EDITORIAL
Publié le 18/03/2010, mis à jour le 13/08/2010 par
SFR
EN TEMPS DE CRISE, LE PATIENT IMPORTE ET LA QUALITE COMPTE.
Martine Decouvelaere*, Danielle Fabrega**
*Présidente de l
AFIB
-
CHU de Toulouse, ** Hospices Civils de Lyon
Introduction
Deux citations de la conférence inaugurale du RSNA 2009 intitulée
«
Quality counts
»
illustrent bien les
attentes de la société occidentale en temps de crise et la prise de conscience des professionnels de
l
imagerie :
-
«
Face à la demande croissante de rendre compte de manière transparente, les radiologues espérant
maintenir au moins partiellement leur capacité de régulation de leur profession doivent se centrer sur
l
amélioration et la mesure de la performance [1]
»
-
«
Si vous étiez le patient, vous préféreriez le bon examen, au bon moment, au bon coût, avec la bonne
interprétation, le bon service, la bonne information, et la bonne décision partagée, ceci est la radiologie
centrée patient [2]
»
Du bon sens induit par les préoccupations fédérales actuelles aux USA sur la qualité des soins dans le
payset que l
on retrouve aussi en France, avec depuis quelques années, le guide des bonnes pratiques
de la Société Française de Radiologie, sa proposition de Plan pour l
Imagerie, les réflexions actuelles sur
la permanence des soins en Imagerie et la coopération des professionnels publics et privés, et la
reconnaissance de la téléradiologie en tant qu
acte médical à part entière.
La technologie se présente également dans ce contexte, globalement sans innovation majeure en 2009
mais consolidant les innovations récentes et recherchant l
efficience face à une concurrence exacerbée
par la crise économique : toujours tirer plus d
information des signaux capturés pour améliorer la qualité
et réduire la dose de l
examen, optimiser les traitements et interfaces utilisateurs pour faciliter le
déroulement de l
examen et son interprétation pour augmenter la productivité du service d
Imagerie.
Crise oblige, il semble que les délégations des 700 exposants étaient moins nombreuses cette année,
avec des surfaces de stands réduites l
an dernier ou cette année au moins pour les majors. Selon les
organisateurs, le nombre de congressistes inscrits était stable (57 000 à 60 000, toutes professions
confondues), pour environ 4 000 présentations scientifiques, formations ou posters. Cependant, on
pouvait ressentir une participation moindre venant d
Asie et du Moyen
-
Orient, pour diverses raisons dont
le développement de nouveaux salons dans ces régions du Monde.
Au bilan, ce congrès semble peut
-
être moins tonique, et pousse encore plus chaque acteur, fournisseur,
professionnel, décideur du système de santé, à une réelle réflexion sur le bien fondé clinique de chaque
produit ou avancée technique.
Tendances générales
L
amélioration de la qualité passe par la mise en œuvre d
outils et de méthodes de travail communs
pour améliorer le service rendu.
La réduction des coûts passe par une mise en réseau des infrastructures existantes.
L
édition du RSNA 2009 prolonge les annonces antérieures d
approche par pathologie et non plus par
modalité. L
imagerie du cœur, de cancérologie ou bien de la femme est mise en exergue.
Les aspects techniques à souligner sont
:
-
la généralisation du large tunnel IRM pour répondre aux besoins des patients obèses ou au
développement de l
activité interventionnelle.
-
une attention redoublée sur la dosimétrie en scanner : la notion de reconstruction itérative associée à
la médecine nucléaire s
invite en scanner. Tous le proposent : le temps permettra de voir le bénéfice
réel entre les différentes solutions de reconstruction proposées.
-
la généralisation des serveurs d
application chez les majors : plus de modalités prises en compte, plus
de traitements spécialisés. Solution qu
il faudra rapidement mettre en regard des solutions de PACS qui
évoluent également vers des outils métiers performants.
-
la tomosynthèse : tout d
abord en mammographie où les industriels se sont tous orientés dans cette
voie avec des produits commercialisés ou proches de l
être, dans l
attente de la validation clinique et de
la mise au point du contrôle
-
qualité. L
imagerie pulmonaire lui emboîte le pas.
