Elastographie shear wave en sénologie: sémiologie et intérêt pour le radiologue

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Elastographie shear wave
en sénologie: sémiologie et
intérêt pour le radiologue
Introduction

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et la
principale cause de mort par cancer chez les femmes

23% des nouveaux cas et 14% des décès en 2008

X 2 entre 1980 et 2005

Rôle important des facteurs hormonaux (THS).
.
Ahmedin et al. CA CANCER J CLIN. 2011
Epidémiologie
• En France 42 000 nouveaux cas
• 11 000 décès par ans
• Environ 1 femme sur 8
• On observe une diminution récente
de la mortalité grâce a l’amélioration
des traitements et au dépistage de
masse qui permet de détecter des
lésions plus petites.
Evolution des mortalités par cancer chez
les femmes en France et aux USA
Allemand et al. Bull Cancer 2008
Les rôles du radiologue
•
Le radiologue sénologue joue un rôle clé
dans la lutte contre le cancer du sein
•
Il doit notamment caractériser les lésions
mammaires à l’aide des critères
morphologiques du lexique BI-RADS en
mammographie et en échographie
Les rôles du radiologue
Classification BI-RADS
ACR 1 : Mammographie normale
 ACR 2 : Anomalie bénigne
 ACR 3 : Anomalie probablement bénigne
 ACR 4 : Anomalie suspecte
 ACR 5 : Anomalie évocatrice de cancer
 ACR 0 : Cadre d’attente : les compléments d’examen n’ont pas

