Médecins, infirmières, psychologues cliniciens, psychomotricienne, assistante sociale,
secrétaire... L'équipe mobile de soins palliatifs du CHBS comprend dix personnes, chacune à
des temps de travail différents.
« Initialement, nous intervenions uniquement à l'hôpital, note Véronique Miniac. Nous
n'avons pas de lits d'hospitalisation. Donc, on va où sont les gens : hôpital,
établissements d'hébergement, domicile, Kerpape, cliniques, autres structures de soins. »
La question délicate de l'euthanasie est rarement évoquée par les patients eux-mêmes, assure
la chef de service. De même, « les familles n'abordent jamais le sujet en employant ce mot
», poursuit-elle.
« Une discipline humble »
« Il faut que ça s'arrête, ce n'est plus possible... » Cette expression, en revanche,
l'entourage du malade peut l'utiliser. « Qu'est-ce qui n'est plus possible ?, relève Véronique
Miniac. L'idée de la séparation ? La déchéance physique ? La douleur ? Nous essayons
de comprendre, en tant que médecin, ce qui n'est plus supportable. Notre travail est de
le rendre un peu plus supportable quand c'est possible. »
La responsable de l'EMSP qualifie sa spécialité de « discipline humble ». A contrario d'« une
médecine techno-scientifique ultra-puissante, qui s'est développée dans la seconde moitié
du XXe siècle ».
« Tout n'est pas médecine »
Pour Véronique Miniac, « la question de l'accompagnement de la fin de vie n'est pas une
question binaire. L'être humain est ambivalent. Ce temps est celui du patient. La vie est
médicalisée du début à la fin. Or, tout n'est pas médecine... »
Le patient pris en charge en soins palliatifs y arrive « avec son parcours de vie, son
caractère, et éventuellement sa colère. »
À l'équipe de soignants de s'adapter à ce que « la personne est capable d'entendre ».
Véronique Miniac et sa collègue Violaine Leurent décrivent la médecine de soins palliatifs
comme étant une discipline « très riche, qui permet de se poser des questions dans une
société qui va à 200 à l'heure ».
Catherine JAOUEN.