Martine decouvelaere (1), Carine Le Floc'h (2)
(1) Hospices Civils de Lyon, (2) C.H.U. Montpellier
Introduction
Le 6 Octobre 2003 le prix Nobel de physiologie ou de médecine a été attribué conjointement à Paul C.
LAUTERBUR et Peter MANSFIELD
«
pour leurs découvertes concernant l'imagerie par résonance
magnétique
»
. Cependant, cette année est marquée moins par de grandes révolutions dans ce domaine
que par de nombreuses évolutions techniques, dans la continuité des années précédentes : meilleure
homogénéité du champ magnétique, amélioration de la chaîne radiofréquence (RF), multiplication des
antennes multi
-
éléments, apparition d'une gamme complète d'antennes pour les machines 3 teslas (T)
liées à des applications avancées dans tous les domaines.
L'objectif poursuivi par tous les constructeurs est focalisé cette année sur deux points principaux : plus
de signal et/ou de rapidité d'acquisition d'une part, moins de bruit et plus de convivialité pour le patient
d'autre part. On recherche en particulier la possibilité d'acquisitions
«
corps entier
»
de bonne
résolution.
Les principaux développements sont d'abord réalisés sur les équipements 3 T et 1,5 T avec pour certains
fournisseurs le renouvellement de leur gamme de machines. Une partie des nouvelles fonctionnalités
est ou sera transférée courant 2004 aux machines de bas ou moyen champ, qui ne font pas l'objet de
développements propres cette année.
Les applications cliniques des machines 3 T se développent, bénéficiant des progrès technologiques
visant à réduire les inconvénients connus de cette intensité de champ magnétique : distorsions,
artéfacts, SAR (Specific Absorption Ratio) augmenté. Ainsi, on peut en neurologie, grâce à la haute
résolution, détecter des pathologies ou affiner des diagnostics difficiles à 1,5 T. L'imagerie fonctionnelle
et la spectroscopie bénéficient aussi du rapport signal sur bruit augmenté. Cependant, la sensibilité aux
artefacts nécessite d'être particulièrement vigilant tout au long de l'examen.
Le marché mondial s'oriente donc vers les machines 3T qui fonctionnent maintenant en routine clinique,
tandis que les machines ouvertes continuent leur progression. Mais la prédominance reste sur les
machines à 1,5 T, qui représentent 42% de la base installée [1].
Au niveau français, le marché est fortement orienté vers le 1,5 T, 71% de la base installée [1], alors
que les recommandations du ministère visent à introduire des machines à 3 T dans les grands centres
hospitaliers ayant une composante recherche ou adossés à des centres de recherche. De l'ordre de 5
machines 3 T de recherche sont installées et la première machine de routine a été installée à Paris en
décembre 2003.
I
- TENDANCES
Si les machines 3 T ont été présentées par la majorité des constructeurs en 2002 et sont aujourd'hui
utilisées en routine clinique pour le corps entier (hors France), les améliorations attendues sur ces
machines comme sur les 1,5 T étaient liées à la qualité d'image, à la rapidité d'acquisition et à la
diminution du bruit (nuisance sonore). En effet, les examens IRM, malgré leur caractère non invasif,
étaient jusque là desservis par leur longueur de réalisation, particulièrement ressentie en France avec la
pénurie d'équipement que l'on connaît, et par leur niveau de bruit. C'est sur ces points que les
industriels se sont penchés en 2003.
L'ensemble des évolutions conduit :
-
à l'introduction de nouvelles machines notamment pour PHILIPS avec ACHIEVA 1,5 T et 3 T, pour
SIEMENS qui complète sa gamme avec AVANTO 1,5 T et pour TOSHIBA qui remplace sa machine Excel
Art par la machine VANTAGE 1,5 T.
-
à l'amélioration des machines existantes, dès aujourd'hui pour GEMS et d'ici deux ans pour SIEMENS
sur les machines Symphony, Sonata et Trio.
Comment obtenir plus de signal ou gagner en temps d'acquisition ?
Selon les fournisseurs, les modifications portent sur tout ou partie des caractéristiques influant sur le
rapport signal sur bruit, ou les
«
distorsions
»
:
homogénéité du champ, puissance et pente des
gradients, chaîne radiofréquence (électronique et informatique de mise en forme des impulsions et
biprocesseur rapide
-
environ 3 GHz
-
augmentation du nombre de canaux et de convertisseurs en
réception), nouvelles antennes multi
-
éléments, nouvelles techniques et séquences d'acquisition.
Comment faire moins de bruit quelque soit le type de séquence ?