Rayons X et protection Mis à jour le 21/11/2011 par SFR

Rayons X et protection
Mis à jour le 21/11/2011 par
SFR
Radioprotection des patients
La
radioprotection désigne l'ensemble des mesures prises pour assurer la protection de l'homme et de son environnement contre les effets néfastes
des rayonnements ionisants dorigine médical.
Les rayonnements ionisants ou rayons X sont des rayonnements invisibles capables de traverser le corps humain. Dans le cadre dapplications
médicales, la différence datténuation du rayonnement provoquée par les différents composants du corps humain (os, graisse, muscles, eau, air,
vaisseaux
)
permet en radiologie de réaliser une image diagnostique ou de traiter les patients. Les techniques dimagerie qui utilisent les radiations
ionisantes sont les radiographies, la tomodensitométrie appelée aussi scanner, lostéodensitométrie et la médecine nucléaire (scintigraphies).
Il est prouvé qu
une exposition forte, prolongée ou répétée aux rayons X peut provoquer l
apparition de mutations génétiques et de cancers. Cependant,
dans la pratique médicale courante, les doses utilisées en routine sont généralement très éloignées des doses seuils à partir desquelles sont
constatés des effets graves et immédiats.
La dosimétrie du patient consiste à quantifier la dose de rayons X délivrés au patient.
Toutes les techniques dimagerie ne dispensent pas les mêmes quantités de rayons ; il existe donc des disparités selon les techniques employées et
l’examen réalisé comme le montre le tableau ci
-
dessous pour les doses utilisées en imagerie par rayons X conventionnelle.
De même, les organes nont pas tous la même sensibilité aux rayonnements ionisants. Tenant compte de ce postulat et des effets des différents
types de rayonnements ionisants, des modèles mathématiques ont été développés pour mesurer la dose dexposition aux rayons X.
Parmi les diverses grandeurs dosimétriques existantes, on utiliseprincipalementla dose efficace, exprimée en millisievert (mSv),afin
dobtenir la dose corporelle totale et destimer les risques deffets stochastiques (cancérigènes et génétiques).
Cette grandeur
représentative du risque biologique associé à lexposition tient compte de la dose absorbée, du nombre et de la nature des organes irradiés. Cet
indicateur considère ainsi les doses délivrées à chacun des organes exposés et la sensibilité à ces rayonnements ionisants. Selon le type d
organe,
on affecte alors un facteur proportionnel aux risques associés à son exposition. Malgré ses limites (pas de distinction entre enfants et adultes), il
permet de comparer, sur la même échelle, les expositions liées à différents types d'examen (radiologie classique, scanographie et médecine
nucléaire) et les expositions de différentes natures (irradiation naturelle ou artificielle).
Source : IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), valeurs calculées à partir du Guide des procédures radiologiques (SFR).
Paru en 2010, le rapport EXPRI
-
Exposition de la population française aux rayonnements ionisants liée aux actes de diagnostic médical en 2007
(
IRSN
-
inVS) présente des données actualisées, représentatives des pratiques médicales en France. Ce rapport estimequenviron74,6 millions
dactes diagnostiques utilisant les rayonnements ionisants ont été réalisés en France, en 2007.
La radiologie conventionnelle représente 63 %
des actes, la radiologie dentaire 24,7 %, les examens scanner 10,1 % et la médecine nucléaire 1,6 %.
Principe de précaution et bonnes pratiques
Les rayonnements ionisants auxquels sont soumises les populations ont deux origines : l’exposition
aux radiations dorigine naturelle et lexposition aux radiations dorigine artificielle.
·
Lexposition aux radiations dorigine naturelle se divise en rayonnement cosmique et en
rayonnement tellurique. Laltitude et la composition des sols font donc varier lexposition aux
radiations dorigine naturelle. Ainsi, selon les régions, lêtre humain reçoit une dose annuelle de 2
à 15 millisieverts (mSv). Un français reçoit en moyenne 2,4 millisieverts par an.
·
Lexposition aux radiations dorigine artificielle,
d
origine humaine, est principalement
représentée par l
exposition aux radiations médicales (1/3 de lexposition moyenne dun
français est dû au radiodiagnostic), les activités nucléaires, civiles ou militaires, étant en
pratique négligeables.
Toute procédure médicale est associée à un rapport bénéfice/risque. Les techniques dimagerie ont permis de sauver de nombreuses vies et de
simplifier les prises en charge thérapeutiques. Néanmoins, en vertu du principe de précaution qui gouverne maintenant toute activité humaine,
l’imagerie médicale doit elle aussi prouver que les risques ne sont pas supérieurs au bénéfice.
