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nouveaux pays de l’UE sont déjà membres du Conseil général de la BCE, même
s’ils ne seront membres du principal organe de décision, à savoir le Conseil des
gouverneurs, qu’après l’adoption de l’euro par leur pays. Les experts des banques
centrales des États membres sont également membres des comités du Système
européen de banques centrales (SEBC).
Depuis quelques mois, une abondante littérature a été publiée sur le
sujet, tant en France qu’à l’étranger. Il s’agit la plupart du temps d’articles
d’analyse économique issus de milieux universitaires ou de grandes banques
internationales. Quelques journalistes se sont essayés dans des éditoriaux
marqués par une forme de pessimisme quant aux délais dans lesquels ces pays
rempliront les critères leur permettant d’adopter l’euro. Quant à la Banque
centrale européenne, elle a publié le 18 décembre 2003 une position de principe
fort prudente qui invite les États candidats à n’envisager de rallier, d’abord le
mécanisme de change européen, puis l’euro, qu’après avoir atteint un certain
degré de convergence avec la zone euro.
Pour la zone euro elle-même, l’élargissement de l’Union ne va pas sans
poser de nombreux problèmes dans la mesure où, dans un premier temps, douze
pays de l’Europe élargie se plieront aux règles de l’euro tandis que treize
resteront en dehors de la zone euro, même si, par le traité d’adhésion, des derniers
doivent se soumettre à la coordination des politiques économiques de l’Union
européenne.
La Banque centrale européenne a déjà devancé en partie ces difficultés
en procédant à la modification de ses statuts pour éviter une paralysie du Conseil
des gouverneurs. En revanche, le Conseil de l’économie et des finances reste
soumis aux règles antérieures fixées par les traités en matière de coordination des
politiques économiques et de surveillance multilatérale des politiques
budgétaires. La règle de l’unanimité continue de s’imposer en matière fiscale et la
Convention sur l’avenir de l’Europe n’a pas retenu le principe d’un renforcement
des pouvoirs du Conseil dans le domaine de la politique économique.
Il résulte de ce constat que le calendrier d’adhésion à l’euro des
nouveaux États membres dépendra de très nombreux facteurs soumis, non
seulement aux décisions des autorités politiques, mais aussi à celles des acteurs
économiques au premier rang desquels se trouvent les marchés financiers. Car les
marchés auront à confirmer ou à infirmer les choix de politique économique que
retiendront ces États pour parvenir à la convergence requise pour entrer dans
l’euro.
La période de deux ans de présence dans le système monétaire européen,
sans dévaluation, qui est exigée par le traité, sera, de ce point de vue, une période
délicate au cours de laquelle des facteurs contradictoires pourront se manifester.
Le risque d’instabilité monétaire sera alors très important et les erreurs de