SANTE ET SOCIETE : QUELS DEFIS ? QUELLES REPONSES ?

SANTE ET SOCIETE : QUELS
DEFIS ? QUELLES REPONSES ?
Actes du Colloque
Vendredi 22 septembre 2006
RENNES
LES CHAMPS LIBRES
MAISON ASSOCIATIVE DE LA SANTE
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SOMMAIRE
Page 4
Introduction
Edmond Hervé, maire de Rennes
Ouverture du colloque
Page 6
Le rôle des associations de santé
Clotilde Tascon-Mennetrier, adjointe au maire de Rennes – déléguée à la santé, à l’hygiène
et à la prévention des risques sanitaires
La relation médecin/malade : mythe et réalité
Page 8
Droits et devoirs des malades dans le système de soins
Maxence Cormier, juriste – maître de conférences associé en droit public à l’Institut
d’Etudes Politiques de Rennes Page 15
L’accompagnement des malades et la place des associations
Huguette Le Gall, présidente de la Maison Associative de la Santé – représentante des
usagers au CHU de Rennes Page 17
Vers de nouvelles relations entre soignants et soignés
Charles Honnorat, médecin généraliste – professeur de médecine générale à la Faculté de
Médecine de Rennes
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L’accompagnement au cœur du soin : du respect à la nécessité
Page 20
Le parcours du malade, de ses proches et les difficultés des soignants
Vincent Morel, pneumologue et responsable de l’équipe mobile de soins palliatifs au CHU
de Rennes
Page 23
Vers une éthique de l’accompagnement
Eric Fiat, philosophe – maître de conférences à l’Université de Marne-la-Vallée – professeur
au centre de formation continue du personnel hospitalier des Hôpitaux de Paris
Le droit à l’égalité
Page 25
Comment aller vers une éducation plus humaine ?
Professeur Albert Jacquard, généticien – humaniste
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Introduction par Edmond Hervé, maire de Rennes
Qu'est la santé ?
Nous connaissons tous la définition donnée par l'Organisation Mondiale de la Santé en 1946 :
"un état de complet bien-être physique, mental et social".
Cette définition a eu le mérite de nous faire comprendre que la santé ne signifiait pas
simplement absence de maladie, d'infirmité. La santé ne se réduit pas au soin, au médecin, à
l'hôpital.
Or, nous subissons un modèle dominant qui promeut le curatif et donc le colloque singulier
patient-médecin.
Pour novatrice qu'elle soit, la précédente description de la santé a ses limites. En effet, qui dit
"état" dit situation donnée, statique.
Or, la santé s'inscrit dans la durée. C'est une ressource à entretenir, à conforter sinon un
objectif à atteindre.
Avant d'être assimilée à une source de dépenses, elle demeure une valeur cardinale qui exige
une mobilisation constante, individuelle et collective.
Cette approche étant faite, il nous faut relever une contradiction majeure qui résulte d'un
double constat :
1) La santé ne cesse de progresser :
- le niveau général des populations a tendance à augmenter,
- nous avons une bonne médecine,
- l'espérance de vie augmente (de deux à trois mois tous les ans),
- l'espérance de vie sans incapacité majeure augmente également (nous sommes en tête du
palmarès mondial)
- la mortalité infantile baisse.
Nous pourrions citer de nombreux autres indicateurs corroborant les précédents. Nonobstant
cette dynamique, les inégalités demeurent.
2) Les inégalités demeurent :
Inégalités devant la santé et l'accès aux soins,
Inégalités liées au sexe : l'espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes (de
sept à huit ans).
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Inégalités socioprofessionnelles : on estime qu'il y a huit années de différence de vie entre les
catégories socioprofessionnelles extrêmes.
Inégalités territoriales : ainsi, en Midi-Pyrénées, les personnes vivent en moyenne cinq ans de
plus qu'en Pas-de-Calais. A Rennes, à la fin des années 1970, une carte de la carie dentaire a
été dressée : elle montrait une différence très nette entre le centre-ville et Cleunay.
Il ne suffit pas de faire un constat : il faut y remédier. Pour ce faire, il convient de connaître ce
dont souffrent les personnes.
Au cours du XX
ème
siècle, nous avons connu un virage, une transition épidémiologique :
l'origine des maladies a changé.
Voici schématiquement ce qu’il s'est passé :
Les maladies infectieuses ont connu dans nos pays développés une régression spectaculaire :
elles sont les causes de 2 % des cès contre 20 % dans la première moitié du XX
ème
siècle,
50 % dans les pays en développement.
Les maladies chroniques triomphent : qu'il s'agisse de maladies cardiovasculaires, de cancers,
de diabète, d'affections psychiatriques, neurologiques ou génétiques.
Le vieillissement prend toute sa part dans cette évolution.
Quelles sont les causes de cette situation ou encore quels sont les facteurs de risque ?
Enumérons : l'alcool, le tabac, l'alimentation, la vitesse, le travail, les conditions de vie…
Sachons toutefois que, dans des conditions identiques, tout le monde ne réagit pas de la même
manière : le vécu, l'estime de soi, le sens de ses actes, l'autonomie… interviennent.
Nous voyons donc que l'égalité des chances en matière de santé dépend d'une globalité dans
laquelle la conduite personnelle a, certes, son importance mais il faut citer notre
environnement économique, social, culturel, psychologique, technique et territorial.
La santé, pour reprendre la pensée d'Albert JACQUARD, est affaire de rencontres.
Une "stratégie santé" commande plusieurs exigences.
Il faut tout d'abord connaître, observer, évaluer. L'approche ne peut être que globale : la santé
s'inscrit dans un ensemble qui n'est pas seulement organique, somatique. L'expert médical doit
penser globalement, interdisciplinarité et agir en partenariat, en continuité. Il intègre
prévention, protection, éducation, réparation, soin. Il doit intégrer tous les territoires de la vie.
Toutes les fonctions, tous les acteurs de la vie sont concernés.
Voilà pourquoi la santé se présente d'abord comme une question de culture : le gouvernement
de la ville doit s'en emparer.
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