Par Baptiste Morel et Hubert Ducou le Pointe
- Panorama des méthodes d
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optimisation de doses en radiologie pédiatrique (1)
L
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article de Radiographics rappelle toutes les possibilités d
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optimisation de doses en radiologie pédiatrique. Il débute sur un rappel
des différentes valeurs accessibles pour estimer la dose délivrée, en particulier lors d
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un scanner. Le CTDIvol traduit la dose
moyenne délivrée dans le volume scanné d
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un fantôme en mGy, que l
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on peut ensuite multiplier pour obtenir le produit dose
longueur (PDL, en mGy.cm) puis convertir en dose délivrée adaptée à l
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âge et à la taille du patient (en Sievert). Les objectifs
sont ensuite de rappeler à la communauté médicale les véritables risques des rayonnements de faible intensité, de promouvoir le
recours à une imagerie non irradiante (échographique ou IRM), d
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encourager le dialogue avec le radiologue afin d
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adapter au
mieux le recours à l
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imagerie. Les auteurs insistent également sur l
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intérêt d
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évaluer sa pratique professionnelle, en suivant la
méthodologie suivante :
«
plan, do, study, act
»
, afin de réduire les inefficacités en développant des actions ciblées, en
recueillant puis en étudiant les données pour finalement apporter un retour sur le problème initial aux équipes concernées. Enfin,
il existe des données DICOM-SR (structured report) utiles pour le recueil et le suivi des données liées aux examens d
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imagerie.
- Quels sont les risques d
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une exposition de la thyroïde lors d
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un scanner cervical pédiatrique ? (2)
La thyroïde est un des organes les plus radiosensibles chez les enfants. Lors d
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explorations scanographiques cervicales, la
thyroïde est directement exposée aux faisceaux de rayons X, à l
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origine d
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une dose reçue non négligeable. L
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étude de
Spampinato et al. cherche à évaluer le plus précisément possible la dose délivrée à la thyroïde et son incidence sur le risque de
cancer. Ce calcul est complexe car il existe une grande variabilité de morphotype et les doses estimées se basent sur des
fantômes, dont le diamètre doit être proche de celui des enfants. La dose moyenne délivrée à la thyroïde était de 31
±
18 mGy
(pour les garçons) et 34
±
15 mGy (pour les filles) et ne variait pas significativement selon l'âge et le genre. En revanche le risque
d
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incidence de cancer était le plus élevé pour les très jeunes filles (0.2 %) et le plus faible pour les garçons adolescents (0.01
%).
-
EPI
-CT : informations sur une étude internationale sur les doses délivrées en scanner et le risque de survenue de
cancer (3)
Le scanner est une modalité d
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imagerie dont l
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utilisation augmente de façon exponentielle. Le but de l
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étude EPI-CT est de créer
une cohorte internationale (8 pays européens) de patients âgés de moins de 21 ans ayant eu un scanner avec un suivi à long
terme. Ceci permettra de décrire l
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utilisation du scanner en pédiatrie et chez les jeunes adultes dans le temps et selon les pays,
et d
’
améliorer l
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estimation individuelle des doses par organe avec le calcul de risque de développer des pathologies néoplasiques
ou non (cardiovasculaires par exemple). Un recueil automatisé des données épidémiologiques et radiologiques via les RIS et les
PACS sera effectué. Cette étude épidémiologique de grande échelle va tenter d
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apporter des réponses les plus précises possibles
quant à l
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utilisation et aux conséquences du scanner diagnostique.
1. Greenwood TJ, Lopez-Costa RI, Rhoades PD, et al. CT Dose Optimization in Pediatric Radiology: A Multiyear Effort to Preserve
the Benefits of Imaging While Reducing the Risks
. Radiogr Rev Publ Radiol Soc N Am Inc. 2015;140267.
2. Spampinato MV, Tipnis S, Tavernier J, Huda W. Thyroid doses and risk to paediatric patients undergoing neck CT
examinations
. Eur Radiol. 2015;
3. Bosch de Basea M, Pearce MS, Kesminiene A, et al.
EPI
-CT: design, challenges and epidemiological methods of an
international study on cancer risk after paediatric and young adult CT. J Radiol Prot Off J Soc Radiol Prot. 2015;35:611
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