COMPTE RENDU INTÉGRAL
PRÉSIDENCE DE M. CLAUDE BÉRIT-DÉBAT
vice-président
Secrétaires :
M. Serge Larcher,
M. Jean-Pierre Leleux.
M. le président. La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à quatorze heures trente.)
1
PROCÈS-VERBAL
M. le président. Le compte rendu analytique de la précé-
dente séance a été distribué.
Il n’y a pas d’observation ?…
Le procès-verbal est adopté sous les réserves d’usage.
2
DÉCISIONS DU CONSEIL
CONSTITUTIONNEL SUR DEUX
QUESTIONS PRIORITAIRES DE
CONSTITUTIONNALITÉ
M. le président. Le Conseil constitutionnel a communiqué
au Sénat, par courriers en date du 3 février, deux décisions du
Conseil relatives à des questions prioritaires de constitution-
nalité portant sur :
– le critère de l’audience des organisations professionnelles
d’employeurs pour l’appréciation de la représentativité (no
2015-519 QPC) ;
– l’application du régime fiscal des sociétés mères aux
produits de titres auxquels ne sont pas attachés des droits
de vote (no 2015-520 QPC).
Acte est donné de ces communications.
3
LUTTE CONTRE LE GASPILLAGE
ALIMENTAIRE
Suite de la discussion et adoption définitive d’une
proposition de loi dans le texte de la commission
M. le président. L’ordre du jour appelle la suite de la
discussion, à la demande du groupe socialiste et républicain,
de la proposition de loi, adoptée par l’Assemblée nationale,
relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire (proposition
no 245, texte de la commission no 269, rapport no 268).
Mes chers collègues, je vous rappelle que nous avions
commencé l’examen de ce texte le 13 janvier dernier.
Dans la suite de la discussion générale, la parole est à
Mme Évelyne Didier.
Mme Évelyne Didier. Monsieur le président, monsieur le
secrétaire d’État chargé de la réforme territoriale, mes chers
collègues, la proposition de loi dont nous reprenons l’examen
aujourd’hui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire,
défini par le pacte national de lutte contre le gaspillage
alimentaire comme « toute nourriture destinée à la consom-
mation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est
perdue, jetée, dégradée ».
Le présent texte fait écho aux nombreux débats que nous
avons consacrés à ce sujet, que ce soit dans le cadre de la loi
relative à la transition énergétique pour la croissance verte,
avec la suppression de la date limite optimale de consomma-
tion, dans le cadre de la loi Macron, avec la question de la
pertinence du caractère obligatoire du don alimentaire, ou
encore dans le cadre de la loi de finances, pour ce qui
concerne le régime fiscal des dons alimentaires de produc-
teurs.
Le gaspillage alimentaire est un vrai sujet.
En France, nous jetons vingt à trente kilos de nourriture
chaque année, dont sept kilos encore emballés. Cela repré-
sente près de 100 euros par personne, soit 12 milliards à
20 milliards d’euros par an. Cette situation de gaspillage est
liée à la société de consommation de masse, qui a pris l’habi-
tude de considérer l’acte de jeter comme un geste ordinaire.
Au-delà de l’impact économique, le gaspillage alimentaire a
un impact environnemental que nous devrons mieux intégrer
aux politiques de lutte contre le dérèglement climatique. À
l’échelle de la planète, il est l’équivalent d’un troisième
émetteur mondial de gaz à effet de serre. Il constitue un
prélèvement inutile de ressources naturelles en terres cultiva-
bles et en eau.
En outre, la lutte contre le gaspillage alimentaire représente
un enjeu éthique, auquel s’ajoute un enjeu social. À travers le
monde, des millions de personnes meurent de faim, n’ont pas
accès à l’eau potable, et pourtant près d’un tiers de la produc-
SÉNAT – SÉANCE DU 3 FÉVRIER 2016 2231