258 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XVI - n° 6 - novembre-décembre 2013
Points forts
»
La manométrie de haute résolution facilite la réalisation et l’interprétation de la manométrie œsopha-
gienne.
»La classification de Chicago permet de hiérarchiser les troubles moteurs œsophagiens.
»
L’achalasie est caractérisée par un défaut de relaxation de la jonction œsogastrique. Les profils de
contraction et de pressurisation œsophagiennes permettent de subdiviser l’achalasie en 3types : type1
(absence de contraction, absence de pressurisation), type2 (pressurisation panœsophagienne), type3
(contractions spastiques). Le type d’achalasie permet de prédire la réponse au traitement.
»
Les spasmes œsophagiens sont définis par la présence de contractions œsophagiennes prématurées,
qui signe un défaut d’inhibition lors de la déglutition.
Mots-clés
Œsophage
Manométrie haute
résolution
Topographie
des pressions
œsophagiennes
Troubles moteurs
œsophagiens
Achalasie
Highlights
»
Esophageal high resolution
manometry with esophageal
pressure topography analysis
facilitates the realization and
the interpretation of esopha-
geal manometry.
»
The Chicago Classifica-
tion hierarchizes esophageal
motility disorders.
»
Achalasia is characterized
by impaired esophago-gastric
junction (EGJ) relaxation. It is
subdivided into 3 clinically rele-
vant subtypes: type1 (absence
of esophageal contraction and
esophageal pressurization),
type2 (panesophageal pres-
surization) and type3 (spastic
contractions).
»
Distal esophageal spasm
is defi ned as the presence of
premature contractions which
corresponds to an impaired
inhibition when swallowing.
Keywords
Esophagus
High resolution manometry
Esophageal pressure
topography
Esophageal motility disorders
Achalasia
◆Évaluation de la jonction œsogastrique
En MHR, le terme de jonction œsogastrique est
préféré à celui de sphincter inférieur de l’œsophage
(SIO) car il prend en compte les 2 composants de
cette jonction, le SIO et la pince diaphragmatique.
Ces 2 composants sont normalement superposés,
sauf en cas de hernie hiatale.
La relaxation de la JOG est mesurée grâce à la pression
de relaxation intégrée (fi gure 1). Il s’agit de la pres-
sion moyenne de relaxation de la JOG mesurée sur
4 secondes contiguës ou non au cours d’une fenêtre
de 10 secondes suivant la relaxation du sphincter
supérieur de l’œsophage (SSO). Par convention, elle
est calculée par rapport à la pression intragastrique.
Les valeurs normales sont établies pour une moyenne
de 10 déglutitions, elles sont dépendantes du système
de mesure utilisé (pression de relaxation intégrée
[PRI] normale < 15 mmHg pour le système Given®
et < 28 mmHg pour le système MMS®) [4, 5].
◆Outils de mesure pour évaluer les contractions
œsophagiennes
Les différents outils de mesure permettant de carac-
tériser les contractions œsophagiennes sont décrits
dans le tableau I et représentés sur la fi gure 2.
Classifi cation individuelle
des déglutitions
L’analyse individuelle de chaque déglutition
comporte tout d’abord une analyse de l’intégrité
Tableau I. Outils de mesure utilisés pour l’analyse topographique des pressions œsophagiennes. Les pressions sont
référencées par rapport à la pression atmosphérique.
Outils de mesure Description
ICD
(mmHg.s.cm)
Amplitude x durée x longueur de la contraction (au-dessus de 20 mmHg) mesurées
entre la zone de transition et la JOG
PDC
(temps, position)
Infl exion de la ligne isobarique 30 mmHg marquant la fi n de l’onde péristaltique et le début
de la vidange de l’ampoule épiphrénique
VFC (cm/s) Pente de la tangente au contour isobarique 30 mmHg entre la zone de transition et le PDC
LD (s) Intervalle de temps entre l’ouverture du SSO et le PDC
Défects (cm) Rupture du contour isobarique 20mmHg au niveau de la contraction œsophagienne
entre le SSO et la JOG et mesurée dans sa longeur axiale
ICD: intégrale de la contraction distale; LD : latence distale ; PDC : point de décélération de la contraction ; VFC : vitesse du front de
contraction.
Figure 1. Déglutition normale en manométrie de
haute résolution avec topographie de pressions
œsophagiennes. L’amplitude des pressions est
codée selon une échelle couleur (sur la droite). Le
sphincter supérieur de l’œsophage (SSO) et la jonc-
tion œsogastrique (JOG) sont identifi és comme 2
zones de haute pression en dehors des déglutitions.
Le contour isobarique 30 mmHg est représenté par
le fi n trait noir. Lors de la déglutition, la relaxation
de la JOG est évaluée avec la pression de relaxation
intégrée (PRI) mesurée à l’aide d’un manchon élec-
tronique placé sur la hauteur de la JOG (traits noirs
pointillés). La PRI est la plus faible pression moyenne
mesurée sur 4 secondes (identifi ées par les rectangles
blancs) dans la fenêtre de déglutition (identifi ée par
les crochets marron).
SSO : sphincter supérieur de l’œsophage.
Temps (secondes)
Distance par rapport aux ailes du nez (cm)