince quand la graine mûrit &
elle adhère si fortem ent à la membr ane ex..
térieur e qu'on ne peut les séparer . Ce tégu'm ent est pour .l'ordin aire memb raneux , rarement spong ieux, mais sans ouvert ure ; c'est
un sac bien fermé. Les vaisse aux ombili caux& nourric iers tapisse nt sa surfac e, & leurs
extrém ités s'ouvr ent probab lemen t dans fintérieur , On y voit seulem ent le chalaza qui y
est toujou rs placé.
§. III.
Le chala~a est
Du chalaça.
un petit t~bercule spongieux,
ou _calleu x) tirant son' origine de l'extré mité
des
v É G É T ALE.
193
des vaisseaux ombilicaux internes, ou des
restes desséchés' du chorion: on ,' le découvre"
dans la surface externe de la membrane intérieure. Ce tubercule ne se trouve pas dans
toutes les graines. Il est rarement placé vers
l'ombilic de "celles qui en ont; il lui est plutôt opposé. Sa forme est très - variée dans la
première position; il Y parait comme une '
aréole noire, ou un appui fongueux, ou
une écaille. Dans la seconde position il est
toujours rond avec une petite convexité.
Sa couleur est ordinairement foncée & son
union 'avec le, tégument interne très-étroite.
Ses surfaces sont toujours glabres & uniformes; .o n y découvre quelquefois des éminences qui pointent hors de la graine & qui coupent le noyau comme dans le cariobolus. Cette
membrane donne naissance à une colonne
centrale - qui traverse l'axe de l'embryon, &
qui plonge assez profondément dans les fen-tes des cotil édons.
s.
IV.. Des tégumens accidentels.
Il Y a quelquefois des tégumens appliqués
sur la testa; ils recouvrent la graine entièrement
Terne Il.
N
'194
1.1 H
Y S' 1 0 LOG 1 E
ou en partie -; m~i5' ils' 'p e u v en t s'enlever aisé.
me & Yarilius.
ment comme l'epicler
.: 'è
1. L'EPID ERME est une pellicule très-fine
'q u i envelo ppe la graine , & qui 11'e s'enlèv e
pas ' d'elle-m ême; elle recouv re la testa ;dans
'b eau co up de graines~, on ne la trouve qu'en
la cherch ant avec attenti on. Ce n'est pa's ce
tégum ent qu'on voit d'abor d & qu'on petit
sépare r avec un coutea u; celui-ci est membraneu x ou mucila gineux ;
détach er l'autre .
II.
L'ARIL L us ou
r eau
seule lleu't
la robe est une rriembr~ne
'q u i recouv re la graine en tout ou en partie;
elle ,est appuié e '5U~ 'l'o m b ilic & détach ée par..
tout ailleurs de la testa, elle est membraneuse
ou molle. L',ariifus complet a pour l'ordin aire
la forme d'un fuseau ; le côté , le plus aigu
est fermé dans le milieu , il ; renferme " une
graine globul aire qui lui adhère par l'ombi lic comme dans le pyrola. L'ariflus incomplet
.r ecouvr e une petite partie de la graine ; il
adhère fort à l'ombi lic, il tombe avec Iagrain e
& Ie perica rpe, sa forme & sa consistance
varien t. SUivant Ies espèces.
y É G
É
T l\: L E•
... .
.C· HA PIT R. ·E
V.
De I'albumen,
A 'p: RÈS
aVOIr écarté les enveloppes de la
graine, & découvert son ,noyau, on' voit
qu'.irr .esc, formé de quatre' parzies-d'istinctes.,
ralbumen , le'pitelhis,
les .' cotylédo11s .& l'embryon.
L'albumen .est cettepartie du noyau formée
pari .la condensation dlLfluide· de 'l'amnios ~
pendanrque le fruit mûrit: il-ressemble assez
par sa couleur & sa consistance au blancd'œuf
cuit.Li'Ilné'~qt1i .ne 'comprit pas bienTvlalpighi, a décidéqu~il n'y avait poiutd'albu..
meu, -Végétal
~
'& qu'il serai t sans usage; il
aurait peut-être pensé plus exaétementç . s'il
avait assuré qu'il n'yen a pas dans toutes les
graines ,. comme dans celles de la sagittaria ;
il Y en a d'autres où il estàpeine percepti..
bJe','éomme, dans celtes dupY~ùû'citTuS ;' mais
ily'eri"a.aussi où il est très-remarquable , il
fait' une grande partie de '·~eflê·du triticum:
la larae qui Ie iforme est' plus.épais~e que lq
,
N2
196
PH
Y S l o t '0 G 1 E
tégum ent le plus épais dans les malvac ées. Le
nombr e des graines pourvu es d'un album en
est plus grand que celui des graines qui en
sont privée s, & . je ne compt e pas dans ce
nombr e, les graine s où l'album en est à peine
remarq uable. Les familles des plantes campo..
sées, vertici llées, siliqueuses , cucurb itacées
& aspérifoliées ont .leurs graines sans albumen; le plus grand nombr e des genres d'autres famille s ont aussi leurs graine s sans lui,
comm e les légum ineuse s; mais on le trouve
dans le plus grand no~bre des genres d'autres familles , comm e les dipsac ées, malva-
cées..Les gramin ées, cypéro ïdes, palmi~ères,
liliacé es, orchid ées, ombéll ifères , tricocc ées ,
vagina les, conifè res, polysil iqueus es ont toujours l'album en dans leurs 'g raines.
On soupço nne que l'album en sert d'appu i
àI'emb ryon renferm é dans la graine ,& qu'il
le nourri t pendan t la germin ation ;' il se résout.
alorsve n une liqueu r que la plantu le paraît
absorb er, puisqu 'elle ne s'échappe pas au travers de la premiè re envelo ppe -' & qu'elle ne
paraît jamais avec Iescoti lédons . L'albu men
.e nv eloppe l'embr yon, ou il en estenv eloppé , quoiqu 'il P.'y_~"~t Jll1CUn lien entr'eu x.
ViOÉTALE.•
!9S
!-'H 'Y 'S 1 0 L 0
est une espèce de logette
fi l;~E
pOUf.
l'embryon ~.
l'autre assez rare -est toujours vide. ' La-pre-
mière se trouve d-ans les 'al bumens qui pointent
en dehors , un :si"l1on' la remplace dans ceux
qui ensontprivês. · Cette cavité , est toujours
unique quoiqu'il y ait deux embryons, On
observe seulement laiseconde dans le myristica ; dans les dicotylédones, dans les palmes
elle est au milieu de l'albumen où ' elle est
fermée .de toutes parts :; cette cavité toujours
vide dans - le-s vieilles graines est remplie
dana Tes jeunes :cocos par une lym'phe qui
s'echange en fort vinaigre [0{, qui disparaît
enfin.