-
le basculement de la radiologie numérique vers la capture directe : deux industriels proposent
maintenant de franchir le pas à moindre frais avec la solution de la numérisation directe par capteur
amovible. La numérisation indirecte devrait persister encore quelque temps compte tenu de son coût
compétitif.
En France
La régulation du marché a peut
-
être épargné une crise très dure à l
industrie de la santé. Plan de
relance d
une part, plan de rationalisation d
autre part sont les maîtres
-
mots pour relever les défis de
demain.
Tous les acteurs attendent maintenant la mise en œuvre concrète du plan Cancer qui devrait doper les
ventes d
IRM 1,5T.
La rationalisation a commencé par la massification des achats. Elle se poursuit également par la
structuration de l
offre de soins. La loi HPST incite au rapprochement public / privé et se traduit par la
création de GIE ou GCS : principe de coopération soutenu par les professionnels dès lors que ces projets
sont mûrement réfléchis et non improvisés pour faire face à une situation de crise.
Dans le prolongement du maillage du territoire de santé, la téléradiologie s
invite dans le débat pour
faire face à la pénurie de médecins radiologues. Les professionnels rejettent l
interprétation
«
low cost
»
pour plébisciter la téléradiologie, acte médical à part entière comprenant la prescription, l
aide à la
réalisation de l
examen et l
interprétation, le tout faisant l
objet d
une convention entre les deux
parties.
Enfin, l
élément fédérateur le plus fort pourrait bien être le déploiement de PACS inter
-
régionaux
soutenus par les ARS.dans le cadre du futur projet
«
France sans film
»
. Actuellement en phase d
étude
de faisabilité, ce projet positionnerait l
établissement de santé qu
il soit public ou privé comme un client
avec paiement de la prestation à l
examen archivé et non plus comme maître d
œuvre de l
outil
informatique. La solution pourrait aller jusqu
à l
intégration du RIS. Le domaine de l
Imagerie poserait
ainsi la première pierre de l
édifice pour la structuration de l
offre de soins : pourraient suivre les images
non radiologiques puis le dossier
-
patient.
Le Marché de l
imagerie
Les craintes des industriels se sont confirmées pour le marché de l
imagerie aux USA, qui baisse encore
de 20% en 2009 et s
est donc réduit d
une petite moitié en deux ans. Outre la crise économique, les
incertitudes liées aux projets fédéraux de ce pays en sont les causes principales.
Au plan mondial cependant, on constate une stabilité globale du secteur de l
Imagerie, à moduler selon
les produits et les pays. Les marchés de la Chine, de l
Inde et de l
Amérique du Sud (Brésil) sont
toujours en croissance à deux chiffres.
Les majors se sont organisés pour répondre à ces déplacements du marché, en (re)déployant leur
présence, centres de développement, usines de fabrication au plan mondial pour se rapprocher des
marchés porteurs, et en adaptant leurs gammes de produits à la demande.
Dans un contexte de crise, les pouvoirs publics tendent à financer les infrastructures, c
est le cas aux
USA, qui cherchent à améliorer l
accès, la qualité et à maîtriser les coûts de la santé, avec notamment
un plan de 20 milliards $ du gouvernement de M. OBAMA pour le système d
information de santé, qui
vise à renforcer l
efficience, les bonnes pratiques et la structuration de l
offre de soins jusque dans les
zones rurales.
Le marché du film radiologique est globalement en baisse de 10%, la demande des pays en
développement venant compenser la chute massive de celle des pays où les images numériques et les
systèmes d
information d
imagerie se généralisent.
En Europe, si l
Europe de l
Est (Russie notamment), l
Espagne et le Royaume Uni sont très touchés par
la crise, notre pays semble globalement mieux résister.
En France, en effet, la régulation publique semble limiter les effets de la crise économique, et la
puissance publique soutient dans une certaine mesure les infrastructures, avec les Plans Hôpital 2007,
2012, Cancer.
Cependant, une étude récente du SNITEM [3] rend compte d
une baisse de 15% des investissements en
euros constants sur les quatre dernières années, et cette année le nombre d
appels d
offres s
est
notablement réduit, pour un marché des équipements lourds de l
ordre de 85 millions .
