Les besoins humanitaires
continuent de dépasser les
ressources disponibles.
La population continue de se
confronter à de graves
problèmes d'accès
alimentaire.
Un bon retour aux sources à
Bangui.
Une nouvelle structure de la
coordination pour fournir
l’assistance humanitaire.
L'insécurité persiste même si
la violence a diminué.
Nb. de déplacés
internes
368 859
Nb. de réfugiés
461 000
Population
affectée
2,7 M
Population
touchée par
l’insécurité
alimentaire
1,5 M
613 millions
fonds requis (en US$)
31%
financés
Nouvelle structure de la Coordination
humanitaire
Une nouvelle structure de coordination pour la fourniture de l'aide humanitaire en
République centrafricaine (RCA) est en place, avec la désignation par le Secrétaire
général des Nations Unies en juin 2014 d’un nouveau Coordonnateur humanitaire, M.
Aurélien A. Agbénonci, qui est par ailleurs le Représentant spécial adjoint de la Mission
de stabilisation multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en RCA (Minusca), le
Coordonnateur résident et le Représentant résident du Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD).Un coordonnateur humanitaire adjoint sera nommé sous
peu.
travaillé sur les questions d'assistance humanitaire, de conflits, de développement et de
la gouvernance. Plus récemment, M. Agbénonci était le Coordonnateur humanitaire,
Coordonnateur résident des Nations Unies et Représentant résident du PNUD au Mali de
2012 à 2013.
Bulletin humanitaire
République centrafricaine
Numéro 01 | juillet 2015
Structure de la nouvelle coordination P.1
Une grave insécurité alimentaire persiste P.3
Chemin de retour des familles déplacées P.5
Aperçu de l’état de financement P.6
Le nouveau Coordonnateur
humanitaire, M. Aurélien
Agbénonci, a officiellement pris
ses fonctions alors même que le
pays est confronté à une crise
humanitaire persistante et à des
besoins croissants. Dans sa
fonction de Coordonnateur
humanitaire, M. Agbénonci
assure le leadership et s’assure
de la fourniture d'une
assistance d'urgence efficace et
coordonnée par les
organisations humanitaires aux
2,7 millions de Centrafricains
qui ont besoin d'une assistance.
Le nouveau Coordonnateur
humanitaire dispose de plus de
20 années d'expérience avec
les Nations Unies, où il a
République centrafricaine | Bulletin humanitaire | 2
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Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) • La coordination sauve des vies
Aperçu de la situation & besoins humanitaires
La crise en RCA a contraint plus de 1 million de personnes à fuir leurs maisons.
Actuellement, plus de 368 000 personnes sont toujours déplacées, dans la brousse, dans
les sites ou dans les familles d'accueil, dont 30 000 dans 32 sites à Bangui. C’est parmi
les 2,7 millions de Centrafricains, plus de la moitié de la population, qui dépend de l'aide
pour survivre, dont 1,2 million de personnes qui ont besoin de vivres..
Les pays voisins accueillent toujours plus de 461 000 réfugiés centrafricains. Le
Cameroun est maintenant le pays d’asile accuueillant plus de 53 pour cent des réfugiés
centrafricains (244 819) tandis que la République démocratique du Congo (RDC) en
accueille 98 281, le Tchad, 91 211, et le Congo, 27 654.
Les besoins humanitaires en RCA continuent de dépasser les ressources disponibles et
les partenaires humanitaires alertent sur l’arret t des opérations d’assistance faute de
financement. À mi-parcours de l'année, seulement 31 pour cent des 613 millions de
dollars requis ont été décaissés.
Le rapport de suivi périodique couvrant la période de janvier à avril 2015 a présenté les
réalisations clées des objectifs du plan de réponse stratégique comme suit : L’objectif 1
qui prévoit l’amélioration immédiate des conditions de vie des nouvelles personnes
déplacées, en leur assurant la protection et en leur fournissant des biens et services
sociaux de base, est atteint à 50 pour cent de la cible annuelle. L’objectif 2 qui vise le
renforcement de la protection des civils, y compris leurs droits fondamentaux, en
particulier ceux des enfants et des femmes, est atteint à 28 pour cent de la cible annuelle.
L’objectif 3 qui prévoit l’accès aux services de base et moyens de subsistance des
hommes et des femmes vulnérables, est atteint à 49 pour cent de la cible annuelle. Et
l’objectif 4 pour faciliter les solutions durables pour les personnes déplacées et les
réfugiés notamment dans les zones de retour ou de réintégration, est atteint à 4 pour
cent de la cible annuelle.