. La fj'gureextérieure de l'albumen est 'sill o n-
née t découpée . 'sà surface est glabre & ' "en tÏèr~
à l'exception des cavités; en généràl ils' ont
différentes formes' à cet égard suivant l'es 'es..
peces, il y en "a 'd e fendus' dont les parties
sont séparées par une membrane partant de
la :' membrane rntérieure, maïs ellesne' "sont
jamais liées à -cette ' mernbrarie, quoiqu'il y en
ait dont les tégumens soyeut unis à la -substance -de l'àlbüme"rL ' ...'[
f
Lit couleur âes:ailhuID'en-s est-d'un beau blanc' :
da;n~~ ~èUx iqu r-:sent·f;l<rineux , moins blanche
VÉGÉTALE.
dans , les. ·ê·art Hagineu.x ,. blanchâtre dans les
charnus,, . vef'te dans .les graines fraîches du
guy, jaunâtre dans les graines gaTdée~, jaune
dans le boesnea, fouge dans le codone & pitosperus, mais toutes ces couleurs à l'exception
de la verte son t emportées ou pâlies par l'eau:
L'albumen est presque sans odeur & sans
gaveur; il Y a peu de graines odorantes,
sapides & arornaciques ; on neconnait guères
que celtes du zinziber , trujristica , xylopia ,piper,
ilicium & nenuphar dont l'albumen ait ces pro-
priétés, Parmi les ombellifères, il Y a quelques
graines odorantes, mais elles doivent leur odeur
à une liqueur
gra~se attachée
à leurs tuniques
comme dans l'anis & la ciguë, leurs albumens
Ile
la partagent qu'extérieurement. Les autres
graines du même genre naturel ont des graines
odorantes, tandis que les autres n'en ont point,
comme dans le myristica dont la seule espèce
officinale donne des graines aromatiques. Il
serait curieux de comparer les plantes qui ont
un albumen avec celles qui n'en ont point,
relativement
à la forme de leurs parties, à
leur développement, à leurs propriétés, àleur
germination, à leur histoire &c. On remarquerait leurs ressemblances & leurs différences.
N4
200,
PH
Y 5 1 0 LOG 1 E
On y observ erait peut-ê tre l'influe nce de
l'album ine des végéta ux trouvé par Fourc roy
sur l'album en des graines qui paraît avoir
avec lui des rappor ts', . & l'on parvie ndrait
à saisir tous ceux qui sont entre ces d-eux
matières.
v Ê
.20 r
G É T ALE.
CHA PIT R E
V 1.
Du 'vitellus.
LE 'vitellus
est cette partie multifo rme des
graine s placée pour l'ordin aire entre l'embr yon
& l'album en. Quoiq ue Malpi ghi & d'autre s-
anatom istes paraiss ent avoir vu ce.te partie ,
elle n,'a été nomm ée par aucun d'eux. Gôrtner qui ra étudié e avec soin, la caracté rise
de cette manièr e, Le vitellu s est étroite ment
lié à l'album en, il ne peut en être séparé
sans les blesser tous deux : il ne sort pas de
la graine penda nt la g€rmin ation & il sert
probab lemen t comm e l'album en à la nourri .
ture de la' plantu le , puisqu e son dévelo ppement les fait périr tous deux : quand il y a
un album en, le vitellu s est placé . entre l'albumen & l'embr yon, de maniè re qU'OJ;1 peut
l'enlev er sans altérer sa figure : enfin il a
des rappor ts marqu és avec l'album en & les
cotiléd ons , mais comm e ils ne sont pas in-
20~
PH
Y S t 0 LOG 1 E
times, cela rend , peut-ê tre son utilité plus
grande .
La figure du vitellu s 'v arie suivan t les espèces; la plus simple s'obser ve dans les graine s
des plantes iq u'o n appelle imparf aites; lesfuc i,
musci , filices : leurs ~raines semble nt un vitcl-
lus formé par une chair herbacée', amygdaloïde, il est 'adapté à la cavité de la première
envelo ppe; dans le ruppia , le noyau est semblable à l'album en charnu .lqui est solide ; 011
voit au dessus de la premiè re memb rane,
une radicu le ronde termin ée en 'p o in te , couchée obliqu ement , à peine libre dans le sillon
où elle est placée au somme t du noyau : l'autre
extrém ité plus épaisse est tellem ent liée avec
la substa nce du noyau " que ce lien suffit pour
lui imprim er les traces de ce sillon; il est
fait en écu dans lès gra minées " il est orbi..
culaire , ou ellipti que, ou oblon g, ou para.
boliqu e dans d'autre s.
La consis tance du vitellus ç,~t amygd aloido charn ue, assez dure: " blanch e, ou jaunâtre. La situati on de cet Organ~ est .to u jou rs
dans, la partie inférieure ou latérale de J'albumen ; quand op ~;~fllève~ous lestégu rnens
v É
G· É T AL '!.'
203
de la graine, on voit .l'embryon avec son écu
plac.é hors de l'albumen.
Le vitellus n'est pas lié avec l'albumen,
ou du moins le Iieuest superficiel; mais il
'e st fortement uni à l'embryon, il paraît vers
le commencement de la radicule, la substance
de l'embryon & de l'écu semblentseconfondre,
La plumule est toujours Iibre , l'embryon nud
dans sa .partie antérieure repose pour l'ordi-
naire dans Je sillon de l'écu, il est ' couvert
dans un peti t nombre par les plis des bords
comme dans le mayce. Enfin la radicule est
cachée dans la substance de l'écu qui lui sert
.d e gaine; on le voit ainsi dans les graines
céréales.
Le vitellus est engainé ,ou bien il est ua
·co rp s charnu placé . 'entre l'albumen & .I'e m·bryon , ou il est encaissé , sa s~bstance est
alors farineuse comme celle de l'albumen; la
.partie supérieurede l'embryon -s'élève au des.sus ..de I'ouverture rie 'la ,g aine qui est à' son
-s o rnmet ; cetteigaine est quelquefois ...perc ée
vers .l'extrémité -de la . radicule , ·m ais elle est
-toujour s entière dans.le milieu; elle est épaisse
& se, présente sous .diverses figures. .
.,
r
Le ,v itel1us v arxe .suivantJes espèces
d.e~
204
PH
YS10 L
e
G 1E
plante s, & il ne ressem ble jamais aux autres
parties de la graine ; il parait un organe toutà-fait particu lier.
On observ e quelques corps qui semble nt
avoir des rappor ts avec le vitellu s. Gortne r
les appelle faux vitellus. Le noyau .du rhizobD/US peckea est gros, solide , arnygd alinoch arnu , rempli ssant toute la premiè re envelo ppe.
Il tire de sa base antérie ure une hampe courte
& tranch ante courbé e dans sa partie supérie ure,
termin ée par des foliole s cotiléd ons & couché e
inférie ureme nt sur le noyau . On voit que
cette hampe est vraime nt I'embr yon & que le
lloyau est stricte ment la radicule sous cette
forme monst rueuse , elle ne quitte aussi ja.
mais sa premiè re envelo ppe, & elle produ it
penda nt la germin ation de nouvel les radicu les
'lui attach ent la plante au terrein , sa forme
amhig ue peut la faire regard er COmme un
vitellu s, Dans le trapa on trouve un noyau
anoma l dont la grande ur répond à la cavité
de renvel oppe supéri eure; sa consist ance est
amygd aloïde , tout le noyau est solide , il
s'échap pe une radicu le ronde & polie du som.
met qui porte au-des sous de son origine un
petit cotiléd on en forme d'écailles, il est éloi.
VÉGÉTALE.