Certains investissements sont en effet différés, dans les établissements publics par ralentissement de
l
investissement courant, et dans le privé en raison des incertitudes sur les politiques de
remboursement, ou les décisions de structuration de l
offre de soins des nouvelles ARS. On constate une
baisse du prix moyen des machines achetées, pour partie liée à la concurrence, mais aussi à la
réduction de gamme ou de configuration.
La volonté de
«
massification
»
des achats se manifeste par les appels d
offres récents ou en cours des
Centre Anti
-
Cancéreux, et d
UNIHA, également par un recours notable à l
offre de l
UGAP pour les
équipements lourds. A titre d
illustration, le nombre d
équipements lourds achetés par ce biais a
augmenté de 50% en deux ans.
Le bilan de ces actions est à venir et sera attendu, notamment pour apprécier les conséquences sur la
répartition des achats et le risque craint aujourd
hui de leur
«
banalisation
»
.
On constate enfin une demande en variante d
offres de location ou de leasing en réponse à la pression
sur les investissements des hôpitaux.
Tout ceci est à moduler bien sûr selon les produits
:
L
imagerie en coupe semble préservée, avec le déploiement des scanners pour l
urgence, les
remplacements de machines, et les perspectives du Plan Cancer pour les IRM. Cependant, l
équipement
est encore pointé comme insuffisant, par la Société Française de Radiologie dans son Plan pour
l
Imagerie :
-
D
une part pour mettre en oeuvre les stratégies de diagnostic correspondant à l
état de l
art (manque
d
IRM en urgence notamment). On constate ainsi un poids important (70% en nombre de patients) de la
radiologie conventionnelle par rapport à l
imagerie en coupes, plus élevé que dans les autres pays
comparables.
-
D
autre part pour permettre l
innovation et la poursuite d
une recherche clinique de haut niveau dans
les centres hospitalo
-
universitaires.
Le marché des Ultrasons est en baisse nette de l
ordre de 15% cette année, due principalement au
tassement des achats des cabinets privés. Seuls les appareils portables sont en nombre croissant,
permettant une diffusion aisée de la technique en dehors du service de radiologie.
Le marché de la radiologie conventionnelle est très concurrentiel, notamment avec l
arrivée des
nouveaux acteurs fournisseurs de films dans ce segment. Le nombre de salles est destiné à diminuer
grâce à la productivité apportée par les équipements numériques (50% du temps manipulateur réduit
par l
utilisation des capteurs plans qui évitent la manipulation des cassettes pour la lecture et
l
impression). Le prix de chaque machine reste cependant élevé car les fournisseurs amortissent les frais
d
études et développement.
En médecine nucléaire, le marché reste atone, les nouveaux traceurs sont encore en développement, par
ailleurs le gouvernement annonce un équipement suffisant dans le cadre du Plan cancer.
Même si l
«
avenant 24
»
a permis la diffusion de systèmes de stockage des images numériques dans
les cabinets privés de radiologie, le taux d
équipement en PACS français est encore limité à de l
ordre de
25% des sites. La tendance semble désormais à la mutualisation loco
-
régionale en coopération public
-
privé, favorisée par les pouvoirs publics (cf. ci
-
dessus)
Cette tendance induira vraisemblablement une diminution du nombre des acteurs industriels des
systèmes d
information d
imagerie.
Les Stratégies Industrielles
Les industriels adoptent des plans d
adaptation au marché qui visent à repenser l
offre par rapport à la
crise d
une part, par rapport au besoin spécifique des pays émergents d
autre part.
La réponse à la crise passe par une nouvelle approche industrielle et commerciale dans les pays riches.
Cela se traduit par une rationalisation des unités de fabrication, une approche plus ciblée de la
clientèle. Ainsi, quelle que soit la modalité, les différentes unités de production doivent maintenant
s
inscrire dans le standard de la société.
S
agissant de l
approche de la clientèle, la notion d
approche globale par pathologie depuis le diagnostic
précoce jusqu
au traitement est mise en avant délaissant l
approche par modalité.
Parallèlement, la demande en forte croissance (>10%) des pays émergents comme la Chine, l
Inde et le
Brésil soutient le marché mondial.
Face à ce marché de masse, plusieurs réponses selon l
industriel : des produits spécifiques fabriqués sur
place par des sociétés locales rachetées par les majors, des versions simplifiées des produits
commercialisés dans les pays riches.
