Étude sur le dépistage du cancer du poumon aux USA couronnée de succès
Avec plus de 50 000 personnes examinées âgées de 55 à 74 ans (toutes
de grandes et grands fumeurs ou des anciennes et anciens fumeurs),
le National Lung Screening Trial américain (NLST) a analysé les bénéfices
d’un diagnostic à l’aide de ladite tomographie assistée par ordinateur
à faible dose (CTFD), au cours de laquelle la charge de rayonnement
n’est que de 10% de la dose normale. Le nombre de décès chez les
personnes examinées ayant participé durant 3 ans au programme de
dépistage précoce a pu être diminué de 20% grâce à cet examen.
En chiffres absolus, cela signifie que le nombre de décès avec dépistage
CTFD est passé de 14 à 11 décès dus au cancer du poumon pour
1 000 personnes examinées.
tante dans le poumon. Une grande
étude américaine a démontré les
bénéfices du dépistage: la mortalité
des personnes examinées a pu
être
significativement réduite (voir
encadré).
Le groupe d’experts (pneumologues,
radiologues, chirurgiens thoraciques
et épidémiologues issus d’univer-
sités suisses) constate que: le dépis-
tage précoce n’est pas la panacée,
la prévention la plus efficace est de
s’abstenir de fumer. Malgré tout, les
spécialistes collaborant avec la Ligue
pulmonaire suisse et la Ligue suisse
contre le cancer se prononcent en
faveur d’une introduction contrôlée
et limitée dans le temps du dépistage
du cancer pulmonaire, à l’image
de l’étude américaine, selon les
conditions suivantes:
Groupe cible clairement défini
Le dépistage doit se limiter à un
groupe à risque de fumeuses et
de fumeurs anciens et actifs, âgés
de 55 à 74 ans. Si le groupe cible
est élargi, le danger de résultats
suspects (faux positifs) augmente,
entraînant des examens supplé-
mentaires avec potentiellement un
excès de complications, c’est-à-
dire des CT supplémentaires, des
bronchoscopies et des prélèvements
tissulaires chirurgicaux qui repré-
sentent une contrainte physique
et psychique pour les personnes
concernées et entraînent en outre
des coûts élevés pour la santé.
Les chiffres suivants le montrent:
en moyenne, plus de 300 résultats
sur 1 000 personnes examinées
s’avèrent pourtant relativement
bénins. Il s’agit en effet d’un
cancer du poumon dans environ
14 cas en moyenne.
Standards de qualité cohérents
sur le plan national
Des standards cohérents ainsi qu’un
suivi systématique doivent être
développés au niveau national pour
le dépistage du cancer du poumon.
Ce n’est que de cette manière que
l’on peut garantir que les participants
sont sélectionnés de façon ciblée,
que la tomographie assistée par
ordinateur à faible dose (CTFD) est
réalisée et évaluée de façon correcte
et que la qualité du conseil, de la
clarification, du traitement et du
suivi est assurée. Un registre doit
consigner et évaluer de manière
systématique le conseil, les tests
et le traitement.
Centres certifiés
Seuls des centres qualifiés compor-
tant des divisions de pneumologie,
radiologie, oncologie, chirurgie
thoracique et radio-oncologie doivent
effectuer le dépistage. Ils doivent
participer à une évaluation scienti-
fique du programme et s’associer
au registre. Parallèlement aux 5
hôpitaux universitaires suisses, les
grands hôpitaux cantonaux et les
principales cliniques privées entrent
avant tout en ligne de compte.
Prise en charge des coûts par
l’assurance obligatoire des soins
Si la qualité peut être assurée,
alors le groupe d’experts préconise
Image par CT d’un cancer du poumon –
découvert par le médecin de famille lors
d’un examen de routine chez une fumeuse
de 62 ans.