~rlé
& séparé du noyau, qu ipeut être coustdéré comme le plus grand corilédon de la
graine, quoiqu'il soit à une grande distance
du petit, & qu'il ne sorte jamais dans la ger.
mination hors de la première enveloppe; mais
ce cotilédon serait plutôt un vitellus & le trapa
serait monocotilédoue,
On ignore 'p resq u e complètement la nature
de l'albumen & du 'vitellus ; on n'a fait ni leur
anatomie, ni leur analyse; mais on sait qu'ils
sont farineux, qu'ils paraissent pendant la ger-
mination sous une forme laiteuse; il me sem-
ble qu'on peut en conclure analogiquement
qu'ils doivent servir au développement de la
plantule, qu'ils lui offrent la première nourriture solide qu'elle reçoit, puisque ces organes disparaissent au moment où elle est dégagée.
de la graine; on y voit au moins une matière
fermentescible comme celle des cotilédons ,
~ un suc qui doit avoir quelque rapport avec
ceux que ces derniers fournissent: -quoiqu'il
en soit il faut reconnaitre qu'ils sont nécessaires aux végétaux qui les ont; c'est ici qu'il
'serait important d~ découvrir leur influence sur
ux. & la nature des plantes qui leur rend ces
organes nécessaires, tandis
que plusieurs n'en
'
ont aucun besoin . Onest bien condu it à leur
~oupçonner des rappor ts avec les cotiléd ons,
mais ii faudra it les démon trer, 'fixer leurs
usages ; toute cette recher chepar aîtrait d'abor d
se borner au tems de la germin ation, quoiqu'il fût bien curieu x de la pousse r plus loin
la plante elle.
en étudia nt les rappGr ts
même '; . avec cet ' ()rgane particulier de sa
de
graIne .
' .; .
v ÉG É
T ALE.
CHA PIT R E
VII.
Des cotilédons.
G·o RTNER
définit les cotilédons ces parties
organiques du noyau simples ou divisées qui
forment toute la substance de l'embryon avec
la plumule & la radicule, que la germina.
tion change pour l'ordinaire en feuilles un
p·eu différentes de celles qui suivront: Jungius les appell-e 7Jalv~ seminales, Gleichen lobi
seminales , Li nné cotilédons, Je préfère ce der-
nier mot, qui n'introduit aucune comparaison.
IVIes descriptions seront tirées de l'ouvrage
de G'ortner auxquelles j'ajouterai quelques
faits importans.
Les cotilédons simples ou sa~s divisions sont
un prolongement du corculum ; ils sortentde la
tige de l'embryon plus ou moins distincte de
la radicule. Lescotilédons doubles ou conjugues
sont formés par les fissures de la partie du
corculum opposée à la radicule en petits lobes
pour fordinaire égaux &cnnombre double:
1
Il H Y S 1 0 L 0 'G 1 E
ord des tub er...
ces peti ts lob es sem ble nt d'ab
dan s plu sieu rs
cule s con serv ant cett e form e
se cha nge n t
gra ine s, mai s dan s d'au tres , ils
sur la liqu eur
peu -à-p eu en lam es, qui sur nag ent
arée s; ils en
de l'am nio s par leur s aile s sép
um e, & leu r
tire nt ' leu r nou rrit ure , leu r vol
nt & plu s les
form e. Plu s les 'gra ines mûr isse
che nt, jusq ues
lam es des cot iléd ons se rap pro
ces sen t
à ce ·, qu'e lles se tou che nt; alor s..elles
elles sem ble nt
d'êt re dro ites & plan es com me
t cou rbe s, rou être d'a bor d; elle s dev ien nen
ent est plu s
lées & bos sue s. Leu r acc rois sem
ëces , & cett e
ou mo ins pro mp tsu iva nt les esp
é des alir nen s
var iété dép end de la qua ntit
éral tou t ce
qu'ils peu ven t pre ndr e, En ,gén
es esp èce s
qui est rela tif aux coti lédo ns des mêm
est ext rêm eme nt con stan t.
s les coti..
On rem arq ue troi s par ties dan
le mêm e que
léd ons . I~'ÉPIDERME qui est
t-êt re à pré celu i de l'em bry on, il sert peu
ave c ceu x
ven ir l'un ion des org ane s voi sins
ns tou jou rs
qu'i l rec ouv re; ils son t au moi
l'al bum en, exsép arés des tég um ens & de
baringtonia & mangestana don t
cep té dan s le
l'albumen. Le
les coti lédo ns son t liés ave c
pro lon gem ent de
PAR:KNCHYME qui est un
celui
v ~
G
ET
A L E~
\
celui 'de l'embryon. On trouve un fluide hui.
Jeux & épais dans' ses - vésicules & la cousis,
tance de ce parenchyme est herbacée, ou amyg'"
daloîde., ou coriacée, Les cotilédons sont remplis de
VAISSEAUX,
dont les troncs semblent
sortir de la ,substance charnue de l'embryon.
à .la base de la plurnule ; les injections colorées rendent sensibles les ramifications de ces
vaisseaux,
La
p~rtie intérieure.
des cotilédons est plu>
poreuse q.ue' l'extérieure, les ouvertures des
vaisseaux y son t plus grandes, moins serrées,
la radicule & la plumule sontplus compactes
que les lobes.
L'Ct NOMBRE des cotilédons est constant dans
chaqueespèce. Ray , Boerhave , Heister y ont
trouvé uncara-ctèrebotanique qui n'est pas
sans équivoque, parce qu'on ne cannait bien
leur nombre qu'après la germination. Une
graine aeotllëdtme est privée d'un germe distinct, elle n'offre qu'une cicatricule germante,
ou le-rudiment de la radicule implanté sur
ÙD' corps plus gros comme dans lesfilices. En
. .g énéral une graine acotilédone est celle qui
sans avoir montré le moindre vestige d'un
foliole, se couvre de feuilles semblables à
Tome Il.
0
230
1) H
Y S 1 0 LOG 1 E
celles de sa mère sortant d'un ,bouton simple
, comme les fungi. Une grai,ne monocotilédone
renferme un embryon entier sans fentes per.
ceptibles ou marquées, libres & détachées du
}Joyau.
Les cotilédons sont vrais quand l'embryon
est formé dès sa naissance par 'un seul corps
composé d'une substance corticale & mé~ul­
laire, de manière qu'on découvre cette double
substance dans chaque section. Ils sont -faux
quand ils contiennent comme les précédens
un embryon solide & sans divisions ; comme
dans lefropdolum. Les plantes monocotilédones
se distinguent à cette égard en vraies & fausses.
1
Les premières n'ont qu'une façon de germer
& de croître, elles ont la même forme ex-
térieure
q~e
les graminées. Les secondes res-
semblent aux premières par leur germination
& leur accroissement , elles en diffèrent à tous
.l es autres égard. comme Je trapa. Une plante
monocotilédone a un vrai foliole sortant
de
la première enveloppe de la 9raine, ou pro..
duisant un rejetton filiforme; dal~s le premier
cas on l'appelle plzyllifore comme l'arum, dans
le second turionifcre ou ,sans feuilles somme
dans la cuscute.
· Les graines dicotilédones sont les plus nombreuses; elles couvent l'embryon au dedans
de leurs cotilédous qui se séparent en deux
lobes, ou q bi sont incisés par une fente visible
dans l'extrémité opposée à la radicule. 011
distingue les c.otilédons, parce qu'ils sont
séparés , la maturité les réunit quelqucfois ,
& dans les petites graines la fente est si fine ,
9u'elle échappe souvent auxmeilleurs verres.
Les plantes dicorilédones ont toujours des
feuilles séminales sortant de terre avec les
cotil édons , mais q,uelqi:(efois leurs lobes 1
testent cachés, & ils- ne paraissent qu'avec la
plumule.