S
agissant des fabricants de films, les pays émergents restent des donneurs d
ordre importants dans la
mesure où le passage au tout numérique n
est pas d
actualité, sauf en Chine.
L
année 2009 sera au mieux pour les industriels une année de stabilisation du chiffre d
affaires par
rapport à 2008, une année de baisse de l
ordre de 10% pour les autres. Pour les groupes industriels
multi
-
activités, la branche Santé occupe une position intermédiaire entre la branche Electronique / TV
grand public qui a chuté lourdement et la branche Energie qui continue son ascension.
Si la crise impacte la fabrication et la commercialisation, les industriels préservent le secteur Recherche
et Développement qu
ils considèrent comme indispensable à leur survie. Une recherche certainement
plus tournée aujourd
hui vers l
application que la performance technique pure.
La vente d
équipements semble ne plus suffire aujourd
hui à assurer la pérennité d
une société. Tous les
industriels ont le même discours d
une évolution de leur métier vers le service qui permet de garantir
des revenus réguliers prévisibles et l
affectation de ressources humaines en conséquence.
Pour les sociétés initialement fournisseurs de films, la vente voire le développement en propre
d
équipements de radiologie permet de faire face à l
effondrement du marché de films mais en partie
seulement. La force de ces sociétés tient à leur réseau de distribution qu
elles comptent mettre à profit
pour la distribution de consommables parfois éloignés du domaine de l
Imagerie.
En France
Les équipes commerciales sont toutes en cours de révision de leur organisation et de leurs effectifs,
mettant en avant une approche inter
-
modalités.
La tendance se confirme depuis deux ans d
un marché en retrait sur l
innovation technologique, que ce
soit en privé ou en public. Dans ce contexte, l
industriel a du mal à valoriser les équipes médicales
françaises auprès des usines dans l
allocation de ressources en support clinique.
Pour les industriels, le marché français se caractérise également par un ratio de ressources humaines
allouées par vente largement supérieur à la moyenne mondiale. C
est une des raisons pour lesquelles
certains n
hésitent pas à avancer sur l
idée d
une sélection des dossiers voire des clients potentiels
compte tenu de l
investissement nécessaire à chaque projet.
Le modèle économique du paiement à l
acte (
«
Pay per procedure
»
)
pourrait être une solution pour les
industriels. Il émerge dans le domaine des PACS, avec la garantie de service continu et de pérennisation
des données qui l
accompagne sur une longue durée. Il permet de limiter l
investissement technique et
humain des établissements de santé, et correspond également à la volonté des industriels de
régulariser leur revenu.
Les sociétés asiatiques cherchent des revendeurs sur le territoire national et pourraient prochainement
venir modifier les règles du jeu.
GENERAL ELECTRIC HEALTHCARE
En 2009, GE Healthcare avec un CA de l
ordre 400 à 430 millions $ en Imagerie, a vu une activité stable,
contrairement à d
autres branches du groupe, comme l
énergie, tirée par une demande croissante
mondiale. L
imagerie en coupe représente 60% du CA de GE.
Le projet
«
Healthymagination
»
lancé par la Société dès le début de la crise repense l
offre et la
présence de la société pour s
adapter aux déplacements du marché mondial :
-
baisse du segment de l
imagerie, augmentation du poids du système d
information de santé aux USA,
-
recherche de diminution des coûts du système de santé
-
demande des pays émergents, notamment Chine, Inde, Brésil
Il s
agit ainsi d
étendre la gamme d
équipements par simplification (gamme BRIVO) de la gamme
existante, et par ailleurs d
investir sur les activités de conseil et des technologies de l
information.
Ces raisonnements se déclinent en France. Ainsi, l
organisation orientée client évolue début 2010 vers
un responsable grand compte qui sera l
interlocuteur transversal des dirigeants du site client, avec des
interlocuteurs plus spécialisés par gamme de produits, ou, et c
est nouveau, par
«
organe
»
(
ex.
Cardiologie) transversal aux gammes de produits, pour un suivi des clients plus régulier et continu. En
médecine nucléaire, l
interlocuteur traitera des machines comme des traceurs.
GE s
adresse également au marché de la recherche, avec des équipements spécifiques de recherche
clinique et pré
-
clinique, et souhaite développer son activité avec l
industrie pharmaceutique dans le
processus de développement des nouveaux médicaments, qui fait appel de plus en plus à l
imagerie du
petit animal.
