Intérêt et limites des différentes méthodes d’imagerie
Gérard Morvan, Valérie Vuillemin, Henri Guerini, Fabrice Thévenin
Imagerie Léonard de Vinci. Paris
La boite à outils du radiologue contient de nombreux instruments d’imagerie, qu’il convient d’utiliser
à bon escient, de la manière la plus utile, la moins agressive et la plus économique possible.
1. Clichés simples
Les clichés simples se résument le plus souvent, quand ils ‘agit d’étudier une épaule douloureuse
stable, des très classiques « faces » en trois rotations et d’un profil de Lamy. Ces clichés de face, dont
la motivation initiale était parfaitement logique, ne sont pas dépourvus d’inconvénients. Ils ont en
particulier plusieurs lacunes majeures décrites dans l’exposé Le cliché de face vraie de Railhac
compense ces lacunes. Nous suggérons, sur la base d’une étude personnelle comparative, étudiant
toutes les structures analysables de l’épaule sur les faces « 3 rotations » habituelles et sur une face
de Railhac, d’introduire cette dernière incidence dans les bilans habituels de l’épaule.
2. Echographie
La sémiologie de l’échographie de l’épaule est maintenant bien connue. Elle peut se résumer à une
vingtaine d’images-clef dont la valeur est établie (sensibilité, spécificité, VPP, VPN..). La dernière
avancée sémiologique significative nous parait être la théorie des « cordes » proposée par l’un
d’entre nous. Les tendons de la coiffe sont comparables à un tissu dont les fils de trame seraient des
« cordes » insérées sur le tubercule majeur.
Cependant, cet examen est délicat, ne voit ni l’articulation, ni les labrums et souffre de plusieurs
types de limites :
o Liées à l’opérateur ou au matériel : opérateur incompétent ; matériel inadapté ; mauvaise
appréciation de la position des tendons dans l’espace
o Liées au patient : patient obèse, mauvais transmetteur des échos… ; déficit de mobilité de
l’épaule ; remaniements anatomiques régionaux (étude postopératoire…)
o Liées à l’anatomie et aux limites physiques des ultrasons => importantes zones aveugles (face
ventrale scapula, majeure partie de l’articulation scapulothoracique, corps charnu
subscapulaire, gril costal postérieur, intérieur des os, régions tendineuses sous-jacentes à
une calcification, face caudale de l'acromion et de l'articulation acromioclaviculaire,
articulation glénohumérale…) ; artéfact d’anisotropie.
Bien que la performances de l’échographie soit proche de celle de l’IRM pour l’étude des tendons de
la coiffe, cette technique demeure inférieure à l’IRM pour une étude globale de l’épaule.
Il convient donc, dans le compte rendu échographique, « d’annoncer clairement la couleur » :
o Je peux affirmer telle pathologie avec certitude
o L’examen est normal avec certitude
o Je ne peux pas conclure pour telle ou telle raison
Par ailleurs, l’échographie occupe actuellement une place de premier choix pour les infiltrations
échoguidées de la bourse sous-acromiodeltoïdienne et les ponctions aspirations des calcifications de
la coiffe.
3. Scanner et arthroscanner
Le scanner sans préparation n’a guère d’indications en dehors du bimlan des fractures et de quelques
bilans isolé des muscles.
C’est un excellent examen qui analyse très finement le squelette calcique, ce qui est au contact du
produit de contraste injecté le plus souvent dans l’articulation gléno-humérale (rarement dans la
bourse) et les muscles, avec une bonne qualité constante.
C’est un mauvais examen pour le reste.
Attention à l’irradiation (sein, thyroïde…) et au délai entre arthrographie et arthroscanner, dont
l’augmentation va de pair avec une détérioration des images.