,
Les graines polycotiléàonei sè partagent en
lobes dont le nombre est ' plus grand que
deux, & jamais au delà. de douze ~. elles né
sont pas bien nombreuses. Ces lobes sont
egaux entr'eux , à l'exception du canarium &
du lcpidium, ils sont séparés hormis dan!
l'Izernandta~ Les -grail1:es acotilédones en pra..
duisent Souvent de polycotilédones comme
dans le mnium hijgromctricum , le bryum tri»
&\ divers fi/ci.
Les cotilédons sont ÉGAUX dans ta même
grame , on excepte pour cette égalité de
choides ; l'argenteum
02
232
P l-LY' S 1 0
LOG l E"
l'épais seur & de la grande ur, le cardiospermum , pour celle de la grande ur seule, le
guura & plusieu rs silique uses ; pour celle de
_l'épai sseur seule, le chanv re; ' nla is ces différence s dispara issent dans la gerini nation.
L'ÉPAI,SSEUR des cotiléd ons se consid ère
en tant qu'ils sont plans d'un côté & convexes de l'autre ; ou plans des deux côtés
& moins flexibl es que les foliacés:
Les plus GRAN DS coriléd ons rempli ssent
or dinaire rnent la premiè re envelo ppe de la
~raine: cell es qu i ont les plus gr~nds coti.
I édous sont sans albumc n , comme dans les
fleurs compo sées. Les ' cotiléd ons moyen s ont
à- peu - près la longue ur ou la largeu r de la
la premiè re envelo ppe;
eq~.Eêche de rempli r la cavité,
Les cotiléd ons sont petits lorsqu e leur lar..
geur n'est pas la moitié de leur longue ur ,
comme dans les ombellifères. Enfin les plus :
petits sont au dessou s des ~esures indiqu ées ,
cavité formée
J'album en les
pJf
on peut .à peine les disrin gucrav ec un verre.
La , SITVA TION absolu e des cotiléd ons est ,
toujou rs dans la partie supérie ure de la radicule', quelleq ue soit sa positio n, mais leur
situation relativ e se,déterm ine par leur positio n
vi: ,G
É T A. L E.
entr'eux , ou relativement aux autres régiol~5
de la graine; je n'entre pas dans ces détails.
Les cotilédons sont remarquables p ar la
CONTI~ UITF;' de leurs su l'faces; il Y en a
pourtant qui sont incisés & inégaux; il Y en
a de même de dentés comme dans le tilleul ,
mais -c e cas est unique: ils sont plus ou moins
' p art ag és en parties égales,
pl us ou moins
fendus, sillonnés, lobés, troués; le menispermunt
fencstratum est le seul exemple du dernier cas.
La FIGURE des cotilédons ne diffère pas
toujours ~ de
celle de l'embryon, sur tout
«
dans les monocotilédones & dans d'autres
espèces: on les distingue dans le plus grand
nombre suivant la courbure ou le plat qu'ils
ont, 'ou' suivant Ja coupure des cotilédons ;
leur variété est très. grande.
IJa COULEUR des cotilédons enveloppés
est pour l'ordinaire blanche
comme le lait;
Ieur couleur est jaune dans les graines mûres
des plantes siliqueuses & légumineuses. La
couleur verte n'est pas rare ,on remarque la
couleur plombée dans 'l es cotrlédons de ta
.s corzo nèr e , le pourpre dans Ies
~raine5
du
bidensS; du zin~ia. La germination verdît toutes
O~
~34
PHYSIOL-OGIE
ces couleurs, ou en rougit quelques unes
comme dans quelques amarantes.
Les cotilédons n'ont pas. d'OI?EUR; quand
ils en ont ', elle n'est ni douce ni aromatique.
L'odeur des fruits dans le caruopliillus & le cinnamomum est forte & agréable, mais elle se
dissipe quand les cotilédons son t mûrs.
La SAVE uRdes cotilédons est arrière dans
quelques graines, âcre dans d'autres, fade ou
douceâtre dans le noyau Irais de l'amande a
de la noisette & de la noix.
Quand on a enlevé les enveloppes d'une
fève, on trouve les deux: lobes ces org:an~s
vasculaires formés par plusieurs vaisseaux rarnpant dans leur substance , & terminés par des,
. globules remplis d'une matière farineuse. La
t
plaptule est placée entre ces deux organ~s
précisément au point où cette ramification
se réunit pour former .danfs chacun UB tronc.
~rjncip31 qui 's'implante dans la radicule sui.
vaut les observations de Duhamel & de Hed
~vjg non seulement sur la fève mais encore
sur quelques autres graines, quoique Eller
~'rétende avoir vu, un troisième vaisseau qui
s'élève à angle droit vers la plumule mais
~~ est le seul ~ui l'ait observé,
vf
G ÊTA L E.
Hedwig a d'écrit les cotilédons avec la perfection qu'il sait mettre aux sujets qu'il traite.
Si l'on coupe un haricot rouge qui' commence
à
germer., de manière 'q ue la section passe
par .le milieu' des feuilles sérninales , on voit
d'abord la section de ces feuilles ou des coti.
Iédons , il en sort un vaisseau qui s'insère dans
,l a radicule ; entre les à-eux, ouvertures d-e ces
vaisseaux on distingue Ia plumule. Si l'on
répété cette opération sur un haricot dont la
germination soit plus avancée, de façon que
-l a section passe au travers de la , plumule &, de
la radicule; on voit les vaisseaux' des coti..
Iédons , à la hauteur de cette partie qui sera it
environ le quart de la courbure d 'es cotilé..
-d ons, prise depuis ~~a plantule. Ces deux vais.
'Seaux plongent dans la partie corticale de la
radicule, qu'ils suivent, Au' centre de ' la sec-
tion , il · est facile d'observer la moelle se
prolongea nt i~j u S(1 ues à la poin te de la radicule elle-même.
Les- cotilédons sont enveloppés d\10 épi' ~erm e ; on
y trouve le - parenchyme plein
·d 'ut ricules & de trachées; répidermë qui les
recouvre est assez poreux. Servirait..il à rami..
seravec .économie les sucs qui servent à la
04
~3S
P
H Y S 10 LOG l E
germin ation? Ou plutôt s'il est imperméable
à l'eau tomme cela est -vraise rn b lab le ,n'en'}..
pêcher ait-i'lp as l'arrivé e des sucs qui -tro ubleraie nt la fermen tation nécess aire & ne s'apposera it-il pas à I'évapo ration de ·ceux qui sont
conten us dans les ~aisseaux? Il me :parait
que cela doit se passer ainsi, pu-isque rom..
bilic .comrn unique avec les cotiléd ons,.-'& qu'il
y porte les liqueu rs propre s à Jaire ,ferm en.ter la matièr e farineu se, & à- la mettre en
état de circule r dans la radicu le .p o ur y être
élabor ée & versée dans la plumu le afin d'opérer le dévelo ppeme nt de l'embr yon.
Les lobes sont plus -v plumi neux que la
.p lantule dans 'a grain e,m~ais ils ! ~ s on t très.p etits relativ ement au germe avant la fécon/
.d atio n , ce qui montre qu'ils .sont destjne s au
dévelo ppeme nt de l'embr yon 'p end ant -la ger·
mirrati on , puisqu 'ils périsse nt quand. elle est
comple tte.