Comme les autres majors des équipements d
imagerie, GE pose la question de la valorisation des
prestations de service associées en France aux achats d
équipements : études d
implantation,
formations et support d
application.
En terme de technologie :
-
Présentation de la nouvelle Gamma
-
caméra SPECT couplée à un scanner 16 coupes
-
Nouvel algorithme de reconstruction ASIR (Adaptative Statistical Iterative Reconstruction) pour la
réduction de dose scanner, et développements en cours pour un futur nouvel algorithme
«
MBIR
»
-
Sénologie : intégration des images de mammographie dans l
échographe, élastographie à compression
manuelle, biopsie virtuelle pour l
aide au geste avec repérage magnétique.
-
Elastographie en IRM annoncée pour mi
-
2010
-
Nouvelle table os
-
poumons à capteur plan
-
GE étend sa gamme d
IRM dédiée aux extrémités par rachat de la société ONI.
PHILIPS HEALTHCARE
Le groupe PHILIPS enregistre en cette année 2009 une baisse globale de son chiffre d
affaires de 10
à15% répartie comme suit entre ses trois branches d
activité :
-
santé : résultats stables par rapport à l
année 2008, avec un bilan particulièrement positif pour
l
électronique médicale qui s
explique par l
ouverture de nouveaux bâtiments
-
écran et électronique grand public : c
est dans ce domaine que la décroissance est la plus significative
à 20%.
-
éclairage : baisse de 10%
Concernant la branche Santé, le marché se maintient en partie grâce à la croissance supérieure à 10%
des pays émergents alors que le marché nord
-
américain s
écroule de 20%. Contrairement à l
idée d
un
marché bas de gamme dans ces pays émergents, on peut citer à titre d
exemple que PHILIPS a
enregistré sur l
année passée plus de ventes de scanner haut de gamme ICT en Chine qu
aux USA, avec
un prix moyen unitaire de l
ordre de 2 millions $. Parallèlement, PHILIPS propose dans ces pays des
produits d
entrée de gamme par rachat de sociétés existantes sur place.
L
évolution du marché engage la société PHILIPS à réagir tout d
abord en interne en lançant le
programme
«
Transform
»
de rationalisation des usines avec comme objectif d
harmoniser les principes
de fabrication des différentes lignes de produits. PHILIPS annonce également un changement dans
l
approche de sa clientèle : confirmation de l
approche sur un cycle de diagnostic que ce soit la femme,
le cœur ou la cancérologie et non plus approche par modalité d
imagerie ; sélection des clients
potentiels.
Les résultats de l
année 2009 marquent une diminution de 3% avec des contrastes saisissants entre
modalités : année exceptionnelle en cardio
-
vasculaire à la hausse de 200% qui s
explique par les outils
interventionnels proposés, poursuite du recul de la radiologie conventionnelle entre 30 et 40%. Entre les
deux, le marché de l
imagerie en coupe est stable en nombre mais en recul s
agissant du prix unitaire,
tout comme le marché de la médecine nucléaire. Le marché de l
échographie est particulièrement
impacté par le recul des investissements dans le privé en lien avec la décote du deuxième examen.
Au plan technologique, les points les plus marquants sont :
-
scanner : principe de reconstruction itérative i Dose sur les appareils haut de gamme Brilliance 64 et
ICT
-
élargissement du recrutement du serveur
«
Portal
»
à d
autres modalités que le scanner. Disponible
maintenant pour la médecine nucléaire, en WIP pour l
IRM.
-
pas de nouveauté majeure en IRM : nouvelle interface EWS qui sera implémentée dans un second
temps sur les autres modalités ; nouvelles antennes ; début de commercialisation d
un système HIFU
dénommé
«
Sonalleve
»
pour le traitement du fibrome utérin.
-
PET/MR en version pré
-
commerciale installé en quelques exemplaires au niveau Monde (1 ou 2 en
France).
-
poursuite des développements en tomosynthèse pour la mammographie.
-
échographie : élastographie en WIP sur le foie, fusion d
images.