Dans lUnion Européenne, lutilisation des rayons X est soumise par une disposition réglementaire constituée par la Directive
97/43/Euratom du 30 juin 1997, relative à la protection sanitaire des personnes contre les dangers des rayonnements ionisants lors
dexpositions à des fins médicales. Cette directive a été transposée en droit français imposant au médecin prescripteur, comme au radiologue, des
contraintes destinées à protéger le patient, tout en lui garantissant le meilleur diagnostic pour une prise en charge optimum.
La Société Française de Radiologie sengage
Dans le cadre de sa mission, la Société Française de Radiologie (SFR) sengage à sensibiliser les patients sur les bénéfices et les risques inhérents
aux rayonnements liés aux actes de diagnostic médical. La SFR propose sur son site internet des fiches dinformation sur les examens dimagerie et
la radioprotection (Cf. Fiche Information Patients
«
Les rayonnements ionisants et leurs applications médicales
»
).
Formation des professionnels, encadrement des pratiques, information sur la dosimétrie des patientsLa SFR a également pour objectif de
développer une expertise sur tous les sujets concernant l'imagerie et den assurer la diffusion auprès de la spécialité. Au travers des Journées
Françaises de Radiologie, rendez
-
vous incontournable de la Formation Médicale Continue (FMC), la SFR propose aux radiologues des enseignements
thématiques sous forme de séances pédagogiques et dateliers pratiques.
La SFR publie enfin des recommandations de bonnes pratiques et des ouvrages à destination des professionnels de limagerie
(voir l
encadré suivant),
notamment sur la problématique de la radioprotection et de la mise en œ
uvre de la Directive Euratom 97/43 :
·
Guide du bon usage des examens d'imagerie médicale ;
·
Guide des Procédures Radiologiques : Critère de Qualité et Optimisation des Doses
.
Décret 2003
-
270 relatif à la protection des personnes exposées à des fins médicales et médico
-
légales
«
Art. R. 43
-
51.
-
Pour l'application du principe mentionné au 1° de l'article L. 1333
-
1, toute exposition
d'une personne à des rayonnements ionisants, dans un but diagnostique, thérapeutique, de médecine du
travail ou de dépistage, doit faire l'objet d'une analyse préalable permettant de s'assurer que cette
exposition présente un avantage médical direct suffisant au regard du risque qu'elle peut présenter et
qu'aucune autre technique d'efficacité comparable comportant de moindres risques ou dépourvue d'un tel
risque n'est disponible
»
.
«
Pour les expositions aux rayonnements ionisants lors de programmes de recherche biomédicale avec ou
sans bénéfice direct pour la personne concernée et lors de procédures médico
-
légales, il est tenu compte
des avantages pour la personne concernée par l'exposition et de ceux de la recherche médicale
»
.
«
La justification d'une exposition aux rayonnements ionisants à des fins médicales et médico
-
légales
s'appuie soit sur les recommandations de pratique clinique de l'Agence Nationale d'Accréditation et
d'Evaluation en Santé, soit sur l'avis concordant d'experts formulé dans les conditions prévues à l'article
R. 43
-
65
»
.
«
Dans le cas où une exposition n'est habituellement pas justifiée au regard des recommandations ou avis
mentionnés ci
-
dessus mais où elle paraît cependant nécessaire pour un patient déterminé dans un cas
particulier, le médecin prescripteur et le médecin réalisateur de l'acte indiquent les motifs la justifiant dans
la demande d'examen et le compte
-
rendu d'examen
»
.
Chez l'enfant, l’optimisation est d'autant plus justifiée que la sensibilité des organes cibles aux radiations
ionisantes est supérieure à celle de l'adulte. L'espérance de vie des enfants étant également supérieure, le
risque théorique de voir apparaître une tumeur radio
-
induite est plus élevé.
Chez la femme enceinte, bien que le risque soit très faible, lattitude générale est de reporter, si cela
est possible, lexamen après la grossesse. Si celui
-
ci est nécessaire, étant donné la plus grande
sensibilité de lembryon aux rayonnements ionisants, notamment en début de grossesse, lattitude est de
le remplacer par un examen non irradiant. Si cette substitution nest pas envisageable, il sera effectué en
optimisant sa technique pour réduire la dose délivrée. En pratique, seuls les examens concernant
l’abdomen et le petit bassin en tomodensitométrie peuvent poser problème.
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