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leurs clientèles. Ce sont donc les pouvoirs publics eux-mêmes qui faussent la
compétition et multiplient les entraves à la productivité. La compétition entre les
acteurs économiques chez nous n’est pas saine, intègre et créative.
Notre système économique est, en outre, organisé autour de la prééminence de
l’acte d’importation sur l’acte d’encouragement de la production nationale. Ce
système facilite tellement l’acte d’importation qu’il en arrive au résultat aberrant
de décourager et de rendre sans attractivité particulière l’investissement national.
Notre système économique est, enfin, organisé autour de la priorité donnée à la
consommation par rapport à la création de richesses. C’est par ce moyen que le
régime politique en place achète sa tranquillité et sa quiétude. Et c’est cela qui
explique les niveaux insupportables atteints par la facture de nos importations -60
milliards de dollars- et des services – 14 milliards de dollars- pour cette année
2014.
Les quelques éléments d’analyse que je viens de vous livrer expliquent beaucoup
de choses. Ils expliquent tous ces fléaux du népotisme, du clientélisme et du
régionalisme dont souffre la société algérienne. Ils expliquent aussi ces autres
fléaux que sont la corruption, la fuite des capitaux, l’évasion fiscale et l’argent
douteux qui a permis, durant la dernière décennie, l’émergence de fortunes
colossales sans raisons économiques évidentes et acceptables.
Et ce sont ces mêmes facteurs qui sont à l’origine de toutes les contre-
performances de notre pays dans presque tous les grands classements
économiques internationaux. Et c’est ainsi que notre pays occupe la 154ème place
pour le climat des affaires ; qu’il occupe la 133ème place pour l’innovation ; et qu’il
occupe la 171ème place pour la facilité d’obtention des prêts pour l’investissement.