Les gros vaissea ux des cotiléd ons sont verts
dans les fèves, quoiqu 'elles ayent ·resté sous
.terre. iBo,nn-et vit ces ivaisse aux noirs avec
.Ieur s ramific ations dans les fèves iqu'il fit
_g erln er dans l'encre . .L es cotiléd ons sone des
~co~·.ps
spongieux: _, .form és . par un .r éseau de
v ]: ',G É
T 'A 'L E.
' '::1.&7
vaisseaux dont .Ies intervalles sont remplis
par une matière cspougieuse., qui est -ollemême un réseau subtil de vaisseaux ·très~fi n5
formant, le v
p arenchyme ; .ces vaisseaux 'S~
réunissent dans .ohaque -cot il édo u .p our pre·d uire ce tronc .quis'insère :d ans la plantule.
Les ,cotilédons se pénètren ten terre d'un
suc aqueux qui passe au travers .de la cicatricule dans les vaisseaux aboutissantaux
globules -d e -farine -qui les terminent ; .ce tte
humidité favorise .leur <fermentation, lcdéveIoppement
de l'acide carbonique; l'émulsion
formée se poussealors vpar J'action .mêm e de
J'acidecarboniquevers les -d eux troncs de ces
vaisseaux , & se verse dans la radicule ' qui~ lre
nourrit ; elle alimente ainsi. à son t.our .la plu..
mule '; la radicule .d év élop p ée par le premier
-a liment qu'elle a re.çu, retire de .la 'terre .des
sucs inouveaux ; elle les porte dans le pa-r enchy rne , .& Y occa~ionne un développement ·
t~_ès.rapidet .;que la plumule .prend ·bientôt
.ap rès. .L es .cotilédons sont ..c ertainemen t -la
-cause de la :germination , .p u isq u'il -n'y ien ~
:p o int .q uand on les a retranchés, .& puisque
.la plante .est d'une petitesse extrême, quanti
:00
.les a -coupés, quelque .tem s :après que la
'1.:3'8
PH YS10
LOG 1 E
,g raine a germé , parce qu'on la prive'alors
trop tôt du lait de ses nourrices.
Hedwig soupçonne que les cotilédons ne
servent pas au développement de la plantule,
parce qu'ils restent quelque tems en terre sans
une altération sensibl~, quoique la végétation
soit manifeste, & parce qu'il y a des coti.
lédons qui périssent dans quelques plantes
quand leur plumule parait; mais dans le pre.
mier cas, notre· ignorance profonde sur ce
, sujet, nous empêche de déterminer en quoi
consiste l'usage des cotilédons, Il est pour-
tant vraisemblable que, comme toutes les
plantes ne se développent pas, avec la même
'p ro mp titu de , la matière farineuse des cotilé..
dons ne fermente pas avec la même rapidité. Il
peut y avoir aussi des radicules qui se dé.
veloppent d'abord avec assez d'énergie POU-!
nourrir les plumules, sans un autre secours.
Dans le second cas les cotilédons ont pou>r
l'ordinaire re~pli leur office, quand la
plu-
mule est hors de terre; si les cotilédons avaient
prolongé leur secours alimentaire, s'ils l'a..
vaient 'ajo u té à ceux que les racines & les
feuilles fournissent à la plante, celle-ci aurait
._ pu périr par l'excès de la nourriture .q u'elle
aurait
reçue.
V fG ~
'or
ALE;
~39
Hedwig croit encore que les cotilédons
sortant de terre avec la plumule, adhèrent à
la radicule par un pétiole qui les élève, pendant que la plumule s'élance dans l'air , & qu'ils
servent alors comme les feuilles à I'élaboration
àu suc amené par les racines: cela seraitpeut-
être plus vraisem blable, si le volume des
cotilédons ne 'diminuait pas à mesure qu'ils
nourrissent la plantule: aussi quand les coti.
Iédons deviennent feuilles séminales comme
dans les haricots, ils croissent en tout sens;
'mais alors ils sont eux-mêmes nourris par la
radicule, & ils nourrissent comme les feuilles.
la plante qui les porte. Les injections colorées
pénètrent les cotilédons, lorsque les radie
cules sont dans une 'eau chargée de couleur.
IJE's FEUILLES
SÉl'IINALES,
ces cotilédons
métamorphosés diffèrent des autres feuilles
par leur peti tesse; par leur figure sans dentelures & incisions, si l'on excepte le tropaeolum maius , où elles ont deux découpures;
par leur surface polie; par
feur
nombre, il
Il'y en a jamais que deux; par leur durée,
elles tombent quand la plante est devenue
robuste, par leur couleur qui passe du blanc
au jaune & au vert; par leur fin, elles se
~40
P -H
Y S 1 0 LO G 1 E
les autres com -
fron cen t & sef létr isse nt qua nd
par leu r orig ine
men cen t à être vig our eus es;
t jam ais dan s
.e lles sor ten t des lob es -& ne son
inal es qui
.u n bou ton . Il y a des feuilles sém
hor s des env es'éc hap pen t ave c la plu mu le
ble nt rem plaIop pes de la -g rain e , & qui sem
riss ent; on les
cer lesc otil édo ns lors qu'i ls -pé
s de terr e en·v o it pou rtan t que lqu efo is hor
qu'u n cot iléd on
sem ble. Les plan tes qui n'o nt
en ont deu x les
le per den t en terr e; cell es qui
gra nd jou r. Les
con serv ent & les mo ntre nt au
dia mèt re, mai s
feui lles sém inal es cro isse nt en
rris san t la plan leu r épa isse ur dim inu e en nou
t flas que . Ces
tule , & leu r épi der me dev ien
le raif ort. Les.
feui lles n'ab and onn ent jam ais
& de la lait ue
feu ille s sém inal es du stramonium
acq uiè ren t la
qui son t d'ab ord très ..'pet ites
s ou .d 'un pou ce.
grandel~r de ~,7 cen tim ètre
se cha nge nt
Les gra ines don t lesc otil édo ns
tule s sans
en feui lles sém inal es on t leur s plan
leu r serv ent
env elo ppe s, san s dou teie lles
est néc essa ire
d'ét ui & rern plac en t celu i qui
que ces feuilles
aux autr es. Tt sera it pos sibl e
me les feui lles
nou rris sen t la pla ntu le, com
avo isin ent.
nou rris sen t le bou ton qu'e lles
Les feuilles sém inal es. qui ver diss ent
à
la
"V
t ·G
É T ALE:
lumière ressem blent à cet égard .aux autres '
feuilles; leur parenc hyme doit avoir les mêmes
propri étés , puis qu'il annonc e les mêmes effets;
rend mon opinio n .plus probab le
sur l'élabo ration que font ces feuilles des
sucs qui leur sont fournis par la radicul e•
.Les expérie nces de Bonne t sur les cotilé..
dons prouve nt leur utiliré , il coupa ces or...
ce
qui
ganes~l des harico ts tenus dans l'eau pendan t
quelqu es jours; il éleva comme Malpi ghi ces
germes mutilés & ces plantes devinr ent des
hari cots en .minia ture qui se trouvè rent aux
autres dans le rappor t de :2 à 7.