pu être réalisé Immédiatement

ACR 6 : Le cancer a été prouvé par biopsie
Parfois ça ne pose pas de problème
Masse
- forme irregulière,
- contours spiculé
- contenant des
microcalcifications
ACR 5
Foyer de
microcalcifications
- nombreuses
- polymorphes irregulières
- certaines linéaires
ACR 5
ACR 5
Mais parfois la
suffit pas…
ne
Madame M., Mammo normale
Petite masse de 4 mm
 Kyste echogène?
A la cyto-ponction, l’image
ne disparait pas et semble
dure!!
 microbiopsie
Il faut un paramètre
supplémentaire !!
L’élasticité : un paramètre nouveau ?
2OO9
-400
La dureté est un paramètre évalué depuis
toujours lors de la palpation
L’elastographie est une nouvelle technique
permettant d’evaluer la dureté à distance
Coutesy SuperSonic Imagine (SSI)
L’elastographie US : 2 approches
Elastographie statique
• L’operateur exerce une pression
manuelle à l’aide de la sonde d’écho
• La sonde enregistre la déformation
relative des tissus qui dépend de leur
dureté (Les tissus les plus durs se
déformeront moins)
• Méthode semi quantitative,
dépendante de la pression exercée
par l’operateur
Coutesy SSI
L’elastographie US : 2 approches
Elastographie Shear Wave
(par ondes de cisaillement)
• La sonde émet une onde
accoustique (« vent
accoustique », 1500 m/s) qui va
créer un cisaillement des tissus
• Une onde de cisaillement
(shear wave, 1-10 m/s), de
direction perpendiculaire à la
première est ainsi générée
• La vitesse de l’onde de
cisaillement est reliée à la
dureté du tissu par la formule:
(E = Module d’young (elasticité) ; ρ: densité du milieux ; Cs: Vitesse des ondes de cisaillement)
Coutesy SSI
L’elastographie US : 2 approches
Elastographie Shear Wave
(par ondes de cisaillement)
Deux importantes innovations
technologiques permettent de mesurer la
vitesse de
de cisaillement
L’approche « supersonique »
L’imagerie « ultra rapide »
1) l’approche « supersonique »
• Les ondes de cisaillement se déplacent selon un front d’onde courbe, qui pose le problème de
s’atténuer rapidement dans les tissus et donc d’être difficiles à enregistrer
• En focalisant de plus en plus profond, on déplace la source des ondes de cisaillement, plus
rapidement que la vitesse des ondes elles mêmes
• Les ondes s’accumulent selon un cône de Mach, qui se déplacent avec un front d’onde linéaire et
s’atténuent donc beaucoup moins (mode « supersonique »)
2 m/s
6 m/s
Coutesy SSI
2) L’imagerie « ultra rapide »
• Les appareils d’échographies classique, peuvent acquérir au maximum quelques
centaines d’image par seconde
• Grâce à une structure basée sur des éléments software (et non hardware), qui
permettent une plus grande puissance de calcul, et à un nouveau mode de focalisation
par onde plane, cet appareil peut acquérir jusqu’à 20 000 images par seconde
• Cette vitesse permet d’enregistrer le déplacement de l’onde de cisaillement dans le
tissu, de mesurer sa vitesse et donc de déduire quantitativement la dureté du tissu
0
s
1
s
Durée totale: 20 ms
Coutesy SSI
En pratique
•
Très simple d’utlisation (il suffit d’appuyer sur un bouton), ne modifie pas le
déroulement de l’examen échographique habituel
•
Dynamique
•
Le résultat s’affiche sous forme d’une cartographie couleur
•
Quantitatif (Possibilité de positionner une ROI avec une valeur de dureté en kPa)
•
! Attention, penser à faire varier l’échelle de couleur pour sensibiliser l’examen
• Il existe une nette différence de dureté entre les cancers et les
lésions bénignes
•Les ondes de cisaillements ne se propageant pas dans les
liquides, les kystes ont des valeurs d’élasticité proche de 0.
Athanasiou et Al ; Radiology 2010
Sémiologie,
applications cliniques
Parfois les caractéristiques morphologiques sont
similaires.. Mais pas la dureté!
Amas de microkystes
Carcinome intra kystique de grade intermédiaire
Permet de rassurer devant des
images probablement bénignes
mais un peu atypiques..
Cas n°1
• Mammographie normale
• Découverte à l’écho d’un kyste un peu échogène
• Elasticité proche de 0
• La cartographie couleur reste bien homogène même
après avoir diminué l’échelle couleur
 Kyste bénin
Cas n°2
• Mammo normale
• Masse peu suspecte à l’écho
• Doute sur des contours un peu flous
• Molle en élastographie  fibroadénome
• Noter l’artefact d’anisotropie (flèche) en
arrière de la lésion (correspond à
l’accelération des ondes de cisaillement le
longs des fibres)
Cas n°3
• Mammo normale
• Masse echogène à l’échographie
• Kyste échogène ?
Molle en élastographie (+ artefact d’anisotropie)
