Merci de ne pas diffuser ce PDF. Reproduction réalisée avec l'autorisation du CFC. 
LeFigaro.fr 
21 octobre 2015 
 
Est-il dangereux de radiographier les enfants ? 
 
AVIS D'EXPERT - Même si les risques des rayonnement ne doivent pas être sous-estimés, il ne 
faut  pas  oublier  les  bénéfices  de  l'imagerie,  explique  le  Pr  Hubert  Ducou  Le  Pointe  (Société 
française de radiologie). 
 
 
57109143/umnola – Fotolia 
L'enfant, com-me tout organisme en développement, a une sensibilité accrue aux rayonnements ionisants. 
 
Les  particularités  de  l'imagerie  pédiatrique  par  rapport  à  l'imagerie  des  adultes  résident  tout  d'abord 
dans  l'adaptation  de  la  prise  en  charge  et  des  techniques  d'exploration  à  l'enfant  et  ensuite  dans 
l'interprétation  des  images  par  le  médecin  radiologue.  En  effet,  les  pathologies  pédiatriques  sont  plus 
fréquemment  malformatives  ou  infectieuses,  celles  des  adultes  étant  plutôt  liées  à  des  processus 
dégénératifs ou tumoraux. 
Les méthodes d'exploration par imagerie sont nombreuses: radiographie simple, scanner, échographie 
et IRM pour ne citer que les plus fréquentes. Rappelons d'abord que l'échographie utilise des ultrasons, 
que  l'IRM  consiste  à étudier  la relaxation  des  protons des  atomes  d'hydrogène préalablement  excités 
par  une  onde  radiofréquence  et  que  les  radiographies  ou  le  scanner  ont  recours  aux  rayons  X.  Les 
rayons  X  sont  des  rayonnements  invisibles  capables  de  traverser  le  corps  humain  qui  les  arrête 
partiellement. C'est le caractère ionisant de ces rayonnements X qui est source de questionnement. 
 
Une sensibilité accrue 
Nous  savons  que  les  rayonnements  X  à  fortes  doses  ont  des  effets  secondaires  comme  les 
«radiodermites». Ces doses ne sont pas atteintes dans le cadre de l'imagerie diagnostique. En revanche, 
les  effets  secondaires  des  faibles  doses  sont  beaucoup  moins  connus,  en  particulier  l'apparition  de 
mutations génétiques et de cancer, car ils peuvent survenir bien après l'exposition et ne se distinguent 
pas  des  affections  naturelles.  De  plus,  l'enfant,  comme  tout  organisme  en  développement,  a  une 
sensibilité accrue aux rayonnements ionisants. S'il n'existe pas de preuves que les examens d'imagerie 
diagnostique  sont  à  l'origine  de  cancers,  des  études  épidémiologiques  internationales  récentes,  mais 
non  dénuées  de  biais  méthodologiques,  suggèrent  un  excès  de  risque  lié  à  l'usage  du  scanner  en 
pédiatrie. En raison de cette incertitude, les organismes internationaux et nationaux utilisent le «principe 
de  précaution» pour  établir la  réglementation, comme  s'il  existait,  même  à  faibles doses,  une  relation 
linéaire entre la dose et le risque. 
Pour  comprendre  la  complexité  du  problème,  il faut  savoir que  l'imagerie  médicale n'est pas  la  seule 
source d'exposition aux rayonnements ionisants. Nous sommes exposés quotidiennement à de faibles 
doses de rayonnements ionisants qui proviennent de nombreuses sources: de l'air que nous respirons, 
des sols, des rayonnements cosmiques, des matériaux de construction, de l'eau, des aliments… Cette 
exposition  aux  rayonnements  ionisants  d'origine  naturelle  est  estimée  en  moyenne  en  France  à  2,5 
mSv/an. En comparaison, une radiographie de thorax délivre entre 0,005 et 0,01 mSv, soit l'équivalent 
d'un  à  deux  jours  d'exposition  aux  rayonnements  ionisants  naturels.  Une  radiographie  de  l'abdomen 
délivre  environ  0,4  mSv,  soit  près  de  deux  mois  d'exposition  aux  rayonnements  naturels. Une 
tomodensitométrie du crâne environ 2 mSv, soit dix mois d'exposition aux rayonnements naturels. Une 
tomodensitométrie de l'abdomen de 5 à 10 mSv, soit deux à quatre ans d'exposition aux rayonnements 
naturels.