J'ai répété ces expéri en ces curieu ses sur des
fèves & des harico ts, & j'ai observ é) que si
l'on ôtait les cotiléd ons à la graine avant la
germin ation, la graine ' ne germa it pas; que
si on les coupai t avant que la plumu le eût 2,26 .
millim ètres ou une ligne " quoique la radicu le
fût bien plus longue , la plante périssa it encore ;
mais dans tous les 'autres cas, elle réussis sait
fort bien, soit que je coupas se les deux co..
tilédon s ou un seul , soit que j'en retran....
chasse quelqu e portio n à .l'un I O U à t'OU$
les deux; alors' la grande ur de la plante
produite était toujou rs d'auta nt rnoind re , que
2~
PHY SIOL OGIE
,
l
la partie retranc hée des cotilédons était t)là~
consid é rable ; parce qu'on leur enleva it dans
leur premie r âge une plus grande quanti té
de nourri ture; il faut pourta nt remarq uer
que la ,partie restant e ne périssa it pas par la. /
plaie : que je lui avais faite & ,que son organisatio n n'était pas détruit e, puisq u' elle servai t
encore à la nourri ture de la plantul e. J'obtin s
de la graine de ces haricot s en miniat ure;
semai , elle produi sit des harico ts
dont la taille fut sembla ble à ceux de leur'
espèce .
TOUi les harico ts & les fèves auxqu els
je la
j'enlev ai leurs cotiléd ons entiers ou en partie
eurent moins de racines que les autres , ce
qui prouve l'influe nce des cotilédons sur le"
dévelo ppeme nt de la radicu le, & celle de la
pterniè re nourri ture de la plantu le ,sur toute
l'histoi re de la plante ; mais comm e les feuilles
de ces petits haricot s sont très - petites , on'
compr end que leurs racines doiven t être pro"
portion nelles pour leur grande ur à lainou rs
riture que les feuillés leur fournis sent.
Lesco tilédo ns nourri ssent la plantu le; iis
ont des vaissea ux pou~ élabor er les sucs qui.
leur arrivent par la cicatri cule, & qui en
\T F. G É T ALE.
sortent par les troncs communiquant avec la
plantule, puisqu'ils ne sauraient s'évaporer
aisément en terre, & puisque la radicule en.
fermée dans ses enveloppes ne saurait recevoir
une autre,nourriture. Enfin quand la plantule
a .p ris un certain volume, les cotilédons sont.
vidés, & ils lui deviennent inutiles.
~(~ ~1'
-
P RY S
1· 0- L O' G 1 E
c rr AP 1 T R E· VI II. \
De la plantule.
po UR ach eve r l'hi stoi re de
la gra ine ,
il me
son dév elop rest e à par ler de l'em bry on;
le but de tou s
pem ent & sa con serv atio n son t
iste nce de la
les org ane s que lai déc rits & de l'ex
elai t l'em bry on
pla nte elle -mê me. Cés alpi n app
don nen t le nom
corculum; Ada nso n, Gô rtne r lui
celu i de germe,
d'embryon. J'ai tou jou rs emp loy é
e de leu r dépar ce que j'ai ado pté le sys tèm
blai t con vevel opp em ent , & qu'i l me sem
e nom au
nab le de don ner tou jou rs le mêm
var ie dan s sa
mêm e obj et; mais com me il
ès la féco nda ..
man ière d'ex iste r ava nt & apr
me dév elo ppé
tion , j'ap pell e plantule le ger
atio n.
qui sor t de terr e apr ès la ger min
§. 1.
D~
la plantule,
é; son acLa plan tule est leg erm e 'Féc ond
t suiv ant les
croissement & sa grandeur var ien
. espèces.
vÉ G
É l' A t t.
~spèces. 'Il y en a qui sont presque imper..
ceptiblcs à l'œil dans la gtaine mûre ; d'autres
son t à peine la cicatricule mêrne , d'autres
sont un point médullaire terminé par une
radicule arrondie, qui dépasse le eoyau auquel
elle adhère; d'autres enfin croissent dans leurs
extrémités qui sont libres & dégagées.
La consistance de- la plantule est herbaceecharnue', molle à l'exception de celle du rhi..
eophora -dont la radicule est dure comme le.
bois.
-, La constitution de la plantule est simple 1
elle- paraît un parenchyme enveloppé par une
écorce, lié
dans quelques-unes aux cotilé-
dons; on y suit les vaisseaux qui forment
cette union jusques à l'extrémité de la radicule.
La figure de-la plantule dépend de l'union
de la radicule av€c les cotilédons , dans les
plantules solides -o u monocotilédones vraies;
on les croirait les cotilédons eux-rnêrncs , ayaIJC
diverses formes suivant Je~espèces. Dans les
plantes dicotilédones & les mouocotilédones
fausses, les plantules droites sont commune-
ment épaisses ou foliacées '; les courbes sont
arquées de différentes manières..
~~U
r
PI-lY SIOL OOIE
L:l jJosition de la plantu le est déterra inee d~
mauièr c , que · la radicu le rcg~lrdc la eireen fércn ce de 13. graine ; la plumu le & les coti..
lé dons sont vis-à -vis (~U .centr c ; à l'excep tion
de quelqu es plantu les qui sont partou t ~l une
l'~ale distanc e de la surface . La positio n rcla..
rive des parties dépend de la positio n dei
parties extern es & interne s de la graine .
La gr'ùn dclt r des plantu les a quatr~ degrés,•
. Les plus grande s sont dans les cucurb itacées ,
v erticill ées, aspèrrf oljécs , siliqucus es & légu,,miueu ses. Les m éd io cres se trouve nt dans
l es tricocc écs solano ceo di psacée s , alsinacées
&c. Les petites sont dans les ombell ifères, cai)rifoli ées, stcllée s.. Enflil les plus petites sont
Jans les monoc otilédo nes sur-tou t les orchi...
dées & les cypero ïdies ,de m ême que dill1i
les ,polysi liq ueuses & les pavots .
Le nomb re des plantu l es est unique , quand
i l n'y a point de superfé ratiou , comme dans
I'exern ple uniq ne du pinus ccmbra dont la
gT~tÙe contie nt deux plantul es- dans la même
ca vit é de l'album en,
I.. inné dans sa dissert ation' curiositas natural is
rlécrit ainsi la plantu le; elle existe comm e
un point dont la grande ur est à peine 1~
...
v E G
;
.
E T
.
A L
~.
centième partie de toute la graine; 111al';
ce
point lorsqu'il s'anime donne naissance à uri
arbre , quand la graine est mise en terre; &
quoiq ue l'arbre le plus élevé surpasse ce poiu t
d'une quantité difficile à déterrniner , cepen..;
dant cette différence n'est produite que pJ.f
l'eau & la terre; /ajouterai l'acide carbonique
& l'azote qui se combinent dans la plante d'une
manière analogue à son organisation.