 Kyste bénin, stable à l’échographie de contrôle
Pour diagnostiquer des cancers
avec des caractéristiques
morphologiques peu suspectes
Cas n°4
• 28 ans, pas d’antécédant
• Mammographie décrite
comme normale
• Image échographique
douteuse, initialement
classée ACR 3
• Vue pour deuxième avis
Masse ovale
Contours spiculés ??
Dure en élastographie avec cartographie hétérogène
 Biopsie !!
CCI grade 3
Cas n°5
• Découverte à l’écho d’une
masse ovale à contours
cironscrits
• Contexte d’antécédant
d’ostéosarcome
• Cartographie hétérogène et couronne périphérique dure
 métastase d’ostéosarcome
Cas n°6
• 50 ans
• Masse palpable
• à l’écho masse ovale à
contours cironscrits
• En élastographie, zone
dure périphérique
• Cartographie hétérogène
CCI
Cas n°7
•Homme, 80 ans, sous
anticoagulant
•Apparition récente d’une
masse inflammatoire du
sein
•Hématome surinfecté?
•Cytoponction: Vieux sang
•En élastographie: La paroi
est dure
• Biopsie ciblée sur la
paroi
Cytoponction: Pas de signe de malignité
Pour confirmer des images
douteuses et orienter les biopsies..
Cas n°8
• 70 ans
• Mammographie
systématique
Cas n°8
• Découverte d’une zone un peu
hétérogène, hypoéchogène à
l’échographie du sein droit
• Existe t’il une lésion?
• L’élastographie confirme
l’existence d’une petite
masse iso-échogène
• La zone hypoéchogène
postérieure correspond en
fait à un petit cône d’ombre
Cas n°8
Cas n°9
• Masse ACR 5 du sein gauche
• Image de distorsion douteuse à droite à l’écho
Sein gauche
Sein droit
Cas n°9
Sein droit
L’élastographie confirme la présence d’une lésion
 microbiopsie
CCI bilatéral !
Cas n°10: Bilan systématique
• Seins denses
• Mammographie « normale »
Cas n°10
• Zone de distorsion en échographie
• Elastographie: Cartographie hétérogène avec des zones dures
 biopsie
Cas n°11
• 60 ans
• Mammographie normale
• Distorsion à l’échographie  1ère microbiopsie: bénigne
• En élastographie, zone superficielle dure
 2ème biopsie ciblée sur cette zone
Cas n°12
• Foyer de microcalcification ACR 5
• Difficile à voir en écho
?
• Zone dure en élastographie
• Confirmation de la présence du foyer de
microcalcifications
 macrobiopsie sous écho ciblée sur la zone
dure
CIC de haut grade
Cas n°13
• CCI sein gauche
• Masse suspecte sein droit en IRM  écho de 2ème look  Distorsion
douteuse en échographie
?
•En élastographie, zone dure avec
cartographie hétérogène  Biopsie
CCI controlatéral
Attention!! L’elastographie doit toujours
être intégrée à l’aspect morphologique
et au contexte
Cas n°14
• 55 ans
• Masse palpable d’apparition récente
• Forme un peu irrégulière à l’écho
• Aspect mou en élastographie !!
 Biopsie devant le contexte clinique et la morphologie en écho
!
Il y a des cancers mous !!
Cas n°15
• 80 ans
• Masse palpable
• Plage de distorsion à l’écho
• Zone dure en élastographie
• Cartographie hétérogène
Cas n°16
• 70 ans
• Cancer sein droit
• Plage hypoéchogène, dure en élastographie à gauche
! Il y a des lésions bénignes dures !!
Et pour l’extension ganglionnaire ?
Cas n°17
• 65 ans
•Cancer du sein gauche
• Adénopathie axillaire gauche suspecte
Dure en élastographie
 Adénopathie métastatique
Cas n°18
• 55 ans
• Cancer du sein droit
• Ganglion axillaire suspect
Pour l’extension ganglionnaire ?
•
A l’heure actuelle, l’élastographie n’a pas montré son intérêt dans la
caractérisation des ganglions axillaires
•
Leur analyse en élastographie est difficile (images profondes,
nécessitant souvent d’appuyer sur la sonde ce qui modifie la
cartographie d’élasticité)
•
Des dureté augmentées s’observent le plus souvent pour des
adénopathies morphologiquement déjà très suspectes (Dans ce cas
l’élastographie apporte peu par rapport aux critères morphologiques
classiques)
En pratique !
En pratique
•
Si aspect morphologique typique ou
suspecte : ne pas tenir compte de l’elasto
En pratique
•
Si image peu suspecte
•
ACR 3 et cartographie elasto suspecte :
Reclasser ACR 4 et biopsie
•
ACR 4a et cartographie bénigne : reclasser
ACR 3 voire ACR 2 (kystes échogènes)
Conclusion : L’élastographie Shear
Wave
•
Une innovation technologique brillante pour un paramètre
échogaphique « nouveau »
•
Améliore les performances du radiologue
•
Mais
- Il y a une sémiologie nouvelle et donc une courbe d ’apprentissage
- Les résultats de l’élastographie doivent être intégrés aux
caractéristiques morphologiques
- Son rôle dans la caractérisation ganglionnaire reste à évaluer
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