Le voyage en Tartanie
Bouli redéboule
de Fabrice Melquiot
L’Arche éditeur
Dossier pédagogique
par
Mercedes Sanz Bernal
mise en scène
Mercedes Sanz Bernal
avec
Cyril Amiot
Irène Dafonte
Jean-Marc Foissac
Nathalie Marcoux
Fausto Olivares
Laurie Sgrazzutti
lumière
Davy Deffieux
son
Laurent Besse, Mercedes Sanz
s
cénographie
Pauline Caillet, Laurie Sgrazzutti
Création et production : compagnie Au cœur du monde en collaboration avec les
Oiseaux de passage. Avec le soutien du conseil général des Landes, de l’Acddp, de l’Iddac et de
l’Oara.
La cie Au cœur du monde est subventionnée par le conseil général de Gironde et le conseil régional
d’Aquitaine.
« Homme debout »
biographie / prix / bibliographie
la saga de Bouli
résumé de Bouli redéboule
le spectacle
Note d’intention
Scénographie
Thématiques
avant le spectacle
après le spectacle
annexe / lettre aux enfants
« Homme debout » de Fabrice Melquiot (extraits)
Bouli redéboule
“…Je n’écris donc pas pour les enfants, mais à partir de l’enfance, parce qu’avant
tout, ce que je cherche c’est une immersion. LEcrire depuis. Ce qui permet
d’espérer les plus grandes nuances possibles et je crois que c’est l’un des buts
premiers de l’art.”
“…Le texte de théâtre attend quelqu’un et il attend aussi des enfants, qui ne sont
pas les spectateurs de demain, mais ceux d’aujourd’hui et maintenant. Le texte de
théâtre aime les enfants, parce que les enfants aiment très vite jouer avec la vie, la
mémoire et l’invention. Le texte de théâtre n’aime pas les étagères, les enfants non
plus ne tiennent pas en place. Le texte de théâtre a une voix propre, en dehors des
phrases, au-delà de ce qui le construit ou le déconstruit ; le texte de théâtre parle
depuis le vide qu’il enferme, n’éteignant jamais le vertige qu’on a devant le vide.”
“…Lire un texte de théâtre, c’est se reconnaître prêt à autre chose que lire,
simplement lire. Lire un texte de théâtre, c’est courir, siffler, boire et manger,
trembler, mettre des coups, en prendre, perdre et gagner, quitter sa maison, entrer
dans d’autres par des portes dérobées, et puis, ça n’a rien à voir, c’est autre
chose. Les passages secrets ne s’expliquent pas ; ils s’empruntent et ils
s’oublient.“
“…aller, au-delà de ce petit tas de feuilles ches, faire pousser l’ombre et la
lumière, faire parler l’ombre et la lumière ; ainsi, devenir autre. Et l’enfant aime ce-
la, lui qui parle avec sa solitude et croit aux fantômes. “
“… une magie plus grande encore : celle de la représentation du texte, au sein de
l’assemblée du théâtre. Celle d’hommes, femmes et enfants, réunis, dans un
silence consenti, passant ensemble à travers l’illusion, pour la quitter en retran-
chant cette illusion de la somme qui nous contient ou que nous gardons. Regarder
la réalité en face. Jeter sur la vie une lumière. Dire je, à force de devenir d’autres,
et dire je au présent car c’est toujours le temps qu’il fait au théâtre. Faire confiance
à autre chose, à cet instant donné. Faire homme debout avec des phrases
couchées. Faire homme debout avec cet enfant-là.”
Fabrice Melquiot
biographie / prix / bibliographie
Fabrice Melquiot vient d’une petite ville de Savoie, Modane, il est en avril
1972. Après avoir obtenu un baccalauréat audiovisuel, il suit une formation
d’acteur sous la direction de Julie Vilmont puis travaille effectivement en tant qu’ac-
teur au sein de la Compagnie des Millefontaines, dirigée par Emmanuel Demarcy-
Mota.
Parallèlement, il écrit.
En 1998, ses premiers textes pour enfants, Les Petits Mélancoliques et Le Jardin
de Beamon sont publiés à l’École des loisirs et diffusés sur France Culture. Il reçoit
le Grand Prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques de langue
française et, à Bratislava, le Prix européen de la meilleure œuvre radiophonique
pour adolescents.
Depuis quelques années il se consacre entièrement à l’écriture.
Perlino Comment (2001) inaugure la collection de théâtre jeunesse de l’Arche
éditeur, suit Bouli Miro (2002), sélectionné par La Comédie Française en
biographie
biographie / prix / bibliographie (suite)
Bouli redéboule
décembre 2003 ; c’est le premier spectacle jeune public à être présenté au
Français.