Insécurité persistante
Bien que la violence ait diminué ces derniers mois, l'insécurité persistante, le banditisme
et les violences intercommunautaires sporadiques, aggravent une situation humanitaire
déjà désastreuse et entravent la capacité des organisations humanitaires à atteindre
ceux qui ont besoin d'une assistance ainsi que le redéploiement des autorités et des
services de base dans le pays. Le nombre de personnes déplacées (PDI) a
chuté à 368 859 en juillet contre399 268 en
mai (soit 7,61 pour cent). Ce chiffre
comprend 30 186 PDI répartis dans 32 sites
à Bangui dont le nombre était de 33 067 en
mai. La baisse est due à un retour précoce
des PDI dans et autour de Bangui. Les
retours sont essentiellement motivés par
l'amélioration relative de la situation
sécuritaire de certaines régions du pays, y
compris Bangui, et en particulier en raison
de la présence accrue des forces de la
Minusca dans certaines zones de retour.
Cependant, des déplacements surviennent
dans les préfectures nord-ouest de l'Ouham
et de Nana-Gribizi où existent de nouveaux
sites de PDI.
Les conflits entre les éleveurs et les
populations locales ainsi que les tensions
entre les groupes armés sont à l'origine de
ces nouveaux déplacements.
Bien que la violence a
diminué ces derniers
mois en République
centrafricaine,
l'insécurité persistante,
le banditisme et la
violence sporadique inter
communautaire se
détériore davantage ;
une situation
humanitaire déjà
désastreuse..
République centrafricaine | Bulletin humanitaire | 3
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Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) • La coordination sauve des vies
Aishatou avait une petite boutique de tailleur à Bangui.
"Tout a été détruit et pillé. Je n’ai pas encore vraiment
le courage de revenir ", dit-elle. Au camp de réfugiés de
Gado à l'est du Cameroun, elle forme des jeunes filles,
dont beaucoup sont sans éducation formelle. Crédit:
OCHA / Ivo Brandau
La saison des pluies a commencé dans tout le pays, permettant le début des activités
agricoles. Cependant, il y a concurrence entre les éleveurs sur les zones agricoles du
fait du détournement des corridors de transhumance (les préfectures de Ouaka, Basse
Kotto et Mbomou) en raison des tensions socio-politiques.
Depuis novembre 2014, les conflits liés à la transhumance sont l’une des principales
causes de déplacement. Les meurtres, destruction de fermes et de maisons ont été
signalés le long des couloirs de transhumance.
Les efforts de rétablissement politique
Le Forum de la paix de Bangui qui a eu lieu en mai, avec la participation des autorités de
la transition, des groupes armés, des partis politiques, de la société civile et des
communautés religieuses, a cherché des moyens de résolution du conflit de deux années
de la RCA. Le forum a convenu d'un «pacte républicain pour la paix» qui a permis
l'établissement d'un calendrier électoral. Les réformes constitutionnelles, le modèle de
désarmement, la création d'un tribunal pénal et un agenda des priorités humanitaires et
de développement doivent être aussi effectuées.
Le 19 Juin, un chronogramme électoral a
été officiellement annoncé. Le scrutin
présidentiel et parlementaire aura lieu le 18
octobre, avec un second tour de scrutin si
nécessaire, le 22 novembre. Un référendum
aura également lieu le 4 octobre.
L'enrôlement électoral sur une durée d'un
mois a débuté le 27 juin. Le 20 juillet, la
cour constitutionnelle a annulé une décision
du parlement de transition qui aurait
empêché des dizaines de milliers de
réfugiés dans les pays voisins de voter lors
des élections présidentielles d'octobre.
Une situation grave persiste en matière de
sécurité alimentaire.
La situation d'urgence aiguë et complexe affectant la RCA a entraîné une
désorganisation généralisée dans les activités agricoles et commerciales et a provoqué
des déplacements massifs entrainant un impact négatif grave à la fois sur la disponibilité
et l'accès alimentaire.
Une grande partie de la population de la RCA est confrontée à des contraintes d'accès
aux vivres graves et en constante détérioration, en raison de moyens de subsistance
détruits, d’un niveau réduit d’auto production, de l'activité des marchés fortement
réduites, du manque de disponibilité alimentaire et de l'accès..
Le pourcentage des
ménages ayant une
consommation
alimentaire inadéquate
se situait à 36% en mars
2015, comparativement
à 26% en octobre 2014.
République centrafricaine | Bulletin humanitaire | 4
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Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) • La coordination sauve des vies
Afin d'atténuer l'impact de la crise, les ménages les plus touchés ont réduit leur
consommation alimentaire à un repas par jour. Ils ont également modifié leur diversité
alimentaire avec la substitution de céréales plus nutritives et de légumes combinées avec
plus de manioc et uneforte réduction de consommation de protéines animales. Cette
détérioration alimentaire généralisée soulève de graves préoccupations, ayant un impact
catastrophique en matière de nutrition et de santé.
Selon la Phase de Classification
Intégrée (IPC) de la sécurité
alimentaire du mois d’avril 2015,
environ 1.268 000 personnes (sur
une population totale de 4,6
millions), ont besoin d'une aide
d'urgence (IPC Phase 3: «crise» et
IPC Phase 4: «urgence »). Dans les
zones rurales, 19 pour cent des
gens sont en phase de «crise» de
l’IPC et 12 pour cent sont en phase
d’"urgence" de l’IPC. Les indicateurs
supplémentaires de sécurité
alimentaire montrent une
détérioration de la situation par rapport à 2014. Selon une récente évaluation rapide, le
pourcentage des ménages ayant une consommation alimentaire inadéquate se situait à
36 pour cent en mars 2015, comparativement à 26 pour cent en octobre 2014.