Spallanzani dans son anatomie cl li germe
a'
suivi le développement de la plantule du ge..;
net; il
l'a. vue devenir peu-à-peu perceptible
à l'œil nud ; les fluides de la
~Taine s'épais-
sissent , ses solides s'enveloppent d'un fluide 1 '
mais onze jours après la fécondation ou la.
chùte des pétales, les petites graines ne sont \
plu1 si rondes, elles ressemblent à un cœur , o ù
I'ouappercoit une petite cavité dans une goutte
de liqueur, elle s'aggrandit & reste pleine; au .
vingt - cinqu~è[ne jour on y découvre UI}
corpusculeà demi transparen~ d'une couleur'
.b leu ârr e , gélatineux ,& attaché par les deux
,.p o i n ts aux parois de cette cavité; au bout
d'un mois la graine prend la farine d'un rein
qui est sa forme naturelle; ,,'\(. au quarauti eme
jO~lr, on y distingué les deux lobe.s~ Spallal~~
. p'
2
~
~ ,
~4~
P~H"2"SI0LOGrt
zani -a répété cette étonna nte anatom ie suz
plusieu-rs autres plantes ,& il Y a vu les mêmes
graine
choses . Linné a observé dans
rujmphea & du tuli pier les feuilles- & les graine s
de la p-lante future. Lcderm uller a montré dans-
la
cru
la plantu le du seigle les organe s d-e la' géné.
r-ation de la plante qu'elle au-rait produi te•.
Lëwen hoek a vu l'épi dans la plantule d'u~
grain de bled.
Spallan zani apprend quelqu es traits de l'histoire , cl-es plantu les , il s'est assuré qu'elle s sup",portaie n t dans la graine une chaleu r de 60
sans périr. Les pois ,.les lentille s , l'épaut re 'J"
le lin , le treffie germe n t après avoir éprouv é
Q
•
cette chaleu r ; ceHe de. 65° comme nce à leus
nuire; au 7o? il n'y eut que 1 1 gr?ine s de
trefHe SUf une poigné e qui germè rent ; au SoC>
il n'yen eut que 3. Les ,g rain es de fève ,d"orge-~.
d'épin ard, de harico ts ' b t~lilC & noir) d-e maïs ,_
de 'v esce , de persil) de rave, de bette"
de mauve germè rent après avoir éprouv é une
chaleu r de 60 à 65°; quelqu es-une s -périre ns
par une chaleu r d-e 70°; un plus grand norn-.
bre fut détrui t à 75° y presqu e toutes Turent
perdue s à 80°; néanm oins deux harico ts blancs
& une fève germèrent encore. 'C es graine s qu:~.
V ÉG
f
T li L E.
-supportèrent cette chaleur dans le sable sec ne
pu.rent en suppûrter-une aussi forte dans l'eau _
l'échauffée au même degré. Les pois & le ,treffie
germèrent abondamment quand l'eau fut ré.
-chauffée à 60°; mais celles du lin & des Ientilles De germèrent point; l'épautrenegerrna
qu'en petite quantité, au 70° il n'yen eut
que trois; elles furent toutes stériles à 80°.
Je soupço~ne que l'eau agit alors comme
dissolvant de Iagraine, & sapuissanceest fort
.augrnentée par la chaleur. La dilatation dans
les parties de la graine' qui en sont pénétrées
peut encore les désorganiser, Deluc montre
que si la. dilatation de l'eau est très .. petite de
() à 40° -de son thermomètre, elle est très..
considérable de 40" à ·80°. Lei graines semées
sur la terre n'y éprouvent jamais un degré de
chaleur au dessus de soo.
Les plantules peuvent supporter de grands
froids sans périr ; celles -d~ bled germé ont
supporté à Genève un froid de 17 au dessous
.<le G. Les mousses, les lychens végétent, fleurissent &sont fécondés pendant les froids cl e tous
0
les climats. Les graines dans les bou tons les
supportent de même impunément; mais on n'a
point déterminé le degré du froid qui détruip 3
P il
tl5c
Y Si
o r, o
1
-
G 1 ~
..
sait les plantu les dans leurs graines " lorsqu 'on
Ies y exposa it à SGC ~ dans l'eau. & dans divers
ses circons tances. Il faudra it donc recherc her,
si l'huile qu'elle s contie nnent en plus ou
l11oins ,~ral1de quanti té diminu e ou augme nte
Ieur altérat ion ; si les petites ~raines souffre nt
plus ou moi,ns que les ~ros~es; si les coque s,
. les silique s, l~s envelo pres crustac ées, 11gneus~s, diminu ent faction du gel; si ces.
çnveJo ppcs én du ites de graisse ou couver tes
de terre leur rendra ient le froid rlus suppo r.
table; si elles en souffri raient moins d:U1S un
terrein sec 9ue dans un terrcin humid e. Enfin
si un froid su bit leur serait rlus nuisibl e qu'un
froid- nuanc é, & si la durée du froid augme pterait les effets de son intensi té. Ces expériences curieus es doiven t "ê tr e faites dans les
.rays se~tentr~onau4 où l'on est servi rar la
saison.
J'ai fait quelqu es expérie nces ~ Rolle pendant lin feti~ nombr e ' de jours froids , vers
le tiers de nivose de l'an 2 ; le thermo mètre '" y
& il s'y soutin t 'r endan,t
quelqu es heures ; je le vis perida nt cinq nuits
1 o , & pendan t l~s jours qui suivire nt à
~~ 6 & - 7. J'expo sai à l'air 'du fromen t '. des
descen dit à _.-.
Il,
251 '
VÉG ÉTA LE.'
poi s & cl es h arÎ C ot s, j' en éx p 0 sai S0 11S l' cau :
les premie rstu'en parure nt point. affcct és ; I t,S
second s étaient froncé s & ridés; on voyait
tlu.C l'em qui les avai~ pénétr és les avai t di..
Iatés par sa congél ation; je les semai au pri utems, avec une partie de ces graines qui ne
furent point soumis es à la gelée. Les g rain;:s
gelées de bled & de 'p ois g cril1ère nt aussi bien
q ne les au tres; mais les harico ts gelés ne germèren t qu'en très-pe tit nombr e,
§.
II. L"'e la radicule.
La radicu le, ce premie r organe dévelo ppé
de la graine , est la partie La plus co nstantc ;
elle est dans toutes les graine s; on la v o ic
dans celles qui n'ont pas même l'appar ence
d'une plantul e. Il n'y a qu'urie radicu le' dans
toutes les graine s, à l'excep tion de celles du
seigle ~ du fromen t & de forge , qui ont
.trois , quatre , ou six radicu les bien séparée s.
La figure la plus simple de la radicu le est
celle d'un point blanc sur le noyau solide ,
comm e dans les mouss es; rmis il y en a de
diverse s. formes . Les radicu les les plus longues surpas sent la longue ur des cotiléd ons.,
P4
252
PH
YS1
a
L 0 G ,I E
comme dans le rliizophora ; elles leur sont
igales dans les ombellifères, solanacées ~
Iy chnides. Les radicules courtes se trouvent
dans les pla,otes monocotilédones , tricoccées,
verticillées, cucurbitacées) légumineuses &c..
La situation propre de la radicule- est la
base de la plantule; la situation relative se
détermine par celle des parties intérieures de
la graine.
On ne sait pas si fhumidité de la terre est
runique cause de l'a1Jongement de la radi..
cule, ou si l'aliment fourni par les cotilédons produit cet effet. Il est prouvé que si
l'eau ne pénétrait pas la graine par la cicatricule, il n'y aurait point de germination ;,
pro~ablement
cette eau en formant une- érnul-
sion dans les cotilédons , & se versant dans
la radicule , est la première cause de son dé ..
veloppement. Le bout de la radicule gonflé
& pressé _p ar ces sucs, sort de sa capsuleèc
trouve la terre hurnide , prête à Je recevoir ~
la radicule nourrie de cette manière croit &
se développe avant que la plumule ait poussé ,
parce que l'ouverture des gros. vaisseaux des
cotilédons favorise l'entrée des -su cs qui les,
remplissent dans la radicule..