En 2002/2003, pour sa première saison à la tête de La Comédie de Reims,
Emmanuel Demarcy-Mota invite Fabrice Melquiot à le rejoindre comme auteur
associé, membre du collectif artistique de La Comédie.
Leur compagnonnage se poursuit : actuellement il dirige le Théâtre de la Ville,
Melquiot est l’artiste associé pour la saison 2009/2010.
En 2003, Fabrice Melquiot s'est vu décerner le prix SACD de la meilleure pièce ra-
diophonique, le Prix Jean-Jacques Gauthier du Figaro et deux prix du Syndicat na-
tional de la Critique pour Le Diable en partage : meilleure création d'une pièce en
langue française et révélation de l'année.
En 2005, il reçoit le Prix de la Critique ainsi que le Prix "Nouveau Talent
Radio" de la SACD. France Culture lui rend hommage en diffusant huit de ses piè-
ces.
En 2008, il reçoit le Prix Théâtre de l'Académie Française pour l'ensemble de son
oeuvre.
Ses textes sont traduits en allemand, en espagnol et en italien.
Wanted Pétula, l'Arche Éditeur , 2007, Collection Théâtre jeunesse.
Alice et autres merveilles, l'Arche Éditeur , 2007, Collection Théâtre jeunesse.
Catalina in fine, l'Arche Éditeur , 2005, Collection Théâtre jeunesse.
Bouli Redéboule, l'Arche Éditeur , 2005, Collection Théâtre jeunesse.
Albatros, l'Arche Éditeur, 2004, Collection Théâtre jeunesse.
Le Gardeur de silences, l'Arche Éditeur, 2003, Collection Théâtre jeunesse.
L’enfant Dieu, 2003, Éditions l'École des Loisirs.
Bouli Miro, l'Arche Éditeur, 2002, Collection Théâtre jeunesse.
Perlino Comment, l'Arche Éditeur, 2001, Collection Théâtre jeunesse.
Les Petits mélancoliques, Éditions l'École des Loisirs.
Le Jardin de Beamon, Éditions l'École des Loisirs.
Prix
Bibliogra-
phie
jeune public
la saga de Bouli : un « feuilleton » théâtral
Bouli redéboule
“Bouli Miro”, “Bouli redéboule” et Wanted Petula” sont à ce jour les trois épisodes
de la saga de Bouli écrite par Fabrice Melquiot.
Le professeur pourra travailler sur la notion de feuilleton où l’on retrouve les
personnages dans plusieurs histoires ou épisodes. Cette forme est rare au théâtre,
elle est plus fréquente dans les bandes-dessinées et le roman feuilleton
Il est rare en effet de voir vieillir le héros de l’histoire au cours des épisodes
comme c’est le cas dans la saga de Bouli. Dans la littérature jeunesse plus
récente, c’est Harry Potter qui vieillit de livre en livre au même rythme que ses
lecteurs.
Extrait d’un échange entre l’auteur et une classe de CM1/CM2 (mai 2008):
Lucas - Comment avez-vous eu l’idée de Bouli Miro ?
Fabrice Melquiot - La relation que j’entretiens avec ce personnage a
immédiatement été très importante, pour une raison simple, c’est que le point de
départ, c’est une photographie que j’ai retrouvée de moi quand j’avais deux ans ;
sur cette photo je suis à côté d’une fontaine, près de la maison j’ai grandi, dans
une petite ville qui s’appelle Modane, et j’ai une combinaison de ski, un passe-
montagne jaune sur la tête et je suis très très costaud. En retrouvant la photo je
me suis dit : « Tiens, j’aimerais bien prendre soin de ce petit garçon, de l’enfant
que j’ai été. »
Et prendre soin de cet enfant, ça voulait dire lui redonner une vie. Et il me semblait
que le théâtre, que l’espace de la fable, ça pouvait être un nouvel espace de vie
pour ce petit garçon.
Myriam - Comment avez-vous trouvé les noms des personnages : Bouli, Petula ?
Fabrice Melquiot - Pour Bouli Miro, je voulais que son nom soit une sorte de carte
d’identité immédiate, que son prénom dise la forme de son corps, et que son nom
nous donne immédiatement à entendre sa myopie. Et je voulais qu’il ait ce petit
souci, car j’aime la façon dont les myopes sont obligés de focaliser quand ils n’ont
pas leurs lunettes, tu vois, […] et de prendre le temps de plisser les yeux.
