12. Une entreprise doit comptabiliser de la façon décrite à l’IAS 39 un instrument financier dérivé
qui possède les trois caractéristiques suivantes :
1° Sa valeur fluctue en fonction d’une variation d’un taux d’intérêt spécifié, du prix d’un
instrument financier, du prix d’une marchandise, d’un cours de change, d’un indice de
prix ou de taux, d’une notation ou d’un indice de crédit ou d’une autre variable, à condi-
tion que, dans le cas d’une variable non financière, la variable ne soit pas propre à une des
parties au contrat (parfois appelé le « sous-jacent ») ;
2° Il ne requiert aucun investissement initial net ou un investissement initial net inférieur à
celui qui serait nécessaire pour d’autres types de contrats dont on pourrait attendre des
réactions similaires aux évolutions des conditions du marché ;
3° Il est réglé à une date future.
13. Un instrument financier synthétique est un regroupement d’instruments financiers, par
exemple, la combinaison d’une dette à taux d’intérêt variable et d’un swap par lequel une
entreprise reçoit des intérêts à taux variable et paie des intérêts à taux fixe. La combinaison
des deux instruments place l’entreprise dans la même situation que si elle avait initialement
contracté une dette à taux fixe.
14. Une opération de couverture est une opération par laquelle l’entreprise ouvre une position
symétrique à une autre position qu’elle possède déjà pour se protéger d’un risque. Le point de
départ de toute opération de couverture est donc le fait qu’une entreprise s’expose déjà à un
risque. Une couverture efficace repose sur les variations de la juste valeur ou des flux de
trésorerie inverses entre l’instrument de couverture et l’élément couvert (ou la position
couverte).
15. Face à la volatilité des marchés, les entreprises peuvent essentiellement viser deux objectifs.
Elles peuvent vouloir spéculer sur la valeur des titres pour obtenir des profits importants ou
elles peuvent chercher à se protéger contre d’éventuelles variations de la juste valeur ou des
flux de trésorerie d’un actif ou d’un passif.
16. Les entreprises cherchent à se protéger surtout pour éviter de manquer de trésorerie,
car le fait de subir des pertes signifie qu’on se prive de trésorerie. Elles peuvent aussi se
protéger afin que les gestionnaires concentrent leurs énergies là où ils excellent, c’est-à-dire
sur la gestion des activités opérationnelles plutôt que sur la gestion des risques financiers.
17. Les entreprises disposent de divers outils pour se protéger contre les risques. Afin de réduire
le risque propre à un actif, par exemple, elles peuvent s’inspirer des théories financières et
diversifier leur portefeuille d’actifs. Pour réduire les risques de marché, de crédit ou de
liquidité, elles peuvent aussi conclure des opérations de couverture ; elles sont alors
conscientes de limiter les possibilités qu’elles ont de réaliser des profits.
18. Oui. Une entreprise peut se couvrir contre le risque de marché lié au taux de change en
détenant un actif financier non dérivé ou en assumant un passif financier non dérivé.
19. Une entreprise peut grouper plusieurs actifs ou plusieurs passifs semblables, en terme
d’exposition au risque, et désigner le groupe à titre d’élément couvert. De plus, la juste valeur
de chaque titre composant le groupe doit fluctuer en raison du risque couvert de façon à peu
près proportionnelle à la variation totale du groupe. Par exemple, une entreprise peut grouper
toutes ses créances à taux fixe et les désigner à titre d’élément couvert. Elle peut aussi
grouper des emprunts bancaires de même durée et libellés dans une même monnaie même si
le taux d’intérêt de chaque prêt diffère. Toutefois, elle ne peut pas regrouper des placements
en actions de diverses sociétés, car la juste valeur des actions de chaque société varie
différemment selon le risque de marché.
20. Aux fins de la comptabilisation, on doit d’abord distinguer les types de couverture, soit les
couvertures de juste valeur et les couvertures de flux de trésorerie.
Lorsqu’une entreprise applique les principes de la comptabilité de couverture à une couver-
ture de juste valeur, elle comptabilise en résultat les profits et les pertes découlant de la
variation de la juste valeur de l’élément couvert et de l’élément de couverture dès que ces
profits et pertes se réalisent. Si l’entreprise comptabilise par ailleurs l’élément couvert au coût
amorti, elle ajuste, en contrepartie, la valeur comptable de ce dernier. L’entreprise amortit
ensuite cet ajustement de la valeur comptable de l’élément couvert selon la méthode du taux
d’intérêt effectif. L’entreprise peut commencer l’amortissement dès qu’elle comptabilise
l’ajustement et au plus tard lorsque la relation de couverture cesse. Le taux d’intérêt utilisé
est celui qui a cours à la date où l’amortissement commence.
Troisième partie : Le financement des ressources
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