,
V E, G
,
~
TAI. E.
La radicule n'est fai te que pOHr s'enraciner;
quoique les racines exposées à l'air fournis.
sent des branches & des feuilles, la radicule s'enfonce toujours en terre. Il paraît
que les germes seuls des racines peuvent
alors se développer dans la radicule, comme
ceux des feuilles dans la plumule. La plante
souffrirait trop ou périrait p~r un autre développement, dans ce premier moment dé
son existence, & elle manquerait des ressour-
ces indispensables qu 'elle attend de ses racines & de ses feuilles , . pour commencer sa
nouvelle vie. La plante périt toujours s quand
on coupe la radicule au-dessous des cotilédons, & si elle continue à végéter, comme
. je l'ai vu quelquefois , c'est parce que la ra..
dicule a été coupée un peu au - dessous del'insertion des cotilédons; il se forme alors
un nœud à la partie retranchée, qui produit
des boutons , d'où il sort des racines qui
remplacent celle qui a été enlevée.
La radicule sert donc à recevoir les sucs
élaborés par les cotilédons qui la développent , \ & la mettent en état de tirer les sucs
nourriciers de la terre; qu~ique les canaux
des cotilédons ne communiquent' ni avec la
~54
P II
Y S 1 01.
a
G I -E
moell e, ni avec le parenc hyme, ils doiven t
pénétr er dans la radicul e paf la dj la ration
'q u e leurs sucs y occasio nnent. La radicu le
dévelo ppée fournit ft la plumu le les sucs des
cotiléd ons qu'elle
J.
élaborés pour eHe, soit
paf' elle - même , soit r~r les ra cines latérale s
qu'elle pou;lse bien tôt. Les progrè s de la
radicu le sont pendan t la gernlin ation inC01TI-
parabl ement plus grands que ceux des autres
pa l'Lies de la plan te.
§. III. De la ttge ou Iiarn pe.
La plupar t des plantu les sont sans tige,
mais on peut leur en trouve r une, quand
la radicu le est très-lo ngue, & la partie attenante à la plumu le renflée , comme dans le
sarissum , ou quand les cotiIéd ons sont sé~
parés par une tige grêle, accom pagnée d'un
chapea u, comme dans le berberis. TI est dif..
&
rive
ficile de déterm iner les limites de
o
la
de la radicu le, parce que celle - ci en s'enfonçan t en terre, se change en une vraie
raci ne; mais toute la partie de la plantu le
qui est au- dessou s des cotiléd ons peut être
regard ée comme la radicule. La tige corn-
~ v É G É T ALE.
mcnce rait ainsi au - dessus de l'insert ion des
vaissea ux des cotiléd ons qui plonge nt dans
la radicu le; alors toute cette partie appartient à la tige ou à la plumu le; à celle - ci,
quand elle est imméd iateme nt placée sur cette
inserti on; à celle -là, quand il y a un espace sensible entre .la radicu le & la plumu le.
pans tous les cas, cette tige doit être trèscourte ; 'elle sert de canal aux sucs que la
radicu le fait passer dans la plumu le.
§.
IV" De la plumule,
La plumu le est le premie r bouton de L~
plantu le prêt à se couvri r de feuille s; cette
partie nlanqu e dans toutes les plantes {T)..O'n o co til éd o nes , si l'on except e peut. être
quelqu es grame ns, on ne la remarq ue pas
souven t dans les .g ra ines dicotil édone s, ou
moins elle est cachée dans la tige. Les
ou
plumu les visible s sont placées au - dessus de
'la radicu le, elles sont collées aux lobes des
cotiléd ons ; & cachée s au milieu d'eux; il
.faut "les sépare r pour les découv rir ; on les
"t ro u v e très - compr imées, & leurs feuille s diversem ent pliécs , sont simple s ou campo ·
«56
P H YS1 0
LOG 1 E
sées, ou conjug uées & bijuguées, ou digitées
& ramass ées.
La plumu le, cette partie 'qui s'élance vers
Je ciel, renferme les branch es & les ramea ux
(lui se dévelo ppero nt, elle n'offre pas un
bouton ,mais les branch es & les feuilles elle,smêmes qui vont s'étend re; l'organ isation de
la plumu le' & la plupar t de ses rap~orts avec
le; autres parties de la graine & de la plantule sont dans les ténèbr es; quoiqu 'on imagine aiséme nt que la plumu le & la radicu le
sont compo sées de fibres & de vaisse aux;
on ignore si leur disposition & leur usage..
sont précisé ment les mêmes que dans les
racine s, Ies tiges & les branch es; ce qu'on
peut pourta nt raison nablem ent soupço nner.
La plumu le est nourri e par la radi cule;
I'anato mie de la plantu le faite par Hedw ig,
110US rappre nd; mais il me semble que J'analogie ne perme t pas d'en douter , PUi5qqe les racines sont toujou rs les nourri ces
des plante s; d'aille urs, si la plumu le ne se
dévelo ppe que lorsqu e la radicule a acquis
une certain e gr4nde ur, comme je l'ai déjà dit,
c'est unefr euve que, la plumule .a b.e~oi.n
'V
É G É T A t E.
des sucs que la radicu le peut lui fourni r
pour prendr e de l'accro isserne n r,
Curtis appren d dans son companion the
ta
bot anical magasine que le retranc hemen t de la
plumu le ne fait pas périr la plante. Il coupa
des plumu les à des grains germés d'orge &
d'avoin e près de terre & Ui1 peu au .. dessus ;
les premiè res poussè rent une nouvel le tîge"
& 'q u elqu es - unes des autres en donnè rent
deux, toutes produi sirent des graine s fécondes. Daval l a observ e que le premie r jet de
la plumu le était souven t stérile en plusie urs
. espèce s , & que son feuillage différa it des
jets fnrétifiés , comm e dans plusieurs antirrhi/
'nam & papilio nacées .
J'ai coupé la plumu le à différo ns harico ts,'
Iorsqu 'elle avait 2,Z centim ètres Ou un pouce' ':1
un po-uce &
& même 3,10 centim ètres
ou
demi, ils repous sèrent plusieu rs tiges; je
planta i en terre la partie , retranc hée , mais
elle périt. J'ai fait les mêmes expéri ences
sur les pois' & diverse s plantes céréale s avec
] es mêmes résulta ts, & je vis le nombr e des
tiges qui en sortait extrêm ement multip lié.
"Il seraic peut-ê tre ~vantageux de fauche r les
champ s au comm encem ent du printe ms, i15
~5'8
1) H -y
S 1 0 LOG l
E
talleraient peut - être avec plus d'aboncÏalièè.;
Il parait de là qu'il y a une grande différenee entre les plumules & les radicules ..
puisque le retranchement de celles - ci fait
l)érir les plantes , qui végètent avec plus de
vigueur après le retranchement des autres ;
ce qui établit encore mieux la grande impor-
tance de la radicule & des racines pour éla-
horer les su cs qu'elles' tirent de la terre, &
les préparer pour le développement de riou'veaux gern1es, ou po~r la nutrition des parties développées.
Enfi~
.
j'ai blessé les plumules & les radî..
cules des haricots, en.,.. les ' percant avec des
"
~
aiguilles de haut en bas & en travers; mais
~lles ne parurent pas
ces blessures.
.souffrir beaucou p de
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