Bouli est un gros bébé, gros comme son père Daddi Rotondo et miro comme sa
mère Mama Binocla. Il grossit avec une rapidité effrayante ce qui n’empêche pas
sa cousine Petula de tomber amoureuse de lui. Les médecins préconisent un
régime sévère mais Bouli, gros de toutes ses peurs, prend encore plus de poids
lorsque sa bien-aimée part pour l’Espagne.
Vient le jour où Bouli écrase presque ses parents et se met enfin à la gymnastique.
Une nouvelle vie commence! Mais quelle vie!
« Au fil des ans, Bouli Miro n’a pas tant changé : il est toujours Bouli (car il pèse
101 kilos) et toujours miro (car il est myope) ! En revanche, il a grandi c’est
presque un adolescent et bien sûr, il est amoureux de sa cousine Petula, qui a
disparu dans l’espace. Prêt à tout pour retrouver Petula, Bouli rencontre pendant
son épopée Neil Armstrong et le Petit Prince made in Taïwan, la puce de
Marguerite Duressort et sa nouvelle belle-mère, Améthyste Crappp, qui cuisine du
canard cru à l’orange et s’avère être un vampire. Il finit par embrasser son amour
de cousine Petula, comme dans les histoires « à la Roméo et Juliette ».
La notion de
« feuilleton »
théâtral
L’origine du
personnage
de Bouli
Résumé
de
Bouli Miro
Résumé
de
Wanted
Petula
résumé de Bouli redéboule
Bouli redéboule
On avait quitté Bouli et sa cousine Petula Clark, sur le quai de la gare de Calais,
dans une errance joyeuse semée de doutes et d’apprentissages. Ils sont de retour.
Mais ils semblent être sortis de l'âge innocent qui, dans Bouli Miro, rendait leur
idylle si charmante.
D'ailleurs, ils ne s'aiment plus.
Bouli a 7 ans, Petula 10. C’est le moment de grandir, de se retrouver confronté aux
chagrins de l’existence.
Signe du changement : l'apparition d'un nouveau personnage, qui n'est autre que
Sigmund Freud. Car les deux bambins et leurs parents entrent dans l'ère de la
névrose et des traumatismes enfantins :
Mama et Daddy divorcent (pour cause « d’adultère par myopie généralisée »),
Jean-Michel et Marie-Jeanne abandonnent leur petite Petula pour tenter une
carrière internationale de pop-stars et vivre une seconde jeunesse. Rien ne va plus
chez les grands.
Les enfants en sont tout bouleversés : Bouli prend du poids tandis que sa cousine,
jusque là bien ronde, en perd de façon vertigineuse.
Tout bouge, change et se transforme, on a du mal à garder pied !
le spectacle
Après Le Gardeur de Silence la compagnie poursuit son travail d’exploration du
théâtre jeunesse de Fabrice Melquiot.
C’est maintenant le tour du rapport de l’enfant au divorce des parents et au
sentiment d’abandon, à la souffrance de ceux qu’on aime, aux maladies
alimentaires et au corps résonance, à l’amour qui n’a pas d’âge, décliné en trois
variations pour couple sous l’œil distrait et un tantinet terni d’un certain Sigmund
Freud.
On a envie de pouvoir faire entendre aux enfants que quand notre corps se met à
obéir à une petite voix intérieure malheureuse il se détraque et que c’est de cette
petite voix qu’il faut prendre soin.
On a envie de pouvoir faire entendre aux parents qu’un petit corps de 10 ans peut
contenir l’amour, la détresse et l’intelligence d’un corps de 28 ans et qu’un corps
de 28 ans peut lui aussi contenir l’amour, la détresse et l’intelligence d’un corps de
10 ans.
Nous avons envie que parents et enfants puissent contempler ensemble les
errances des uns et des autres, en rire un peu, pleurer un peu aussi , pourquoi
pas ? et se dire que le jeu de la vie en vaut la chandelle.
Ce qui nous touche dans ce texte c’est l’errance active de chacun, chacun
cherche à grandir avec plus ou moins d’adresse et plus ou moins de bagages pour
le voyage, mais cherche et c’est bien cela qui importe. Parce que la grande
moralité de cette pièce c’est qu’il n’y en a pas. On constate plutôt :
Que les parents, pas toujours mieux armés que leurs enfants, souffrent et s’em-
brouillent et que leur souffrance fait souffrir et que l’amour n’y peut pas toujours
grand chose.
Individuellement tout le monde à ses raisons, manque de pot l’amour rend les
corps et les esprits communicants. Et là tout se complique.
Note
d’intention
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