PARTIE 1 : RESTITUTION DE CONNAISSANCES
1) La sélection naturelle
A partir d’un exemple de votre choix, montrer que la sélection naturelle peut conduire à des différences dans
la fréquence des allèles entre deux populations d’une même espèce.
Présentez votre réponse sous la forme d’une mini-synthèse organisée (une dizaine de lignes par partie)
INTRODUCTION :
Parmi les innovations génétiques (mutations ponctuelles, duplication de gènes…), beaucoup sont
défavorables : leurs conséquences phénotypiques présentent un handicap pour l’individu qui en hérite et la pression
sélective ne permet pas de maintenir dans la population ces nouveaux allèles. En revanche, certaines innovations
peuvent au contraire se révéler avantageuses : dans des conditions de milieu données, les individus qui les portent ont
une plus grande probabilité de parvenir à la maturité sexuelle et de se reproduire.
Le cas de la phalène du Bouleau est un exemple emblématique de l’évolution par sélection naturelle. La phalène du
bouleau, ou Biston betularia, est un papillon de nuit blanc moucheté de noir (forme dite « claire » ou morphe typica).
Le jour il passe souvent inaperçu car il se repose, immobile, les ailes déployées, sur les troncs clairs des bouleaux. En
1848, une variété noire (forme dite « mélanique » ou morphe carbonaria), est observée pour la première fois à
Manchester, ville industrielle d’Angleterre.
Afin d’illustrer le mécanisme de la sélection naturelle, nous verrons dans un premier temps que des populations
contemporaines de phalènes présentent des fréquences alléliques différentes des populations autochtones et que ces
fréquences peuvent être reliées à des conditions de milieu distinctes. Ceci nous amènera à comprendre ensuite qu’un
processus de sélection naturelle, exercé par la pression de prédation, est la cause des différences de fréquences
alléliques des deux populations.
1. DES POPULATIONS CONTEMPORAINES DE PHALENES PRESENTENT DES FREQUENCES ALLELIQUES
DIFFERENTES RELIEES A DES CONDITIONS DE MILIEU DISTINCTES.
La mutation à l’origine de la forme mélanique est une mutation dominante d’un gène autosomique. Ce gène,
présente ainsi deux allèles C et c, gouvernant la couleur du papillon : les individus C//C et C//c sont mélaniques
(noirs) et les individus c//c sont clairs. Jusqu’au XIX
e
siècle, la forme claire prédominait largement dans les
populations britanniques de Phalènes. Mais à partir des années 1850, la fréquence de la forme mélanique s’est
accrue rapidement dans les régions les plus industrialisées : celle-ci s’adapte si bien qu’en 1895, 98% des phalènes
de Manchester sont noires. Tandis que dans le même temps la forme mélanique a conquis d’autres zones
industrielles mais aucune zone rurale, la forme claire est restée prédominante en zone rurale.
2. UN PROCESSUS DE SELECTION NATURELLE EST EXERCE PAR LA PRESSION DE PREDATION.
En 1896, un spécialiste anglais des papillons, James William Tutt propose une explication à ce phénomène dans le
cadre de la théorie darwinienne de l’évolution : dans les régions industrielles, la suie et le dioxyde de soufre font
mourir le lichen qui recouvre et éclaircit le tronc des bouleaux. Les troncs laissent alors apparaitre la couleur noire
d’origine de leur écorce; en conséquence, les phalènes sombres mieux camouflées, seraient moins souvent
attrapées que les claires par les oiseaux. Cet exemple pourtant limpide n’a pas eu à l’époque le retentissement
escompté auprès des biologistes.
Ce n’est que soixante ans plus tard, entre 1955 et 1956, que Bernard Kettlewell (Oxford), a mené une étude sur le
terrain qui a permis de mieux comprendre l’évolution des populations de phalènes. Celui-ci mène deux
expériences de front :
- 1
ère
expérience : Kettlewell lâche 3 papillons de chaque couleur à proximité de troncs et il les surveille d’une
cachette. Il effectue cette procédure à la fois dans une forêt polluée à Birmingham et dans une autre non
polluée dans le Dorset.
Résultat : dans la forêt non polluée la forme sombre est cinq fois plus trouvée et mangée par les oiseaux que
l’autre. A l’inverse dans la forêt polluée, les papillons sombres sont trois fois moins attrapés que les clairs.