SIEMENS HEALTHCARE
Le Groupe Siemens emploie 450 000 personnes, avec un chiffre d
affaires de 60 milliards , se
répartissant en trois branches : Energie (10 milliards ), Industrie et transport (39 milliards
)
et Santé
(11 milliards ).
Le secteur énergie est encore en forte croissance, notamment par rachat d
activités dans le domaine des
énergies nouvelles, alors que le secteur Santé s
est maintenu en 2009.
Pour le secteur Santé, il s
agit à présent de consolider les diverses activités acquises dans les années
récentes : diagnostic in vivo, diagnostic in vitro et système d
information. L
idée est de pousser chaque
technologie diagnostique vers ses meilleures performances, et d
apporter toutes les données
pertinentes sur le poste de travail du médecin via le système d
information.
Siemens investit pour ce secteur 10% de son chiffre d
affaires dans la recherche, y compris pour les
technologies de rupture (par exemple : le guidage magnétique pour l
interventionnel ou l
imagerie
hybride avec le MR
-
PET).
Au niveau global, la société a réparti sa présence sur les 3 grandes zones mondiales depuis plusieurs
années, présentant une gamme complète de produits distribuée sans distinction au niveau mondial.
Siemens cherche à optimiser l
exploitation de ses produits, en terme de productivité et d
utilisation : par
exemple le système
«
.dot
»
qui offre des protocoles d
examens adaptatifs automatisés pour l
IRM,
permettant l
utilisation par des manipulateurs non experts, apporte au service la possibilité d
une plus
grande
«
polyvalence
»
des opérateurs. Le nouveau système
«
ABVS
»
permettant un balayage
automatique reproductible en échographie va également dans le sens de la facilité d
usage de
l
équipement.
Au plan technique :
-
La principale annonce concerne le nouveau PACS, et surtout l
environnement successeur de l
interface
utilisateur Syngo pour les modalités en coupe, et l
an prochain pour la mammographie, puis
l
échographie : Syngo via est un serveur d
applications de traitement avancés pour les modalités
Siemens et autres marques, qui permet le
«
prétraitement
»
et le post
-
traitement des images, et
interfacé avec les principaux PACS du marché. Selon les préconisations du radiologue, les premiers
traitements sont effectués avant la présentation de l
examen sur la console, pour limiter le temps
médecin et le réserver à l
interprétation. L
interface utilisateur est sur poste client léger. Le
dimensionnement s
effectue à la demande et évolue en fonction du plateau technique. Cet
environnement est également accessible par upgrade d
une console existante.
-
Deux nouvelles IRM à large tunnel 3T et 1,5T, qui franchissent notamment une nouvelle étape en
densité des antennes (jusqu
à 64 canaux) et en productivité.
-
Le nouvel algorithme IRIS de reconstruction itérative permet la réduction de dose des examens
scanner.
Enfin Siemens décline en France la stratégie amorcée par le rachat de CTI en 2004, par l
installation en
région parisienne d
une unité de production de marqueurs FDG, et à terme le développement de
nouveaux marqueurs.
En matière de recherche, la société équipera fin 2010 en IRM (deux équipements 3T et un 7T) le nouvel
Institut du Cerveau et de la Moelle de la Salpêtrière. Avec le centre Neurospin déjà opérationnel, il
s
agit de renforcer la présence de la société dans la recherche médicale française et les neurosciences.
TOSHIBA MEDICAL
Toshiba est un consortium qui pèse 75 milliards $ et dont l
activité est répartie en quatre branches :
-
électronique : 19%
-
électroménager : 9%
-
TV et produits vidéo : 34%
-
infrastructure sociale : 33% regroupant énergie, industrie et médical
La part du médical représente 5% du total soit 4 milliards $ de CA et mobilise 7 500 personnes au sein
du groupe.
Le scanner est le fer de lance de Toshiba puisqu
il représente 40% de son CA devant les modalités XR
et échographie qui représentent chacune 20% du CA. La part de l
IRM encore modeste à 10% du CA tend
à progresser sur le marché.
La situation mondiale de crise n
infléchit cependant pas les ressources allouées à la RD qui s
élève à
14% du CA, réparties sur trois sites mondiaux : Japon, USA (Chicago), Ecosse. L
innovation est
clairement orientée aujourd
hui vers la
«
clinical value
»
ou comment mieux traiter dans une solution
économique.
