Imagerie ORL
Mis à jour le 13/08/2010 par
SFR
Imagerie ORL
Philippe Halimi (1), Eléonore Tollard (2)
(1) Service de Radiologie
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Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris
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France
(2) Service de Radiologie
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Hôpital Charles Nicolle, Rouen
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France
Le cru 2005 du RSNA en imagerie tête et cou était loin d'être exceptionnel. Deux points sont à noter :
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d'une part, une participation importante des équipes chinoises aux sessions scientifiques puisqu'à elle
seule, la Chine a produit 25 % des communications orales des sessions scientifiques en imagerie ORL.
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d'autre part, le caractère peu innovant des communications présentées reprenant bien souvent des
thèmes déjà largement abordés dans les journaux scientifiques.
Ce dernier point est d'ailleurs un peu la conséquence de l'ouverture très large à la Chine qui aboutissait
par exemple lors de la session sur l'imagerie du pharynx à ce que la moitié des communications soient
publiées par des équipes chinoises, toutes traitant de séries très importantes de cancer du cavum, mais
sans originalité.
Enfin, les communications sur les pathologies inflammatoires sinusiennes et sur les pathologies de
l'oreille et du larynx étaient extrêmement peu nombreuses par rapport aux années précédentes.
1
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Glandes salivaires
Une session a été consacrée à ce sujet qui était abordé sous l'angle de la diffusion, de la spectroscopie
et de la perfusion. La diffusion a fait l'objet de deux présentations, qui confirment que l'ADC diminue
dans les lésions tumorales malignes.
Ce fait a déjà été établi dans la littérature (1). Il existe des différences significatives entre tumeur
bénigne et maligne, mais il est encore difficile d'utiliser ce coefficient pour un patient donné dans la
mesure où il existe un certain recouvrement des valeurs entre les deux groupes de tumeurs.
La spectroscopie protonique monovoxel avec temps d'écho long pourrait apporter également des
arguments en faveur de la nature maligne des lésions (pic de choline).
Ce travail est à rapprocher d'une étude récente publiée dans Radiology (2) et qui montre que la
spectroscopie est d'une aide importante pour la caractérisation des lésions tumorales des parotides
(rapport choline (créatine)).
La séquence de perfusion MR montre une bonne sensibilité et une bonne spécificité (supérieure à 85 %)
dans le diagnostic de tumeur maligne parotidienne quand la diminution de l'intensité maximale du
signal est supérieure à 25 %.
On voit donc que se met en place tout un arsenal IRM qui, associé aux séquences classiques, permet
d'apporter une aide précieuse pour la caractérisation et en particulier pour le diagnostic de malignité
avec ce que ce diagnostic implique en terme de risque vis à vis du nerf facial.
Comme l'année dernière, l'équipe de Hambourg a présenté des travaux sur l'étude fonctionnelle des
parotides en imagerie de diffusion et en sialographie MR sans et après stimulation par un sialogogue qui
permettrait d'améliorer les résultats de la sialo
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MR.
2
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Ganglions cervicaux
Cette séance était centrée sur le diagnostic des adénopathies cervicales malignes qui reste un problème
non résolu par l'imagerie morphologique classique scanner et IRM, en particulier pour les patients N0
clinico
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radiologiques qui continuent d'être opérés par curage à cause d'un manque de sensibilité de
l'imagerie.
Trois communications (une Chinoise, une Egyptienne et une Belge) se sont intéressées à l'imagerie de
diffusion pour caractériser les adénopathies cervicales malignes.
L'étude la plus intéressante et totalement originale, présentée par une équipe belge de Louvin a montré
des résultats particulièrement spectaculaires, puisque ces valeurs de coefficient de diffusion étaient
significativement différentes entre adénopathie inflammatoire et adénopathie métastatique et ce y
compris lorsqu'on s'intéressait aux ganglions inférieurs à 1 cm, ce qui ouvre des perspectives
intéressantes chez les patients N0 clinico
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radiologiques.
Ces résultats restent à mettre en balance et à confronter à ceux du TEP et du ganglion sentinelle.
3
- Orbites, Sinus et base du Crâne
Une présentation intéressante a comparé l'imagerie volumique TDM par capteurs
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plans à celle des
scanners appliqués à la base du crâne.
Les résultats sont meilleurs avec l'imagerie capteurs
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plans, en particulier avec une baisse des fausses
images (pseudo
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foramens, pseudo
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déhiscences).