Campagne agricole affectée négativement par l'insécurité persistante
En RCA, la récolte du maïs devrait commencer en juillet dans les régions du Centre et du
Sud. Dans les préfectures du Nord, où le sorgho et le mil sont majoritairement cultivés, la
récolte devrait commencer à partir du mois d’at.
Selon les données satellitaires, des conditions météorologiques favorables ont prévalu de
mars à juin dans les deux zones de production de maïs du sud et dans les régions
nordiques où se cultivent le mil / sorgho. Cependant, l'insécurité permanente est
susceptible d'affecter négativement la production agricole suite à une réduction
significative de la superficie ensemencée, en raison de l'abandon d'un nombre important
de fermes. En outre, la baisse significative de la production vivrière au cours des
dernières années a conduit à l'épuisement des actifs productifs des ménages déjà
Mars 2015. Yamboro. Les femmes transformant le maïs après la
récolte. Source: FAO/Rosmon Zokoe
République centrafricaine | Bulletin humanitaire | 5
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Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) • La coordination sauve des vies
insuffisants. Le ministère de l'Agriculture, la FAO, le PAM et les ONG partenaires
fournissent une assistance de la production agricole aux ménages vulnérables dans le
pays. La FAO prévoit aider 150 000 ménages à travers la distribution de semences et
d'outils agricoles mais n’a obtenu pour l’heure un financement que pour l’assistance à 97
800 ménages.
Besoin croissant pour l’assistance en moyens de subsistance
En plus des opérations de secours d'urgence (distribution de semences et d'outils
agricoles), la FAO est engagée dans des opérations de soutien de la résilience et
quelques 27 000 ménages seront assistés, avec les fonds reçus jusqu'à présent, à
travers des activités de résilience (caisses de résilience) qui aideront les ménages à
accumuler, diversifier et protéger les actifs en renforçant leurs capacités en terme de
techniques agricoles, capacités financières et structures de gouvernance au niveau
communautaire. Les familles bénéficiaires seront engagées dans la production
contractuelle de semences de qualité et de nourriture, le soutien au jardinage scolaire et
de l'alimentation, la surveillance de la nutrition et les initiatives de transfert de fonds pour
renforcer leur communauté. Ces activités seront complétées par la diffusion de petites
machines de transformation et par la constitution de réserves alimentaires et de
semences.
Difficile chemin de retour pour les familles
déplacées
Le calme est enfin revenu au quartier du 5è arrondissement de Bangui. Lorsque Pauline
Ofio, âgée de 54 ans, s’est sentie assez en sécurité, elle a fait ses valises avec le
matériel de cuisine et ses vêtements, les a mis dans une brouette et, avec ses trois
enfants et huit petits-enfants, s’en sont retournés à la maison.
« Je suis soulagée ... Même si nous avons plus rien, nous pouvons enfin commencer à
recommencer notre vie là où nous l’avons laissée», dit-elle. La famille Ofio a passé la
moitié de l’année dernière sur le site de PDI de Mpoko à côté de la piste de l'aéroport
international de Bangui, avec 18 000 autres familles déplacées. Ils se sont enfuis à
l'aéroport sous la protection des troupes françaises, après avoir entendu des coups de
feu près de leur maison.
Bien que Pauline soit reconnaissante de retourner chez elle, elle sait que la transition
sera difficile. Elle a d'abord tenté de revenir il y a un mois, seulement pour trouver sa
maison pillée et incendiée, comme la plupart des maisons de ses voisins. Pour le
moment - et en attendant que la maison soit reconstruite- la famille dort à même le sol
sur une bâche.
Comme dans la plupart des crises, les enfants sont les premières victimes. Selon une
enquête au mois de mars, un
enfant sur trois en âge scolaire est
hors de l'école. Lionel, le petit-fils
de 9 ans de Pauline, en fait partie
et il a un espoir: «Je veux retourner
à mon ancienne école et jouer
avec mes anciens amis», a-t-il
déclaré à OCHA.
Le conflit en RCA a fait déplacer
plus de 900 000 personnes dans le
pays. Aujourd'hui, environ 368 000
sont toujours déplacées dans le
pays et 461 000 à travers les
frontières.
Bangui, RCA, Mai 2015 - Pauline Ofio et sa famille sont retournées chez
eux trouver leurs maisons détruites. Plusieurs familles se confrontent
actuellement à la difficile tâche de reconstruction de leurs vies brisées à
Bangui. Photo: OCHA/Gemma Cortes
« Je suis soulagée ...
Même si je n’ai plus
rien, nous pouvons
enfin commencer notre
vie là où nous l’avons
laissée»,
Pauline Ofio.
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