Toshiba réfléchit à une approche vers le diagnostic interventionnel.
Pour répondre au marché de masse des pays émergents, Toshiba fabrique une ligne de produits d
entrée
de gamme fabriqués en Chine destinés exclusivement aux pays émergents, réservant la fabrication de
ses produits
«
Premium
»
au Japon.
En France, Toshiba fait le choix d
une commercialisation ciblée. Alors que la société dispose d
une
gamme complète à l
instar des trois majors, seules quatre modalités sont présentes au plan national :
IRM, scanner, angiographie et échographie.
Toshiba France, 100 personnes au total, est structurée autour de trois divisions :
-
la division ultrasons, qui représente la part majoritaire du CA avec plus de 30%
-
la division équipements lourds, qui approche les 30%
-
la division services, qui approche les 30% avec une part croissante
Le bilan de l
année fait apparaître une compétition effrénée particulièrement dans le secteur privé.
L
échographie a été la plus touchée avec un recul de l
ordre de 20% du marché, impact fort pour
TOSHIBA qui se place n°1 en France sur cette modalité dans le segment de la radiologie.
La société annonce clairement sa volonté de renforcer sa position de fournisseur d
équipement lourd en
se positionnant sur tous les dossiers.
La société développe son approche par pathologie à travers divers partenariats comme celui avec l
IGR
dans le domaine de l
échographie de contraste en cancérologie.
Au plan technologique, les principaux points marquants sont :
-
généralisation du tunnel élargi sur la modalité IRM et lancement d
une IRM 3T
-
prise en compte de la réduction de dose en scanner
-
solution de serveur d
applications Web Vital Image, actuellement proposé sous forme de partenariat
avec la société Vital Image.
HITACHI MEDICAL SYSTEMS
Le groupe Hitachi réalise 100 milliards $ de CA dans le Monde. L
activité d
imagerie médicale représente
1,3% du CA avec une répartition de 60% pour l
imagerie en coupe et 40% en échographie.
L
élément majeur de cette année est l
effondrement du marché de l
échographie et se traduit par une
baisse de 18% en valeur.
En France, ce marché qui représente une part importante du CA de la société a été ébranlé par la décote
du deuxième examen dans le secteur privé, sans possibilité de contrecarrer cette décroissance avec de
nouveaux produits comme les échographes portables qui n
apparaissent pas dans son catalogue.
Face à ce constat de fragilisation du marché de l
échographie, HITACHI a la volonté d
équilibrer ses
parts de marché en renforçant sa position sur le secteur des imageurs en coupe, avec le handicap de ne
pas disposer à ce jour de modalité IRM ou scanner qui colle au modèle de remboursement français.
En effet, la société est leader sur le marché mondial de l
IRM ouverte avec plus de 5 000 exemplaires
installés mais seulement 2 en France et dispose actuellement d
un scanner de classe 2 alors que le
marché français est typiquement haut de gamme.
Une annonce d
IRM 2T d
ici 2 à 3 ans et l
arrivée d
un scanner de classe 3 en juin 2010 devrait permettre
à Hitachi de se positionner sur le marché français dans de meilleures conditions.
Sur ces modalités, Hitachi n
affiche pas un objectif de part de marché quantifiée mais recherche une
lisibilité auprès de la clientèle. Cette volonté est illustrée par l
adhésion d
Hitachi au SNITEM en octobre
2009.
La prolongation de cette nouvelle ambition devrait se traduire concrètement par une adaptation des
forces de vente dès janvier 2010 (actuellement 80 personnes au total dans la structure HITACHI),
permettant une approche globale et ciblée de la clientèle qu
elle soit publique ou privée.
Au plan technologique, les points marquants sont :
-
nouveau scanner Senaria 32/64 coupes en juin 2010
-
nouvelle plateforme échographique Prerius multidisciplinaire mettant l
accent sur le confort de
l
opérateur et élastographie comme alternative à la biopsie (sein, foie, rein, thyroïde)
-
sonde
«
C
-
mute
»
adaptée à toutes les applications rompant avec le principe technologique de la
sonde à cristaux,
AGFA HEALTHCARE
Comme les autres majors fournisseurs de films, Agfa Healthcare (7 000 personnes, dont 450 en France)
1 / 8 100%