faiblement irradiant, la dose glandulaire
délivrée par un cliché de haute énergie
étant le cinquième de celle délivrée par un cliché standard de basse énergie [3].
Plusieurs applications cliniques potentielles sont envisageables. La première est la clarification
d
’
anomalies mammographiques équivoques, telles qu
’
une zone de distorsion architecturale ou une
anomalie vue sur une seule incidence. Une autre application pourrait être la détection de lésions
occultes en mammographie conventionnelle, en particulier dans les seins de densité élevée lorsqu
’
il
existe une lésion suspecte à la palpation clinique ou en échographie (Fig 2). L
’
angiomammographie
pourrait également être utile dans le bilan d
’
extension local en détectant, de façon comparable à l
’
IRM
mammaire, les formes multifocales sous
-
estimées par la mammographie conventionnelle.
Enfin, l
’
angiomammographie pourrait s
’
avérer être un outil utile dans la recherche d
’
une récidive
tumorale sur sein traité, là où la mammographie a une mauvaise sensibilité de 55 %
-
67 %, et dans
l
’
évaluation sous chimiothérapie néo
-
adjuvante [4].
L
’
IRM bénéficie quant à elle de l
’
optimisation des séquences de diffusion, qui montrent leur utilité dans
la caractérisation des anomalies restant équivoques après analyse morphologique et dynamique dans
les études récemment publiées. Schématiquement, un hypersignal en diffusion avec une mesure
diminuée de l
’
ADC (Apparent Coefficient Diffusion) oriente vers une cellularité élevée et une
classification Bi
-
Rads péjorative. À l
’
inverse, un ADC élevé oriente vers la bénignité [5]. D
’
autres
applications de la diffusion sont utiles, telles que l
’
évolution de l
’
ADC sous chimiothérapie néoadjuvante
comme marqueur d
’
efficacité, la caractérisation ganglionnaire ou la différenciation entre récidive et
radionécrose.
L
’
imagerie sénologique bénéficiera également dans un avenir proche des applications de l
’
imagerie
optique. Le principe général de ces techniques est de faire traverser un objet par de la lumière pour
obtenir les propriétés internes, qui varient suivant sa nature et son fonctionnement. La mammographie
optique est une méthode encore expérimentale d
’
imagerie fonctionnelle qui utilise l
’
émission de lumière
presque infrarouge (700
-
1000nm) à travers le sein vers des photorécepteurs. Elle repose sur l
’
absorption
des IR par l
’
hémoglobine et les changements vasculaires associés aux cancers du sein. Les émissions
répétées avec des angles différents permettent d
’
obtenir une image tridimensionnelle après
reconstructions mathématiques. Cette technique présente l
’
avantage de ne pas utiliser de rayonnement
ionisant. L
’
un des objectifs est d
’
intégrer cette information fonctionnelle avec la mammographie et l
’
IRM
[6].
Dans le domaine de l
’
imagerie du pelvis féminin, et plus particulièrement celui de la caractérisation des
masses annexielles, les séquences d
’
IRM de perfusion et de diffusion ont bénéficié d
’
optimisations
récentes et constituent un complément utile aux séquences morphologiques classiques.
Les séquences dynamiques injectées
Ellepermettent d
’
analyser la courbe de rehaussement des portions tissulaires des masses par
comparaison au myomètre. Une courbe de rehaussement oriente vers la bénignité lorsqu
’
elle est faible
et progressive, vers une malignité intermédiaire si elle est modérée en
«
plateau
»
, et devient
spécifique du caractère malin invasif d
’
une tumeur s
’
il elle est pré
-
décalée par rapport au myomètre [7].
L
’
imagerie de diffusion
Elleest également exploitable pour la caractérisation des masses annexielles complexes. L
’
absence
d
’
hypersignal b1000 de la portion solide a une excellente valeur prédictive positive en faveur de la
bénignité. Un hypersignal b1000 est moins spécifique de malignité, car retrouvé également dans
certaines tumeurs bénignes cellulaires (fibromes ovariens). La diffusion a par ailleurs montré son
efficacité dans le bilan d
’
extension des cancers ovariens en améliorant la caractérisation ganglionnaire
et la détection des implants de carcinose péritonéale [8].
Références
1. Scaperrotta G, Ferranti C, Costa C, et al. Role of sonoelastography in non
-
palpable breast lesions. Eur
Radiol 2008; 18:2381
-
2389.
2. Gur D, Abrams GS, Chough DM, et al. Digital breast tomosynthesis: observer performance study. AJR
Am J Roentgenol 2009; 193:586
-
591.
3. Dromain C, Balleyguier C, Adler G, Garbay JR, Delaloge S. Contrast
-
enhanced digital mammography.
Eur J Radiol 2009; 69:34
-
42.
4. Dromain C, Balleyguier C, Muller S, et al. Evaluation of tumor angiogenesis of breast carcinoma using
contrast
-
enhanced digital mammography. AJR Am J Roentgenol 2006; 187:W528
-
537.
5. De Bazelaire C, Pluvinage A, Chapelier M et al. Diffusion en IRM mammaire. J radiol 2010 ; 91 : 394
-
407.
6. Tromberg BJ, Pogue BW, paulsen KD et Al. Assessing the furur of diffuse optical imaging technologies
for breast cancer management. Med. Phys. 2008;35.
7. Thomassin
-
Naggara I, Perrot N, Salem C, Bazot M. techniques IRM de caractérisation des masses
annexielles. Imagerie de la femme 2007 ; 17 : 179
-
84.
8. Thomassin
-
Naggara I, Jalaguier Coudray A, Roussel A, Fournier L, Bazot M. IRM de diffusion et
tumeurs annexielles. Imagerie de la femme 2010 ; 20 : 67
-
73.
Figures
A B
Figure 1
: Tomosynthèse. Carcinome canalaire infiltrant. Le cliché de tomosynthèse (A) permet de
mettre plus clairement en évidence les spicules de la lésion du quadrant supérieur profond à gauche, par
comparaison à la mammographie (B).
Figure 2
: Angiomammographie double énergie. Carcinome canalaire infiltrant. L
’
angiomammographie
permet de mettre en évidence une prise de contraste suspecte de l
’
union des quadrants internes droits
profonde, non visible sur la mammographie, dans un sein de densité 4.